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Hiroshima - Nagasaki 66 ans de menace atomique

Revue de presse

Article publié le 11 août 2011



Hiroshima : Kan plaide pour une sortie du nucléaire

(Source France 2.fr)

A l’occasion du 66e anniversaire d’Hiroshima, samedi, le Premier ministre japonais a plaidé pour un Japon dénucléarisé

Naoto Kan a souligné que la catastrophe de la centrale de Fukushima l’avait convaincu que le Japon devait clore sa dépendance à l’énergie nucléaire.

Cette initiative marque un changement de cap, le Japon évitant jusqu’ici de lier son industrie nucléaire, aujourd’hui discréditée, au fait d’être le seul pays à avoir été la cible de bombes atomiques.

Les dégâts causés à la centrale de Fukushima Daiichi, dont les autorités n’ont pas encore entièrement repris le contrôle ont suscité de nombreux appels pour un arrêt de cette dépendance dans un pays en proie à de fréquents tremblements de terre.

"Je vais réfléchir en profondeur au ’mythe de la sécurité’ de l’énergie nucléaire, étudier minutieusement les causes de l’accident et les mesures fondamentales visant à garantir la sécurité, et aussi réduire la dépendance à l’égard des centrales nucléaires, en vue de parvenir à une société qui ne soit pas tributaire de ces centrales", a déclaré Naoto Kan, d’une cérémonie à la mémoire des victimes de la bombe larguée par les Etats-Unis sur Hiroshima en 1945.

"Le gouvernement japonais doit honnêtement reconnaître cette réalité et réviser sans délai sa politique énergétique", a quant à lui déclaré Kazumi Matsui, maire d’Hiroshima et fils d’un survivant de l’explosion qui précipita la fin de la Seconde Guerre mondiale. s’est dit bouleversé par les scènes de dévastation provoquées par le séisme et le tsunami du 11 mars sur le littoral du Nord-Est et par leur ressemblance avec le paysage de mort que présentait Hiroshima après son bombardement.

Le 6 août 1945, un avion de guerre américain larguait une bombe atomique sur la ville de l’ouest du Japon. A la fin de l’année, le bilan de l’opération était estimé à 140.000 morts environ sur un total de 350.000 habitants. Les Etats-Unis larguèrent le 9 août suivant une deuxième bombe atomique sur la ville méridionale de Nagasaki. Le Japon se rendit six jours plus tard.

Un millier de manifestants ont défilé après la cérémonie en brandissant des banderoles où l’on pouvait lire "Plus de Fukushima, plus d’Hiroshima".

Naoto Kan, dirigeant impopulaire qui a exprimé l’intention de démissionner mais sans préciser quand, a observé le revirement de l’opinion et prône désormais une révision de la politique nippone en matière d’énergie. 70% des électeurs approuvent sa vision des choses, selon un sondage récent.

Reste à voir ce que deviendra sa vision politique après sa démission. La cote de popularité de Naoto Kan est inférieure à 20% et le public ainsi que les parlementaires multiplient les appels pour qu’il quitte rapidement son poste.


Japon : Nagasaki et Hiroshima appellent à l’abandon du nucléaire

(Source : Maxisciences)
A l’occasion d’une cérémonie pour commémorer les 66 ans des bombardements atomiques de la Seconde Guerre Mondiale, les autorités des deux villes sinistrées à l’époque Nagasaki et Hiroshima demandent au gouvernement nippon la mise en place d’une nouvelle politique énergétique.

Près de 66 ans, jour pour jour, après le bombardement de la ville de Nagasaki par les Etats-Unis à la fin de la Seconde Guerre Mondiale, le maire de la ville Tomihisa Taue, a décidé de lancer un appel pour inciter l’abandon de l’énergie nucléaire. Mardi à Nagasaki, a en effet eu lieu une cérémonie de commémoration, où 44 pays étaient représentés et au cours de laquelle le maire a expliqué : "Comment se fait-il que nous soyons une fois de plus menacés par la crainte des radiations ? Ne sommes-nous plus intimidés par la nature ? Sommes-nous devenus trop confiants dans le contrôle que nous exerçons en tant qu’êtres humains ?".

