17 octobre 2018
25 août 2018, le réacteur 2 de la centrale nucléaire de Chinon est à l’arrêt. Un robinet sur une canalisation traversant l’enceinte de confinement du réacteur 2 est laissé ouvert après une opération de maintenance. Le chargement du combustible sera entamé le 7 octobre sans que cette brèche ne soit détectée. Les règles générales d’exploitation et les spécifications techniques qui en découlent imposent pourtant que l’enceinte de confinement soit à ce moment là totalement étanche, parfaitement isolée de l’extérieur pour éviter toute fuite de radioactivité et contamination de l’environnement. Ce que l’exploitant présente comme la "détection du positionnement inadéquate d’une vanne" est en fait une perte de la 3ème barrière de confinement. La brèche constituée par ce robinet laissé ouvert n’a été détectée que le 9 octobre par EDF. Pendant 2 jours, du combustible nucléaire a donc été manipulé dans une enceinte de confinement qui n’était pas étanche.
L’évènement a été classé au niveau en raison de sa détection tardive et du non respect des règles de bases censées régir la conduite de l’installation nucléaire. Un évènement très similaire a été déclaré par la direction de la centrale de Chinon en août 2018. Lors du précédent arrêt pour maintenance et rechargement du combustible du réacteur 2 en octobre 2017, un robinet avait été laissé ouvert sur une canalisation traversant l’enceinte de confinement. Personne ne s’en était rendu compte durant près d’un an (voir notre article sur le sujet).
Détection du positionnement inadéquate d’une vanne
Le 17/10/2018
Le 9 octobre 2018, un essai périodique de contrôle de manœuvrabilité est réalisé sur l’unité de production n°2 de la centrale nucléaire de Chinon, en visite partielle depuis le 11 août 2018. Les intervenants de la centrale détectent l’impossibilité de fermer automatiquement depuis la salle de commande une vanne du circuit incendie située à l’extérieur du bâtiment réacteur. Ils procèdent immédiatement à sa remise en conformité. Cette vanne est toujours restée manœuvrable manuellement garantissant le confinement du bâtiment réacteur. De plus, un dispositif automatique et redondant à l’intérieur du bâtiment réacteur, était opérationnel.
Cet événement n’a eu aucune conséquence sur la sûreté des installations, la sécurité des salariés ni sur l’environnement. Toutefois, il a été déclaré par la direction de la centrale nucléaire de Chinon, le 16 octobre 2018, à l’Autorité de Sûreté Nucléaire (ASN) au niveau 1 de l’échelle internationale des événements nucléaires (INES), qui en compte 7, en raison du non-respect des règles générales d’exploitation.
Détection tardive d’un défaut d’isolement de l’enceinte de confinement du réacteur 2 de la centrale nucléaire de Chinon
Le 25/10/18
Le 16 octobre 2018, l’exploitant de la centrale nucléaire de Chinon a déclaré à l’Autorité de sûreté nucléaire un événement significatif pour la sûreté relatif à un défaut de positionnement d’un robinet placé sur une tuyauterie traversant l’enceinte de confinement du réacteur 2.
L’enceinte de confinement d’un réacteur est un bâtiment en béton à l’intérieur duquel se trouvent la cuve et le cœur du réacteur ainsi que les principaux équipements importants pour la sûreté du réacteur. Elle constitue la troisième des trois barrières de confinement existantes entre les produits radioactifs contenus dans le cœur et l’environnement (la première barrière étant la gaine du combustible et la deuxième étant le circuit primaire). De nombreuses canalisations nécessaires au fonctionnement de l’installation traversent cette enceinte. Des robinets permettent d’obturer chacune de ces canalisations lorsque les règles générales d’exploitation du réacteur exigent l’étanchéité de l’enceinte.
Le 25 août 2018, le réacteur 2 est à l’arrêt pour maintenance programmée et renouvellement de son combustible. Pendant cet arrêt, l’exploitant procède à l’ouverture de plusieurs robinets pour effectuer la maintenance de ses installations, mais un robinet situé sur le circuit de protection incendie du bâtiment réacteur qui traverse l’enceinte de confinement n’est pas replacé, à l’issue, dans une position permettant sa fermeture depuis la salle de commande.
Le 7 octobre 2018, EDF débute les opérations de rechargement du combustible du réacteur. Les spécifications techniques d’exploitation exigent alors que les vannes installées sur les traversées de l’enceinte de confinement soient fermées ou manœuvrables depuis la salle de commande.
Le 9 octobre 2018, l’exploitant détecte que le robinet n’est pas manœuvrable de la salle de commande et qu’il est resté ouvert alors que celui-ci aurait dû être fermé pendant les opérations de rechargement du combustible afin d’assurer sa fonction d’isolement conformément aux règles générales d’exploitation. Dès la découverte de l’anomalie, l’exploitant a refermé le robinet en cause, permettant ainsi de restaurer l’intégrité de l’enceinte de confinement.
Cet événement n’a pas eu de conséquence sur les travailleurs ou l’environnement. Du fait de sa détection tardive par l’exploitant et du non-respect des spécifications techniques d’exploitation, cet événement a été classé au niveau 1 de l’échelle INES, qui en compte 7.