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La série noire des installations nucléaires aux États-Unis

Los Alamos

Article publié le 6 juillet 2011



Le centre nucléaire de Los Alamos, dans le Nouveau-Mexique, où fut fabriquée la première bombe atomique, est menacé depuis le 26 juin par un incendie, qui a déjà réduit en fumée 93 000 hectares d’une forêt de pins. C’est désormais le plus important incendie qu’ait jamais connu l’État du Nouveau Mexique. L’installation nucléaire comporte environ 2 000 bâtiments, et 15 000 personnes y travaillent habituellement.

Les 10 000 habitants de la ville de Los Alamos ont été évacués pendant près d’une semaine : la pluie survenue le dimanche 3 juillet a donné un énorme coup de pouce aux pompiers affrontant l’incendie, et les résidents ont pu réintégrer leur domicile. Malgré tout, des centaines de pompiers combattaient encore les flammes dimanche 3 juillet pour tenter de contenir le feu, désormais étendu sur une surface de 490 kilomètres carrés.


JT CBS du 29 juin 2011 : Radiation danger of Los Alamos fire

Douglas Tucker témoigne n’avoir jamais connu un incendie aussi agressif. Il semble avoir été déclenché par une ligne électrique qui serait tombée dans la forêt de Santa Fe, toute proche. Cette extraordinaire vigueur pourrait-elle trouver sa cause dans un sol contaminé par de multiples essais atomiques ?

Environ 20 000 barils de déchets contaminés au plutonium (élément extrêmement radioactif et toxique, qui ne perd 99% de sa radioactivité qu’au bout de... 171 000) sont stockés dans les bâtiments du laboratoire. Charles Mc Millan, le directeur du laboratoire, affirme pourtant que la plupart de ces déchets sont faiblement radioactifs, et qu’ils sont conservés dans des endroits extrêmement sécurisés et capables de résister à de très fortes chaleurs : l’incendie ne représenterait aucune menace pour les installations, les stockages seraient sûrs, le risque majeur étant de voir les habitations des environs ravagées par l’incendie. Pourtant tous ne partagent pas cet avis : Joni Arends, le directeur exécutif de Concerned Citizens for Nuclear Safety, craint que la chaleur produite par l’incendie ne fasse éclater les containers, laissant échapper la radioactivité.

John Witham, le porte parole du mouvement anti-nucléaire Nuclear Watch New Mexico, affirme que trois tonnes de plutonium hautement radioactif se trouvent dans le sous-sol de l’un des bâtiments du complexe. Selon l’ONG, les 20 000 barils seraient empilés à l’air libre ; d’autres seraient sous des tentes, et certains seraient enterrés.

Le laboratoire contient également 3 tonnes de plutonium de qualité militaire, hautement radioactif, stockées dans des enceintes de béton et d’acier souterraines dans un des immeubles du centre du complexe scientifique.

Situé sur une colline à 56 km au nord-ouest de Santa Fe, le laboratoire de Los Alamos couvre 93 km² et comprend environ 2000 bâtiments.

L’EPA (agence de protection de l’environnement) avait envoyé le 29 juin un avion afin d’analyser la qualité de l’air, de façon a détecter une éventuelle radioactivité. Plusieurs capteurs ont été installés au sol pour surveiller les émanations. Selon la gouverneure du Nouveau-Mexique, Susana Martinez, la surveillance aérienne n’aurait détecté aucun niveau de radiation anormal.

Le directeur du laboratoire de Los Alamos, Charles McMillan, a tenu à rassurer les dubitatifs : « le laboratoire de Los Alamos semble avoir échappé à de graves dommages que l’incendie aurait pu causer  ». Alors que le directeur avait initialement annoncé la réouverture du laboratoire pour le mercredi 6 juillet 2011, le site internet de l’installation nucléaire affichait le 6 juillet 2011 un bandeau explicatif annonçant qu’en raison de « problèmes de sécurité », le laboratoire restait fermé.

En 2000, un incendie avait déjà ravagé la région, et depuis des améliorations importantes avaient été mises en place, avec un centre de contrôle « ultra moderne » : camions de pompiers, nettoyage et entretien des arbres et de la végétation entourant les installations, couloirs anti-incendie… Manifestement, cet arsenal n’aura pas suffit.