"En tant que peuple d’une nation qui a connu la déflagration nucléaire, nous devons continuer à exiger qu’il n’y ait "Plus jamais de hibakusha !"", a rappelé M. Taue dans son discours, en utilisant le mot réservé aux victimes des radiations atomiques, rapporte l’AFP. Dans sa déclaration, le maire a par ailleurs appelé à développer des énergies alternatives plus sûres, comme le solaire, l’éolien et la biomasse, après la catastrophe survenue à la centrale nucléaire Fukushima Daiichi : "Peu importe le temps qu’il faudra, il est nécessaire de promouvoir le développement d’énergies renouvelables à la place du nucléaire afin de parvenir à une société dotée d’une base énergétique sûre".

Réduire la dépendance à l’énergie nucléaire

De même, le Premier ministre japonais Naoto Kan a réaffirmé le 6 août dernier, la nécessité de réduire la dépendance du pays à l’énergie nucléaire lors d’une cérémonie organisée à Hiroshima pour marquer le 66e anniversaire de la première attaque mondiale à la bombe atomique, rapporte Le Courrier du Vietnam.

Lors d’une déclaration de paix annuelle, le maire d’Hiroshima, Kazumi Matsui, a ainsi, comme celui de Nagasaki, demandé au gouvernement japonais de réviser sa politique énergétique suite à la crise nucléaire provoquée par le séisme et le tsunami du 11 mars, alors que plusieurs mois après la catastrophe, la centrale de Fukushima continue de relâcher des substances radioactives dans l’environnement, selon Le Courrier du Vietnam. Sur ce thème : japon, centrale de fukushima, centrale nucléaire


Six mois après Fukushima, le Japon commémore le 66e anniversaire d’Hiroshima

(Source RFI)

Les commémorations à Hiroshima en août 2006. Junko Kimura/Getty Images Par Vincent Ilutiu

Le 6 août 1945, à 8H15 heure locale, la première bombe atomique de l’Histoire explose à 600 mètres au-dessus d’Hiroshima - une explosion équivalente à 15 000 tonnes d’explosifs TNT. La ville japonaise est instantanément rasée, et 75 000 personnes sont tuées sur le coup. Aujourd’hui, six mois après l’accident de Fukushima, 80 000 personnes évacuées souffrent des conséquences de cette catastrophe civile.

Après l’explosion de cette première bombe atomique sur Hiroshima, le gouvernement japonais tarde à réagir. Deux jours plus tard, le 8 août 1945, l’Union soviétique déclare la guerre au Japon. Et le 9 août, une autre bombe américaine frappe Nagasaki. Cette fois, c’est une bombe au plutonium - différente de celle d’Hiroshima, qui était une bombe à l’uranium 235. Les deux bombes ont fait basculer le monde dans l’ère nucléaire, et ont ouvert un débat géopolitique, militaire et philosophique qui continue, 66 ans après.

Pour les pacifistes, l’utilisation de la bombe atomique est contestable. Pour d’autres, ces attaques nucléaires ont précipité la fin de la Seconde Guerre mondiale. Les bombardements auraient raccourci le conflit international de plusieurs mois, sauvant ainsi la vie de centaines de milliers de soldats américains, de civils et de prisonniers, sur les territoires occupés par les Japonais.

Les opposants soutiennent que ces bombardements, qu’ils voient comme des crimes de guerre, ont été inutiles, car ils ont surtout tué des civils. Pour ces opposants, l’utilisation de l’arme atomique n’avait aucune justification militaire.

