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Sortir du nucléaire n°65



Mai 2015

Actions et vie des groupes

Ça bouge dans le Réseau ! Quelques moments forts sur le terrain

Impossible de parler de tout, mais voici en bref quelques temps forts passés ou à venir, en complément des actions mises en lumière dans les autres pages de cette revue. Pour alimenter cette rubrique, merci d’écrire par e-mail à Mélisande Seyzériat, coordinatrice nationale des groupes et actions. Contact : mobilisations@sortirdunucleaire.fr

Sortie du nucléaire Luttes et actions

Commémorations de Fukushima

Entre le 7 et le 14 mars, à l’appel du Réseau "Sortir du nucléaire", de nombreuses actions en solidarité aux victimes de la catastrophe de Fukushima ont eu lieu un peu partout en France, quatre ans après le début de cette terrible catastrophe, avec l’organisation de manifestations, de projections-débats, de rassemblements... Dès le week-end précédant la date anniversaire de la catastrophe, une manifestation a rassemblé près de 500 personnes le samedi 7 mars après-midi dans les rues de Strasbourg, à la mémoire des victimes de la catastrophe de Fukushima, et pour exiger la fermeture de la centrale de Fessenheim, qui se trouvait totalement arrêtée depuis le 1er mars à cause de fuites massives sur des tuyauteries.

À Paris, la mobilisation s’est déroulée en deux temps. Une première action initiée par le Réseau a eu lieu dans la nuit du 10 au 11 mars. Des images de l’artiste de rue 281antinuke (voir son interview dans notre n°64) ont été projetées sur les façades de l’agence EDF Opéra, de l’ambassade du Japon et du ministère de l’Écologie. Ces photos ont ensuite été envoyées aux médias via notre communiqué de presse du 11 mars, et sur les réseaux sociaux. Nous avons pour l’occasion travaillé avec deux militants, Alix Dre et Clément Briend, qui ont conçu des projecteurs spécifiques pour les manifestations.

Le soir du 11 mars, 150 personnes se sont retrouvées sur la place de la République à Paris pour une action de commémoration de la catastrophe de Fukushima, en solidarité avec le peuple japonais, et pour dire non au nucléaire. Au programme, musique classique (Maitane Sebastian) et musique japonaise (Maïa Barouh) puis des prises de parole sur la situation à Fukushima, suivies d’une minute de silence. La soirée s’est conclue avec des projections sur la statue de la République où l’on pouvait voir une centrale fissurée avec le slogan "Fukushima, demain chez nous ?", tout cela au son du chanteur HK, venu spécialement à Paris pour interpréter sa nouvelle chanson "Fukushima mon amour". Également, une installation lumineuse d’une dizaine de projecteurs a été mise en place à la nuit tombée, projetant sur les passants des centaines de trèfles radioactifs verts, ce qui a beaucoup intrigué et étonné, provoquant la discussion avec de nombreuses personnes qui traversaient la place.

À Tours, le 13 mars, une dizaine de militant-e-s antinucléaires se sont retrouvé-e-s à l’appel de l’association "La Terre c’est nous" devant l’agence EDF de la ville. Il s’agissait d’informer les clients d’EDF du danger que représente l’industrie nucléaire, et d’exercer une pression citoyenne pour demander la fermeture immédiate de la centrale nucléaire de Fessenheim. Des tracts ont été distribués à l’intérieur de l’agence EDF et des cartes de la France nucléaire collées sur la devanture de la boutique.

Au Mans, ils étaient une trentaine de militant-e-s à converger vers le centre- ville le 11 mars, équipés d’une grande banderole où l’on pouvait lire "Fukushima, la catastrophe continue", permettant de rappeler aux passants que la catastrophe n’en est qu’à ses débuts. Le 14 mars, une grande chaîne humaine a eu lieu dans le sud-est de la France, entre les sites nucléaires de Tricastin, Marcoule et Cadarache, rassemblant un millier de personnes, à l’appel de l’association "Réaction en Chaîne Humaine". Devant l’installation nucléaire de Marcoule, les antinucléaires ont longé le site sans problème, escortés par une voiture de gendarmerie qui ouvrait et fermait la chaîne. Les militants ont crié et tapé sur la balustrade métallique pour dénoncer ASTRID, ITER et le nucléaire, dénonçant les faillites d’AREVA et sa gabegie financière, les déchets à Bure et la radioactivité partout ! Une lettre des mères de Fukushima a été lue avant le départ de la chaîne et une minute de silence a été observée vers 15h.

