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Sortir du nucléaire n°77



Printemps 2018

Livres

Ca grésille dans le poteau : histoires de la lutte contre la THT Cotentin-Maine

Article paru dans la revue Sortir du nucléaire n°77 - Printemps 2018

 Luttes et actions


Recueils sonores sous forme de livre-DVD à commander à : La Grange de Montabot, la Bossardière, 50410 Montabot. 21€ frais de port inclus, chèque à l’ordre du PAVE. Contact : editionsmerecastor@riseup.net / 06 51 67 94 44



Une des faiblesses d’un réacteur et de toute centralisation de la production de l’électricité réside dans sa distribution. Il en va ainsi du système français qui voit courir sur des centaines de kilomètres des lignes très haute tension (400 000 V) qui acheminent le courant de sa source au consommateur qui, lui, recevra du 220 V à sa prise.

Déjà dans les années 1970, de nombreuses luttes se focalisèrent sur ces couloirs de ligne qui allaient défigurer le paysage. Dans la plupart des cas, les lignes furent construites, ce sont elles qui balafrent actuellement le pays dans tous les sens possibles, telle une gigantesque toile d’araignée.

Ces dernières années, une des lignes THT qui préoccupait autant RTE (Réseau de transport d’électricité) que les opposants, était celle qui devait évacuer l’électricité du réacteur EPR, en construction dans la Manche (50). Sans cette ligne, impossible de distribuer le courant jusqu’en Ille-et-Vilaine, un des départements qui recevra de l’électricité produite par le nouvel EPR, si jamais il démarre un jour, ce contre quoi la mobilisation continue.

Depuis le début des années 2000, plusieurs modes opératoires ont été envisagés pour cette ligne : l’enfouissement terrestre ou maritime ont été jugés trop onéreux. La ligne sera donc aérienne. C’est là que le bât blesse. En dehors de l’enlaidissement des paysages de bocage traversés, de nombreuses études montrent la dangerosité des ondes pour les habitant.e.s mais aussi pour les animaux qui paissent à proximité.

À l’Ouest, de nombreuses associations et collectifs se sont regroupés pour empêcher la construction de la ligne, avec l’occupation d’un certain nombre de pylônes et des manifestations qui rassemblaient plusieurs milliers de personnes. Depuis plusieurs années, un des centres nerveux de l’opposition à la THT se trouve être la Grange de Montabot (50). Ce lieu, né de la volonté de plusieurs militant.e.s de se rapprocher des territoires en lutte, un peu dans la même dynamique que la Maison de la résistance à Bure, organise de nombreuses rencontres et actions pour empêcher la mise en place des pylônes. Les membres de la Grange de Montabot, depuis quelques années, collectent des témoignages de militant.e.s contre la ligne THT.

Aujourd’hui, la somme de ces entretiens, une quantité colossale d’archives, est disponible sous la forme d’un livre-DVD pour lequel le choix a été fait de transmettre, de manière quasi brute, les enregistrements récoltés.

Ce document unique n’est rien d’autre qu’une mémoire orale des luttes et des expériences de chacun.e. Rassemblées en cinq épisodes distincts, les paroles recueillies retranscrivent un fil commun fait de récits personnels, d’anecdotes et d’histoires de l’opposition.

Comme il est indiqué dans l’introduction de l’épisode 4, "la première partie se déroule dans la Manche dans un territoire rural, de bocage vallonné. On entend les tracteurs, la pluie, le vent, des gendarmes, des pales d’hélicoptères. L’ambiance y est tantôt hostile, tantôt bon enfant. Le Chefresne et Montabot sont l’épicentre de ce récit."

De nombreuses études montrent la dangerosité des ondes produites par les lignes THT pour les habitant.e.s mais aussi pour les animaux.
DR

Le DVD est une épopée documentaire sonore qui présente plus de sept heures d’écoute quand le livre, agrémenté de nombreuses photos et illustrations, est un complément à ces interviews, permettant de préciser certains événements et de mieux en suivre la chronologie.