Conséquences du bombardement

Le mémorial de la Paix d’Hiroshima, ou Dôme de Genbaku, fut le seul bâtiment à rester debout près du lieu où explosa la première bombe atomique, le 6 août 1945. Unesco

L’énergie née de la fission nucléaire, à l’intérieur de la bombe, s’est transformée en chaleur, en souffle et en radiations : trois effets dévastateurs. Une boule de feu d’un kilomètre de diamètre apparaît au-dessus d’Hiroshima. Au sol, la température atteint plusieurs milliers de degrés. Dans un rayon d’un kilomètre, tout est vaporisé et réduit en cendres. Bâtiments et humains prennent feu spontanément, jusqu’à 4 km de l’épicentre. L’onde de choc atteint une vitesse de près de 1 000 km/heure ; elle détruit 62 000 des 90 000 bâtiments de la ville d’Hiroshima. Les effets des rayonnements sur les survivants - surtout des cancers - n’apparaissent que des mois ou des années après l’explosion. Le nombre de victimes ne sera sans doute jamais connu : on a évoqué le chiffre de 250 000 morts au total.

Hiroshima et Fukushima

La commémoration des bombardements d’Hiroshima et Nagasaki revêt cette année une importance particulière - liée à l’actualité. Le séisme du 11 mars 21011, de magnitude 9 sur l’échelle de Richter, a déclenché un tsunami qui a dévasté la côte nord-est du Japon et provoqué plus de 20 000 morts. Une vague de 14 mètres de hauteur a endommagé la centrale nucléaire de Fukushima, entraînant une série d’accidents. Trois des six réacteurs de la centrale nucléaire de Fukushima Daiichi ont subi des fusions partielles du cœur, provoquant des rejets radioactifs dans la région et dans le milieu marin.

L’accident de Fukushima a été classé au niveau 7 (le plus élevé) sur l’échelle internationale des événements nucléaires, (INES), ce qui le place au même degré de gravité que la catastrophe de Tchernobyl (26 avril 1986), premier accident nucléaire classé à ce niveau, considéré comme le plus grave accident nucléaire répertorié jusqu’au présent.

Il y a 800 km entre Fukushima et Hiroshima, et pour une population allergique au nucléaire, le rapprochement était facile à faire. Beaucoup de Japonais se posent maintenant des questions sur les choix nucléaires de leur pays. Ils semblent avoir pris conscience des dangers du nucléaire civil - après avoir subi deux bombardements atomiques.

Discrimination des survivants

05/08/2011 par Vincent Ilutiu

A Hiroshima, le souvenir du bombardement du 6 août 1945 s’estompe avec le temps : les « Hibakusha », les survivants qui peuvent encore témoigner, disparaissent petit à petit, et les jeunes s’empressent d’oublier le passé. Par ailleurs, les survivants des bombardements atomiques sur le Japon sont depuis longtemps victimes de discriminations, à la suite des fantasmes sur les conséquences supposées de l’irradiation.

Ce risque de discrimination semble maintenant peser sur les personnes qui habitaient la zone de la centrale nucléaire de Fukushima, car certains Japonais pensent encore - à tort - que les maladies liées à l’irradiation sont congénitales ou contagieuses.

A Hiroshima, dans le cénotaphe du parc du mémorial de la Paix, qui contient les noms de toutes les victimes connues du bombardement, brûle depuis des années une flamme de la paix, qui restera allumée tant que les armes nucléaires existeront. Malheureusement, cette flamme n’est pas encore prête de s’éteindre.

REDUIRE LA PART DU NUCLEAIRE AU JAPON ?

Avec notre correspondant à Tokyo, Frédéric Charles

A Hiroshima, le Premier ministre Naoto Kan déclare vouloir défier le mythe de la sûreté de l’énergie nucléaire après l’accident de la centrale de Fukushima. Il veut réduire la dépendance du Japon vers cette énergie. Elle couvre 30% de ses besoins en électricité.

Naoto Kan veut œuvrer en faveur d’une sortie du nucléaire et 70% des Japonais y sont favorables, mais de façon graduelle. Naoto Kan veut faire toute la lumière sur les causes de l’accident de Fukushima et renforcer la sûreté des cinquante-cinq réacteurs en opération.

Pour la première fois, un maire d’Hiroshima, fils d’un atomisé, Kazumi Matsui, a osé remettre en cause le programme nucléaire japonais et appelé le gouvernement à développer les énergies renouvelables.

