Faire un don

Nos communiqués de presse

Débat public sur la construction d’EPR2 : un gouvernement sans boussole qui méprise la parole citoyenne

Communiqué du 28 avril 2023



Du 27/10/22 au 27/02/23, un débat public a été organisé pour "débattre de l’opportunité, des objectifs et des caractéristiques principales du projet" de construction de deux EPR2 sur le site de Penly, dans le cadre d’un programme de 6 réacteurs. Hier, la CNDP en a présenté le compte-rendu. Ses conclusions renforcent notre position : ce débat est une mascarade démocratique au service d’une politique énergétique sans boussole.



Le non sens d’une consultation sans programmation énergétique nationale

Mais pour débattre, encore faut-il avoir les informations pour le faire. La CNDP conclut des échanges qu’il "aurait été utile d’avoir en amont du débat, une image précise des besoins en électricité et du mix visé pour 2035-2040" [1]. Or celle-ci n’existe actuellement pas : les objectifs de la programmation énergétique nationale et ses priorités d’action doivent être définies par la Loi de Programmation Énergie Climat dont l’adoption est prévue pour juillet 2023. Le calendrier de ce débat reflète le non sens d’une relance du nucléaire à marche forcée sans plan global pour l’avenir énergétique de la France, comme un navire lancé à pleine vitesse et sans boussole pour le guider.

Un choix qui se passe de l’expression citoyenne....

Alors que le débat était en cours, la loi d’accélération du nucléaire a été votée au Sénat. Et avec elle, la suppression de deux critères de limitation de la production nucléaire [2]. Pour la CNDP, cela "porte un coup assez sévère au principe même de participation du public à l’élaboration des décisions". Dans la continuité des constats qu’elle faisait à l’issue de 17 années d’organisations de débats sur la question du nucléaire [3], elle affirme pourtant que cette participation est nécessaire et souhaitable. Nous rappelons que cela n’a jamais été le cas concernant la politique nucléaire française dans son ensemble. Une preuve supplémentaire que le gouvernement n’a cure de l’avis de sa population.

...alors qu’il s’agit bien d’un projet de société

La CNDP rappelle par exemple que la gestion des déchets radioactifs est un "sujet dont la technicité peut masquer les questions éthiques liées à la temporalité très longue". Et de conclure : "sur de telles échelles de temps, la réflexion sur le modèle de société envisagé devient indispensable." C’est d’ailleurs ce qu’ont soulevé de nombreux participants en questionnant l’augmentation des besoins en électricité, pierre angulaire de la justification de la relance du nucléaire [4]. On est encore loin d’un vrai débat de société qui serait pourtant nécessaire.

La liste des questions restées sans réponse à l’issue de ce débat est longue. Celle des recommandations de la CNDP à EDF et à l’État tout autant. De quoi alimenter une veille et une critique citoyenne dont nous nous ferons un des relais.

Chargée des relations médias :

Marion Rivet - 06 64 66 01 23


Notes

[2Plafond de 50 % de la production électrique totale en 2035, et puissance maximale autorisée de 63,2 GW. Nous avons alors quitté le débat : https://www.sortirdunucleaire.org/Debat-public-sur-le-nucleaire-le-Reseau-Sortir-du

[4La CNDP a listé « de nombreux appels à la sobriété sur différents objets matériaux de construction, chauffage individuel, éclairage public, panneaux publicitaires lumineux, objets électroniques récréatifs… »

Le non sens d’une consultation sans programmation énergétique nationale

Mais pour débattre, encore faut-il avoir les informations pour le faire. La CNDP conclut des échanges qu’il "aurait été utile d’avoir en amont du débat, une image précise des besoins en électricité et du mix visé pour 2035-2040" [1]. Or celle-ci n’existe actuellement pas : les objectifs de la programmation énergétique nationale et ses priorités d’action doivent être définies par la Loi de Programmation Énergie Climat dont l’adoption est prévue pour juillet 2023. Le calendrier de ce débat reflète le non sens d’une relance du nucléaire à marche forcée sans plan global pour l’avenir énergétique de la France, comme un navire lancé à pleine vitesse et sans boussole pour le guider.

Un choix qui se passe de l’expression citoyenne....

Alors que le débat était en cours, la loi d’accélération du nucléaire a été votée au Sénat. Et avec elle, la suppression de deux critères de limitation de la production nucléaire [2]. Pour la CNDP, cela "porte un coup assez sévère au principe même de participation du public à l’élaboration des décisions". Dans la continuité des constats qu’elle faisait à l’issue de 17 années d’organisations de débats sur la question du nucléaire [3], elle affirme pourtant que cette participation est nécessaire et souhaitable. Nous rappelons que cela n’a jamais été le cas concernant la politique nucléaire française dans son ensemble. Une preuve supplémentaire que le gouvernement n’a cure de l’avis de sa population.

...alors qu’il s’agit bien d’un projet de société

La CNDP rappelle par exemple que la gestion des déchets radioactifs est un "sujet dont la technicité peut masquer les questions éthiques liées à la temporalité très longue". Et de conclure : "sur de telles échelles de temps, la réflexion sur le modèle de société envisagé devient indispensable." C’est d’ailleurs ce qu’ont soulevé de nombreux participants en questionnant l’augmentation des besoins en électricité, pierre angulaire de la justification de la relance du nucléaire [4]. On est encore loin d’un vrai débat de société qui serait pourtant nécessaire.

La liste des questions restées sans réponse à l’issue de ce débat est longue. Celle des recommandations de la CNDP à EDF et à l’État tout autant. De quoi alimenter une veille et une critique citoyenne dont nous nous ferons un des relais.

Chargée des relations médias :

Marion Rivet - 06 64 66 01 23


Le saviez-vous ?
Le Réseau "Sortir du nucléaire" est un véritable contre-pouvoir citoyen. Totalement indépendants de l’État, nous dépendons exclusivement du soutien de nos donateur⋅ices. C’est grâce à votre soutien financier que nous pouvons nous permettre de tout mettre en œuvre pour offrir aux générations futures l’espoir d’un avenir sans risques nucléaires. Aidez-nous à obtenir cet objectif et à nous permettre de continuer la lutte au quotidien contre cette énergie mortifère et pour promouvoir la sobriété énergétique et les alternatives renouvelables.

Faire un don



 Presse

Pour toute sollicitation médiatique, merci de contacter Marion Rivet, chargée de communication et des relations extérieures.

marion.rivet@sortirdunucleaire.fr
Tél : 06 64 66 01 23


Grâce à vos dons, nous agissons !