28 juillet 2022
Quelques jours après que 4 travailleur.ses aient été contaminé.es, malgré leur équipements de protection, sur le chantier du réacteur 2 de la centrale nucléaire de Gravelines (Nord), un autre incident est survenu le 21 juillet 2022.
La personne, prestataire pour EDF, a été contaminée par plusieurs poussières radioactives qui sont venues se coller à son genou, son coude et sa nuque. Elles l’ont irradié directement et le travailleur a reçu lors de cet incident plus du quart de la dose de rayonnements ionisants qui lui est autorisée en toute une année (sans qu’EDF ne dise quelle dose de radiations ni quelle nature de rayonnement ce travailleur a reçu). L’incident s’est produit alors que la personne aidait à l’habillage et au déshabillage d’intervenants. Manifestement, même lors des activités particulièrement critiques, où le risque de contamination est connu et où des mesures sont prises pour prévenir et limiter ce risque, les moyens donnés aux travailleurs pour les protéger de la radioactivité ne sont pas suffisants.
Quelques jours avant, le 16 juillet, 4 personnes ont elles aussi été contaminées en intervenant sur le chantier du réacteur 2. Pour 2 d’entre eux, le quart de la dose maximale autorisée en 1 année a aussi été dépassé, ce qui a valu à EDF une déclaration d’incident de (non)radioprotection. Dans un cas comme dans l’autre, la radioactivité ambiante semble si importante qu’il n’est pas possible de ressortir de zone sans avoir sur soit des particules radioactives. Et les procédures de protection, même appliquées à la lettre, semblent ne pas permettre aux travailleur.ses d’éviter d’être contaminé.es et irradié.es. La propreté radiologique est-elle vraiment possible dans les réacteurs EDF ? Les risques de contaminations sont-ils réellement maîtrisables et maîtrisés ?
L.B.
Contamination corporelle externe d’un intervenant, ayant entraîné une exposition supérieure au quart d’une limite de dose individuelle annuelle réglementaire.
Publié le 28/07/2022
Le 21 juillet 2022, un intervenant prestataire habilité réalise une assistance habillage/déshabillage dans le cadre d’une activité de décontamination d’un chantier, dans le bâtiment réacteur de l’unité de production N°2 actuellement à l’arrêt pour maintenance. Il est équipé d’une surtenue en papier, de gants en vinyle, d’une cagoule et d’un heaume ventilé, protégé ainsi contre le risque de contamination surfacique non fixée et volumique.
A la fin de l’activité vers 18h10, les 2 intervenants équipés de Tenues Etanches Ventilées (TEV), ayant réalisé la décontamination, sortent successivement de la zone de chantier avec l’aide de l’intervenant assurant l’assistance habillage/déshabillage. Ce dernier traite ensuite les TEV dans des sacs déchets prévus à cet effet. Les 2 intervenants ayant réalisé la décontamination sortent de zone nucléaire sans que les portiques de contrôles de la radioactivité ne mesurent de contamination.
A 18h30, l’intervenant ayant réalisé l’assistance habillage/déshabillage procède à son propre déshabillage, dans l’ordre adapté, vu en formation : heaume ventilé, surtenue, surchaussures, cagoule et gants. A 18h45, l’intervenant se contrôle en sortie du bâtiment réacteur et l’appareil détecte une contamination supérieure au bruit de fond. Lors de son passage sous le premier portique de contrôle, l’alarme de détection se déclenche, le gardien de la zone présent, tente de retirer la particule détectée au niveau du genou gauche, sans succès. A 19h50, l’intervenant est pris en charge par l’équipe médicale du site. Une première particule est retirée à 20h24 et une seconde à 20h35.
L’utilisation de gants vinyle contaminés a vraisemblablement provoqué la contamination de l’intervenant lors de son propre déshabillage.
Les analyses réalisées par le service médical ont permis d’estimer que l’intervenant, à qui des particules radioactives ont été retirées au niveau de la nuque et du genou, a été exposé à une dose supérieure au quart de la limite réglementaire annuelle d’exposition des travailleurs, sans dépasser toutefois la limite annuelle.
Le niveau d’exposition radiologique de l’intervenant, inférieur à la limite annuelle, n’a pas de conséquence sur sa santé et ne nécessite pas de suivi médical particulier. Cependant, en raison du dépassement du quart de la limite annuelle réglementaire, la direction de la centrale de Gravelines a déclaré le 27 juillet 2022 à l’Autorité de sûreté nucléaire, un événement significatif relatif à la radioprotection au niveau 1 de l’échelle INES qui en compte 7.
Contamination corporelle externe d’un travailleur, ayant entraîné une exposition supérieure au quart d’une limite de dose individuelle annuelle réglementaire
Publié le 05/08/2022
Centrale nucléaire de Gravelines Réacteurs de 900 MWe - EDF
Le 27 juillet 2022, l’exploitant de la centrale nucléaire de Gravelines a déclaré à l’Autorité de sûreté nucléaire un événement significatif relatif à la radioprotection concernant le dépassement du quart d’une limite de dose individuelle annuelle autorisée pour un intervenant.
Depuis le 2 juillet 2022, le réacteur 2 de la centrale nucléaire de Gravelines est à l’arrêt pour maintenance et rechargement en combustible. Le 21 juillet 2022, un travailleur a été contaminé au niveau de la nuque, d’un coude et du creux d’un genou. Des traces de contamination aux chevilles ainsi que des traces de contamination interne ont par ailleurs été détectées. Ces contaminations ont été détectées pour partie en sortie de zone contrôlée et également lors de la prise en charge au service médical.
Ce travailleur avait pour mission d’aider à l’habillage et au déshabillage d’intervenants portant des tenues spécifiques assurant la protection des voies respiratoires contre le risque de contamination interne et la protection contre la contamination corporelle. Pour ce faire, il portait les mêmes protections que les intervenants. A la fin de son activité, le travailleur s’est rendu en sortie de bâtiment réacteur où les appareils de contrôle ont détecté une contamination qui a été confirmée en sortie de zone contrôlée.
L’intervenant a été pris en charge par le gardien des vestiaires qui a retiré la contamination au niveau du coude et tenté de retirer celle située au niveau du genou sans succès. Il a été ensuite pris en charge par le service médical qui a procédé à la détection et au retrait des deux autres particules radioactives.
Pour les travailleurs susceptibles d’être exposés aux rayonnements ionisants lors de leur activité professionnelle, la limite réglementaire de dose, pour douze mois consécutifs, est de 500 millisieverts pour une surface de 1 cm2 de peau.
Le médecin du travail a évalué la dose reçue par le travailleur au niveau de la peau, du fait de cette contamination, comme étant supérieure au quart de la limite réglementaire annuelle d’exposition des travailleurs, sans dépasser toutefois la limite annuelle.
Du fait du dépassement du quart d’une limite réglementaire annuelle d’exposition pour un travailleur, cet événement a été classé au niveau 1 de l’échelle internationale des événements nucléaires (INES).
Il s’agit du deuxième événement de dépassement du quart d’une limite réglementaire annuelle d’exposition pour un travailleur sur cet arrêt de réacteur.