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Panorama mondial de la dynamique des énergies renouvelables

2013 - Les chants de canari se multiplient. "Centrales nucléaires = Trop chères"

Article publié le 10 juillet 2014



Des hirondelles ne font pas le printemps mais des canaris au fond de la mine peuvent donner l’alerte :

Dès juin 2012, le président de Constellation, l’ancien partenaire d’EDF aux USA, déclarait :

"Il n’est maintenant plus possible pour des entreprises concurrentielles d’électricité de lancer de nouveaux projets de centrales nucléaires. Seuls les projets totalement soutenus financièrement par l’argent public peuvent continuer. La pression économique [ndlr : des gaz de schiste et des énergies renouvelables aux USA] menace désormais même la viabilité économique des centrales nucléaires existantes.
Il est probable, plus que probable qu’il y aura des centrales nucléaires en activité prématurément fermées pour des raisons purement économiques [1].

Les fermetures de deux centrales nucléaires, à Kewaunee et Crystal River, ont été annoncées en 2012/13 en dépit du fait que ces deux centrales avaient reçu leur autorisation du régulateur américain de prolongation d’activités de 40 à 60 ans.

Dès janvier 2013, UBS a perçu ces fermetures comme un message de canaris au fond de la mine :

"Après l’annonce récente par Dominion de la fermeture de sa centrale nucléaire de Kewaunee dans le Wisconcin en octobre 2013, UBS pense que cette annonce peut évoquer la métaphore du canari au fond de la mine de charbon" [2].

Fin juillet 2013, le PDG d’EDF, M. Henri Proglio avait entendu le message du canari venant du fond du Wisconcin et annonçait l’abandon des projets nucléaires d’EDF aux USA, reconnus non rentables à l’avenir, en déclarant :

"La spectaculaire chute des prix de l’électricité aux USA avec les gaz de schistes, qui était inimaginable il y quelques a années, [sic], a créé des conditions non favorables pour de nouveaux réacteurs nucléaires" [3].

Cette reconnaissance de non rentabilité de centrales nucléaires aurait été plus respectueuse des faits si elle avait aussi mentionné la montée en puissance des énergies renouvelables comme une des causes de la perte de rentabilité immédiate des centrales nucléaires.
Cet aveu viendra en fait du coeur de l’Europe début 2014 où le canari chantera deux fois, en Bavière, Allemagne, puis en Tchéquie :

Début mars 2014, l’énergéticien allemand RWE, un des quatre opérateurs historiques d’électricité en Allemagne, annoncera la fermeture anticipée dès mars 2015 de sa centrale de Grafenrheinfeld-B, qui avait une autorisation d’exploitation jusqu’à fin 2015.

Début avril 2014, l’énergéticien tchèque CEZ annonçait l’abandon de l’extension de la centrale nucléaire de Temelin, en Bohême du sud à 60 kilomètres des frontières allemande et autrichienne, projet de dix à douze milliards d’euros pour deux nouveaux réacteurs. Les précisions données par Süd Deutsche Zeitung, quotidien bavarois, sont autant d’aveux décisifs :

"La raison de cet abandon est de toute évidence la massive chute des prix de l’électricité sur les marchés européens. Le directeur de CEZ, David Benès, a ajouté que le risque financier de l’extension de Temelin, pour une électricité vendue sur des marchés en concurrence, était trop grand sans garantie de l’Etat. Le ministre-président Bohuslav Sobotka avait réaffirmé que la garantie d’un prix fixe pour l’électricité de Temelin ne pouvait être garantie en raison de la production croissante d’électricité venant des énergies renouvelables, salaire photovoltaïque en particulier" [4].

Avec ces derniers exemples, tant pour des centrales anciennes en activité que des centrales nucléaires "modernes" en projet, tout était dit quant à leur non rentabilité - sans même évoquer les coûts cachés et les risques - face à la montée en puissance des énergies renouvelables aux USA et en Europe.