À Bourges, dépôt d’une "grosse" plainte de 34 infractions contre la centrale de Belleville

Le 17 février, le Réseau "Sortir du nucléaire", avec le soutien de l’association Sortir du nucléaire Berry-Puisaye, a porté plainte contre EDF pour 34 infractions constatées à la centrale nucléaire de Belleville-sur-Loire (Cher), sa plus longue plainte en justice jusqu’ici ! Le jour du dépôt, une quarantaine de membres de l’association Sortir du nucléaire Berry-Puisaye ont manifesté à Bourges pour que ces dysfonctionnements soient connus de tous.

Partis à 14h du parc Séraucourt, les manifestants ont déambulé par les rues du centre-ville, armés de drapeaux, bidons radioactifs, trompettes et sifflets, et d’une plainte géante réalisée par le groupe, pour symboliser l’énormité de cette affaire. Des tracts étaient distribués aux passants, très intrigués par cette grosse plainte ! Lors d’un premier arrêt devant la préfecture, le communiqué de presse commun du Réseau "Sortir du nucléaire" et de Sortir du nucléaire Berry-Puisaye a été lu. Un représentant de Mme le Préfet est descendu à la rencontre des manifestants, qui lui ont remis un texte expliquant leurs revendications à propos de la centrale nucléaire de Belleville-sur-Loire.

La marche s’est ensuite dirigée vers le tribunal, devant lequel un dépôt symbolique de la plainte a eu lieu pendant que Marie Frachisse, juriste du Réseau, faxait dans le même temps la vraie plainte : 62 pages en tout ! Avant de reprendre le chemin en sens inverse, plusieurs prises de paroles ont eu lieu pour dénoncer le délinquant environnemental EDF, qui commence à avoir un casier judiciaire bien fourni grâce à notre stratégie juridique offensive !

Un kouglof antinucléaire à Strasbourg...

Dans le cadre de la rencontre de François Hollande et Angela Merkel à Strasbourg, le 1er février dernier, les associations anti- nucléaires alsaciennes ont souhaité marquer l’amitié franco-allemande par la remise d’un kouglof antinucléaire, bardé d’une mini banderole "Fermons Fessenheim" aux deux dirigeants. Ce présent était l’occasion de rappeler à M. Hollande son engagement de fermer la centrale de Fessenheim, en lui rappelant subtilement les mesures concrètes mises en œuvre outre-Rhin par Mme Merkel. Le kouglof s’est accompagné d’une lettre rappelant les multiples arguments venant étayer les revendications des militants. Nous espérons que François Hollande a bien digéré.

Tous mobilisés contre ICEDA

Plusieurs membres de Sortir du nucléaire Bugey et de Greenpeace, en tenues blanches de liquidateurs, se sont mobilisés le vendredi 20 février à l’entrée de Primevère, le grand salon de l’alter-écologie. Les manifestants tenaient à être présents pour sensibiliser leurs concitoyens sur les risques que présente la construction de l’installation de stockage des déchets ICEDA, sur le site de Bugey. La construction d’ICEDA est destinée à accueillir les déchets issus du démantèle- ment. Les militants locaux dénoncent pourtant les risques de pollution des nappes phréatiques et pointent du doigt le fait qu’en cas de montée des eaux du Rhône des pollutions drama- tiques pourraient se produire avec l’inon- dation du site, qui se situe très proche du fleuve. De plus, la construction d’ICEDA sera aussi synonyme d’une augmentation très importante des transports radioactifs, avec une dizaine de convois routiers par mois, augmentant le risque d’accident et de pollution radioactive. Sortir du nucléaire Bugey organise tous les mois des actions, notamment dans le but de sensibiliser les élus locaux aux risques d’ICEDA. En début d’année, la cour administrative d’appel de Lyon avait autorisé la reprise des travaux dès le mois d’avril 2015. La cour a donc annulé le jugement du tribunal administratif de Lyon du 13 décembre 2011 qui privait EDF de l’autorisation de poursuivre la construction de l’installation.

