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Sortir du nucléaire n°58



Eté 2013

Actions et vie des groupes

Un PPI (Plan Particulièrement Illusoire) à Toulon

Article paru dans la revue Sortir du nucléaire n°58 - Eté 2013



Les 28 février et 1er mars avait lieu à Toulon le PPI, Plan Particulier d’Intervention. Des réacteurs nucléaires étant présents sur l’arsenal de Toulon, en centre-ville, cet exercice est obligatoire.



La zone d’application de ce plan concerne les villes de Toulon, La Seyne et Ollioules soit plus de 230 000 habitants. Pour 2013, le lieu d’exercice est le quartier du port marchand soit environ 3000 habitants concernés. L’objectif officiel de cet exercice est d’être prêt à réagir en cas de réel accident. Jadis, les pouvoirs publics abusaient les citoyens français en attestant que les réacteurs nucléaires étaient absolument sûrs. Aujourd’hui, l’accident nucléaire majeur étant de plus en plus probable, ils tentent de faire croire aux riverains des cœurs de réacteurs que les situations post-accidentelles sont maîtrisables. Dans ce but, ils ont institué les PPI.

À l’appel du Collectif Varois "Sortir du nucléaire", nous sommes donc une dizaine de citoyens venus le 1er mars se promener sur le quartier du port marchand voir à quoi ressemblerait Toulon en cas d’accident nucléaire.

Vers 11h, nous arrivons et croisons des gens qui marchent, qui promènent leur chien, ou sont au volant de leur voiture. Personne n’est au courant de cette simulation d’accident. Nous allons donc voir les commerçants, l’un d’eux a vu des policiers en blanc mais ne sait pas ce qu’il se passe. Il semble que le mot d’ordre de ce PPI soit la discrétion.

Nous allons donc voir des lieux où nous sommes sûrs que les personnes seront au courant et pourront nous expliquer les consignes reçues. Et non ! À l’accueil de la piscine, on sait qu’il se passe quelque chose aujourd’hui, des clients ont appelé pour savoir si la piscine était ouverte mais aucune information officielle n’est arrivée jusqu’ici. Que faites-vous s’il y a un vrai accident ? Une seule réponse : "Je ne sais pas". Et c’est pareil à l’annexe municipale, la mairie n’a même pas réussi à prévenir ses propres services. Au Pôle-Emploi, on sera (ir)radié !

Nous croisons une habitante du quartier, elle est bien au courant, elle a reçu un courrier 15 jours avant l’accident simulé. Si ce n’est pas de la réactivité que d’écrire à tous les habitants avant même que le supposé accident arrive... On lui a également téléphoné pour la prévenir le matin même, et l’informer qu’elle devait aller chercher ses pastilles d’iode à l’école. Il semble enfin qu’il y ait une action concrète. Mais cette dame nous dit qu’elle n’a pas eu ses pastilles d’iode car l’école était fermée à son arrivée ; elle rentre chez elle, contente de sa promenade et de notre rencontre.

N’oublions pas qu’en cas d’accident nucléaire, la première consigne est de rester confiné chez soi. À Toulon, cette consigne devient "sortez tous chercher votre pastille d’iode".

Après cette balade instructive en zone contaminée, nous quittons le quartier et croisons les policiers dans leur combinaison blanche, légèrement déchirée, faudra revoir la qualité si nous voulons garder des policiers vaillants en cas de crise. Ils semblent détendus et parlent de cette journée avec humour et ne sont pas dupes quant à son utilité. Ils nous expliquent leur mission : renvoyer les gens chez eux s’il y a la sirène et porter un masque !

Heureusement, l’exercice avait lieu pendant les vacances scolaires, ça fera une chose de moins à gérer !

Ce PPI rappelle que le risque nucléaire est bien présent à Toulon avec des sous-marins propulsés par des réacteurs de 48 MW, soit 20 fois moins puissants que les réacteurs de nos centrales (environ 1000 MW) ou de Tchernobyl et Fukushima. Mais les conséquences d’un accident nucléaire à Toulon dépasseront surement les frontières du port marchand et de Toulon.

À quoi servent donc les PPI ?

  Ils servent, après une catastrophe réelle, à disculper tous les responsables des sites industriels et les pouvoirs publics.

  Ils servent à mettre en condition la population riveraine d’installations dangereuses en lui faisant accepter la menace permanente qu’elle subit.