Jusqu’ici les maires d’Hiroshima se contentaient de militer en faveur du désarmement atomique et se montraient favorable à l’énergie nucléaire à usage civil.

Hiroshima : Kan plaide pour une sortie du nucléaire

(Source France 2.fr)

A l’occasion du 66e anniversaire d’Hiroshima, samedi, le Premier ministre japonais a plaidé pour un Japon dénucléarisé

Naoto Kan a souligné que la catastrophe de la centrale de Fukushima l’avait convaincu que le Japon devait clore sa dépendance à l’énergie nucléaire.

Cette initiative marque un changement de cap, le Japon évitant jusqu’ici de lier son industrie nucléaire, aujourd’hui discréditée, au fait d’être le seul pays à avoir été la cible de bombes atomiques.

Les dégâts causés à la centrale de Fukushima Daiichi, dont les autorités n’ont pas encore entièrement repris le contrôle ont suscité de nombreux appels pour un arrêt de cette dépendance dans un pays en proie à de fréquents tremblements de terre.

"Je vais réfléchir en profondeur au ’mythe de la sécurité’ de l’énergie nucléaire, étudier minutieusement les causes de l’accident et les mesures fondamentales visant à garantir la sécurité, et aussi réduire la dépendance à l’égard des centrales nucléaires, en vue de parvenir à une société qui ne soit pas tributaire de ces centrales", a déclaré Naoto Kan, d’une cérémonie à la mémoire des victimes de la bombe larguée par les Etats-Unis sur Hiroshima en 1945.

"Le gouvernement japonais doit honnêtement reconnaître cette réalité et réviser sans délai sa politique énergétique", a quant à lui déclaré Kazumi Matsui, maire d’Hiroshima et fils d’un survivant de l’explosion qui précipita la fin de la Seconde Guerre mondiale. s’est dit bouleversé par les scènes de dévastation provoquées par le séisme et le tsunami du 11 mars sur le littoral du Nord-Est et par leur ressemblance avec le paysage de mort que présentait Hiroshima après son bombardement.

Le 6 août 1945, un avion de guerre américain larguait une bombe atomique sur la ville de l’ouest du Japon. A la fin de l’année, le bilan de l’opération était estimé à 140.000 morts environ sur un total de 350.000 habitants. Les Etats-Unis larguèrent le 9 août suivant une deuxième bombe atomique sur la ville méridionale de Nagasaki. Le Japon se rendit six jours plus tard.

Un millier de manifestants ont défilé après la cérémonie en brandissant des banderoles où l’on pouvait lire "Plus de Fukushima, plus d’Hiroshima".

Naoto Kan, dirigeant impopulaire qui a exprimé l’intention de démissionner mais sans préciser quand, a observé le revirement de l’opinion et prône désormais une révision de la politique nippone en matière d’énergie. 70% des électeurs approuvent sa vision des choses, selon un sondage récent.

Reste à voir ce que deviendra sa vision politique après sa démission. La cote de popularité de Naoto Kan est inférieure à 20% et le public ainsi que les parlementaires multiplient les appels pour qu’il quitte rapidement son poste.


Japon : Nagasaki et Hiroshima appellent à l’abandon du nucléaire

(Source : Maxisciences)
A l’occasion d’une cérémonie pour commémorer les 66 ans des bombardements atomiques de la Seconde Guerre Mondiale, les autorités des deux villes sinistrées à l’époque Nagasaki et Hiroshima demandent au gouvernement nippon la mise en place d’une nouvelle politique énergétique.

Près de 66 ans, jour pour jour, après le bombardement de la ville de Nagasaki par les Etats-Unis à la fin de la Seconde Guerre Mondiale, le maire de la ville Tomihisa Taue, a décidé de lancer un appel pour inciter l’abandon de l’énergie nucléaire. Mardi à Nagasaki, a en effet eu lieu une cérémonie de commémoration, où 44 pays étaient représentés et au cours de laquelle le maire a expliqué : "Comment se fait-il que nous soyons une fois de plus menacés par la crainte des radiations ? Ne sommes-nous plus intimidés par la nature ? Sommes-nous devenus trop confiants dans le contrôle que nous exerçons en tant qu’êtres humains ?".