Love’s Torii au Mégajoule pour la Saint-Valentin

Le jour de la Saint-Valentin au Barp (Gironde), le collectif "Mégastop au Mégajoule" (aussi appelé MAM !) a réimplanté un nouveau mémorial de la paix devant le laser Mégajoule, le premier mémorial érigé lors de la marche des indignés de 2012 ayant disparu. En effet, ce Torii en bois avait été plusieurs fois vandalisé puis enlevé, mais celui mis en place le 14 février est en acier, espérons qu’il résistera plus longtemps que son prédécesseur... Aussi, une plainte pour profanation de mémorial a été déposée en gendarmerie.

Le Torii est une arche symbolique japonaise, qui nous rappelle les souffrances du peuple japonais qui subit depuis des décennies les affres du nucléaire, avec les dramatiques bombardements de Hiroshima-Nagasaki, et désormais la catastrophe de Fukushima. Le Mégajoule incarne l’absurdité absolue des recherches militaires sur les armes de destruction massive, qui modernisent et développent l’arsenal nucléaire français. À ce jour, une seule ligne de lasers est fonctionnelle sur les vingt-deux prévues, d’où sept nouveaux milliards d’euros budgétés pour ce projet utopique dont l’objectif est de recréer les conditions physiques d’une explosion thermonucléaire. Ainsi, les essais nucléaires militaires continuent en Gironde, après l’Algérie et la Polynésie. La France se met hors la loi au regard du droit international en violant une nouvelle fois le Traité de Non- Prolifération des armes nucléaires (TNP) et le Traité d’Interdiction Complète des Essais Nucléaires (TICEN). Selon le droit international, ces armes sont illégales parce qu’elles infligent des souffrances inutiles, sont non discriminantes, causent des atteintes graves et durables à l’environnement et demeurent meurtrières bien après la fin des conflits. Il est urgent de rompre avec l’idéologie de "la violence nécessaire, légitime et honorable" qui structure la culture dominante de notre société. Le 23 janvier dernier, l’horloge de l’Apocalypse a été réglée sur 23h57. Minuit représente la fin du monde. Cette mise à jour a été réalisée par le Bulletin of Atomic Sciencists, qui compte dans ses rangs 18 prix Nobel. Elle n’a jamais été aussi près de minuit depuis 1984, au moment le plus tendu des relations américano-soviétiques.

Des Français pour bloquer la base de Burghfield

Le 2 mars, onze militants se sont rendus en Grande-Bretagne à Burghfield à bord de deux camionnettes, pour participer au blocage de la base d’armement nucléaire, qui collabore avec celle de Valduc (près de Dijon) pour la modernisation des armements nucléaires franco-britan- niques. Une action qui a été décidée par les deux Assemblées générales de la Maison de Vigilance et d’Armes Nucléaires Stop et qui a pu s’organiser grâce au dynamisme des militants de Sortir du nucléaire Côte d’Or. Ensuite, du 17 au 20 avril, une autre vague d’une dizaine de militants s’est rendue à Büchel, en Allemagne, dans le cadre des deux mois de blocage de la base (du 26 mars au 29 mai), pour un événement intitulé "Büchel 65".

Un radiamètre pour les Trégorrois...

