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Sortir du nucléaire n°76



Hiver 2018

Actions et vie des groupes

Ca bouge dans le Réseau !

Quelques moments forts sur le terrain

Article paru dans la revue Sortir du nucléaire n°76 - Hiver 2018

 Luttes et actions


Impossible de parler de tout, mais voici en bref quelques temps forts passés ou à venir, en complément des actions mises en lumière dans les autres pages de cette revue. Pour alimenter cette rubrique, merci d’écrire par e-mail à Mélisande Seyzériat, coordinatrice nationale des groupes et actions. Contact : mobilisations@sortirdunucleaire.fr



Un franc succès pour le 3ème Forum Social Mondial Antinucléaire

Le 3ème Forum Social Mondial Antinucléaire "Pour un monde sans nucléaire ni civil ni militaire" s’est tenu à Paris les 2, 3 et 4 novembre 2017. Plus de 400 personnes, dont une petite centaine d’internationaux venus de 20 pays du monde entier (Allemagne, Autriche, Belgique, Biélorussie, Brésil, Canada, Espagne, États-Unis, France, Finlande, Grande-Bretagne, Inde, Japon, Mexique, Niger, Pays-Bas, Russie, Suisse, Turquie, Ukraine), ont participé au Forum qui s’est tenu à la Bourse du Travail de Paris réservée à cet effet par l’Union Syndicale Solidaires. Le Forum s’est déroulé en trois séances plénières – d’ouverture, de témoignages et de clôture – et 31 ateliers sur différents thèmes (La situation du nucléaire dans le monde, les innombrables problèmes posés, les catastrophes nucléaires passées et à venir / Les méfaits radiologiques sur les travailleurs et le public / Les positions et les actions contre le nucléaire civil et militaire/ Vers la construction d’un réseau mondial antinucléaire). Certains ateliers étaient construits autour de films témoignages.

© Kolin Kobayashi

Préparation du forum

Le comité de facilitation s’est constitué avec un nombre réduit de personnes, issues de différentes organisations qui ne se connaissaient pas toutes et n’avaient pas l’habitude de travailler ensemble. En ce sens, il a franchi un pas significatif face aux divisions qui existent dans la lutte anti-nucléaire française. En réunissant des représentants de différentes options dans cette lutte, les membres du comité ont fait leur travail dans le respect mutuel, sans prétendre que leurs positions respectives s’imposent dans le programme du Forum. Le Réseau y avait deux représentants. Le travail du comité de facilitation a été renforcé pendant deux mois par l’embauche d’une salariée. Le FSM–AN a suivi la méthodologie adoptée dans le processus des Forums Sociaux Mondiaux, qui vise à créer des espaces ouverts, structurés horizontalement, avec des activités autogérées, proposées par les participants eux-mêmes, tentant de respecter la parité, pour l’échange d’informations, d’expériences et de réflexions visant à articuler des actions planétairement pour la construction de "l’autre monde possible".

© Kolin Kobayashi

Des militant.e.s et groupes du Réseau à l’initiative de six ateliers

  • Quelle stratégie pour en finir avec le nucléaire civil et militaire (ACDN, Mouvement UTOPIA et SDN Suisse romande)

Utopia a montré, chiffres à l’appui, combien nos campagnes gagneraient à mettre en avant l’argument financier, qu’il faudrait affiner pour le rendre indiscutable. SDN Suisse romande a décrit le processus complexe mais positif des "votations" ou référendums d’initiative populaire. ACDN a développé les difficultés à réclamer un référendum qui porterait sur la ratification du nouveau traité d’interdiction des armes nucléaires.

  • Les enjeux de la gestion de l’eau dans le nucléaire. Bassin fluvial, bassin de lutte ? (Groupe régional SDN Loire et Vienne et CRIIRAD)

Objectif de cet atelier : s’armer en arguments et en chiffres pour contrer les discours sur la propreté des centrales, gagner ensemble en savoirs et compétences, se rencontrer et faire des liens entre les bassins fluviaux.