"En tant que peuple d’une nation qui a connu la déflagration nucléaire, nous devons continuer à exiger qu’il n’y ait "Plus jamais de hibakusha !"", a rappelé M. Taue dans son discours, en utilisant le mot réservé aux victimes des radiations atomiques, rapporte l’AFP. Dans sa déclaration, le maire a par ailleurs appelé à développer des énergies alternatives plus sûres, comme le solaire, l’éolien et la biomasse, après la catastrophe survenue à la centrale nucléaire Fukushima Daiichi : "Peu importe le temps qu’il faudra, il est nécessaire de promouvoir le développement d’énergies renouvelables à la place du nucléaire afin de parvenir à une société dotée d’une base énergétique sûre".

Réduire la dépendance à l’énergie nucléaire

De même, le Premier ministre japonais Naoto Kan a réaffirmé le 6 août dernier, la nécessité de réduire la dépendance du pays à l’énergie nucléaire lors d’une cérémonie organisée à Hiroshima pour marquer le 66e anniversaire de la première attaque mondiale à la bombe atomique, rapporte Le Courrier du Vietnam.

Lors d’une déclaration de paix annuelle, le maire d’Hiroshima, Kazumi Matsui, a ainsi, comme celui de Nagasaki, demandé au gouvernement japonais de réviser sa politique énergétique suite à la crise nucléaire provoquée par le séisme et le tsunami du 11 mars, alors que plusieurs mois après la catastrophe, la centrale de Fukushima continue de relâcher des substances radioactives dans l’environnement, selon Le Courrier du Vietnam. Sur ce thème : japon, centrale de fukushima, centrale nucléaire


Six mois après Fukushima, le Japon commémore le 66e anniversaire d’Hiroshima

(Source RFI)

Les commémorations à Hiroshima en août 2006. Junko Kimura/Getty Images Par Vincent Ilutiu

Le 6 août 1945, à 8H15 heure locale, la première bombe atomique de l’Histoire explose à 600 mètres au-dessus d’Hiroshima - une explosion équivalente à 15 000 tonnes d’explosifs TNT. La ville japonaise est instantanément rasée, et 75 000 personnes sont tuées sur le coup. Aujourd’hui, six mois après l’accident de Fukushima, 80 000 personnes évacuées souffrent des conséquences de cette catastrophe civile.

Après l’explosion de cette première bombe atomique sur Hiroshima, le gouvernement japonais tarde à réagir. Deux jours plus tard, le 8 août 1945, l’Union soviétique déclare la guerre au Japon. Et le 9 août, une autre bombe américaine frappe Nagasaki. Cette fois, c’est une bombe au plutonium - différente de celle d’Hiroshima, qui était une bombe à l’uranium 235. Les deux bombes ont fait basculer le monde dans l’ère nucléaire, et ont ouvert un débat géopolitique, militaire et philosophique qui continue, 66 ans après.

Pour les pacifistes, l’utilisation de la bombe atomique est contestable. Pour d’autres, ces attaques nucléaires ont précipité la fin de la Seconde Guerre mondiale. Les bombardements auraient raccourci le conflit international de plusieurs mois, sauvant ainsi la vie de centaines de milliers de soldats américains, de civils et de prisonniers, sur les territoires occupés par les Japonais.

Les opposants soutiennent que ces bombardements, qu’ils voient comme des crimes de guerre, ont été inutiles, car ils ont surtout tué des civils. Pour ces opposants, l’utilisation de l’arme atomique n’avait aucune justification militaire.

