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Accident à la centrale nucléaire de Penly

13 avrl 2012 : Point sur la situation

Article publié le 13 avril 2012



Accident de Penly : grave minimisation des faits par EDF

Communiqué de presse du Réseau "Sortir du nucléaire" 13 avril 2012

Le 5 avril, un départ de feu a eu lieu sur une des pompes du circuit primaire du réacteur n°2 de la centrale nucléaire de Penly, suivi quelques heures après d’une importante fuite d’eau du circuit primaire suite à un défaut sur un joint. La lettre de suite d’inspection de l’ASN relative à cet accident, parue le jeudi 12 avril, fait entrevoir la gravité des événements. Le Réseau "Sortir du nucléaire" dénonce l’opacité d’EDF et rappelle la nécessité d’une sortie du nucléaire au plus vite, avant que de tels accidents ne se multiplient.

Quand "deux petites flaques d’huile" masquent une fuite importante
Selon EDF, le départ de feu à l’origine de l’"incident" de Penly serait lié à "deux petites flaques d’huile" qui se seraient enflammées. Pourtant, la lettre de suivi d’inspection de l’Autorité de Sûreté Nucléaire fait état de "la présence d’huile sur différents équipements (calorifuges, tuyauteries, etc.), planchers et charpentes métalliques", et évoque même "une perte importante d’huile du système de lubrification du moteur électrique de la pompe primaire n° 1" !

Ce cas ne constitue probablement qu’un des nombreux exemple de la minimisation des faits par l’exploitant nucléaire. On relévera ainsi que pour Henri Proglio, ce qui s’est passé à Penly n’est qu’un "accident technique", alors que selon la terminologie interne d’EDF, une perte de réfrigérant primaire constitue bel et bien un accident.

EDF occulte les pertes de contrôle
En évoquant une situation sous contrôle, EDF passe sous silence les imprévus survenus lors des divers tentatives des travailleurs pour stopper la fuite d’eau de la pompe. Il apparaît en effet que la manipulation d’une vanne pour maîtriser la fuite d’eau a déclenché "de manière inattendue" sa refermeture automatique, ainsi que celle d’une autre vanne. Il est inquiétant de constater que les opérations de reprise en main des équipements défectueux s’apparentent à du bricolage.

Quelles conséquences pour les travailleurs et l’environnement ?
Selon Henri Proglio, les problèmes survenus à Penly sont "sans conséquences pour l’environnement". Comment expliquer alors que l’ACRO aie été empêchée de réaliser une partie des mesures aux abords de la centrale ? Par ailleurs, aucune donnée n’a été publiée sur l’exposition des travailleurs et des pompiers, et sur l’irradiation externe qu’ils ont pu subir. Rappelons que plusieurs litres d’eau ont fuit depuis le circuit primaire, une eau chargée en éléments radioactifs provenant de l’usure du combustible.

Un symptôme inquiétant de l’état de sûreté du parc
Cet accident survient sur une centrale relativement récente et censée avoir passé avec succès l’épreuve des "stress tests". Est-il dû à une anomalie sur la pompe, susceptible de se retrouver sur les autres réacteurs de la même série ? À un défaut de maintenance lié à la dégradation des conditions de travail des sous-traitants ? À une usure accélérée du parc nucléaire due à des impératifs de productivité ? Quoi qu’il en soit, ce problème est révélateur d’un état de sûreté défaillant qui dépasse probablement le réacteur n°2 de Penly, et les candidats à la présidentielles ne peuvent plus décemment continuer à faire comme si tout allait pour le mieux, sous peine de devoir prochainement gérer un accident d’une gravité supérieure. Pour le Réseau "Sortir du nucléaire", il est inacceptable que les politiques restent passifs alors que les avertissements s’accumulent. N’attendons pas un accident plus grave pour envisager enfin un changement de politique énergétique !

NB : L’étendue réelle de l’accident reste encore inconnue. Les informations publiées jusqu’ici restent encore insuffisante pour comprendre l’origine et les conséquences réelles de ce qui s’est passé à Penly. Le Réseau "Sortir du nucléaire" et les collectifs proches de Penly resteront en alerte pendant les prochains jours.

