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Incendies en Russie : sites nucléaires menacés et risque de contamination radioactive

Ce que dit l’IRSN

Article publié le 11 août 2010



09/08/2010  : La prise en compte des feux de forêts pour les installations nucléaires

Source : IRSN https://www.irsn.fr/FR/Actualites_presse/Actualites/Pages/20100809_prise-en-compte-feux-de-forets-pour-installations-nucleaires.aspx

Il existe deux grands types d’installations nucléaires :

* les centrales de production d’électricité : Une centrale nucléaire fonctionne comme une centrale thermique : elle produit de l’électricité à partir d’un combustible fournissant de la chaleur. Dans les centrales nucléaires, c’est l’énergie libérée par la réaction de fission des atomes du combustible nucléaire qui transforme l’eau en vapeur. Cette vapeur entraine un groupe turbo-alternateur produisant ainsi de l’électricité. * les autres installations nucléaires : Il s’agit d’installations où l’on trouve des matières radioactives mais pas de réacteurs de production d’électricité. Ces installations peuvent être des usines de fabrication de combustibles nucléaires pour les réacteurs, des usines de fabrication d’armes nucléaires, des installations de retraitement des combustibles usés ou de traitement de déchets solides ou liquides, des laboratoires de recherche ou encore des sites de stockage de déchets.

Les installations nucléaires françaises face aux feux de forêts

Au stade de leur conception, les installations nucléaires françaises font l’objet d’un examen de leur protection vis-à-vis des risques dits « d’agressions externes » : risques naturels, risques industriels, chutes d’avion… Cet examen permet de déterminer les mesures de protection (mesures de prévention et d’intervention) à mettre en place au niveau de l’installation. La protection contre les « feux de forêts » est incluse dans cette démarche.

Les dispositions de protection contre les risques dans les installations nucléaires visent à les prévenir et à en limiter les conséquences afin d’assurer la sécurité des personnes, de maintenir l’installation dans un état sûr et de limiter les dégradations de matériels.

Les risques associés aux feux de forêts concernent tout d’abord le rayonnement thermique. En effet, la chaleur à proximité du feu est telle qu’elle peut provoquer l’embrasement de matériels ou nuire au fonctionnement des équipements.

Dans une installation, les risques concernent donc l’impact que ce rayonnement thermique peut avoir sur :

* les bâtiments abritant des matériels importants pour la sûreté * les bâtiments contenant des produits inflammables (fioul, diesel par exemple) * les accès physiques à l’installation * les lignes électriques d’alimentation en énergie (ligne à haute tension).

Les autres risques concernent :

* la toxicité des fumées produites par l’incendie, qui rend l’air irrespirable * les risques liés aux dépôts des cendres : le nuage de cendres contient des particules assez épaisses qui peuvent boucher les filtres d’aération de l’installation, se déposer sur les isolateurs électriques ou les échangeurs thermiques.

En France, les mesures de protection prises comprennent essentiellement la mise en place de zones de sécurité autour des sites (mise en place de coupe-feux, élagage, débroussaillage, déboisement…) afin d’écarter l’incendie de l’installation et de conserver la disponibilité des lignes électriques, ainsi que les accès aux sites (routes…). Elles sont également complétées par une capacité d’intervention rapide sur site avec des moyens adaptés de lutte contre le feu, en coordination avec les pouvoirs publics locaux.

D’autre part, les dispositions d’exploitation des installations nucléaires permettent de faire face aux effets des fumées et cendres par le fonctionnement en circuit fermé des ventilations, par la redondance de certains systèmes de filtres, et par l’utilisation éventuelle d’appareils respiratoires autonomes par le personnel exploitant l’installation.

S’agissant des centrales nucléaires de production d’électricité, dans le cadre des 3èmes visites décennales des réacteurs à eau sous pression d’EDF, l’examen des risques liés aux feux de forêts n’a pas mis en évidence la nécessité de mesures supplémentaires.

Dans les installations autres que les centrales nucléaires, les feux de forêts sont susceptibles d’affecter plus particulièrement les circuits de ventilation assurant le confinement des matières radioactives ; une attention plus particulière est donc portée à ces systèmes, via la protection des filtres et la mise en œuvre de « clapets d’isolation ».

Les installations concernées par les incendies en Russie

Au regard des informations disponibles à ce jour, il n’y aurait pas de centrales nucléaires menacées par les feux de forêts.

Les menaces portent sur le centre nucléaire de Sarov (à 500 km à l’est de Moscou), et sur le site de Snejinsk (dans l’Oural, à 1500 km à l’est de Moscou) et sur celui de Mayak (à 40 km de Snejinsk). Les deux premiers sites sont des centres de recherche militaire, le troisième est un centre de retraitement et de stockage de déchets nucléaires. Un incendie qui ne serait pas maitrisé dans ces centres pourrait être à l’origine d’une perte de confinement de produits radioactifs et de rejets dans l’environnement local.


