30 juin 2020
Le 30 juin 2020, un incendie s’est déclaré sur le site nucléaire de Creys-Malville (Isère) où le réacteur Superphénix est en cours de démantèlement. La centrale a activé son plan d’urgence interne radiologique et toxique, l’ASN et l’IRSN ont activé leur centre de crise, mais aucune information n’a été livrée au public le jour même si ce n’est par les médias locaux. Les fumées dégagées, toxiques et potentiellement radioactives, seraient restées confinées dans le bâtiment du réacteur. Aucun rejet radioactif dans l’environnement selon les mesures qu’EDF a réalisées au niveau de la cheminée du bâtiment nucléaire. L’Institut de radioprotection et de sûreté nucléaire (IRSN) a également fait des relevés à proximité de la centrale qui seront analysés dans ses laboratoires. Par ailleurs, le réseau de surveillance atmosphérique de l’institut n’a pas enregistré "d’anomalie radiologique". Selon l’Autorité de sûreté nucléaire (ASN) les contrôles de contamination faits sur les pompiers après leur intervention dans le bâtiment réacteur ont tous été négatifs.
Les équipes d’EDF étaient en train de "procéder au retrait des protections thermiques du petit bouchon tournant" de la partie supérieure de la cuve, en préparation de son démantèlement lorsque l’incendie s’est déclaré. Un projecteur de chantier serait tombé à proximité d’une gaine de ventilation et d’éléments en vinyle qui auraient alors chauffé. Rappelons que le réacteur Superphénix est un réacteur à neutrons rapide, refroidit par du sodium liquide. Arrêté depuis plus de 20 ans, son démantèlement ne sera pas achevé avant 2030. Rappelons également que le site nucléaire de Creys-Malville comporte également une piscine d’entreposage de combustible usé (APEC).
L’ arrêt définitif d’une installation nucléaire n’est pas synonyme avec absence de dangers. En 2018 et en 2019, le site nucléaire a été entièrement privé d’électricité et le groupe électrogène de secours, en panne, n’a pas démarré. Des incidents qui ne sont pas isolés. L’Autorité de sûreté nucléaire se dit d’ailleurs rester vigilante quant à la défense en profondeur et à l’obsolescence des équipements. Elle annonce une inspection sur place dès le 2 juillet 2020 pour examiner les circonstances de l’accident et sa gestion par EDF, notamment concernant l’information des autorités.
L.B.
France 3 Auvergne Rhône-Alpes
Publié le 30/06/2020 à 17h59 • Mis à jour le 30/06/2020 à 18h07
Isabelle Guyader
Incendie dans la centrale EDF Superphénix de Creys-Malville en nord-Isère : deux salariés légèrement intoxiqués
Un incendie s’est déclaré vers 11h ce mardi 30 juin, sur le site de la centrale EDF Superphénix, en cours de déconstruction, sur la commune de Creys-Mépieu à la frontière de l’Isère et de l’Ain. Il est maîtrisé. Deux salariés ont été incommodés par des fumées. Une enquête est ouverte.
Le feu s’est déclaré vers 11 heures, au coeur des installations de la centrale nucléaire, dans un atelier de découpe situé dans le bâtiment réacteur du site de Creys-Malville.
Les équipes de la centrale étaient en train de procéder au retrait des protections thermiques du petit bouchon tournant, en préparation de son démantèlement.
L’alarme incendie s’est aussitôt déclenchée, et les salariés du site se sont tous regroupés, dans le calme, à l’extérieur du bâtiment, à l’abri.
Les équipes de sécurité de la centrale ont pris en charge les 1ères interventions d’urgence en attendant l’arrivée d’une colonne de pompiers du SDIS très vite sur place. Le foyer a été très rapidement maîtrisé et la zone totalement sécurisée peu avant 13 heures.
Deux salariés d’une entreprise prestataire ont été incommodés par les fumées et pris en charge immédiatement par l’équipe médicale du site puis par les pompiers. Une des victimes a été conduite à l’hôpital de Bourgoin-Jallieu pour des observations complémentaires.
Les fumées sont restées localisées dans l’atelier de découpe du bâtiment réacteur et ne se sont pas propagées. Selon la direction, "l’évènement n’a pas eu de conséquences pour l’environnement". La préfecture de l’Isère a confirmé qu’il s’agissait d’un incident mineur.
Plus de peur que de mal. La centrale qui a aussi vécu le confinement tourne encore au ralenti, à près de 60% des effectifs habituels. Les règles sanitaires imposées pour garantir la distanciation et la protection de tous les personnels ont freiné, voire stoppé une partie des activités qui reprennent tout doucement.
Des investigations sont en cours pour identifier l’origine du départ du feu, examiner les lieux et évaluer la nature des dégâts, sous la houlette de l’Agence de Sûreté Nucléaire.
Entamé en 1998, le démantèlement de Superphénix est un chantier colossal, qui exige une très haute sécurité. La déconstruction totale du site ne sera achevée qu’en 2030.
Incendie sur le chantier de démantèlement de la centrale nucléaire de Creys-Malville (Isère)
Publié le 01/07/2020
Note d’information
L’ASN a été informée, le 30 juin 2020, d’un départ de feu dans le bâtiment réacteur, en démantèlement, de la centrale nucléaire de Creys-Malville.