  • Démantèlement des centrales nucléaires (CRIIRAD, Global Chance, Réseau SDN)

Les cinq intervenant.e.s ont présenté la problématique du démantèlement des installations nucléaires, ses différentes options : démantèlement immédiat, différé ou mise sous cocon des installations. L’exemple du démantèlement de Brennilis a permis de rendre concrète cette présentation générale.

  • Santé et Nucléaire : de l’invisibilité des travailleurs irradiés au mythe de la radioactivité quasi inoffensive (Independent WHO, Réseau SDN)

Furent abordés notamment : la division sociale du travail dans l’industrie nucléaire par la sous-traitance et autres stratégies rendant invisibles tant les travailleurs irradiés que les atteintes radio-induites dont ils souffrent. Comment créer des formes de mobilisation sur les conditions de travail permettant d’unir les luttes de l’intérieur et de l’extérieur du nucléaire ?

  • Sortir du nucléaire : une chance pour les travailleurs et pour l’emploi ! (Réseau SDN, NTEW)

Des travailleurs du nucléaire français et japonais, syndicalistes et antinucléaires sensibles au sort des travailleurs, se sont réunis pour évoquer le sort des travailleurs du nucléaire et réfléchir à des pistes d’actions communes.

Mobilisation sur la Place de la République lors du Forum.
© Kolin Kobayashi

Un bilan très positif

L’objectif principal du Forum, celui de créer un réseau international de solidarité, a été atteint. Travaillé au cours de plusieurs ateliers, il a abouti, par le biais de la constitution d’une liste d’échanges, à une volonté d’établir des rapports plus étroits entre les organisations anti-nucléaires de différents pays d’Europe et des autres régions du monde. Un point noir, nous n’avons pu faire sauter la chape de plomb médiatique, les médias ont quasi boycotté cet événement ! La journée à Bure qui a suivi, sur le site de Cigéo, a permis à la trentaine de personnes présentes, dont une dizaine d’internationaux, de prendre conscience en direct de la difficulté de la lutte des résistant.e.s installé.e.s sur place. Grâce au soutien de nombreuses organisations dont celui du Réseau, aux dons de militant.e.s et aux nombreuses inscriptions, le bilan financier est également très positif et permet d’apporter une aide au groupe antinucléaire ibérique (MIA) qui s’est proposé pour organiser le prochain forum à Madrid en 2019. Un soutien financier sera également apporté d’une part aux militants finlandais prévoyant une rencontre/mobilisation sur la question des EPR, d’autre part à la résistance au projet Cigéo à Bure.

Pour voir les plénières et certains ateliers en vidéo : www.nuclearfreeworld.net


22 octobre : dépôt de plainte et manifestation contre la centrale de Belleville sur Loire

Ils et elles étaient 40 devant le tribunal de Bourges le 20 octobre et une vingtaine le dimanche 22 devant la mairie de Cosne- sur-Loire, ville principale à proximité de Belleville.

Lors de ces deux manifestations, les prises de paroles se sont enchaînées pour dénoncer la gestion calamiteuse de Belleville, qui a donné lieu à un dépôt de plainte conjoint du Réseau et de SDN Berry-Giennois-Puisaye contre EDF. En effet, dans cette centrale, de nombreux équipements importants pour la sûreté nucléaire sont dans un état de délabrement de nature à remettre en question leur fonctionnement.

Le groupe a également distribué un millier de tracts dans ces deux villes et a eu beaucoup d’échanges avec la population, malheureusement très peu informée et peu consciente.

©SDN Berry-Giennois-Puisaye

Nicolas Lambert en tournée à Toulouse

Nicolas Lambert était à Toulouse du 9 au 11 novembre, pour donner ses trois spectacles "Bleu", "Blanc" et "Rouge", en représentation à La Chapelle. Il répondait à l’invitation des Amis de la Terre Midi-Pyrénées, avec le soutien des Amis du Monde Diplomatique, de l’Université Populaire de Toulouse et de Survie. 500 personnes ont fait le déplacement pour le voir ! Une belle réussite.

Le deuxième opus de ce triptyque théâtrale, "Avenir radieux : une fission française", revient notamment sur la mise en place du programme nucléaire en France, jusqu’à nos jours.