Conséquences du bombardement

Le mémorial de la Paix d’Hiroshima, ou Dôme de Genbaku, fut le seul bâtiment à rester debout près du lieu où explosa la première bombe atomique, le 6 août 1945. Unesco

L’énergie née de la fission nucléaire, à l’intérieur de la bombe, s’est transformée en chaleur, en souffle et en radiations : trois effets dévastateurs. Une boule de feu d’un kilomètre de diamètre apparaît au-dessus d’Hiroshima. Au sol, la température atteint plusieurs milliers de degrés. Dans un rayon d’un kilomètre, tout est vaporisé et réduit en cendres. Bâtiments et humains prennent feu spontanément, jusqu’à 4 km de l’épicentre. L’onde de choc atteint une vitesse de près de 1 000 km/heure ; elle détruit 62 000 des 90 000 bâtiments de la ville d’Hiroshima. Les effets des rayonnements sur les survivants - surtout des cancers - n’apparaissent que des mois ou des années après l’explosion. Le nombre de victimes ne sera sans doute jamais connu : on a évoqué le chiffre de 250 000 morts au total.

Hiroshima et Fukushima

La commémoration des bombardements d’Hiroshima et Nagasaki revêt cette année une importance particulière - liée à l’actualité. Le séisme du 11 mars 21011, de magnitude 9 sur l’échelle de Richter, a déclenché un tsunami qui a dévasté la côte nord-est du Japon et provoqué plus de 20 000 morts. Une vague de 14 mètres de hauteur a endommagé la centrale nucléaire de Fukushima, entraînant une série d’accidents. Trois des six réacteurs de la centrale nucléaire de Fukushima Daiichi ont subi des fusions partielles du cœur, provoquant des rejets radioactifs dans la région et dans le milieu marin.

L’accident de Fukushima a été classé au niveau 7 (le plus élevé) sur l’échelle internationale des événements nucléaires, (INES), ce qui le place au même degré de gravité que la catastrophe de Tchernobyl (26 avril 1986), premier accident nucléaire classé à ce niveau, considéré comme le plus grave accident nucléaire répertorié jusqu’au présent.

Il y a 800 km entre Fukushima et Hiroshima, et pour une population allergique au nucléaire, le rapprochement était facile à faire. Beaucoup de Japonais se posent maintenant des questions sur les choix nucléaires de leur pays. Ils semblent avoir pris conscience des dangers du nucléaire civil - après avoir subi deux bombardements atomiques.

Discrimination des survivants

05/08/2011 par Vincent Ilutiu

A Hiroshima, le souvenir du bombardement du 6 août 1945 s’estompe avec le temps : les « Hibakusha », les survivants qui peuvent encore témoigner, disparaissent petit à petit, et les jeunes s’empressent d’oublier le passé. Par ailleurs, les survivants des bombardements atomiques sur le Japon sont depuis longtemps victimes de discriminations, à la suite des fantasmes sur les conséquences supposées de l’irradiation.

Ce risque de discrimination semble maintenant peser sur les personnes qui habitaient la zone de la centrale nucléaire de Fukushima, car certains Japonais pensent encore - à tort - que les maladies liées à l’irradiation sont congénitales ou contagieuses.

A Hiroshima, dans le cénotaphe du parc du mémorial de la Paix, qui contient les noms de toutes les victimes connues du bombardement, brûle depuis des années une flamme de la paix, qui restera allumée tant que les armes nucléaires existeront. Malheureusement, cette flamme n’est pas encore prête de s’éteindre.

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A Hiroshima, le Premier ministre Naoto Kan déclare vouloir défier le mythe de la sûreté de l’énergie nucléaire après l’accident de la centrale de Fukushima. Il veut réduire la dépendance du Japon vers cette énergie. Elle couvre 30% de ses besoins en électricité.

Naoto Kan veut œuvrer en faveur d’une sortie du nucléaire et 70% des Japonais y sont favorables, mais de façon graduelle. Naoto Kan veut faire toute la lumière sur les causes de l’accident de Fukushima et renforcer la sûreté des cinquante-cinq réacteurs en opération.

Pour la première fois, un maire d’Hiroshima, fils d’un atomisé, Kazumi Matsui, a osé remettre en cause le programme nucléaire japonais et appelé le gouvernement à développer les énergies renouvelables.

Jusqu’ici les maires d’Hiroshima se contentaient de militer en faveur du désarmement atomique et se montraient favorable à l’énergie nucléaire à usage civil.



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