En Bretagne, dans de nombreuses communes, existent des anciens sites de prospection d’uranium depuis les années 50. Après prospection ou exploitation, ces sites ont fini par fermer et être abandonnés purement et simplement. Ils sont aujourd’hui, dans bien des cas, sources de pollution radioactive. Dans la petite région du Trégor, Sortir du nucléaire Trégor s’est lancé dans un énorme travail d’inventaire et d’analyse de ces sites. Le travail réalisé est même reconnu par les différentes autorités aujourd’hui... Mais pour aller plus loin dans ce chantier de santé publique, un appareil de qualité s’avère maintenant nécessaire, d’où le projet d’acquisition d’un radiamètre de type DG5 d’un montant de près de 4 500 €, ce qui est beaucoup pour la petite trésorerie de SDN Trégor. La députée locale a accepté de solliciter sa réserve parlementaire, mais à ce jour le compte n’y est toujours pas. Alors, si le cœur vous en dit, n’hésitez pas à apporter votre contribution pour permettre à SDN Trégor de poursuivre son travail militant grâce à l’acquisition de ce fameux DG5. Une bonne occasion pour SDN Trégor d’exiger d’AREVA la remise en sécurité de ces sites et de rappeler à la population trégorroise que, de la mine aux déchets, le nucléaire, c’est un vrai poison ! Chèques à libeller à l’ordre de "Sortir du nucléaire Trégor" et à adresser à SDN Trégor, 46 rue Offenbach 22300 Lannion. Contact : sdn-tregor@laposte.net

Mobilisations à venir du 6 au 9 août

Cette année, entre les 6 et 9 août, nous commémorerons les 70 ans des bombardements de Hiroshima et Nagasaki. Depuis quelques années, un "jeûne- action" est organisé à Paris, rassemblant une centaine de personnes. L’année dernière, le Réseau a souhaité amplifier la lutte contre le nucléaire militaire en impulsant une dynamique d’actions partout en France entre le 6 et 9 août, qui a donné lieu à une vingtaine d’actions. Pour les 70 ans, il nous faut une nouvelle fois nous mobiliser, et renforcer cette dynamique, par l’organisation de nombreuses actions. Prochainement, vous pourrez retrouver sur notre site Internet l’appel à mobilisation, des documents d’information, ainsi que des idées et conseils pour organiser vos actions. La France possède le troisième arsenal du monde avec 300 bombes nucléaires, chacune d’une puissance dix fois supérieure à celle d’Hiroshima. Cette industrie génère des transports incessants de matières radioactives, notamment de plutonium, qui tombent sous le secret-défense et mettent en danger les populations. Prétendre que la bombe atomique est garante de la paix est un mensonge destiné à protéger des intérêts industriels et politiques. Par erreur, par accident ou par folie, le lancement d’une bombe nucléaire est possible à tout moment. L’état d’urgence actuel est le même que pendant la guerre froide : un tir peut être décidé en quelques minutes. Les conséquences humanitaires et environnementales qu’aurait l’explosion d’une seule bombe sont d’ailleurs dénoncées par la Croix-Rouge et le Croissant-Rouge qui demandent l’interdiction des armes nucléaires. Exigeons l’abolition des armes nucléaires, mobilisons-nous partout en France du 6 au 9 août 2015 à l’occasion des 70 ans de Hiroshima-Nagasaki.

Retour sur l’Assemblée Générale 2015 du Réseau "Sortir du nucléaire"

Les 30 janvier et 1er février 2015, le Réseau "Sortir du nucléaire" a tenu son Assemblée Générale annuelle à Dijon, où une centaine de militant-e-s antinucléaires se sont rendu-e-s pour participer aux débats et voter les motions d’orientation et de campagnes qui vont guider le Réseau pour les mois à venir. Il a été décidé une organisation de la lutte sur les sujets suivants : La fermeture de Fessenheim dans les plus brefs délais ;

  • La mobilisation au moment de la COP 21 (sommet du climat qui se déroulera à Paris du 30 novembre au 11 décembre 2015) pour affirmer haut et fort l’aggravation de la menace nucléaire vis-à-vis des conséquences prévisibles du dérèglement climatique. Le nucléaire n’est pas une solution pour le climat, mais un danger supplémentaire ;
  • Les journées d’actions entre les 6 et 9 août, pour les 70 ans des bombardements de Hiroshima et Nagasaki, pour exiger l’arrêt du nucléaire militaire ;
  • La préparation d’une grande mobilisation au printemps 2016 à l’occasion des 5 ans de Fukushima et des 30 ans de Tchernobyl ;

Nous comptons fortement sur la participation active de tous les groupes et militant-e-s antinucléaires, et sur le soutien renouvelé des associations adhérentes pour mener à bien ces différentes missions.

