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Sortir du nucléaire n°35



Juin-juillet 2007

Tchernobyl

Action de présence permanente devant l’OMS à Genève

Article paru dans la revue Sortir du nucléaire n°35 - Juin-juillet 2007

 Tchernobyl  Nucléaire et santé
Article publié le : 1er juin 2007


A 7h30, le 26 avril, trois personnes descendent du bus devant l’entrée principale de l’OMS. Ils portent sur le buste les slogans qui accusent l’Organisation Mondiale de la Santé d’être complice d’un crime. L’une de ces trois personnes est Wladimir Tcherkoff, auteur du livre “Le Crime de Tchernobyl” et réalisateur de plusieurs films sur le sujet dont “Controverses Nucléaires”.
Ils se plantent devant l’entrée, silencieux, immobiles. Ils sont filmés par un caméraman de la télé suisse de Lugano.
Les employés qui arrivent sont manifestement très surpris.
Vers 9h, un gendarme se pointe, il dit aux “vigies” (nom donnés aux 3 manifestants) qu’ils ne sont pas autorisés à demeurer là, ils sont sur un terrain privé.
Les vigies lui répondent qu’ils ont adressé une lettre au chef du service de sécurité ainsi qu’à Mme Chan la directrice et qu’aucun refus ne leur a été signifié. Le gendarme repart avec ces informations et va rejoindre le chef de la sécurité. Quelque temps après, ils reviennent ensemble. Le chef de la sécurité dit ne pas avoir reçu de lettre. ”Nous vous en avons bien adressé une, voici la copie”, lui montrent les vigies. Palabres, “ Je vous répète que vous n’avez pas d’autorisation, vous êtes sur un terrain privé, il faut vous en aller”. Réponse des vigies :” Nous sommes silencieux et immobiles, nous ne posons aucun problème de sécurité, notre présence ne vous concerne pas, nous voulons avoir à faire à la direction.” Palabres et repalabres. “Si la direction ne peut nous recevoir, qu’elle nous fasse un courrier” insistent les vigies. Là-dessus, le gendarme plutôt diplomate nous consent un délai jusqu’à 13h et il repart en compagnie du chef de la sécurité. Ce dernier emporte la copie de la lettre qu’il dit ne pas avoir reçue.

La direction est embarrassée
Elle n’a pas du tout envie de porter la responsabilité politique d’une évacuation musclée (devant caméras) de personnes qui l’accusent de complicité de crime. Les 3 vigies sont pour cela bien décidées à rester en place. Ils n’ignorent pas pour autant ce qu’ils encourent. Tarif suisse : 24 heures de garde à vue et amende qui pourrait s’élever à 300 euros par personne.
Pour réchauffer l’ambiance, deux fourgons grillagés de policiers font leur apparition. Ils passent au bout des chaussures des trois vigies, font un petit tour et finalement se garent à 150 mètres de là, à la limite du territoire de l’OMS.
Dans l’instant, leur mission est de barrer la route à une quarantaine de manifestants qui montent de la place des Nations, bandeau sur la bouche, pancartes brandies. En ce jour anniversaire de l’accident de Tchernobyl, les militants de Contratom sont là aussi pour dénoncer l’accord OMS/AIEA.
Fait marquant, c’est la première fois que la dite OMS utilise la force publique pour empêcher que la contestation pénètre sur son territoire. Une pareille mobilisation policière n’est habituellement reservée qu’à l’ambassade américaine.

13h, les trois vigies sont toujours devant l’entrée principale

Dans le groupe organisateur, ça discute ferme. Certains veulent se maintenir jusqu’à l’évacuation par la police. D’autres, par contre, pensent qu’à durcir ainsi l’action, il y a un risque de la faire tourner court et le but, c’est justement de durer. Après d’âpres discussions, l’option de lever le pied est finalement prise mais pour se placer à 50 mètres du bâtiment à la limite du territoire de l’OMS. Le chef de la gendarmerie s’engage à donner un avis favorable à notre présence en ce lieu.
Depuis le 26 avril, se tient maintenant au Carrefour de la rue des Morillons une vigie (ou deux ou trois, voir photo). La présence est effective dès 7h45 le matin, elle cesse à 18h le soir, ce du lundi au vendredi.
Sept mille véhicules transitent chaque jour par ce carrefour. Pour bonne partie, ce sont des employés de l’OMS et autres instances onusiennes.
Les vigies reçoivent de nombreux signes de sympathie, des boissons leur sont servies, des personnes viennent demander de l’information. Les contacts établis depuis le 26 avril dépassent les espérances.
A ce jour, l’action est soutenue par une trentaine d’organisations françaises et internationales : suisses, japonaises, américaines, canadienne, néerlandaise, norvégiennes, anglaises, grecque, nigérienne, belge, indienne, sri lankaise. Le Mouvement des Peuples pour la Santé, organisation internationale très critique aussi, a apporté son soutien.