2 décembre : 250 plaintes déposées contre EDF

Samedi 2 décembre, on a pu observer des files d’attente se former devant les commissariats de Colmar, Thionville, Bordeaux, Dunkerque et Lyon : en tout, ce sont pas moins de 250 personnes qui ont déposé plainte pour "risque causé à autrui", afin de dénoncer l’insécurité générée par les centrales nucléaires de Gravelines, Cattenom, Fessenheim, Blayais et Bugey.

Certaines d’entre elles avaient même fait le trajet depuis la Belgique, l’Allemagne, la Suisse et le Luxembourg. Leur acte rappelle que les installations nucléaires françaises situées près des frontières menacent aussi nos voisins européens, qui seraient aux premières loges en cas d’accident.

Le Réseau "Sortir du nucléaire", tout comme Greenpeace, ont soutenu cette démarche citoyenne. Alors que les menaces sur la sûreté et la sécurité des sites nucléaires n’ont jamais été aussi élevées, l’inquiétude de ces riverains est légitime et fondée. Vulnérabilité des installations nucléaires aux agressions extérieures, vieillissement des centrales et des usines, installations équipées de pièces aux aciers défectueux, incapacité d’EDF à assurer une maintenance correcte de ses équipements : l’état du parc nucléaire existant n’incite pas à l’optimisme...

Le 2 décembre, cette action concernait "seulement" cinq centrales nucléaires, mais d’autres groupes, séduits par ce mode d’action ont tout de suite souhaité déposer plainte près de chez eux, ainsi le 11 décembre il y a eu un dépôt de plainte concernant Golfech, et il y en aura sans aucun doute d’autres à venir...

© Hatz

12 décembre : mobilisation à Paris à l’occasion du "One Planet Summit"

Le 12 décembre se tenait à Paris le "One planet summit", il s’agit du sommet souhaité par Emmanuel Macron pour "célébrer" les deux ans de l’accord de Paris, signé à l’issue de la COP 21. E. Macron voudrait devenir le leader international de la cause climatique, et ses prises de positions à l’ONU ont impressionné la communauté internationale. Mais bien évidemment, derrière le discours on observe en réalité un recul sur la transition énergétique. Même si E. Macron souhaite conserver la baisse de la part du nucléaire dans le mix énergétique, il repousse l’objectif de 50 % au calendes grecques, 2030... 2035... Au niveau des Grands Projets Inutiles et Imposés, ce n’est pas mieux : toujours pas de décision sur Notre-Dame-Des-Landes, sur Bure. Bref, les paroles et les actes semblent bien éloignés. D’autant que pour ce sommet, E. Macron n’a rien trouvé de mieux que de rassembler le monde de la finance et de l’entreprise, car apparemment, ce sont eux qui vont financer la lutte contre le changement climatique : on attend de voir !

© Romain Nicolas

Du coup, les associations et ONG se sont rassemblées pour organiser deux temps de mobilisation ; le 10 décembre avait lieu le tribunal des peuples à Montreuil, où des victimes des multinationales (déforestation, pollutions...) venaient témoigner à la barre. Ensuite, le 12 décembre au matin, 500 personnes se sont rassemblées sur le parvis du Panthéon pour une grande chorégraphie à base de grandes bâches multicolores, où les énergies renouvelables et les vraies solutions prenaient le dessus sur les énergies fossiles et le nucléaire. Cette mobilisation, intitulée "Pas Un Euro De Plus" appelaient clairement à ne plus investir dans les énergies du passé.

Du fait d’une équipe salariée très réduite cet automne, le Réseau n’a pas eu les moyens de s’investir dans l’organisation de cette manifestation : nous avions prévenu les partenaires que nous allions tout faire pour relayer, mobiliser, informer, et bien évidemment être présents le jour-J, mais que nous n’aurions pas les moyens de participer à la mise en place et aux diverses réunions de préparation. Pourtant, le nucléaire et Bure étaient présents partout : dès l’appel à mobilisation, sur les pancartes, les banderoles, dans la chanson qui accompagnait l’action du 12... Il y a encore 2 ans et demi, lors de la préparation de la COP 21, on avait parfois du mal à faire entendre que le nucléaire était un enjeu majeur, qu’il n’y avait pas que les fossiles, que les investissements dans le nucléaire bloquaient toute transition énergétique. Aujourd’hui, le nucléaire est clairement vu comme le coupable, qu’il faut mettre à genoux rapidement. Et c’est une réelle victoire de notre mouvement dont on peut tou.te.s se féliciter.