Goin : “Les danaides de Fukushima” (2013)

Commémorations de Fukushima

Entre le 7 et le 14 mars, à l’appel du Réseau "Sortir du nucléaire", de nombreuses actions en solidarité aux victimes de la catastrophe de Fukushima ont eu lieu un peu partout en France, quatre ans après le début de cette terrible catastrophe, avec l’organisation de manifestations, de projections-débats, de rassemblements... Dès le week-end précédant la date anniversaire de la catastrophe, une manifestation a rassemblé près de 500 personnes le samedi 7 mars après-midi dans les rues de Strasbourg, à la mémoire des victimes de la catastrophe de Fukushima, et pour exiger la fermeture de la centrale de Fessenheim, qui se trouvait totalement arrêtée depuis le 1er mars à cause de fuites massives sur des tuyauteries.

À Paris, la mobilisation s’est déroulée en deux temps. Une première action initiée par le Réseau a eu lieu dans la nuit du 10 au 11 mars. Des images de l’artiste de rue 281antinuke (voir son interview dans notre n°64) ont été projetées sur les façades de l’agence EDF Opéra, de l’ambassade du Japon et du ministère de l’Écologie. Ces photos ont ensuite été envoyées aux médias via notre communiqué de presse du 11 mars, et sur les réseaux sociaux. Nous avons pour l’occasion travaillé avec deux militants, Alix Dre et Clément Briend, qui ont conçu des projecteurs spécifiques pour les manifestations.

Le soir du 11 mars, 150 personnes se sont retrouvées sur la place de la République à Paris pour une action de commémoration de la catastrophe de Fukushima, en solidarité avec le peuple japonais, et pour dire non au nucléaire. Au programme, musique classique (Maitane Sebastian) et musique japonaise (Maïa Barouh) puis des prises de parole sur la situation à Fukushima, suivies d’une minute de silence. La soirée s’est conclue avec des projections sur la statue de la République où l’on pouvait voir une centrale fissurée avec le slogan "Fukushima, demain chez nous ?", tout cela au son du chanteur HK, venu spécialement à Paris pour interpréter sa nouvelle chanson "Fukushima mon amour". Également, une installation lumineuse d’une dizaine de projecteurs a été mise en place à la nuit tombée, projetant sur les passants des centaines de trèfles radioactifs verts, ce qui a beaucoup intrigué et étonné, provoquant la discussion avec de nombreuses personnes qui traversaient la place.

À Tours, le 13 mars, une dizaine de militant-e-s antinucléaires se sont retrouvé-e-s à l’appel de l’association "La Terre c’est nous" devant l’agence EDF de la ville. Il s’agissait d’informer les clients d’EDF du danger que représente l’industrie nucléaire, et d’exercer une pression citoyenne pour demander la fermeture immédiate de la centrale nucléaire de Fessenheim. Des tracts ont été distribués à l’intérieur de l’agence EDF et des cartes de la France nucléaire collées sur la devanture de la boutique.

Au Mans, ils étaient une trentaine de militant-e-s à converger vers le centre- ville le 11 mars, équipés d’une grande banderole où l’on pouvait lire "Fukushima, la catastrophe continue", permettant de rappeler aux passants que la catastrophe n’en est qu’à ses débuts. Le 14 mars, une grande chaîne humaine a eu lieu dans le sud-est de la France, entre les sites nucléaires de Tricastin, Marcoule et Cadarache, rassemblant un millier de personnes, à l’appel de l’association "Réaction en Chaîne Humaine". Devant l’installation nucléaire de Marcoule, les antinucléaires ont longé le site sans problème, escortés par une voiture de gendarmerie qui ouvrait et fermait la chaîne. Les militants ont crié et tapé sur la balustrade métallique pour dénoncer ASTRID, ITER et le nucléaire, dénonçant les faillites d’AREVA et sa gabegie financière, les déchets à Bure et la radioactivité partout ! Une lettre des mères de Fukushima a été lue avant le départ de la chaîne et une minute de silence a été observée vers 15h.