05/08/2010 : Incendies de forêts en Russie

Source : Institut de Recherche et de Sûreté Nucléaire https://www.irsn.fr/FR/Actualites_presse/Actualites/Pages/20100805_incendies-forets-russie.aspx

La chaleur anormale et la sécheresse règnent sur la Russie depuis la mi-juin. Elles sont à l’origine de milliers de foyers d’incendies naturels qui se sont déclarés sur une superficie de milliers de km², à l’est et au sud de Moscou. L’état d’urgence a été décrété dans les sept régions les plus touchées.

Ces incendies de forêts posent deux questions :

* Si ces incendies touchent des territoires contaminés lors de l’accident de Tchernobyl, les particules radioactives remises en suspension lors de la combustion du bois peuvent-elle atteindre la France ? * Ces incendies menacent-ils la sûreté de certaines installations nucléaires russes ?

Entre 2002 et 2006, l’IRSN a déjà pu mesurer une très faible contamination de l’air au dessus de la France lors d’incendies de forêts très importants en Biélorussie, Ukraine et en Russie. Cependant, les niveaux de concentration en particules de césium sont tellement bas qu’ils ne peuvent absolument pas engendrer une inquiétude sanitaire.

Deux sites nucléaires sont actuellement sous la surveillance des autorités russes :

* le site du Centre fédéral de recherche nucléaire militaire de Sarov, situé à 500 km à l’est de Moscou. Les autorités russes ont annoncé, dans l’après-midi du 4 août 2010, l’évacuation des matériaux explosifs et radioactifs du centre. * le site nucléaire de Novo-Voronej, situé à 600 km au sud-est de Moscou. Ce site comprend : + 2 réacteurs VVER 440 en fonctionnement mis en service en 1971 et 1972, + un réacteur VVER 900 en fonctionnement mis en service en 1980 + 2 réacteurs AST 500 en cours de construction (mise en service prévue en 2012/2013) + 2 réacteurs arrêtés en 1988 et 1990 et en cours de démantèlement.

Les autorités russes ont pour le moment démenti tous risques pour ces installations.

Dans le cadre de sa mission de surveillance permanente de la radioactivité dans l’environnement en France, l’IRSN va porter une attention toute particulière au suivi des particules qui pourraient atteindre notre territoire, et à l’analyse de leurs éventuelles retombées au sol, dont les résultats seront publiés sur notre site internet.

Pour plus d’information :
 Fiche d’information « Incendies de forêts dans les pays de l’Est : mesures de la contamination de l’air par l’IRSN » (document pdf)

09/08/2010  : La prise en compte des feux de forêts pour les installations nucléaires

Source : IRSN https://www.irsn.fr/FR/Actualites_presse/Actualites/Pages/20100809_prise-en-compte-feux-de-forets-pour-installations-nucleaires.aspx

Il existe deux grands types d’installations nucléaires :

* les centrales de production d’électricité : Une centrale nucléaire fonctionne comme une centrale thermique : elle produit de l’électricité à partir d’un combustible fournissant de la chaleur. Dans les centrales nucléaires, c’est l’énergie libérée par la réaction de fission des atomes du combustible nucléaire qui transforme l’eau en vapeur. Cette vapeur entraine un groupe turbo-alternateur produisant ainsi de l’électricité. * les autres installations nucléaires : Il s’agit d’installations où l’on trouve des matières radioactives mais pas de réacteurs de production d’électricité. Ces installations peuvent être des usines de fabrication de combustibles nucléaires pour les réacteurs, des usines de fabrication d’armes nucléaires, des installations de retraitement des combustibles usés ou de traitement de déchets solides ou liquides, des laboratoires de recherche ou encore des sites de stockage de déchets.

Les installations nucléaires françaises face aux feux de forêts

Au stade de leur conception, les installations nucléaires françaises font l’objet d’un examen de leur protection vis-à-vis des risques dits « d’agressions externes » : risques naturels, risques industriels, chutes d’avion… Cet examen permet de déterminer les mesures de protection (mesures de prévention et d’intervention) à mettre en place au niveau de l’installation. La protection contre les « feux de forêts » est incluse dans cette démarche.

Les dispositions de protection contre les risques dans les installations nucléaires visent à les prévenir et à en limiter les conséquences afin d’assurer la sécurité des personnes, de maintenir l’installation dans un état sûr et de limiter les dégradations de matériels.

Les risques associés aux feux de forêts concernent tout d’abord le rayonnement thermique. En effet, la chaleur à proximité du feu est telle qu’elle peut provoquer l’embrasement de matériels ou nuire au fonctionnement des équipements.

Dans une installation, les risques concernent donc l’impact que ce rayonnement thermique peut avoir sur :

* les bâtiments abritant des matériels importants pour la sûreté * les bâtiments contenant des produits inflammables (fioul, diesel par exemple) * les accès physiques à l’installation * les lignes électriques d’alimentation en énergie (ligne à haute tension).