Un franc succès pour le 3ème Forum Social Mondial Antinucléaire

Le 3ème Forum Social Mondial Antinucléaire "Pour un monde sans nucléaire ni civil ni militaire" s’est tenu à Paris les 2, 3 et 4 novembre 2017. Plus de 400 personnes, dont une petite centaine d’internationaux venus de 20 pays du monde entier (Allemagne, Autriche, Belgique, Biélorussie, Brésil, Canada, Espagne, États-Unis, France, Finlande, Grande-Bretagne, Inde, Japon, Mexique, Niger, Pays-Bas, Russie, Suisse, Turquie, Ukraine), ont participé au Forum qui s’est tenu à la Bourse du Travail de Paris réservée à cet effet par l’Union Syndicale Solidaires. Le Forum s’est déroulé en trois séances plénières – d’ouverture, de témoignages et de clôture – et 31 ateliers sur différents thèmes (La situation du nucléaire dans le monde, les innombrables problèmes posés, les catastrophes nucléaires passées et à venir / Les méfaits radiologiques sur les travailleurs et le public / Les positions et les actions contre le nucléaire civil et militaire/ Vers la construction d’un réseau mondial antinucléaire). Certains ateliers étaient construits autour de films témoignages.

© Kolin Kobayashi

Préparation du forum

Le comité de facilitation s’est constitué avec un nombre réduit de personnes, issues de différentes organisations qui ne se connaissaient pas toutes et n’avaient pas l’habitude de travailler ensemble. En ce sens, il a franchi un pas significatif face aux divisions qui existent dans la lutte anti-nucléaire française. En réunissant des représentants de différentes options dans cette lutte, les membres du comité ont fait leur travail dans le respect mutuel, sans prétendre que leurs positions respectives s’imposent dans le programme du Forum. Le Réseau y avait deux représentants. Le travail du comité de facilitation a été renforcé pendant deux mois par l’embauche d’une salariée. Le FSM–AN a suivi la méthodologie adoptée dans le processus des Forums Sociaux Mondiaux, qui vise à créer des espaces ouverts, structurés horizontalement, avec des activités autogérées, proposées par les participants eux-mêmes, tentant de respecter la parité, pour l’échange d’informations, d’expériences et de réflexions visant à articuler des actions planétairement pour la construction de "l’autre monde possible".

© Kolin Kobayashi

Des militant.e.s et groupes du Réseau à l’initiative de six ateliers

  • Quelle stratégie pour en finir avec le nucléaire civil et militaire (ACDN, Mouvement UTOPIA et SDN Suisse romande)

Utopia a montré, chiffres à l’appui, combien nos campagnes gagneraient à mettre en avant l’argument financier, qu’il faudrait affiner pour le rendre indiscutable. SDN Suisse romande a décrit le processus complexe mais positif des "votations" ou référendums d’initiative populaire. ACDN a développé les difficultés à réclamer un référendum qui porterait sur la ratification du nouveau traité d’interdiction des armes nucléaires.

  • Les enjeux de la gestion de l’eau dans le nucléaire. Bassin fluvial, bassin de lutte ? (Groupe régional SDN Loire et Vienne et CRIIRAD)

Objectif de cet atelier : s’armer en arguments et en chiffres pour contrer les discours sur la propreté des centrales, gagner ensemble en savoirs et compétences, se rencontrer et faire des liens entre les bassins fluviaux.

  • Démantèlement des centrales nucléaires (CRIIRAD, Global Chance, Réseau SDN)

Les cinq intervenant.e.s ont présenté la problématique du démantèlement des installations nucléaires, ses différentes options : démantèlement immédiat, différé ou mise sous cocon des installations. L’exemple du démantèlement de Brennilis a permis de rendre concrète cette présentation générale.

