Accident de Penly : grave minimisation des faits par EDF
Communiqué du 13 avril 2012
Suivi du dossier
Le 5 avril 2012 à 12 h 20, un départ de feu a eu lieu sur une des pompes du circuit primaire du réacteur n°2 de la centrale nucléaire de Penly, suivi quelques heures après d’une fuite d’eau de plusieurs mètres cubes du circuit primaire suite à un défaut sur un joint. La lettre de suite d’inspection de l’ASN relative à cet accident, parue le jeudi 12 avril, fait entrevoir la gravité des événements. Le Réseau "Sortir du nucléaire" dénonce l’opacité d’EDF et rappelle la nécessité d’une sortie du nucléaire au plus vite, avant que de tels accidents ne conduisent à l’irréversible.
Quand "deux petites flaques d’huile" masquent une fuite importante
Selon EDF, le départ de feu à l’origine de l’"incident" de Penly serait lié à "deux petites flaques d’huile" qui se seraient enflammées. Pourtant, la lettre de suivi d’inspection de l’Autorité de Sûreté Nucléaire fait état de "la présence d’huile sur différents équipements (calorifuges, tuyauteries, etc.), planchers et charpentes métalliques", et évoque même "une perte importante d’huile du système de lubrification du moteur électrique de la pompe primaire n° 1" !
EDF occulte les pertes de contrôle
En évoquant une situation sous contrôle, EDF passe sous silence les imprévus survenus lors d’une tentative pour limiter la sollicitation de la pompe fuyarde en faisant appel à deux vannes qui ont refusé d’obéir. Il apparaît en effet que la manipulation d’une vanne pour maîtriser la fuite a déclenché "de manière inattendue" sa refermeture automatique, ainsi que la fermeture d’une autre vanne. Des explications sur les raisons de cette réaction inattendue (cause mécanique, électrique, automatisme, logicielle...) doivent être apportées.
Quelles conséquences pour les travailleurs ?
Par ailleurs, aucune donnée n’a été publiée sur l’exposition des travailleurs et des pompiers, et sur l’irradiation externe qu’ils ont pu subir. Rappelons que plusieurs milliers de litres d’eau ont fuit depuis le circuit primaire, une eau chargée en éléments radioactifs provenant de l’usure du combustible. Et qu’en est-il du salarié brûlé (1) ?
Un symptôme inquiétant de l’état de sûreté du parc nucléaire
Cet accident survient sur une centrale relativement récente et censée avoir passé avec succès l’épreuve des "stress tests". Est-il dû, comme l’évoquent certains spécialistes, à une anomalie sur les joints des pompes, susceptible de se retrouver sur tous les réacteurs du parc ("défaut générique") ? À un défaut de maintenance lié à la dégradation des conditions de travail des sous-traitants ? À une usure accélérée du parc nucléaire due à des impératifs de productivité ?
Quoi qu’il en soit, ce problème, qui a fait l’objet d’un courrier de l’ASN au premier ministre et à deux ministères, est révélateur d’un état de sûreté dégradé qui dépasse probablement le seul réacteur n°2 de Penly. Il y a tout lieu de penser que les coûts d’entretien et de prolongation des réacteurs français sont appelés à monter en flèche dans les années à venir, engloutissant des sommes qui seraient bien plus utiles au développement des alternatives énergétiques.
Candidats aux élections présidentielles : qui assumera d’être le Président de l’accident ?
Les candidats à la présidentielle ne peuvent plus décemment continuer à faire comme si tout allait pour le mieux, sous peine de devoir prochainement gérer un accident d’une gravité supérieure, auquel personne ne peut se préparer.
Pour le Réseau "Sortir du nucléaire", il est inacceptable que les politiques restent passifs alors que les avertissements s’accumulent. N’attendons pas un accident plus grave pour envisager enfin un changement de politique énergétique !
NB : L’étendue réelle de l’accident reste encore inconnue. Les informations publiées jusqu’ici restent encore insuffisantes pour comprendre l’origine et les conséquences réelles de ce qui s’est passé à Penly. Le Réseau "Sortir du nucléaire" et le Collectif "Stop EPR - ni à Penly ni ailleurs" demandent que toute la lumière soit faite sur les causes réelles de l’accident. Ils restent en alerte, et vont interpeller dans les prochains jours les responsables de la gestion de crise. Un suivi sera assuré sur cette page.