Les autres risques concernent :

* la toxicité des fumées produites par l’incendie, qui rend l’air irrespirable * les risques liés aux dépôts des cendres : le nuage de cendres contient des particules assez épaisses qui peuvent boucher les filtres d’aération de l’installation, se déposer sur les isolateurs électriques ou les échangeurs thermiques.

En France, les mesures de protection prises comprennent essentiellement la mise en place de zones de sécurité autour des sites (mise en place de coupe-feux, élagage, débroussaillage, déboisement…) afin d’écarter l’incendie de l’installation et de conserver la disponibilité des lignes électriques, ainsi que les accès aux sites (routes…). Elles sont également complétées par une capacité d’intervention rapide sur site avec des moyens adaptés de lutte contre le feu, en coordination avec les pouvoirs publics locaux.

D’autre part, les dispositions d’exploitation des installations nucléaires permettent de faire face aux effets des fumées et cendres par le fonctionnement en circuit fermé des ventilations, par la redondance de certains systèmes de filtres, et par l’utilisation éventuelle d’appareils respiratoires autonomes par le personnel exploitant l’installation.

S’agissant des centrales nucléaires de production d’électricité, dans le cadre des 3èmes visites décennales des réacteurs à eau sous pression d’EDF, l’examen des risques liés aux feux de forêts n’a pas mis en évidence la nécessité de mesures supplémentaires.

Dans les installations autres que les centrales nucléaires, les feux de forêts sont susceptibles d’affecter plus particulièrement les circuits de ventilation assurant le confinement des matières radioactives ; une attention plus particulière est donc portée à ces systèmes, via la protection des filtres et la mise en œuvre de « clapets d’isolation ».

Les installations concernées par les incendies en Russie

Au regard des informations disponibles à ce jour, il n’y aurait pas de centrales nucléaires menacées par les feux de forêts.

Les menaces portent sur le centre nucléaire de Sarov (à 500 km à l’est de Moscou), et sur le site de Snejinsk (dans l’Oural, à 1500 km à l’est de Moscou) et sur celui de Mayak (à 40 km de Snejinsk). Les deux premiers sites sont des centres de recherche militaire, le troisième est un centre de retraitement et de stockage de déchets nucléaires. Un incendie qui ne serait pas maitrisé dans ces centres pourrait être à l’origine d’une perte de confinement de produits radioactifs et de rejets dans l’environnement local.


05/08/2010 : Incendies de forêts en Russie

Source : Institut de Recherche et de Sûreté Nucléaire https://www.irsn.fr/FR/Actualites_presse/Actualites/Pages/20100805_incendies-forets-russie.aspx

La chaleur anormale et la sécheresse règnent sur la Russie depuis la mi-juin. Elles sont à l’origine de milliers de foyers d’incendies naturels qui se sont déclarés sur une superficie de milliers de km², à l’est et au sud de Moscou. L’état d’urgence a été décrété dans les sept régions les plus touchées.

Ces incendies de forêts posent deux questions :

* Si ces incendies touchent des territoires contaminés lors de l’accident de Tchernobyl, les particules radioactives remises en suspension lors de la combustion du bois peuvent-elle atteindre la France ? * Ces incendies menacent-ils la sûreté de certaines installations nucléaires russes ?

Entre 2002 et 2006, l’IRSN a déjà pu mesurer une très faible contamination de l’air au dessus de la France lors d’incendies de forêts très importants en Biélorussie, Ukraine et en Russie. Cependant, les niveaux de concentration en particules de césium sont tellement bas qu’ils ne peuvent absolument pas engendrer une inquiétude sanitaire.

Deux sites nucléaires sont actuellement sous la surveillance des autorités russes :

* le site du Centre fédéral de recherche nucléaire militaire de Sarov, situé à 500 km à l’est de Moscou. Les autorités russes ont annoncé, dans l’après-midi du 4 août 2010, l’évacuation des matériaux explosifs et radioactifs du centre. * le site nucléaire de Novo-Voronej, situé à 600 km au sud-est de Moscou. Ce site comprend : + 2 réacteurs VVER 440 en fonctionnement mis en service en 1971 et 1972, + un réacteur VVER 900 en fonctionnement mis en service en 1980 + 2 réacteurs AST 500 en cours de construction (mise en service prévue en 2012/2013) + 2 réacteurs arrêtés en 1988 et 1990 et en cours de démantèlement.

Les autorités russes ont pour le moment démenti tous risques pour ces installations.

Dans le cadre de sa mission de surveillance permanente de la radioactivité dans l’environnement en France, l’IRSN va porter une attention toute particulière au suivi des particules qui pourraient atteindre notre territoire, et à l’analyse de leurs éventuelles retombées au sol, dont les résultats seront publiés sur notre site internet.

Pour plus d’information :
 Fiche d’information « Incendies de forêts dans les pays de l’Est : mesures de la contamination de l’air par l’IRSN » (document pdf)



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