Le feu s’est déclenché vers 11h15 sur un chantier de découpe d’un élément du couvercle de la cuve du réacteur. Il a été maîtrisé dans un premier temps par les prestataires chargés du chantier et les équipiers de première intervention, puis éteint par les sapeurs-pompiers à 12h40 après une reprise du feu. L’intervention des sapeurs-pompiers s’est terminée à 14h50.
Concernant les conséquences de cet incident, EDF n’a pas constaté de hausse de la radioactivité dans son installation et l’Institut de radioprotection et de sûreté nucléaire (IRSN) n’a pas enregistré de variation de l’activité sur ses balises Teleray placées à l’extérieur du site. Les contrôles de contamination effectués sur les pompiers, qui sont intervenus, se sont révélés négatifs. Dans la soirée, l’exploitant a réalisé des mesures complémentaires dans l’environnement qui n’ont pas révélé de niveau anormal de radioactivité dans l’enceinte du site. L’IRSN va procéder à des mesures de la radioactivité sur place afin de confirmer l’absence de conséquence radiologique.
Deux intervenants ont été incommodés par les fumées, l’un d’eux a été envoyé à l’hôpital en observation.
L’ASN a gréé son centre d’urgence le 30 juin 2020 afin de suivre l’évolution de la situation et les actions menées par l’exploitant. Elle a demandé un suivi renforcé de la radioactivité hors du site. Elle procédera à une inspection réactive jeudi 2 juillet afin d’examiner les causes de l’incident et sa gestion par EDF, notamment les dispositions prises pour informer les autorités.
L’événement est classé provisoirement au niveau 0 de l’échelle INES (échelle internationale des événements nucléaires, graduée de 0 à 7 par ordre croissant de gravité).
Feu survenu à l’intérieur du bâtiment du réacteur de la centrale nucléaire Superphénix située à Creys-Malville (38)
01/07/2020
L’Institut de radioprotection et de sûreté nucléaire (IRSN) a activé le 30 juin 2020 à 15h36 son organisation de crise après avoir été informé par l’ASN d’un départ de feu survenu à l’intérieur du bâtiment du réacteur de la centrale nucléaire Superphénix située à Creys-Malville (38).
Le réacteur, qui a été arrêté en 1996, est en cours de démantèlement. Les éléments combustibles et le sodium ont été respectivement évacués en 2003 et traité en 2015. EDF effectue actuellement le démantèlement des structures internes de la cuve du réacteur (démontage, découpe, conditionnement…).
Le 30 juin, lors d’opérations de démantèlement, un départ de feu a été détecté à 11h10 à l’intérieur de l’atelier de découpe du « petit bouchon tournant » de la partie supérieure de la cuve. Selon EDF, un projecteur de chantier serait tombé à proximité d’une gaine de ventilation et d’éléments en vinyle qui auraient alors chauffé. De premières actions d’extinction du départ de feu ont été entreprises par les équipes de l’exploitant.
A 11h17, les pompiers du SDIS de l’Isère ont été appelés par l’exploitant. Les pompiers ont relevé, à leur arrivée, des points chauds et une fumée opaque. EDF a alors déclenché son plan d’urgence interne (PUI) « toxique/radiologique ». Le départ de feu a été maîtrisé par les pompiers à 12h40. EDF a mis fin au PUI à 13h35, en maintenant une surveillance de la zone concernée par l’événement. Selon EDF, la ventilation du bâtiment du réacteur, qui comprend notamment des dispositifs de filtration, est restée en permanence opérationnelle.
Deux opérateurs incommodés par les fumées ont été pris en charge par les services médicaux.
Les mesures instantanées effectuées par EDF à la cheminée de l’installation et dans l’environnement du site n’ont montré aucun rejet radioactif dans l’environnement.
En complément des mesures réalisées par le réseau de surveillance radiologique d’EDF, l’IRSN a analysé les mesures issues de son propre réseau de surveillance. Il n’a pas été mis en évidence d’anomalie radiologique.
Par ailleurs, l’IRSN a déployé ses moyens de mesure mobiles depuis son site des Angles (Gard) afin d’effectuer des relevés in situ et des prélèvements aux alentours de la centrale qui seront analysés dans les laboratoires de l’IRSN.
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Communiqué de presse : départ de feu maîtrisé dans le bâtiment réacteur du site de Creys-Malville
Le 01/07/2020
Ce mardi 30 juin vers 11h00, un départ de feu s’est produit dans un atelier de découpe situé dans le bâtiment réacteur du site de Creys-Malville. Les intervenants procédaient au retrait des protections thermiques du petit bouchon tournant en préparation de son démantèlement. Les pompiers du SDIS sont arrivés sur site à 11h39 et ont confirmé la maitrise totale de la zone du départ de feu à 12h46.
Deux salariés d’une entreprise prestataire ont été incommodés par les fumées et pris en charge immédiatement par l’équipe médicale du site puis par les pompiers. Une des victimes a été conduite à l’hôpital de Bourgoin-Jallieu pour des observations complémentaires. Les fumées sont restées localisées dans l’atelier de découpe du bâtiment réacteur.
L’évènement n’a pas eu de conséquences pour l’environnement. Des investigations sont en cours pour identifier l’origine du départ de feu.