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Ouragan Sandy : les centrales nucléaires vulnérables aux événements climatiques

Ouragan Sandy : nouvelle preuve de la vulnérabilité du nucléaire aux événements climatiques

Article publié le 6 novembre 2012



Plusieurs installations nucléaires se trouvaient sur la route de l’ouragan. Même si aucun problème grave n’est à déplorer, cet épisode démontre leur vulnérabilité à des phénomènes climatiques dont la fréquence risque malheureusement de s’aggraver.



À deux doigts de la catastrophe nucléaire

Sandy s’est accompagné de vents violents, de trombes d’eau et de fortes marées qui ont provoqué de graves inondations dans de nombreuses régions, des phénomènes qui peuvent dangereusement mettre à mal le fonctionnement des installations nucléaires.
 En effet, une inondation peut endommager ou arrêter les pompes qui permettent le refroidissement des réacteurs. En particulier, les végétaux et débris charriés par les eaux peuvent obstruer les filtres des pompes.
 Par ailleurs, des vents violents peuvent couper l’alimentation électrique, privant la centrale du courant nécessaire pour assurer ses fonctions vitales et notamment le refroidissement du réacteur et le fonctionnement des pompes. Elle ne peut alors compter que sur des diesels de secours, qui ne peuvent alors se permettre aucune défaillance.
Nul besoin de tsunami ni de tremblement de terre pour retrouver des conditions similaires à celles qui ont mené à l’accident de Fukushima !

Centrale nucléaire inondée (ici, celle de Fort Calhoun, Nebraska, touchée en 2011 par de fortes inondations).

Seize réacteurs se trouvaient sur la route de l’ouragan, dans une des régions les plus peuplées du monde et constituant le cœur économique du pays, et les phénomènes redoutés se sont effectivement produit. Le réseau électrique a été endommagé, obligeant à recourir aux diesels, et les débris charriés par les eaux ont obstrué les filtres des pompes du réacteur de Salem 1 [1] (New Jersey). Celui a dû être mis à l’arrêt, ainsi que ceux d’ Indian Point 3 (New York) et Nine Mile Point 1 (New York).

Par ailleurs, le plus vieux réacteur du pays, Oyster Creek [2], a été placé en état d’alerte. Ce dernier était en arrêt pour rechargement du combustible. Une chance, car il semble que ses pompes aient été endommagées ; s’il avait été en fonctionnement, il n’aurait plus été possible de le refroidir. En revanche, il a fallu refroidir à la lance à incendie la piscine de combustible, qui n’était pas équipée de diesels et où l’eau commençait à s’évaporer !

Retrouvez une explication des risques sur les centrales par l’expert nucléaire américain Arnie Gundresen : https://fairewinds.org/content/fairewinds-podcast

Enfin, les centrales ne constituent pas la seule menace, et toute la chaîne du combustible nucléaire peut être impactée . Ainsi, en 2011, la ville de Virginia Beach évoquait déjà un risque de pollution de l’eau potable si une inondation venait recouvrir les bassins de décantations de la future mine d’uranium de Cole Hill (Virginie) [3]. Par chance, les milliers de mines d’uranium abandonnées qui parsèment le pays ne se trouvaient pas sur le trajet de Sandy [4] ; mais elles n’en sont pas moins vulnérables.

Une technologie hautement vulnérable au changement climatique

L’ouragan Sandy n’a donc pas débouché sur une catastrophe nucléaire, même si les inondations sont susceptibles de provoquer des dommages à long terme sur les installations. Mais Sandy n’est malheureusement pas un phénomène unique : aux États-Unis, pays habitué aux tornades et ouragans, la fréquence et la puissance de dévastation de ces derniers est susceptible de s’accroître avec le changement climatique. Arnie Gundresen, expert nucléaire américain, souligne d’ailleurs que les compagnies électriques ne sont pas prêtes à dépenser des milliards de dollars pour rendre les vieilles centrales moins vulnérables.

Par ailleurs, le changement climatique risque de se traduire dans les décennies à venir par une élévation du niveau de la mer. Comme le montre une récente étude américaine [5], les centrales côtières pourraient y être très vulnérables.

La technologie nucléaire est donc loin de présenter une "solution" au changement climatique : au contraire, ses risques alliés à des phénomènes météorologiques extrêmes débouchent sur un cocktail détonnant et ravageur.

À l’inverse, on remarquera que les énergies renouvelables, qui constituent des solutions fiables au changement climatique, sont très peu affectées par ce genre d’événement. Le passage de Sandy n’a déraciné aucune éolienne, et celles-ci ont continué à produire leur énergie non polluante [6].

En France aussi, nous pourrions être concernés

Dans notre pays, les événements climatiques n’atteignent pas l’ampleur de ceux qui touchent les États-Unis. Mais nos centrales ne sont pas pour autant à l’abri.

On se souviendra que lors de la tempête de décembre 1999, la centrale du Blayais [7], inondée, privée de plusieurs systèmes vitaux pour la sûreté et de la moitié de ses pompes, est passée à deux doigts de la catastrophe. Alain Juppé, maire de Bordeaux, avait même envisagé l’évacuation de sa ville [8].

Les analyses européennes ont montré que nos centrales étaient particulièrement mal prémunies contre le risque d’inondation. Et nombreuses sont celles situées dans des zones à risques ! Pour ne donner que quelques exemples :
 Le Bugey, près de Lyon, pourrait être submergé si un barrage en amont de l’Ain venait à rompre [9].
 Fessenheim, située en contrebas du grand canal d’Alsace, pourrait être menacée en cas de rupture des digues [10]. On ne peut imaginer de travaux de génie civil qui permettraient de rehausser le niveau de la centrale.
 Et que dire de Gravelines, située sur le littoral des Flandres qui a déjà connu en 1953 une très forte remontée de l’eau dans les terres [11] ?