À Bourges, dépôt d’une "grosse" plainte de 34 infractions contre la centrale de Belleville

Le 17 février, le Réseau "Sortir du nucléaire", avec le soutien de l’association Sortir du nucléaire Berry-Puisaye, a porté plainte contre EDF pour 34 infractions constatées à la centrale nucléaire de Belleville-sur-Loire (Cher), sa plus longue plainte en justice jusqu’ici ! Le jour du dépôt, une quarantaine de membres de l’association Sortir du nucléaire Berry-Puisaye ont manifesté à Bourges pour que ces dysfonctionnements soient connus de tous.

Partis à 14h du parc Séraucourt, les manifestants ont déambulé par les rues du centre-ville, armés de drapeaux, bidons radioactifs, trompettes et sifflets, et d’une plainte géante réalisée par le groupe, pour symboliser l’énormité de cette affaire. Des tracts étaient distribués aux passants, très intrigués par cette grosse plainte ! Lors d’un premier arrêt devant la préfecture, le communiqué de presse commun du Réseau "Sortir du nucléaire" et de Sortir du nucléaire Berry-Puisaye a été lu. Un représentant de Mme le Préfet est descendu à la rencontre des manifestants, qui lui ont remis un texte expliquant leurs revendications à propos de la centrale nucléaire de Belleville-sur-Loire.

La marche s’est ensuite dirigée vers le tribunal, devant lequel un dépôt symbolique de la plainte a eu lieu pendant que Marie Frachisse, juriste du Réseau, faxait dans le même temps la vraie plainte : 62 pages en tout ! Avant de reprendre le chemin en sens inverse, plusieurs prises de paroles ont eu lieu pour dénoncer le délinquant environnemental EDF, qui commence à avoir un casier judiciaire bien fourni grâce à notre stratégie juridique offensive !

Un kouglof antinucléaire à Strasbourg...

Dans le cadre de la rencontre de François Hollande et Angela Merkel à Strasbourg, le 1er février dernier, les associations anti- nucléaires alsaciennes ont souhaité marquer l’amitié franco-allemande par la remise d’un kouglof antinucléaire, bardé d’une mini banderole "Fermons Fessenheim" aux deux dirigeants. Ce présent était l’occasion de rappeler à M. Hollande son engagement de fermer la centrale de Fessenheim, en lui rappelant subtilement les mesures concrètes mises en œuvre outre-Rhin par Mme Merkel. Le kouglof s’est accompagné d’une lettre rappelant les multiples arguments venant étayer les revendications des militants. Nous espérons que François Hollande a bien digéré.

Tous mobilisés contre ICEDA

Plusieurs membres de Sortir du nucléaire Bugey et de Greenpeace, en tenues blanches de liquidateurs, se sont mobilisés le vendredi 20 février à l’entrée de Primevère, le grand salon de l’alter-écologie. Les manifestants tenaient à être présents pour sensibiliser leurs concitoyens sur les risques que présente la construction de l’installation de stockage des déchets ICEDA, sur le site de Bugey. La construction d’ICEDA est destinée à accueillir les déchets issus du démantèle- ment. Les militants locaux dénoncent pourtant les risques de pollution des nappes phréatiques et pointent du doigt le fait qu’en cas de montée des eaux du Rhône des pollutions drama- tiques pourraient se produire avec l’inon- dation du site, qui se situe très proche du fleuve. De plus, la construction d’ICEDA sera aussi synonyme d’une augmentation très importante des transports radioactifs, avec une dizaine de convois routiers par mois, augmentant le risque d’accident et de pollution radioactive. Sortir du nucléaire Bugey organise tous les mois des actions, notamment dans le but de sensibiliser les élus locaux aux risques d’ICEDA. En début d’année, la cour administrative d’appel de Lyon avait autorisé la reprise des travaux dès le mois d’avril 2015. La cour a donc annulé le jugement du tribunal administratif de Lyon du 13 décembre 2011 qui privait EDF de l’autorisation de poursuivre la construction de l’installation.

