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Sortir du nucléaire n°24



Juin 2004

Energies

Des experts opposés à la fusion nucléaire

Article paru dans la revue Sortir du nucléaire n°24 - Juin 2004

 ITER
Article publié le : 1er juin 2004


Masatoshi Koshiba, prix Nobel de physique 2002, et Akira Hasegawa, ancien Président de la Division de Physique des Particules de la Société de Physique américaine, ont lancé dès mars 2003 un appel au premier ministre japonais Koizumi contre l’implantation d’ITER au Japon.
En voici les raisons :
“Nous reconnaissons que la fusion thermonucléaire contrôlée peut être une source importante d’énergie alternative dans un avenir éloigné. Cependant, le réacteur nucléaire fondé sur ITER, qui brûle du tritium, est extrêmement dangereux du point de vue de la sûreté et de la contamination de l’environnement. De ce fait, même si l’expérience s’avérait réussir, il produirait une grande quantité de rejets nucléaires radioactifs ; en conséquence, il entraînera la non-acceptation du réacteur à fusion par le public.
- Le tritium est fortement toxique ; une dose de 1mg est mortelle. Ainsi, les 2 kg de tritium qui circuleront dans ITER pourraient tuer deux millions de personnes. S’il se combine avec l’oxygène et fuit dans l’environnement sous forme d’eau lourde, le tritium créera une situation extrêmement dangereuse. Le flux de radiations de 2 kg de tritium est pratiquement du même niveau que celui produit par l’accident de Tchernobyl.
- les neutrons qui seront produits dans ITER ont une énergie plus de dix fois supérieure à celle d’un réacteur de fission et la radioactivité des murs du dispositif et des matériaux de construction produiront 40 000 tonnes de déchets nucléaires.
- Lors de l’arrêt de l’expérience, le dispositif et les bâtiments ne pourront être démantelés pendant plusieurs centaines d’années, en raison de la haute radioactivité, et ne manqueront pas de se détériorer. En conséquence, une grande quantité d’eaux souterraines sera contaminée et la zone de contamination ne cessera d’augmenter avec le temps, créant un risque extrêmement sérieux pour l’environnement.
Pour toutes ces raisons, en qualité de physiciens conscients et experts dans ce domaine, nous sommes fortement opposés à l’implantation d’ITER au Japon.”

La géothermie fait son chemin
Certaines grandes villes se chauffent enfin à cette énergie non polluante. Mais pourquoi la taxer plus que le gaz naturel ?
Près de 20 000 habitants de Villejuif, au sud de Paris, seront bientôt reliés à un réseau géothermique. Ils pourront ainsi se chauffer et se laver sans émettre de gaz à effet de serre. Déjà, une trentaine de communes d’Ile-de-France bénéficient de cette source d’énergie non polluante, puisée dans la croûte terrestre. La technique est simple. Un puits permet de pomper, à 2 kilomètres de profondeur, l’eau chaude stockée dans une nappe souterraine. Sa chaleur est récupérée à la surface grâce à un “échangeur thermique”. Une fois l’opération effectuée, le liquide est réinjecté dans son milieu d’origine grâce à un deuxième forage. Comme l’Aquitaine, la région parisienne est située au-dessus d’une importante nappe d’eau chaude dont la température est comprise entre 43°C (à -1 000 mètres) et 70°C (à - 2 000 mètres). Sur les 150 puits envisagés, seuls une trentaine fonctionnent. Aujourd’hui, les procédés d’exploitation sont bien maîtrisés.
Reste l’obstacle financier : le taux de TVA est élevé (abonnement taxé à 19,6%, contre 5,5% pour le gaz) et l’investissement coûteux. “La géothermie n’est pas une énergie suffisamment prise en compte par les pouvoirs publics”, regrette Jean Lemale, de l’Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie (Ademe). Les communes d’Ile-de-France qui veulent bénéficier de ce système doivent s’endetter pour de nombreuses années pour le financer. A quand une vraie reconnaissance de cette richesse dormant sous nos pieds ?
Source : L’Express du 11/09/2003 - Anna Musso

Un débat sous forme de propagande
J’ai rencontré une personne qui a participé en juin/juillet 2003 à des réunions restreintes du service de presse du ministère des Finances et de l’Industrie. D’après cette personne, le service de Presse concevait le débat officiel sur les énergies comme un outil de promotion du nucléaire. C’était simplement de la propagande. En dénonçant ce pseudo débat qui avait été rebaptisé en “débat bidon“, le Réseau avait donc visé juste.
J. O.
Japan Times - 24 janvier 2004