(1) https://www.leparisien.fr/faits-divers/nucleaire-une-alarme-incendie-s-est-declenchee-a-la-centrale-de-penly-05-04-2012-1940952.php
Contacts :
Réseau "Sortir du nucléaire" :
Marc Saint Aroman - 05 61 35 11 06
Charlotte Mijeon – 06 75 36 20 20
Collectif « Stop EPR – ni à Penly ni ailleurs » :
Alain Correa – 06 70 39 97 45
Guillaume Blavette – 06 62 29 50 48
Suivi du dossier
Le 5 avril 2012 à 12 h 20, un départ de feu a eu lieu sur une des pompes du circuit primaire du réacteur n°2 de la centrale nucléaire de Penly, suivi quelques heures après d’une fuite d’eau de plusieurs mètres cubes du circuit primaire suite à un défaut sur un joint. La lettre de suite d’inspection de l’ASN relative à cet accident, parue le jeudi 12 avril, fait entrevoir la gravité des événements. Le Réseau "Sortir du nucléaire" dénonce l’opacité d’EDF et rappelle la nécessité d’une sortie du nucléaire au plus vite, avant que de tels accidents ne conduisent à l’irréversible.
Quand "deux petites flaques d’huile" masquent une fuite importante
Selon EDF, le départ de feu à l’origine de l’"incident" de Penly serait lié à "deux petites flaques d’huile" qui se seraient enflammées. Pourtant, la lettre de suivi d’inspection de l’Autorité de Sûreté Nucléaire fait état de "la présence d’huile sur différents équipements (calorifuges, tuyauteries, etc.), planchers et charpentes métalliques", et évoque même "une perte importante d’huile du système de lubrification du moteur électrique de la pompe primaire n° 1" !
EDF occulte les pertes de contrôle
En évoquant une situation sous contrôle, EDF passe sous silence les imprévus survenus lors d’une tentative pour limiter la sollicitation de la pompe fuyarde en faisant appel à deux vannes qui ont refusé d’obéir. Il apparaît en effet que la manipulation d’une vanne pour maîtriser la fuite a déclenché "de manière inattendue" sa refermeture automatique, ainsi que la fermeture d’une autre vanne. Des explications sur les raisons de cette réaction inattendue (cause mécanique, électrique, automatisme, logicielle...) doivent être apportées.
Quelles conséquences pour les travailleurs ?
Par ailleurs, aucune donnée n’a été publiée sur l’exposition des travailleurs et des pompiers, et sur l’irradiation externe qu’ils ont pu subir. Rappelons que plusieurs milliers de litres d’eau ont fuit depuis le circuit primaire, une eau chargée en éléments radioactifs provenant de l’usure du combustible. Et qu’en est-il du salarié brûlé (1) ?
Un symptôme inquiétant de l’état de sûreté du parc nucléaire
Cet accident survient sur une centrale relativement récente et censée avoir passé avec succès l’épreuve des "stress tests". Est-il dû, comme l’évoquent certains spécialistes, à une anomalie sur les joints des pompes, susceptible de se retrouver sur tous les réacteurs du parc ("défaut générique") ? À un défaut de maintenance lié à la dégradation des conditions de travail des sous-traitants ? À une usure accélérée du parc nucléaire due à des impératifs de productivité ?
Quoi qu’il en soit, ce problème, qui a fait l’objet d’un courrier de l’ASN au premier ministre et à deux ministères, est révélateur d’un état de sûreté dégradé qui dépasse probablement le seul réacteur n°2 de Penly. Il y a tout lieu de penser que les coûts d’entretien et de prolongation des réacteurs français sont appelés à monter en flèche dans les années à venir, engloutissant des sommes qui seraient bien plus utiles au développement des alternatives énergétiques.
Candidats aux élections présidentielles : qui assumera d’être le Président de l’accident ?
Les candidats à la présidentielle ne peuvent plus décemment continuer à faire comme si tout allait pour le mieux, sous peine de devoir prochainement gérer un accident d’une gravité supérieure, auquel personne ne peut se préparer.
Pour le Réseau "Sortir du nucléaire", il est inacceptable que les politiques restent passifs alors que les avertissements s’accumulent. N’attendons pas un accident plus grave pour envisager enfin un changement de politique énergétique !
NB : L’étendue réelle de l’accident reste encore inconnue. Les informations publiées jusqu’ici restent encore insuffisantes pour comprendre l’origine et les conséquences réelles de ce qui s’est passé à Penly. Le Réseau "Sortir du nucléaire" et le Collectif "Stop EPR - ni à Penly ni ailleurs" demandent que toute la lumière soit faite sur les causes réelles de l’accident. Ils restent en alerte, et vont interpeller dans les prochains jours les responsables de la gestion de crise. Un suivi sera assuré sur cette page.
(1) https://www.leparisien.fr/faits-divers/nucleaire-une-alarme-incendie-s-est-declenchee-a-la-centrale-de-penly-05-04-2012-1940952.php
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