Accident de Penly : grave minimisation des faits par EDF

Communiqué de presse du Réseau "Sortir du nucléaire" 13 avril 2012

Le 5 avril, un départ de feu a eu lieu sur une des pompes du circuit primaire du réacteur n°2 de la centrale nucléaire de Penly, suivi quelques heures après d’une importante fuite d’eau du circuit primaire suite à un défaut sur un joint. La lettre de suite d’inspection de l’ASN relative à cet accident, parue le jeudi 12 avril, fait entrevoir la gravité des événements. Le Réseau "Sortir du nucléaire" dénonce l’opacité d’EDF et rappelle la nécessité d’une sortie du nucléaire au plus vite, avant que de tels accidents ne se multiplient.

Quand "deux petites flaques d’huile" masquent une fuite importante
Selon EDF, le départ de feu à l’origine de l’"incident" de Penly serait lié à "deux petites flaques d’huile" qui se seraient enflammées. Pourtant, la lettre de suivi d’inspection de l’Autorité de Sûreté Nucléaire fait état de "la présence d’huile sur différents équipements (calorifuges, tuyauteries, etc.), planchers et charpentes métalliques", et évoque même "une perte importante d’huile du système de lubrification du moteur électrique de la pompe primaire n° 1" !

Ce cas ne constitue probablement qu’un des nombreux exemple de la minimisation des faits par l’exploitant nucléaire. On relévera ainsi que pour Henri Proglio, ce qui s’est passé à Penly n’est qu’un "accident technique", alors que selon la terminologie interne d’EDF, une perte de réfrigérant primaire constitue bel et bien un accident.

EDF occulte les pertes de contrôle
En évoquant une situation sous contrôle, EDF passe sous silence les imprévus survenus lors des divers tentatives des travailleurs pour stopper la fuite d’eau de la pompe. Il apparaît en effet que la manipulation d’une vanne pour maîtriser la fuite d’eau a déclenché "de manière inattendue" sa refermeture automatique, ainsi que celle d’une autre vanne. Il est inquiétant de constater que les opérations de reprise en main des équipements défectueux s’apparentent à du bricolage.

Quelles conséquences pour les travailleurs et l’environnement ?
Selon Henri Proglio, les problèmes survenus à Penly sont "sans conséquences pour l’environnement". Comment expliquer alors que l’ACRO aie été empêchée de réaliser une partie des mesures aux abords de la centrale ? Par ailleurs, aucune donnée n’a été publiée sur l’exposition des travailleurs et des pompiers, et sur l’irradiation externe qu’ils ont pu subir. Rappelons que plusieurs litres d’eau ont fuit depuis le circuit primaire, une eau chargée en éléments radioactifs provenant de l’usure du combustible.

Un symptôme inquiétant de l’état de sûreté du parc
Cet accident survient sur une centrale relativement récente et censée avoir passé avec succès l’épreuve des "stress tests". Est-il dû à une anomalie sur la pompe, susceptible de se retrouver sur les autres réacteurs de la même série ? À un défaut de maintenance lié à la dégradation des conditions de travail des sous-traitants ? À une usure accélérée du parc nucléaire due à des impératifs de productivité ? Quoi qu’il en soit, ce problème est révélateur d’un état de sûreté défaillant qui dépasse probablement le réacteur n°2 de Penly, et les candidats à la présidentielles ne peuvent plus décemment continuer à faire comme si tout allait pour le mieux, sous peine de devoir prochainement gérer un accident d’une gravité supérieure. Pour le Réseau "Sortir du nucléaire", il est inacceptable que les politiques restent passifs alors que les avertissements s’accumulent. N’attendons pas un accident plus grave pour envisager enfin un changement de politique énergétique !

NB : L’étendue réelle de l’accident reste encore inconnue. Les informations publiées jusqu’ici restent encore insuffisante pour comprendre l’origine et les conséquences réelles de ce qui s’est passé à Penly. Le Réseau "Sortir du nucléaire" et les collectifs proches de Penly resteront en alerte pendant les prochains jours.



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