Faire la vigie pendant des heures est particulier
Certaines personnes préférent la compagnie d’une ou 2 autres vigies. D’autres supportent très bien la solitude, le message en est que mieux porté. Ainsi les jours où plusieurs vigies sont disponibles, il est possible de faire des relais.
Du point de vue pratique, les choses se sont bien arrangées. Les vigies disposent maintenant des WC d’un presbytère situé à 350 mètres. Pour le stationnement de voitures éventuelles, le centre John Knox distant de 700 mètres nous offre son parking. C’est fini aussi de transporter sièges et supports métalliques pour les slogans, une sympathique et très proche habitante de la rue des Morillons héberge le matériel.
En ce qui concerne la restauration, une cafétéria située à 30 mètres propose des repas à un prix très abordable.
L’hébergement des vigies est assuré par des militants et autres sympathisants de Genève. Le camping est possible chez un agriculteur bio de la banlieue. Les frais qui incombent aux vigies concernent donc la nourriture et le transport.

N’hésitez pas à nous rejoindre et à nous soutenir.
Rejoignez les équipes de vigies. La dénonciation du crime ne doit pas s’interrompre

Il faudrait pour le mieux tenir jusqu’en mai 2008. A cette date se tiendra l’assemblée mondiale annuelle des ministres de la Santé de tous les pays signataires de l’ONU. C’est au cours de cette assemblée qu’est décidée la politique de l’OMS pour l’année à venir. Il reste 11 mois pour accentuer fortement la pression afin que soit mise à l’ordre du jour de cette prochaine assemblée la révision de l’accord AIEA-OMS. Agissez également en signant la pétition téléchargeable sur le site internet ci-dessous.

Contact :
- André Larivière :
04 71 76 36 40
Portable : 06 76 69 54 98
Mail : andre.lariviere@sortirdunucleaire.fr
- Yann Forget :
04 50 92 64 69

Plus d’infos (photos, vidéos…) et pétition sur : www.independentwho.info
Paul Roullaud

A 7h30, le 26 avril, trois personnes descendent du bus devant l’entrée principale de l’OMS. Ils portent sur le buste les slogans qui accusent l’Organisation Mondiale de la Santé d’être complice d’un crime. L’une de ces trois personnes est Wladimir Tcherkoff, auteur du livre “Le Crime de Tchernobyl” et réalisateur de plusieurs films sur le sujet dont “Controverses Nucléaires”.
Ils se plantent devant l’entrée, silencieux, immobiles. Ils sont filmés par un caméraman de la télé suisse de Lugano.
Les employés qui arrivent sont manifestement très surpris.
Vers 9h, un gendarme se pointe, il dit aux “vigies” (nom donnés aux 3 manifestants) qu’ils ne sont pas autorisés à demeurer là, ils sont sur un terrain privé.
Les vigies lui répondent qu’ils ont adressé une lettre au chef du service de sécurité ainsi qu’à Mme Chan la directrice et qu’aucun refus ne leur a été signifié. Le gendarme repart avec ces informations et va rejoindre le chef de la sécurité. Quelque temps après, ils reviennent ensemble. Le chef de la sécurité dit ne pas avoir reçu de lettre. ”Nous vous en avons bien adressé une, voici la copie”, lui montrent les vigies. Palabres, “ Je vous répète que vous n’avez pas d’autorisation, vous êtes sur un terrain privé, il faut vous en aller”. Réponse des vigies :” Nous sommes silencieux et immobiles, nous ne posons aucun problème de sécurité, notre présence ne vous concerne pas, nous voulons avoir à faire à la direction.” Palabres et repalabres. “Si la direction ne peut nous recevoir, qu’elle nous fasse un courrier” insistent les vigies. Là-dessus, le gendarme plutôt diplomate nous consent un délai jusqu’à 13h et il repart en compagnie du chef de la sécurité. Ce dernier emporte la copie de la lettre qu’il dit ne pas avoir reçue.

