France, 2015 - ADEME "Vers un mix électrique 100 % renouvelable en 2050"
France 100 % renouvelable : le rapport que l’État voulait cacher
Publié le 22 avril 2015
Magnifique ratage du lobby nucléaire. La suppression subreptice, début avril 2015, de la présentation du rapport final de l’ADEME (Agence nationale de l’Environnement et de la Maîtrise de l’Énergie) sur le thème "Vers un mix électrique 100 % renouvelable en 2050" lors d’un colloque qui avait lieu les 14-15 avril 2015, n’est pas passée inaperçue. Au contraire, cette tentative grossière d’enterrement en première classe d’un rapport gênant pour le lobby nucléaire a généré une couverture médiatique inattendue. Et dès le 8 avril, Médiapart rendait publique l’intégralité du rapport, que vous pouvez également télécharger en cliquant ci-dessous.
Comme l’écrit Benjamin Dessus, économiste et président de l’association Global Chance, lui-même auteur d’un scénario de sortie du nucléaire en 20 ans, "à la lecture du scénario [de l’ADEME], on comprend bien pourquoi les services du ministère de l’Écologie et de l’Énergie ont tout fait pour qu’il reste le plus longtemps possible dans un tiroir. […] si l’ADEME, appuyée d’un centre d’études du propre sérail du Corps des Mines (Armines Persée), se met à justifier en détail ce genre de scénario, la menace devient sérieuse. L’ADEME démontre en effet, chiffres à l’appui, que l’idée d’un système électrique totalement renouvelable à l’horizon 2050 est non seulement techniquement, mais aussi économiquement crédible : des coûts d’électricité de 11,5 à 12 centimes d’euro par kWh (contre 9,1 centimes actuellement) qui risquent fort de se révéler inférieurs à ceux associés à une poursuite de la politique nucléaire actuelle."
Selon Médiapart, l’ADEME identifie "plusieurs mix possibles 100 % renouvelable, permettant de répondre à la demande sans défaillance, c’est-à-dire en satisfaisant la consommation à tout moment du jour et de la nuit. Dans leur cas de référence, la production se décompose entre 63 % d’éolien, 17 % de solaire, 13 % d’hydraulique et 7 % de thermique renouvelable (incluant la géothermie)."
Les auteurs de l’étude de l’ADEME estiment "le coût de l’énergie à 119 euros par MWh, dans un système 100 % renouvelables. Un montant à mettre en regard du coût actuel de l’électricité, à 91 €/MWh. Surtout, ils le comparent à ce qu’il serait avec moins de renouvelables, et donc plus de nucléaire. Et là, surprise : avec 40 % seulement de renouvelables en 2050 (et donc potentiellement 50 % de nucléaire [ce qui est la promesse de campagne de François Hollande]), ce coût est évalué à 117 €/MWh, soit quasiment le même niveau. Il serait légèrement inférieur avec 80 % de renouvelables (113 €/MWh) et un peu supérieur avec 95 % (116 €/MWh)." Rappelons que le coût prévisionnel de l’électricité qui serait produite par les EPR en projet à Hinkley Point en Grande-Bretagne est déjà de 112 €, et que le coût de l’EPR de Flamanville, à supposer qu’il entre un jour en fonction, va encore exploser du fait des défauts de fabrication de sa cuve récemment révélés.
Source : Médiapart
Magnifique ratage du lobby nucléaire. La suppression subreptice, début avril 2015, de la présentation du rapport final de l’ADEME (Agence nationale de l’Environnement et de la Maîtrise de l’Énergie) sur le thème "Vers un mix électrique 100 % renouvelable en 2050" lors d’un colloque qui avait lieu les 14-15 avril 2015, n’est pas passée inaperçue. Au contraire, cette tentative grossière d’enterrement en première classe d’un rapport gênant pour le lobby nucléaire a généré une couverture médiatique inattendue. Et dès le 8 avril, Médiapart rendait publique l’intégralité du rapport, que vous pouvez également télécharger en cliquant ci-dessous.
Comme l’écrit Benjamin Dessus, économiste et président de l’association Global Chance, lui-même auteur d’un scénario de sortie du nucléaire en 20 ans, "à la lecture du scénario [de l’ADEME], on comprend bien pourquoi les services du ministère de l’Écologie et de l’Énergie ont tout fait pour qu’il reste le plus longtemps possible dans un tiroir. […] si l’ADEME, appuyée d’un centre d’études du propre sérail du Corps des Mines (Armines Persée), se met à justifier en détail ce genre de scénario, la menace devient sérieuse. L’ADEME démontre en effet, chiffres à l’appui, que l’idée d’un système électrique totalement renouvelable à l’horizon 2050 est non seulement techniquement, mais aussi économiquement crédible : des coûts d’électricité de 11,5 à 12 centimes d’euro par kWh (contre 9,1 centimes actuellement) qui risquent fort de se révéler inférieurs à ceux associés à une poursuite de la politique nucléaire actuelle."
Selon Médiapart, l’ADEME identifie "plusieurs mix possibles 100 % renouvelable, permettant de répondre à la demande sans défaillance, c’est-à-dire en satisfaisant la consommation à tout moment du jour et de la nuit. Dans leur cas de référence, la production se décompose entre 63 % d’éolien, 17 % de solaire, 13 % d’hydraulique et 7 % de thermique renouvelable (incluant la géothermie)."
Les auteurs de l’étude de l’ADEME estiment "le coût de l’énergie à 119 euros par MWh, dans un système 100 % renouvelables. Un montant à mettre en regard du coût actuel de l’électricité, à 91 €/MWh. Surtout, ils le comparent à ce qu’il serait avec moins de renouvelables, et donc plus de nucléaire. Et là, surprise : avec 40 % seulement de renouvelables en 2050 (et donc potentiellement 50 % de nucléaire [ce qui est la promesse de campagne de François Hollande]), ce coût est évalué à 117 €/MWh, soit quasiment le même niveau. Il serait légèrement inférieur avec 80 % de renouvelables (113 €/MWh) et un peu supérieur avec 95 % (116 €/MWh)." Rappelons que le coût prévisionnel de l’électricité qui serait produite par les EPR en projet à Hinkley Point en Grande-Bretagne est déjà de 112 €, et que le coût de l’EPR de Flamanville, à supposer qu’il entre un jour en fonction, va encore exploser du fait des défauts de fabrication de sa cuve récemment révélés.
Source : Médiapart
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