© REUTERS / Eric Draper
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Photos : © REUTERS / Eric Draper

Le centre nucléaire de Los Alamos, dans le Nouveau-Mexique, où fut fabriquée la première bombe atomique, est menacé depuis le 26 juin par un incendie, qui a déjà réduit en fumée 93 000 hectares d’une forêt de pins. C’est désormais le plus important incendie qu’ait jamais connu l’État du Nouveau Mexique. L’installation nucléaire comporte environ 2 000 bâtiments, et 15 000 personnes y travaillent habituellement.

Les 10 000 habitants de la ville de Los Alamos ont été évacués pendant près d’une semaine : la pluie survenue le dimanche 3 juillet a donné un énorme coup de pouce aux pompiers affrontant l’incendie, et les résidents ont pu réintégrer leur domicile. Malgré tout, des centaines de pompiers combattaient encore les flammes dimanche 3 juillet pour tenter de contenir le feu, désormais étendu sur une surface de 490 kilomètres carrés.


JT CBS du 29 juin 2011 : Radiation danger of Los Alamos fire

Douglas Tucker témoigne n’avoir jamais connu un incendie aussi agressif. Il semble avoir été déclenché par une ligne électrique qui serait tombée dans la forêt de Santa Fe, toute proche. Cette extraordinaire vigueur pourrait-elle trouver sa cause dans un sol contaminé par de multiples essais atomiques ?

Environ 20 000 barils de déchets contaminés au plutonium (élément extrêmement radioactif et toxique, qui ne perd 99% de sa radioactivité qu’au bout de... 171 000) sont stockés dans les bâtiments du laboratoire. Charles Mc Millan, le directeur du laboratoire, affirme pourtant que la plupart de ces déchets sont faiblement radioactifs, et qu’ils sont conservés dans des endroits extrêmement sécurisés et capables de résister à de très fortes chaleurs : l’incendie ne représenterait aucune menace pour les installations, les stockages seraient sûrs, le risque majeur étant de voir les habitations des environs ravagées par l’incendie. Pourtant tous ne partagent pas cet avis : Joni Arends, le directeur exécutif de Concerned Citizens for Nuclear Safety, craint que la chaleur produite par l’incendie ne fasse éclater les containers, laissant échapper la radioactivité.

John Witham, le porte parole du mouvement anti-nucléaire Nuclear Watch New Mexico, affirme que trois tonnes de plutonium hautement radioactif se trouvent dans le sous-sol de l’un des bâtiments du complexe. Selon l’ONG, les 20 000 barils seraient empilés à l’air libre ; d’autres seraient sous des tentes, et certains seraient enterrés.

Le laboratoire contient également 3 tonnes de plutonium de qualité militaire, hautement radioactif, stockées dans des enceintes de béton et d’acier souterraines dans un des immeubles du centre du complexe scientifique.

Situé sur une colline à 56 km au nord-ouest de Santa Fe, le laboratoire de Los Alamos couvre 93 km² et comprend environ 2000 bâtiments.

L’EPA (agence de protection de l’environnement) avait envoyé le 29 juin un avion afin d’analyser la qualité de l’air, de façon a détecter une éventuelle radioactivité. Plusieurs capteurs ont été installés au sol pour surveiller les émanations. Selon la gouverneure du Nouveau-Mexique, Susana Martinez, la surveillance aérienne n’aurait détecté aucun niveau de radiation anormal.

Le directeur du laboratoire de Los Alamos, Charles McMillan, a tenu à rassurer les dubitatifs : « le laboratoire de Los Alamos semble avoir échappé à de graves dommages que l’incendie aurait pu causer  ». Alors que le directeur avait initialement annoncé la réouverture du laboratoire pour le mercredi 6 juillet 2011, le site internet de l’installation nucléaire affichait le 6 juillet 2011 un bandeau explicatif annonçant qu’en raison de « problèmes de sécurité », le laboratoire restait fermé.

En 2000, un incendie avait déjà ravagé la région, et depuis des améliorations importantes avaient été mises en place, avec un centre de contrôle « ultra moderne » : camions de pompiers, nettoyage et entretien des arbres et de la végétation entourant les installations, couloirs anti-incendie… Manifestement, cet arsenal n’aura pas suffit.

© REUTERS / Eric Draper
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© REUTERS / Eric Draper
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© REUTERS / Eric Draper

Photos : © REUTERS / Eric Draper



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