Notes

[1WNISR, World Nuclear Industry Status Report 2013, https://www.worldnuclearreport.org/, publié en juillet 2013, p.40

[2WNISR, World Nuclear Industry Status Report 2013, https://www.worldnuclearreport.org/, publié en juillet 2013, p. 40

[3The Telegraph, 30 juillet 2013, https://www.tetegraph.co/

[4Süd Deutsche Zeitung, 11 avril 2014 : "Temlin am Emde". https://www.sueddeutsche.de/

Des hirondelles ne font pas le printemps mais des canaris au fond de la mine peuvent donner l’alerte :

Dès juin 2012, le président de Constellation, l’ancien partenaire d’EDF aux USA, déclarait :

"Il n’est maintenant plus possible pour des entreprises concurrentielles d’électricité de lancer de nouveaux projets de centrales nucléaires. Seuls les projets totalement soutenus financièrement par l’argent public peuvent continuer. La pression économique [ndlr : des gaz de schiste et des énergies renouvelables aux USA] menace désormais même la viabilité économique des centrales nucléaires existantes.
Il est probable, plus que probable qu’il y aura des centrales nucléaires en activité prématurément fermées pour des raisons purement économiques [1].

Les fermetures de deux centrales nucléaires, à Kewaunee et Crystal River, ont été annoncées en 2012/13 en dépit du fait que ces deux centrales avaient reçu leur autorisation du régulateur américain de prolongation d’activités de 40 à 60 ans.

Dès janvier 2013, UBS a perçu ces fermetures comme un message de canaris au fond de la mine :

"Après l’annonce récente par Dominion de la fermeture de sa centrale nucléaire de Kewaunee dans le Wisconcin en octobre 2013, UBS pense que cette annonce peut évoquer la métaphore du canari au fond de la mine de charbon" [2].

Fin juillet 2013, le PDG d’EDF, M. Henri Proglio avait entendu le message du canari venant du fond du Wisconcin et annonçait l’abandon des projets nucléaires d’EDF aux USA, reconnus non rentables à l’avenir, en déclarant :

"La spectaculaire chute des prix de l’électricité aux USA avec les gaz de schistes, qui était inimaginable il y quelques a années, [sic], a créé des conditions non favorables pour de nouveaux réacteurs nucléaires" [3].

Cette reconnaissance de non rentabilité de centrales nucléaires aurait été plus respectueuse des faits si elle avait aussi mentionné la montée en puissance des énergies renouvelables comme une des causes de la perte de rentabilité immédiate des centrales nucléaires.
Cet aveu viendra en fait du coeur de l’Europe début 2014 où le canari chantera deux fois, en Bavière, Allemagne, puis en Tchéquie :

Début mars 2014, l’énergéticien allemand RWE, un des quatre opérateurs historiques d’électricité en Allemagne, annoncera la fermeture anticipée dès mars 2015 de sa centrale de Grafenrheinfeld-B, qui avait une autorisation d’exploitation jusqu’à fin 2015.

Début avril 2014, l’énergéticien tchèque CEZ annonçait l’abandon de l’extension de la centrale nucléaire de Temelin, en Bohême du sud à 60 kilomètres des frontières allemande et autrichienne, projet de dix à douze milliards d’euros pour deux nouveaux réacteurs. Les précisions données par Süd Deutsche Zeitung, quotidien bavarois, sont autant d’aveux décisifs :

"La raison de cet abandon est de toute évidence la massive chute des prix de l’électricité sur les marchés européens. Le directeur de CEZ, David Benès, a ajouté que le risque financier de l’extension de Temelin, pour une électricité vendue sur des marchés en concurrence, était trop grand sans garantie de l’Etat. Le ministre-président Bohuslav Sobotka avait réaffirmé que la garantie d’un prix fixe pour l’électricité de Temelin ne pouvait être garantie en raison de la production croissante d’électricité venant des énergies renouvelables, salaire photovoltaïque en particulier" [4].

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