  • Santé et Nucléaire : de l’invisibilité des travailleurs irradiés au mythe de la radioactivité quasi inoffensive (Independent WHO, Réseau SDN)

Furent abordés notamment : la division sociale du travail dans l’industrie nucléaire par la sous-traitance et autres stratégies rendant invisibles tant les travailleurs irradiés que les atteintes radio-induites dont ils souffrent. Comment créer des formes de mobilisation sur les conditions de travail permettant d’unir les luttes de l’intérieur et de l’extérieur du nucléaire ?

  • Sortir du nucléaire : une chance pour les travailleurs et pour l’emploi ! (Réseau SDN, NTEW)

Des travailleurs du nucléaire français et japonais, syndicalistes et antinucléaires sensibles au sort des travailleurs, se sont réunis pour évoquer le sort des travailleurs du nucléaire et réfléchir à des pistes d’actions communes.

Mobilisation sur la Place de la République lors du Forum.
© Kolin Kobayashi

Un bilan très positif

L’objectif principal du Forum, celui de créer un réseau international de solidarité, a été atteint. Travaillé au cours de plusieurs ateliers, il a abouti, par le biais de la constitution d’une liste d’échanges, à une volonté d’établir des rapports plus étroits entre les organisations anti-nucléaires de différents pays d’Europe et des autres régions du monde. Un point noir, nous n’avons pu faire sauter la chape de plomb médiatique, les médias ont quasi boycotté cet événement ! La journée à Bure qui a suivi, sur le site de Cigéo, a permis à la trentaine de personnes présentes, dont une dizaine d’internationaux, de prendre conscience en direct de la difficulté de la lutte des résistant.e.s installé.e.s sur place. Grâce au soutien de nombreuses organisations dont celui du Réseau, aux dons de militant.e.s et aux nombreuses inscriptions, le bilan financier est également très positif et permet d’apporter une aide au groupe antinucléaire ibérique (MIA) qui s’est proposé pour organiser le prochain forum à Madrid en 2019. Un soutien financier sera également apporté d’une part aux militants finlandais prévoyant une rencontre/mobilisation sur la question des EPR, d’autre part à la résistance au projet Cigéo à Bure.

Pour voir les plénières et certains ateliers en vidéo : www.nuclearfreeworld.net


22 octobre : dépôt de plainte et manifestation contre la centrale de Belleville sur Loire

Ils et elles étaient 40 devant le tribunal de Bourges le 20 octobre et une vingtaine le dimanche 22 devant la mairie de Cosne- sur-Loire, ville principale à proximité de Belleville.

Lors de ces deux manifestations, les prises de paroles se sont enchaînées pour dénoncer la gestion calamiteuse de Belleville, qui a donné lieu à un dépôt de plainte conjoint du Réseau et de SDN Berry-Giennois-Puisaye contre EDF. En effet, dans cette centrale, de nombreux équipements importants pour la sûreté nucléaire sont dans un état de délabrement de nature à remettre en question leur fonctionnement.

Le groupe a également distribué un millier de tracts dans ces deux villes et a eu beaucoup d’échanges avec la population, malheureusement très peu informée et peu consciente.

©SDN Berry-Giennois-Puisaye

Nicolas Lambert en tournée à Toulouse

Nicolas Lambert était à Toulouse du 9 au 11 novembre, pour donner ses trois spectacles "Bleu", "Blanc" et "Rouge", en représentation à La Chapelle. Il répondait à l’invitation des Amis de la Terre Midi-Pyrénées, avec le soutien des Amis du Monde Diplomatique, de l’Université Populaire de Toulouse et de Survie. 500 personnes ont fait le déplacement pour le voir ! Une belle réussite.

Le deuxième opus de ce triptyque théâtrale, "Avenir radieux : une fission française", revient notamment sur la mise en place du programme nucléaire en France, jusqu’à nos jours.


2 décembre : 250 plaintes déposées contre EDF

Samedi 2 décembre, on a pu observer des files d’attente se former devant les commissariats de Colmar, Thionville, Bordeaux, Dunkerque et Lyon : en tout, ce sont pas moins de 250 personnes qui ont déposé plainte pour "risque causé à autrui", afin de dénoncer l’insécurité générée par les centrales nucléaires de Gravelines, Cattenom, Fessenheim, Blayais et Bugey.