Aujourd’hui, alors que la ligne est service depuis l’été 2013, ce document revêt l’importance d’une volonté de transmission d’expériences de terrain, afin que les luttes actuelles puissent s’en inspirer. Il est aussi un hommage à toutes les personnes qui se sont investies et qui ont subi les pressions du lobby pro-nucléaire. Il représente ainsi les voix multiples de la société française confrontée à la puissance de l’État et de ses sbires.

Jocelyn Peyret

Une des faiblesses d’un réacteur et de toute centralisation de la production de l’électricité réside dans sa distribution. Il en va ainsi du système français qui voit courir sur des centaines de kilomètres des lignes très haute tension (400 000 V) qui acheminent le courant de sa source au consommateur qui, lui, recevra du 220 V à sa prise.

Déjà dans les années 1970, de nombreuses luttes se focalisèrent sur ces couloirs de ligne qui allaient défigurer le paysage. Dans la plupart des cas, les lignes furent construites, ce sont elles qui balafrent actuellement le pays dans tous les sens possibles, telle une gigantesque toile d’araignée.

Ces dernières années, une des lignes THT qui préoccupait autant RTE (Réseau de transport d’électricité) que les opposants, était celle qui devait évacuer l’électricité du réacteur EPR, en construction dans la Manche (50). Sans cette ligne, impossible de distribuer le courant jusqu’en Ille-et-Vilaine, un des départements qui recevra de l’électricité produite par le nouvel EPR, si jamais il démarre un jour, ce contre quoi la mobilisation continue.

Depuis le début des années 2000, plusieurs modes opératoires ont été envisagés pour cette ligne : l’enfouissement terrestre ou maritime ont été jugés trop onéreux. La ligne sera donc aérienne. C’est là que le bât blesse. En dehors de l’enlaidissement des paysages de bocage traversés, de nombreuses études montrent la dangerosité des ondes pour les habitant.e.s mais aussi pour les animaux qui paissent à proximité.

À l’Ouest, de nombreuses associations et collectifs se sont regroupés pour empêcher la construction de la ligne, avec l’occupation d’un certain nombre de pylônes et des manifestations qui rassemblaient plusieurs milliers de personnes. Depuis plusieurs années, un des centres nerveux de l’opposition à la THT se trouve être la Grange de Montabot (50). Ce lieu, né de la volonté de plusieurs militant.e.s de se rapprocher des territoires en lutte, un peu dans la même dynamique que la Maison de la résistance à Bure, organise de nombreuses rencontres et actions pour empêcher la mise en place des pylônes. Les membres de la Grange de Montabot, depuis quelques années, collectent des témoignages de militant.e.s contre la ligne THT.

Aujourd’hui, la somme de ces entretiens, une quantité colossale d’archives, est disponible sous la forme d’un livre-DVD pour lequel le choix a été fait de transmettre, de manière quasi brute, les enregistrements récoltés.

Ce document unique n’est rien d’autre qu’une mémoire orale des luttes et des expériences de chacun.e. Rassemblées en cinq épisodes distincts, les paroles recueillies retranscrivent un fil commun fait de récits personnels, d’anecdotes et d’histoires de l’opposition.

Comme il est indiqué dans l’introduction de l’épisode 4, "la première partie se déroule dans la Manche dans un territoire rural, de bocage vallonné. On entend les tracteurs, la pluie, le vent, des gendarmes, des pales d’hélicoptères. L’ambiance y est tantôt hostile, tantôt bon enfant. Le Chefresne et Montabot sont l’épicentre de ce récit."

De nombreuses études montrent la dangerosité des ondes produites par les lignes THT pour les habitant.e.s mais aussi pour les animaux.
DR

Le DVD est une épopée documentaire sonore qui présente plus de sept heures d’écoute quand le livre, agrémenté de nombreuses photos et illustrations, est un complément à ces interviews, permettant de préciser certains événements et de mieux en suivre la chronologie.

Aujourd’hui, alors que la ligne est service depuis l’été 2013, ce document revêt l’importance d’une volonté de transmission d’expériences de terrain, afin que les luttes actuelles puissent s’en inspirer. Il est aussi un hommage à toutes les personnes qui se sont investies et qui ont subi les pressions du lobby pro-nucléaire. Il représente ainsi les voix multiples de la société française confrontée à la puissance de l’État et de ses sbires.

Jocelyn Peyret



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