Aux États-Unis comme en France, n’attendons pas l’accident pour décider enfin de la sortie du nucléaire !

À deux doigts de la catastrophe nucléaire

Sandy s’est accompagné de vents violents, de trombes d’eau et de fortes marées qui ont provoqué de graves inondations dans de nombreuses régions, des phénomènes qui peuvent dangereusement mettre à mal le fonctionnement des installations nucléaires.
 En effet, une inondation peut endommager ou arrêter les pompes qui permettent le refroidissement des réacteurs. En particulier, les végétaux et débris charriés par les eaux peuvent obstruer les filtres des pompes.
 Par ailleurs, des vents violents peuvent couper l’alimentation électrique, privant la centrale du courant nécessaire pour assurer ses fonctions vitales et notamment le refroidissement du réacteur et le fonctionnement des pompes. Elle ne peut alors compter que sur des diesels de secours, qui ne peuvent alors se permettre aucune défaillance.
Nul besoin de tsunami ni de tremblement de terre pour retrouver des conditions similaires à celles qui ont mené à l’accident de Fukushima !

Centrale nucléaire inondée (ici, celle de Fort Calhoun, Nebraska, touchée en 2011 par de fortes inondations).

Seize réacteurs se trouvaient sur la route de l’ouragan, dans une des régions les plus peuplées du monde et constituant le cœur économique du pays, et les phénomènes redoutés se sont effectivement produit. Le réseau électrique a été endommagé, obligeant à recourir aux diesels, et les débris charriés par les eaux ont obstrué les filtres des pompes du réacteur de Salem 1 [1] (New Jersey). Celui a dû être mis à l’arrêt, ainsi que ceux d’ Indian Point 3 (New York) et Nine Mile Point 1 (New York).

Par ailleurs, le plus vieux réacteur du pays, Oyster Creek [2], a été placé en état d’alerte. Ce dernier était en arrêt pour rechargement du combustible. Une chance, car il semble que ses pompes aient été endommagées ; s’il avait été en fonctionnement, il n’aurait plus été possible de le refroidir. En revanche, il a fallu refroidir à la lance à incendie la piscine de combustible, qui n’était pas équipée de diesels et où l’eau commençait à s’évaporer !

Retrouvez une explication des risques sur les centrales par l’expert nucléaire américain Arnie Gundresen : https://fairewinds.org/content/fairewinds-podcast

Enfin, les centrales ne constituent pas la seule menace, et toute la chaîne du combustible nucléaire peut être impactée . Ainsi, en 2011, la ville de Virginia Beach évoquait déjà un risque de pollution de l’eau potable si une inondation venait recouvrir les bassins de décantations de la future mine d’uranium de Cole Hill (Virginie) [3]. Par chance, les milliers de mines d’uranium abandonnées qui parsèment le pays ne se trouvaient pas sur le trajet de Sandy [4] ; mais elles n’en sont pas moins vulnérables.

Une technologie hautement vulnérable au changement climatique

L’ouragan Sandy n’a donc pas débouché sur une catastrophe nucléaire, même si les inondations sont susceptibles de provoquer des dommages à long terme sur les installations. Mais Sandy n’est malheureusement pas un phénomène unique : aux États-Unis, pays habitué aux tornades et ouragans, la fréquence et la puissance de dévastation de ces derniers est susceptible de s’accroître avec le changement climatique. Arnie Gundresen, expert nucléaire américain, souligne d’ailleurs que les compagnies électriques ne sont pas prêtes à dépenser des milliards de dollars pour rendre les vieilles centrales moins vulnérables.

Par ailleurs, le changement climatique risque de se traduire dans les décennies à venir par une élévation du niveau de la mer. Comme le montre une récente étude américaine [5], les centrales côtières pourraient y être très vulnérables.

La technologie nucléaire est donc loin de présenter une "solution" au changement climatique : au contraire, ses risques alliés à des phénomènes météorologiques extrêmes débouchent sur un cocktail détonnant et ravageur.

À l’inverse, on remarquera que les énergies renouvelables, qui constituent des solutions fiables au changement climatique, sont très peu affectées par ce genre d’événement. Le passage de Sandy n’a déraciné aucune éolienne, et celles-ci ont continué à produire leur énergie non polluante [6].

En France aussi, nous pourrions être concernés

Dans notre pays, les événements climatiques n’atteignent pas l’ampleur de ceux qui touchent les États-Unis. Mais nos centrales ne sont pas pour autant à l’abri.

On se souviendra que lors de la tempête de décembre 1999, la centrale du Blayais [7], inondée, privée de plusieurs systèmes vitaux pour la sûreté et de la moitié de ses pompes, est passée à deux doigts de la catastrophe. Alain Juppé, maire de Bordeaux, avait même envisagé l’évacuation de sa ville [8].

Les analyses européennes ont montré que nos centrales étaient particulièrement mal prémunies contre le risque d’inondation. Et nombreuses sont celles situées dans des zones à risques ! Pour ne donner que quelques exemples :
 Le Bugey, près de Lyon, pourrait être submergé si un barrage en amont de l’Ain venait à rompre [9].
 Fessenheim, située en contrebas du grand canal d’Alsace, pourrait être menacée en cas de rupture des digues [10]. On ne peut imaginer de travaux de génie civil qui permettraient de rehausser le niveau de la centrale.
 Et que dire de Gravelines, située sur le littoral des Flandres qui a déjà connu en 1953 une très forte remontée de l’eau dans les terres [11] ?

Aux États-Unis comme en France, n’attendons pas l’accident pour décider enfin de la sortie du nucléaire !



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