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Sortir du nucléaire n°84



Hiver 2020

En bref...

Article paru dans la revue Sortir du nucléaire n°84 - Hiver 2020



Brèves du nucléaire



Le chiffre

12,4 milliards d’euros c’est le coût de l’EPR de Flamanville. EDF a officialisé un nouveau dérapage de 1,5 milliard d’euros du projet de réacteur de troisième génération.


Une fleur au Tricastin qui n’a rien de naturel

Bientôt la naissance d’une Fleur au Tricastin ? Cette nouvelle INB  [1] serait la conséquence d’une spécialité française : le “retraitement“ des combustibles usés pour en extraire des matières “valorisables“. Matières qui ne sont pas comptabilisées dans les déchets nucléaires officiels et qu’il faut bien entreposer quelque part en attendant un hypothétique usage. Avec une augmentation de 1 150 t/an prévue sur les 15 prochaines années  [2], le site Orano Tricastin actuel arrivera à saturation en 2021.

Alors voici la Fleur : neuf ans de travaux, 29 millions d’euros et une durée de vie de seulement 40 ans, 4 bâtiments, 25 000 m2 pour 31 500 tonnes d’uranium [3] et dans chaque bâtiment plus de 14 000 fûts et 300 conteneurs. Et de larges voies de circulation autour pour de nombreux transports nucléaires. Pour protéger les environs de la radioactivité ? Un simple talus en terre, habituellement utilisé comme écran visuel et sonore.

La demande d’autorisation de création de Fleur a été déposée fin 2017. L’ Autorité environnementale vient de rendre son avis  [4]. Si sa création est autorisée, ce sera par le Premier ministre, après avis de l’Autorité de sûreté nucléaire et après enquête publique. Donc même si elle semble déjà bien enracinée, la naissance de Fleur n’est pas encore actée.


Orano va raser une forêt protégée pour exploiter une mine d’uranium au Kazakhstan

Pour exploiter un gisement d’uranium au Kazakhstan, Orano va couper une forêt de 366 hectares de saxaouls, une plante endémique menacée et qui fait l’objet d’une interdiction de coupe au Kazakhstan. La méthode d’extraction de lixiviation in situ  [5] utilisée nécessite d’entreprendre des travaux de nivellement qui impliquent de couper les saxaouls. “Le saxaoul est le seul arbre qui pousse dans les déserts kazakhs et qui ne demande pas des apports en eau et en nutriments spécifiques“, a affirmé le chef des gardes-forestiers de la région kazakhe de Kyzylorda, Rau Aralbaïev, cité par le journal kazakh Kursiv.kz.

“Le couper, c’est endommager l’environnement de notre région“ poursuit-il, expliquant que sa disparition actuelle est due “à la demande forte pour l’utiliser comme bois de chauffage, ou de cuisine“.

Source : Novastan.org


Fin du débat PNGMDR, la CNDP ne voile pas les questionnements

Dans son rapport la commission du débat public sur le Plan national de gestion des matières et des déchets radioactifs constate la mise à l’écart des citoyen·ne·s des prises de décision en matière de politique énergético-nucléaire et les énormes lacunes du dossier du maître d’ouvrage. “Plus que la technicité du sujet, c’est bien la faible confiance dans l’écoute des décideurs qui a freiné la participation du public“. À l’évidence aucune réponse fondée sur la seule expertise ou connaissance des “sachants“ ne suffira. Le public veut être pleinement associé aux choix stratégiques (...)“. La conclusion est également aux petits oignons car selon la CNDP le gouvernement doit revoir sa copie en matière de gouvernance des déchets nucléaires : “il existe un besoin de repenser le lien entre la société civile et ceux, acteurs institutionnels, économiques, associatifs ou experts qui sont impliqués dans la gestion des déchets et des matières radioactifs, et plus largement dans les choix de la politique énergétique française“. À bon entendeur ?


Notes

[1installation nucléaire de base

[2Selon le PNGMDR 2016-2018, et hors hypothèse de requalification de l’URT en déchet

[331 416 tonnes précisément. De l’uranium de retraitement venant de l’atelier TU5 juste à côté ; de l’uranium naturel, utilisé pour fabriquer du combustible dans les usines du site ; de l’uranium appauvri, venant de l’usine W elle aussi voisine de la future Fleur.

