19 septembre 2022
Le 14 septembre, une intervention est prévue sur le réacteur 1 de la centrale nucléaire de Cattenom (Grand Est). On ne sait comment, EDF se trompe et intervient sur le réacteur 2. Avec pour conséquence la mise hors-service du système qui filtre l’eau pompée dans la rivière pour refroidir le réacteur.
L’eau puisée par la centrale de Cattenom dans la Moselle doit être filtrée pour ne pas que des débris, végétaux, animaux, viennent boucher les arrivées d’eau. Les stations de pompages sont donc équipées de filtres, filtres qui doivent être nettoyés par des lavages intermittents. Sans ces lavages, le filtre se bouche. Et si le filtre est bouché, l’eau prise pour le refroidissement n’est plus filtrée et donc plus utilisable.
C’est ce système de lavage qui a été fermé sur le réacteur 2, par erreur dans la nuit du 14 septembre. Ce n’est que le lendemain que la mauvaise configuration, qui a mis hors-service une des 2 voies du circuit de filtration, a été découverte. Méconnaissance des circuits, mauvaise préparation, réalisation et contrôle des opérations, manque de surveillance des installations... L’incident en dit long sur les problèmes de fond sous-jacents à la centrale nucléaire de Cattenom. Mais EDF se contentera d’annoncer qu’un délai n’a pas été respecté.
Non-respect du délai imposé par une consigne d’exploitation
Publié le 19/09/2022
Evénement sûreté
Le 14 septembre 2022 à 1h41, l’unité de production n°1 est à l’arrêt pour maintenance et le réacteur est complètement déchargé de son combustible.
Les équipes de la centrale de Cattenom procèdent à la consignation d’un filtre d’eau brute de l’eau de la Moselle, situé dans l’ouvrage d’arrivée et de rejets d’eau du circuit de refroidissement commun aux unités n°1 et 2.
A 10h25, lors de sa ronde de surveillance technique, un technicien constate une erreur de consignation : la vanne du filtre de l’unité de production n°2 a été consignée à la place de celle de l’unité n°1 qui se situe à proximité. Cette configuration rend indisponibles plusieurs matériels du circuit de refroidissement de l’unité n°2. Dans ce type de situation les consignes d’exploitation demandent que les organes soient de nouveau rendus disponibles en moins de 8h.
Dès la détection de l’anomalie, les équipes de la centrale ont remis dans la bonne configuration les vannes concernées. Cependant, le délai maximum autorisé par les spécifications techniques d’exploitation a été dépassé de 54 minutes.
Cet événement n’a pas eu d’impact réel sur la sûreté des installations, car des filtres redondants sont restés opérationnels et disponibles à tout moment.
Toutefois, l’écart ayant été détecté dans un délai supérieur aux exigences, la centrale de Cattenom a déclaré le 16 septembre 2022, un événement significatif de niveau 1 sur l’échelle INES qui en compte 7.
Détection tardive de l’indisponibilité de la filtration d’eau de refroidissement du réacteur 2 de la centrale nucléaire de Cattenom.
Publié le 21/09/2022
Centrale nucléaire de Cattenom Réacteurs de 1300 MWe - EDF
Le 16 septembre 2022, l’exploitant de la centrale nucléaire de Cattenom a déclaré à l’ASN un événement significatif pour la sûreté relatif à la détection tardive de l’indisponibilité d’une des deux voies du système de filtration de l’eau destinée au refroidissement du réacteur 2.
Les réacteurs 1 et 2 ont un système de filtration d’eau située à l’intérieur d’une station de pompage commune aux deux réacteurs. Chaque système de filtration, qui dispose de deux voies redondantes, nécessite pour son bon fonctionnement le lavage intermittent de son filtre.
Dans la nuit du 14 septembre 2022, en voulant réaliser une intervention sur le réacteur 1, l’exploitant a fermé par erreur une vanne du système de lavage du filtre sur le réacteur 2, rendant inopérant son lavage.
La fermeture de la vanne a été constatée au matin lors d’une ronde de surveillance. L’exploitant a alors immédiatement engagé la remise en bonne configuration des équipements. Cependant le délai pour remettre la vanne en position correcte a dépassé d’une heure le délai maximum autorisé par les spécifications techniques d’exploitation, qui est de huit heures.
Cet événement n’a pas eu de conséquence sur les installations, les personnes et l’environnement. Cependant, même si l’autre voie du système de filtration était disponible, cet événement a été classé au niveau 1 de l’échelle INES en raison de sa détection tardive.
L’exploitant a engagé une analyse approfondie de cet événement. L’ASN veillera à la qualité de cette analyse notamment vis-à-vis des facteurs organisationnels et humains ayant abouti à intervenir sur le mauvais réacteur.
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