La direction est embarrassée
Elle n’a pas du tout envie de porter la responsabilité politique d’une évacuation musclée (devant caméras) de personnes qui l’accusent de complicité de crime. Les 3 vigies sont pour cela bien décidées à rester en place. Ils n’ignorent pas pour autant ce qu’ils encourent. Tarif suisse : 24 heures de garde à vue et amende qui pourrait s’élever à 300 euros par personne.
Pour réchauffer l’ambiance, deux fourgons grillagés de policiers font leur apparition. Ils passent au bout des chaussures des trois vigies, font un petit tour et finalement se garent à 150 mètres de là, à la limite du territoire de l’OMS.
Dans l’instant, leur mission est de barrer la route à une quarantaine de manifestants qui montent de la place des Nations, bandeau sur la bouche, pancartes brandies. En ce jour anniversaire de l’accident de Tchernobyl, les militants de Contratom sont là aussi pour dénoncer l’accord OMS/AIEA.
Fait marquant, c’est la première fois que la dite OMS utilise la force publique pour empêcher que la contestation pénètre sur son territoire. Une pareille mobilisation policière n’est habituellement reservée qu’à l’ambassade américaine.

13h, les trois vigies sont toujours devant l’entrée principale

Dans le groupe organisateur, ça discute ferme. Certains veulent se maintenir jusqu’à l’évacuation par la police. D’autres, par contre, pensent qu’à durcir ainsi l’action, il y a un risque de la faire tourner court et le but, c’est justement de durer. Après d’âpres discussions, l’option de lever le pied est finalement prise mais pour se placer à 50 mètres du bâtiment à la limite du territoire de l’OMS. Le chef de la gendarmerie s’engage à donner un avis favorable à notre présence en ce lieu.
Depuis le 26 avril, se tient maintenant au Carrefour de la rue des Morillons une vigie (ou deux ou trois, voir photo). La présence est effective dès 7h45 le matin, elle cesse à 18h le soir, ce du lundi au vendredi.
Sept mille véhicules transitent chaque jour par ce carrefour. Pour bonne partie, ce sont des employés de l’OMS et autres instances onusiennes.
Les vigies reçoivent de nombreux signes de sympathie, des boissons leur sont servies, des personnes viennent demander de l’information. Les contacts établis depuis le 26 avril dépassent les espérances.
A ce jour, l’action est soutenue par une trentaine d’organisations françaises et internationales : suisses, japonaises, américaines, canadienne, néerlandaise, norvégiennes, anglaises, grecque, nigérienne, belge, indienne, sri lankaise. Le Mouvement des Peuples pour la Santé, organisation internationale très critique aussi, a apporté son soutien.

Faire la vigie pendant des heures est particulier
Certaines personnes préférent la compagnie d’une ou 2 autres vigies. D’autres supportent très bien la solitude, le message en est que mieux porté. Ainsi les jours où plusieurs vigies sont disponibles, il est possible de faire des relais.
Du point de vue pratique, les choses se sont bien arrangées. Les vigies disposent maintenant des WC d’un presbytère situé à 350 mètres. Pour le stationnement de voitures éventuelles, le centre John Knox distant de 700 mètres nous offre son parking. C’est fini aussi de transporter sièges et supports métalliques pour les slogans, une sympathique et très proche habitante de la rue des Morillons héberge le matériel.
En ce qui concerne la restauration, une cafétéria située à 30 mètres propose des repas à un prix très abordable.
L’hébergement des vigies est assuré par des militants et autres sympathisants de Genève. Le camping est possible chez un agriculteur bio de la banlieue. Les frais qui incombent aux vigies concernent donc la nourriture et le transport.

N’hésitez pas à nous rejoindre et à nous soutenir.
Rejoignez les équipes de vigies. La dénonciation du crime ne doit pas s’interrompre

Il faudrait pour le mieux tenir jusqu’en mai 2008. A cette date se tiendra l’assemblée mondiale annuelle des ministres de la Santé de tous les pays signataires de l’ONU. C’est au cours de cette assemblée qu’est décidée la politique de l’OMS pour l’année à venir. Il reste 11 mois pour accentuer fortement la pression afin que soit mise à l’ordre du jour de cette prochaine assemblée la révision de l’accord AIEA-OMS. Agissez également en signant la pétition téléchargeable sur le site internet ci-dessous.

Contact :
- André Larivière :
04 71 76 36 40
Portable : 06 76 69 54 98
Mail : andre.lariviere@sortirdunucleaire.fr
- Yann Forget :
04 50 92 64 69

Plus d’infos (photos, vidéos…) et pétition sur : www.independentwho.info
Paul Roullaud



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