[5La technique d’extraction par lixiviation in situ est controversée notamment aux États-Unis, polluant les nappes phréatiques et délaissant de nombreuses boues toxiques difficilement nettoyables.

Le chiffre

12,4 milliards d’euros c’est le coût de l’EPR de Flamanville. EDF a officialisé un nouveau dérapage de 1,5 milliard d’euros du projet de réacteur de troisième génération.


Une fleur au Tricastin qui n’a rien de naturel

Bientôt la naissance d’une Fleur au Tricastin ? Cette nouvelle INB  [1] serait la conséquence d’une spécialité française : le “retraitement“ des combustibles usés pour en extraire des matières “valorisables“. Matières qui ne sont pas comptabilisées dans les déchets nucléaires officiels et qu’il faut bien entreposer quelque part en attendant un hypothétique usage. Avec une augmentation de 1 150 t/an prévue sur les 15 prochaines années  [2], le site Orano Tricastin actuel arrivera à saturation en 2021.

Alors voici la Fleur : neuf ans de travaux, 29 millions d’euros et une durée de vie de seulement 40 ans, 4 bâtiments, 25 000 m2 pour 31 500 tonnes d’uranium [3] et dans chaque bâtiment plus de 14 000 fûts et 300 conteneurs. Et de larges voies de circulation autour pour de nombreux transports nucléaires. Pour protéger les environs de la radioactivité ? Un simple talus en terre, habituellement utilisé comme écran visuel et sonore.

La demande d’autorisation de création de Fleur a été déposée fin 2017. L’ Autorité environnementale vient de rendre son avis  [4]. Si sa création est autorisée, ce sera par le Premier ministre, après avis de l’Autorité de sûreté nucléaire et après enquête publique. Donc même si elle semble déjà bien enracinée, la naissance de Fleur n’est pas encore actée.


Orano va raser une forêt protégée pour exploiter une mine d’uranium au Kazakhstan

Pour exploiter un gisement d’uranium au Kazakhstan, Orano va couper une forêt de 366 hectares de saxaouls, une plante endémique menacée et qui fait l’objet d’une interdiction de coupe au Kazakhstan. La méthode d’extraction de lixiviation in situ  [5] utilisée nécessite d’entreprendre des travaux de nivellement qui impliquent de couper les saxaouls. “Le saxaoul est le seul arbre qui pousse dans les déserts kazakhs et qui ne demande pas des apports en eau et en nutriments spécifiques“, a affirmé le chef des gardes-forestiers de la région kazakhe de Kyzylorda, Rau Aralbaïev, cité par le journal kazakh Kursiv.kz.

“Le couper, c’est endommager l’environnement de notre région“ poursuit-il, expliquant que sa disparition actuelle est due “à la demande forte pour l’utiliser comme bois de chauffage, ou de cuisine“.

Source : Novastan.org


Fin du débat PNGMDR, la CNDP ne voile pas les questionnements

Dans son rapport la commission du débat public sur le Plan national de gestion des matières et des déchets radioactifs constate la mise à l’écart des citoyen·ne·s des prises de décision en matière de politique énergético-nucléaire et les énormes lacunes du dossier du maître d’ouvrage. “Plus que la technicité du sujet, c’est bien la faible confiance dans l’écoute des décideurs qui a freiné la participation du public“. À l’évidence aucune réponse fondée sur la seule expertise ou connaissance des “sachants“ ne suffira. Le public veut être pleinement associé aux choix stratégiques (...)“. La conclusion est également aux petits oignons car selon la CNDP le gouvernement doit revoir sa copie en matière de gouvernance des déchets nucléaires : “il existe un besoin de repenser le lien entre la société civile et ceux, acteurs institutionnels, économiques, associatifs ou experts qui sont impliqués dans la gestion des déchets et des matières radioactifs, et plus largement dans les choix de la politique énergétique française“. À bon entendeur ?



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