Certaines d’entre elles avaient même fait le trajet depuis la Belgique, l’Allemagne, la Suisse et le Luxembourg. Leur acte rappelle que les installations nucléaires françaises situées près des frontières menacent aussi nos voisins européens, qui seraient aux premières loges en cas d’accident.

Le Réseau "Sortir du nucléaire", tout comme Greenpeace, ont soutenu cette démarche citoyenne. Alors que les menaces sur la sûreté et la sécurité des sites nucléaires n’ont jamais été aussi élevées, l’inquiétude de ces riverains est légitime et fondée. Vulnérabilité des installations nucléaires aux agressions extérieures, vieillissement des centrales et des usines, installations équipées de pièces aux aciers défectueux, incapacité d’EDF à assurer une maintenance correcte de ses équipements : l’état du parc nucléaire existant n’incite pas à l’optimisme...

Le 2 décembre, cette action concernait "seulement" cinq centrales nucléaires, mais d’autres groupes, séduits par ce mode d’action ont tout de suite souhaité déposer plainte près de chez eux, ainsi le 11 décembre il y a eu un dépôt de plainte concernant Golfech, et il y en aura sans aucun doute d’autres à venir...

© Hatz

12 décembre : mobilisation à Paris à l’occasion du "One Planet Summit"

Le 12 décembre se tenait à Paris le "One planet summit", il s’agit du sommet souhaité par Emmanuel Macron pour "célébrer" les deux ans de l’accord de Paris, signé à l’issue de la COP 21. E. Macron voudrait devenir le leader international de la cause climatique, et ses prises de positions à l’ONU ont impressionné la communauté internationale. Mais bien évidemment, derrière le discours on observe en réalité un recul sur la transition énergétique. Même si E. Macron souhaite conserver la baisse de la part du nucléaire dans le mix énergétique, il repousse l’objectif de 50 % au calendes grecques, 2030... 2035... Au niveau des Grands Projets Inutiles et Imposés, ce n’est pas mieux : toujours pas de décision sur Notre-Dame-Des-Landes, sur Bure. Bref, les paroles et les actes semblent bien éloignés. D’autant que pour ce sommet, E. Macron n’a rien trouvé de mieux que de rassembler le monde de la finance et de l’entreprise, car apparemment, ce sont eux qui vont financer la lutte contre le changement climatique : on attend de voir !

© Romain Nicolas

Du coup, les associations et ONG se sont rassemblées pour organiser deux temps de mobilisation ; le 10 décembre avait lieu le tribunal des peuples à Montreuil, où des victimes des multinationales (déforestation, pollutions...) venaient témoigner à la barre. Ensuite, le 12 décembre au matin, 500 personnes se sont rassemblées sur le parvis du Panthéon pour une grande chorégraphie à base de grandes bâches multicolores, où les énergies renouvelables et les vraies solutions prenaient le dessus sur les énergies fossiles et le nucléaire. Cette mobilisation, intitulée "Pas Un Euro De Plus" appelaient clairement à ne plus investir dans les énergies du passé.

Du fait d’une équipe salariée très réduite cet automne, le Réseau n’a pas eu les moyens de s’investir dans l’organisation de cette manifestation : nous avions prévenu les partenaires que nous allions tout faire pour relayer, mobiliser, informer, et bien évidemment être présents le jour-J, mais que nous n’aurions pas les moyens de participer à la mise en place et aux diverses réunions de préparation. Pourtant, le nucléaire et Bure étaient présents partout : dès l’appel à mobilisation, sur les pancartes, les banderoles, dans la chanson qui accompagnait l’action du 12... Il y a encore 2 ans et demi, lors de la préparation de la COP 21, on avait parfois du mal à faire entendre que le nucléaire était un enjeu majeur, qu’il n’y avait pas que les fossiles, que les investissements dans le nucléaire bloquaient toute transition énergétique. Aujourd’hui, le nucléaire est clairement vu comme le coupable, qu’il faut mettre à genoux rapidement. Et c’est une réelle victoire de notre mouvement dont on peut tou.te.s se féliciter.



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