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La phrase qui tue le nucléaire

Théodore Monod (explorateur et scientifique naturaliste)

Article publié le 2 février 2016



L’énergie nucléaire est une considérable imprudence où la France s’est lancée à corps perdu


Décédé en 2000, Théodore Monod aura été l’un des plus grands explorateurs et scientifiques naturalistes français. Spécialiste des milieux désertiques et auteur de nombreux ouvrages fameux, il était aussi un humaniste et un écologiste engagé.

Dans "Le chercheur d’absolu", Théodore Monod écrivait :

"L’énergie nucléaire est une considérable imprudence où la France s’est lancée à corps perdu. D’autres pays, plus avisés, ont fait marche arrière : la Suisse, l’Allemagne, la Suède, les États-Unis. [...]
 
Pour comble, la France abrite les plus grandes décharges nucléaires d’Europe. De quoi pourrir le tissu écologique. La justice a tranché. La capitale de ces déchets radioactifs sera située à Digueville, dans la Manche. Le chiffre est astronomique, près de 70 000 tonnes de déchets français sans compter ceux venant de l’étranger. [...]
 
On peut craindre un autre Tchernobyl, n’importe où, n’importe quand. L’information a été faussée au point qu’on nous a dit que le nuage radioactif n’avait pas franchi le Rhin, alors qu’il s’est dilué, bien entendu, sur une partie de l’Hexagone. [...]
 
La Hague est devenue la poubelle nucléaire de l’Europe, mais les informations télévisées nous rassurent. Tout va pour le mieux, d’après l’A.N.D.R.A. (l’Agence nationale de gestion des déchets radioactifs) qui a déterminé les lieux de stockage. Cet organisme est à la recherche d’un site éternel. C’est très difficile. Il faut toujours tenir compte des failles sismiques, du jeu des plaques tectoniques, du terrain qui passe du grès à l’argile sans transition. L’être humain a peut-être la mémoire courte mais pas la Terre. Les déchets radioactifs finiront dans des formations géologiques, soi-disant « stables ». Cela concerne des millions d’années car les déchets ont la vie longue. En outre, la Terre est en animation perpétuelle, en surface comme en sous-sol. Les bonnes gens à la mémoire courte et à l’égoïsme long dormiront en paix sur cette Terre-poubelle qui offre des garanties de solidité. Et qu’importe les fuites éventuelles des containers, le grand public a une notion limitée de l’avenir, 50 ou 100 ans lui semblent une immensité temporelle, mais pour le scientifique c’est un iota dans le sablier du Temps.
Je ne suis pas pessimiste, mais clairvoyant. [...]

Source : Théodore Monod, "Le chercheur d’absolu", éditions du Cherche-Midi, 1997, p.60-65

Décédé en 2000, Théodore Monod aura été l’un des plus grands explorateurs et scientifiques naturalistes français. Spécialiste des milieux désertiques et auteur de nombreux ouvrages fameux, il était aussi un humaniste et un écologiste engagé.

Dans "Le chercheur d’absolu", Théodore Monod écrivait :

"L’énergie nucléaire est une considérable imprudence où la France s’est lancée à corps perdu. D’autres pays, plus avisés, ont fait marche arrière : la Suisse, l’Allemagne, la Suède, les États-Unis. [...]
 
Pour comble, la France abrite les plus grandes décharges nucléaires d’Europe. De quoi pourrir le tissu écologique. La justice a tranché. La capitale de ces déchets radioactifs sera située à Digueville, dans la Manche. Le chiffre est astronomique, près de 70 000 tonnes de déchets français sans compter ceux venant de l’étranger. [...]
 
On peut craindre un autre Tchernobyl, n’importe où, n’importe quand. L’information a été faussée au point qu’on nous a dit que le nuage radioactif n’avait pas franchi le Rhin, alors qu’il s’est dilué, bien entendu, sur une partie de l’Hexagone. [...]
 
La Hague est devenue la poubelle nucléaire de l’Europe, mais les informations télévisées nous rassurent. Tout va pour le mieux, d’après l’A.N.D.R.A. (l’Agence nationale de gestion des déchets radioactifs) qui a déterminé les lieux de stockage. Cet organisme est à la recherche d’un site éternel. C’est très difficile. Il faut toujours tenir compte des failles sismiques, du jeu des plaques tectoniques, du terrain qui passe du grès à l’argile sans transition. L’être humain a peut-être la mémoire courte mais pas la Terre. Les déchets radioactifs finiront dans des formations géologiques, soi-disant « stables ». Cela concerne des millions d’années car les déchets ont la vie longue. En outre, la Terre est en animation perpétuelle, en surface comme en sous-sol. Les bonnes gens à la mémoire courte et à l’égoïsme long dormiront en paix sur cette Terre-poubelle qui offre des garanties de solidité. Et qu’importe les fuites éventuelles des containers, le grand public a une notion limitée de l’avenir, 50 ou 100 ans lui semblent une immensité temporelle, mais pour le scientifique c’est un iota dans le sablier du Temps.
Je ne suis pas pessimiste, mais clairvoyant. [...]

Source : Théodore Monod, "Le chercheur d’absolu", éditions du Cherche-Midi, 1997, p.60-65



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