  Ils servent à vanter une sûreté nucléaire illusoire.

La seule solution pour vivre en toute tranquillité est de sortir du nucléaire civil et militaire !

Collectif Varois Sortir du nucléaire
sdnvar@yahoo.fr

La zone d’application de ce plan concerne les villes de Toulon, La Seyne et Ollioules soit plus de 230 000 habitants. Pour 2013, le lieu d’exercice est le quartier du port marchand soit environ 3000 habitants concernés. L’objectif officiel de cet exercice est d’être prêt à réagir en cas de réel accident. Jadis, les pouvoirs publics abusaient les citoyens français en attestant que les réacteurs nucléaires étaient absolument sûrs. Aujourd’hui, l’accident nucléaire majeur étant de plus en plus probable, ils tentent de faire croire aux riverains des cœurs de réacteurs que les situations post-accidentelles sont maîtrisables. Dans ce but, ils ont institué les PPI.

À l’appel du Collectif Varois "Sortir du nucléaire", nous sommes donc une dizaine de citoyens venus le 1er mars se promener sur le quartier du port marchand voir à quoi ressemblerait Toulon en cas d’accident nucléaire.

Vers 11h, nous arrivons et croisons des gens qui marchent, qui promènent leur chien, ou sont au volant de leur voiture. Personne n’est au courant de cette simulation d’accident. Nous allons donc voir les commerçants, l’un d’eux a vu des policiers en blanc mais ne sait pas ce qu’il se passe. Il semble que le mot d’ordre de ce PPI soit la discrétion.

Nous allons donc voir des lieux où nous sommes sûrs que les personnes seront au courant et pourront nous expliquer les consignes reçues. Et non ! À l’accueil de la piscine, on sait qu’il se passe quelque chose aujourd’hui, des clients ont appelé pour savoir si la piscine était ouverte mais aucune information officielle n’est arrivée jusqu’ici. Que faites-vous s’il y a un vrai accident ? Une seule réponse : "Je ne sais pas". Et c’est pareil à l’annexe municipale, la mairie n’a même pas réussi à prévenir ses propres services. Au Pôle-Emploi, on sera (ir)radié !

Nous croisons une habitante du quartier, elle est bien au courant, elle a reçu un courrier 15 jours avant l’accident simulé. Si ce n’est pas de la réactivité que d’écrire à tous les habitants avant même que le supposé accident arrive... On lui a également téléphoné pour la prévenir le matin même, et l’informer qu’elle devait aller chercher ses pastilles d’iode à l’école. Il semble enfin qu’il y ait une action concrète. Mais cette dame nous dit qu’elle n’a pas eu ses pastilles d’iode car l’école était fermée à son arrivée ; elle rentre chez elle, contente de sa promenade et de notre rencontre.

N’oublions pas qu’en cas d’accident nucléaire, la première consigne est de rester confiné chez soi. À Toulon, cette consigne devient "sortez tous chercher votre pastille d’iode".

Après cette balade instructive en zone contaminée, nous quittons le quartier et croisons les policiers dans leur combinaison blanche, légèrement déchirée, faudra revoir la qualité si nous voulons garder des policiers vaillants en cas de crise. Ils semblent détendus et parlent de cette journée avec humour et ne sont pas dupes quant à son utilité. Ils nous expliquent leur mission : renvoyer les gens chez eux s’il y a la sirène et porter un masque !

Heureusement, l’exercice avait lieu pendant les vacances scolaires, ça fera une chose de moins à gérer !

Ce PPI rappelle que le risque nucléaire est bien présent à Toulon avec des sous-marins propulsés par des réacteurs de 48 MW, soit 20 fois moins puissants que les réacteurs de nos centrales (environ 1000 MW) ou de Tchernobyl et Fukushima. Mais les conséquences d’un accident nucléaire à Toulon dépasseront surement les frontières du port marchand et de Toulon.

À quoi servent donc les PPI ?

  Ils servent, après une catastrophe réelle, à disculper tous les responsables des sites industriels et les pouvoirs publics.

  Ils servent à mettre en condition la population riveraine d’installations dangereuses en lui faisant accepter la menace permanente qu’elle subit.

  Ils servent à vanter une sûreté nucléaire illusoire.

La seule solution pour vivre en toute tranquillité est de sortir du nucléaire civil et militaire !

Collectif Varois Sortir du nucléaire
sdnvar@yahoo.fr



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