Editorial
Une "transition" énergétique... qui préserve le nucléaire !
EDF demeure un véritable État dans l’État. Adoptée en première lecture à l’Assemblée nationale au moment où nous mettons sous presse ce numéro, la loi relative à "la transition énergétique pour la croissance verte" n’inclut même pas la possibilité pour l’État de décider la fermeture d’une centrale !
L’État se contente de "plafonner" la capacité nucléaire à son niveau actuel, ouvrant ainsi la voie à la prolongation du fonctionnement des réacteurs vétustes, qui démultipliera le risque d’accident majeur et coûtera quelque 250 milliards d’euros. Cette "croissance verte" n’est donc rien d’autre qu’une minable stagnation radioactive. Sauf à parier sur une augmentation irréaliste de la consommation d’électricité (5 % par an !), comme le fait EDF et son ex patron Henri Proglio, cette loi ne permettra même pas de ramener à 50 % la part du nucléaire dans le mix électrique français, ce qui était une promesse phare du candidat Hollande.
Au niveau mondial, le nucléaire ne cesse de décliner, et désormais, les nouvelles installations de production d’électricité construites chaque année sont en majorité basées sur les énergies renouvelables (voir en p.13-15). Mais dans l’Hexagone, l’industrie nucléaire feint d’ignorer qu’elle est de plus en plus isolée à l’échelle internationale, se glorifiant lors de salons industriels médiatisés, que nous n’avons pas laissé se dérouler sans dûment les perturber ! (voir p.8-9)
Chez nous l’essor des énergies renouvelables demeure freiné par le lobby nucléaire qui a bien perçu la menace pour ses intérêts industriels et financiers. Lutter contre le nucléaire, c’est donc aussi lutter ipso facto pour la libération des renouvelables et pour une société sobre en énergie.
Et tandis que la "transition" concoctée d’en haut voudrait fossiliser notre pays dans un système énergétique contre-performant et lourd de menaces, une véritable transition par en bas ne cesse pourtant d’éclore par des milliers d’initiatives partout en France.
Alors, tou-te-s ensemble, restons mobilisé-e-s pour nous opposer à la prolongation des réacteurs au-delà de 30 ans de fonctionnement, à leur remplacement progressif par des EPR, et au contraire, engageons-nous pour une France sans nucléaire, sobre en énergie et 100% renouvelable !
Le Réseau "Sortir du nucléaire"