Masatoshi Koshiba, prix Nobel de physique 2002, et Akira Hasegawa, ancien Président de la Division de Physique des Particules de la Société de Physique américaine, ont lancé dès mars 2003 un appel au premier ministre japonais Koizumi contre l’implantation d’ITER au Japon.
En voici les raisons :
“Nous reconnaissons que la fusion thermonucléaire contrôlée peut être une source importante d’énergie alternative dans un avenir éloigné. Cependant, le réacteur nucléaire fondé sur ITER, qui brûle du tritium, est extrêmement dangereux du point de vue de la sûreté et de la contamination de l’environnement. De ce fait, même si l’expérience s’avérait réussir, il produirait une grande quantité de rejets nucléaires radioactifs ; en conséquence, il entraînera la non-acceptation du réacteur à fusion par le public.
- Le tritium est fortement toxique ; une dose de 1mg est mortelle. Ainsi, les 2 kg de tritium qui circuleront dans ITER pourraient tuer deux millions de personnes. S’il se combine avec l’oxygène et fuit dans l’environnement sous forme d’eau lourde, le tritium créera une situation extrêmement dangereuse. Le flux de radiations de 2 kg de tritium est pratiquement du même niveau que celui produit par l’accident de Tchernobyl.
- les neutrons qui seront produits dans ITER ont une énergie plus de dix fois supérieure à celle d’un réacteur de fission et la radioactivité des murs du dispositif et des matériaux de construction produiront 40 000 tonnes de déchets nucléaires.
- Lors de l’arrêt de l’expérience, le dispositif et les bâtiments ne pourront être démantelés pendant plusieurs centaines d’années, en raison de la haute radioactivité, et ne manqueront pas de se détériorer. En conséquence, une grande quantité d’eaux souterraines sera contaminée et la zone de contamination ne cessera d’augmenter avec le temps, créant un risque extrêmement sérieux pour l’environnement.
Pour toutes ces raisons, en qualité de physiciens conscients et experts dans ce domaine, nous sommes fortement opposés à l’implantation d’ITER au Japon.”

La géothermie fait son chemin
Certaines grandes villes se chauffent enfin à cette énergie non polluante. Mais pourquoi la taxer plus que le gaz naturel ?
Près de 20 000 habitants de Villejuif, au sud de Paris, seront bientôt reliés à un réseau géothermique. Ils pourront ainsi se chauffer et se laver sans émettre de gaz à effet de serre. Déjà, une trentaine de communes d’Ile-de-France bénéficient de cette source d’énergie non polluante, puisée dans la croûte terrestre. La technique est simple. Un puits permet de pomper, à 2 kilomètres de profondeur, l’eau chaude stockée dans une nappe souterraine. Sa chaleur est récupérée à la surface grâce à un “échangeur thermique”. Une fois l’opération effectuée, le liquide est réinjecté dans son milieu d’origine grâce à un deuxième forage. Comme l’Aquitaine, la région parisienne est située au-dessus d’une importante nappe d’eau chaude dont la température est comprise entre 43°C (à -1 000 mètres) et 70°C (à - 2 000 mètres). Sur les 150 puits envisagés, seuls une trentaine fonctionnent. Aujourd’hui, les procédés d’exploitation sont bien maîtrisés.
Reste l’obstacle financier : le taux de TVA est élevé (abonnement taxé à 19,6%, contre 5,5% pour le gaz) et l’investissement coûteux. “La géothermie n’est pas une énergie suffisamment prise en compte par les pouvoirs publics”, regrette Jean Lemale, de l’Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie (Ademe). Les communes d’Ile-de-France qui veulent bénéficier de ce système doivent s’endetter pour de nombreuses années pour le financer. A quand une vraie reconnaissance de cette richesse dormant sous nos pieds ?
Source : L’Express du 11/09/2003 - Anna Musso

Un débat sous forme de propagande
J’ai rencontré une personne qui a participé en juin/juillet 2003 à des réunions restreintes du service de presse du ministère des Finances et de l’Industrie. D’après cette personne, le service de Presse concevait le débat officiel sur les énergies comme un outil de promotion du nucléaire. C’était simplement de la propagande. En dénonçant ce pseudo débat qui avait été rebaptisé en “débat bidon“, le Réseau avait donc visé juste.
J. O.
Japan Times - 24 janvier 2004



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