Love’s Torii au Mégajoule pour la Saint-Valentin

Le jour de la Saint-Valentin au Barp (Gironde), le collectif "Mégastop au Mégajoule" (aussi appelé MAM !) a réimplanté un nouveau mémorial de la paix devant le laser Mégajoule, le premier mémorial érigé lors de la marche des indignés de 2012 ayant disparu. En effet, ce Torii en bois avait été plusieurs fois vandalisé puis enlevé, mais celui mis en place le 14 février est en acier, espérons qu’il résistera plus longtemps que son prédécesseur... Aussi, une plainte pour profanation de mémorial a été déposée en gendarmerie.

Le Torii est une arche symbolique japonaise, qui nous rappelle les souffrances du peuple japonais qui subit depuis des décennies les affres du nucléaire, avec les dramatiques bombardements de Hiroshima-Nagasaki, et désormais la catastrophe de Fukushima. Le Mégajoule incarne l’absurdité absolue des recherches militaires sur les armes de destruction massive, qui modernisent et développent l’arsenal nucléaire français. À ce jour, une seule ligne de lasers est fonctionnelle sur les vingt-deux prévues, d’où sept nouveaux milliards d’euros budgétés pour ce projet utopique dont l’objectif est de recréer les conditions physiques d’une explosion thermonucléaire. Ainsi, les essais nucléaires militaires continuent en Gironde, après l’Algérie et la Polynésie. La France se met hors la loi au regard du droit international en violant une nouvelle fois le Traité de Non- Prolifération des armes nucléaires (TNP) et le Traité d’Interdiction Complète des Essais Nucléaires (TICEN). Selon le droit international, ces armes sont illégales parce qu’elles infligent des souffrances inutiles, sont non discriminantes, causent des atteintes graves et durables à l’environnement et demeurent meurtrières bien après la fin des conflits. Il est urgent de rompre avec l’idéologie de "la violence nécessaire, légitime et honorable" qui structure la culture dominante de notre société. Le 23 janvier dernier, l’horloge de l’Apocalypse a été réglée sur 23h57. Minuit représente la fin du monde. Cette mise à jour a été réalisée par le Bulletin of Atomic Sciencists, qui compte dans ses rangs 18 prix Nobel. Elle n’a jamais été aussi près de minuit depuis 1984, au moment le plus tendu des relations américano-soviétiques.

Des Français pour bloquer la base de Burghfield

Le 2 mars, onze militants se sont rendus en Grande-Bretagne à Burghfield à bord de deux camionnettes, pour participer au blocage de la base d’armement nucléaire, qui collabore avec celle de Valduc (près de Dijon) pour la modernisation des armements nucléaires franco-britan- niques. Une action qui a été décidée par les deux Assemblées générales de la Maison de Vigilance et d’Armes Nucléaires Stop et qui a pu s’organiser grâce au dynamisme des militants de Sortir du nucléaire Côte d’Or. Ensuite, du 17 au 20 avril, une autre vague d’une dizaine de militants s’est rendue à Büchel, en Allemagne, dans le cadre des deux mois de blocage de la base (du 26 mars au 29 mai), pour un événement intitulé "Büchel 65".

Un radiamètre pour les Trégorrois...

