30 mai 2021
Malgré une visite décennale d’une année et des gros travaux, le réacteur 2 de la centrale nucléaire du Bugey (Ain) s’est arrêté automatiquement le 29 mai 2021, pour la seconde fois depuis son redémarrage il y a 3 mois. C’est lors d’un essai que les choses se sont mal passées. EDF ne sait pas pourquoi le réacteur s’est arrêté d’un coup, alors que ce n’était pas du tout prévu.
Un arrêt de ce type, automatique, n’a pourtant rien d’anodin : c’est un dysfonctionnement, détecté par les systèmes qui surveillent l’activité du réacteur nucléaire, qui le déclenche. C’est donc un dysfonctionnement suffisamment grave pour stopper la réaction nucléaire. Ce problème de fonctionnement est survenu alors qu’un essai était en cours sur le réacteur, consistant à l’isoler du réseau d’électricité mais tout en maintenance sa puissance. Le réacteur n’aurait donc normalement pas dû s’arrêter.
Le réacteur 2 de la centrale du Bugey est pourtant resté arrêté longtemps, une année pour sa quatrième visite décennale. Un ensemble de vérifications et de modifications ont été faites par EDF pour améliorer la sûreté de son réacteur vieux de plus de 40 ans et le remettre en conformité avec les standards actuels. Manifestement ce grand programme de maintenance et de vérifications n’a pas été suffisant. À peine redémarré, mi février 2021, le réacteur s’arrêtait automatiquement 2 jours après. Et de nouveaux 3 mois plus tard, fin mai. À se demander si les travaux d’EDF lors de cette visite décennale ont suffit. Et s’ils ont été fait correctement. Car comme lors de l’arrêt en urgence mi février, EDF ne sait pas ce qui a dysfonctionné dans son essai d’îlotage fin mai. La maintenance et les opérations censées apporter des améliorations de sûreté sont-elles suffisantes sur la centrale du Bugey ?
L.B.
Arrêt automatique de l’unité de production n°2
Publié le 30/05/2021
Ce samedi 29 mai 2021, l’unité de production n°2 s’est arrêtée automatiquement vers 23h, conformément aux dispositifs de sûreté et de protection du réacteur, lors d’un essai d’ilotage qui consiste à isoler le réacteur du réseau électrique externe tout en le maintenant en puissance.
Les équipes du site sont mobilisées et procèdent actuellement aux diagnostics et interventions nécessaires pour pouvoir redémarrer l’unité de production en toute sûreté. Cet événement n’a pas eu de conséquence sur la sûreté des installations, sur la sécurité du personnel, ni sur l’environnement.
L’unité de production n°4 est en arrêt programmé pour maintenance. Les unités de production n°3 et 5 sont connectées au réseau national d’électricité.