En Bretagne, dans de nombreuses communes, existent des anciens sites de prospection d’uranium depuis les années 50. Après prospection ou exploitation, ces sites ont fini par fermer et être abandonnés purement et simplement. Ils sont aujourd’hui, dans bien des cas, sources de pollution radioactive. Dans la petite région du Trégor, Sortir du nucléaire Trégor s’est lancé dans un énorme travail d’inventaire et d’analyse de ces sites. Le travail réalisé est même reconnu par les différentes autorités aujourd’hui... Mais pour aller plus loin dans ce chantier de santé publique, un appareil de qualité s’avère maintenant nécessaire, d’où le projet d’acquisition d’un radiamètre de type DG5 d’un montant de près de 4 500 €, ce qui est beaucoup pour la petite trésorerie de SDN Trégor. La députée locale a accepté de solliciter sa réserve parlementaire, mais à ce jour le compte n’y est toujours pas. Alors, si le cœur vous en dit, n’hésitez pas à apporter votre contribution pour permettre à SDN Trégor de poursuivre son travail militant grâce à l’acquisition de ce fameux DG5. Une bonne occasion pour SDN Trégor d’exiger d’AREVA la remise en sécurité de ces sites et de rappeler à la population trégorroise que, de la mine aux déchets, le nucléaire, c’est un vrai poison ! Chèques à libeller à l’ordre de "Sortir du nucléaire Trégor" et à adresser à SDN Trégor, 46 rue Offenbach 22300 Lannion. Contact : sdn-tregor@laposte.net

Mobilisations à venir du 6 au 9 août

Cette année, entre les 6 et 9 août, nous commémorerons les 70 ans des bombardements de Hiroshima et Nagasaki. Depuis quelques années, un "jeûne- action" est organisé à Paris, rassemblant une centaine de personnes. L’année dernière, le Réseau a souhaité amplifier la lutte contre le nucléaire militaire en impulsant une dynamique d’actions partout en France entre le 6 et 9 août, qui a donné lieu à une vingtaine d’actions. Pour les 70 ans, il nous faut une nouvelle fois nous mobiliser, et renforcer cette dynamique, par l’organisation de nombreuses actions. Prochainement, vous pourrez retrouver sur notre site Internet l’appel à mobilisation, des documents d’information, ainsi que des idées et conseils pour organiser vos actions. La France possède le troisième arsenal du monde avec 300 bombes nucléaires, chacune d’une puissance dix fois supérieure à celle d’Hiroshima. Cette industrie génère des transports incessants de matières radioactives, notamment de plutonium, qui tombent sous le secret-défense et mettent en danger les populations. Prétendre que la bombe atomique est garante de la paix est un mensonge destiné à protéger des intérêts industriels et politiques. Par erreur, par accident ou par folie, le lancement d’une bombe nucléaire est possible à tout moment. L’état d’urgence actuel est le même que pendant la guerre froide : un tir peut être décidé en quelques minutes. Les conséquences humanitaires et environnementales qu’aurait l’explosion d’une seule bombe sont d’ailleurs dénoncées par la Croix-Rouge et le Croissant-Rouge qui demandent l’interdiction des armes nucléaires. Exigeons l’abolition des armes nucléaires, mobilisons-nous partout en France du 6 au 9 août 2015 à l’occasion des 70 ans de Hiroshima-Nagasaki.

Retour sur l’Assemblée Générale 2015 du Réseau "Sortir du nucléaire"

Les 30 janvier et 1er février 2015, le Réseau "Sortir du nucléaire" a tenu son Assemblée Générale annuelle à Dijon, où une centaine de militant-e-s antinucléaires se sont rendu-e-s pour participer aux débats et voter les motions d’orientation et de campagnes qui vont guider le Réseau pour les mois à venir. Il a été décidé une organisation de la lutte sur les sujets suivants : La fermeture de Fessenheim dans les plus brefs délais ;

  • La mobilisation au moment de la COP 21 (sommet du climat qui se déroulera à Paris du 30 novembre au 11 décembre 2015) pour affirmer haut et fort l’aggravation de la menace nucléaire vis-à-vis des conséquences prévisibles du dérèglement climatique. Le nucléaire n’est pas une solution pour le climat, mais un danger supplémentaire ;
  • Les journées d’actions entre les 6 et 9 août, pour les 70 ans des bombardements de Hiroshima et Nagasaki, pour exiger l’arrêt du nucléaire militaire ;
  • La préparation d’une grande mobilisation au printemps 2016 à l’occasion des 5 ans de Fukushima et des 30 ans de Tchernobyl ;

Nous comptons fortement sur la participation active de tous les groupes et militant-e-s antinucléaires, et sur le soutien renouvelé des associations adhérentes pour mener à bien ces différentes missions.

Goin : “Les danaides de Fukushima” (2013)



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