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Sortir du nucléaire n°30



Mars 2006

Allemagne

Nucléaire en Allemagne, pas de grand bond en arrière

Article paru dans la revue Sortir du nucléaire n°30 - Mars 2006

 Sortie du nucléaire
Article publié le : 1er mars 2006


Avec la défaite de la gauche, on pouvait s’attendre au pire et pourtant l’Allemagne ne renonce ni à sa lente sortie du nucléaire ni à sa politique de promotion des énergies renouvelables.



En 2000, le gouvernement allemand, constitué des socio-démocrates et des Verts, avait officiellement annoncé son intention d’en finir avec l’énergie nucléaire. Jürgen Trittin (Vert), ministre de l’Environnement, de la protection de la nature et de la sécurité nucléaire avait alors conclu un accord avec les compagnies productrices d’énergie en vue de l’arrêt progressif des 19 centrales nucléaires allemandes avant 2020. En optant ainsi pour un abandon progressif du nucléaire et en adoptant des mesures complémentaires à cette sortie, notamment une réforme fiscale écologique, l’Allemagne était rapidement devenue l’un des fers de lance du développement des énergies nouvelles en Europe.

Conséquences de cette politique volontariste :

- La doyenne des centrales nucléaires allemandes a été définitivement fermée après 37 années de fonctionnement. Il s’agit de la seconde centrale à être mise à l’arrêt dans le pays. Un troisième réacteur doit être arrêté en 2007.

- Durant la dernière décennie, la part des énergies propres dans la consommation d’électricité est passée de 3% à 10%. Ce pourcentage augmentant chaque année de 1,5%, les plus optimistes calculent qu’en gardant ce rythme, l’Allemagne aura, en 2050, 100% d’énergie électrique en provenance de sources renouvelables.

- Depuis plusieurs années, l’Allemagne est le seul pays du monde avec le Danemark à enregistrer une diminution de ses émissions de CO2.

Mais, avec l’arrivée au pouvoir d’Angela Merkel en octobre 2005, la politique énergétique allemande risquait pourtant d’amorcer un virage en épingle à cheveux. L’union chrétienne-démocrate (CDU) ne promettait-elle pas dans son programme un prolongement de l’activité des centrales nucléaires et la fin des subventions “exorbitantes” dont bénéficient les éoliennes et les centrales solaires photovoltaïques ? Lors du duel télévisé préélectoral où elle affrontait Gerhard Schröder, Angela Merkel allait jusqu’à déclarer que “sans un prolongement de l’utilisation de l’énergie nucléaire, l’Allemagne ne pourra pas atteindre ses objectifs en matière de protection du climat”. Un mensonge digne des lobbyistes pro-nucléaires qui ne laissait rien augurer de bon de la part de la droite allemande.

Pourtant, avec les difficultés que l’on sait, une nouvelle coalition est née en Allemagne et, avec elle, l’héritage de la politique mise en place par le gouvernement “rouge-vert” en matière d’énergie sera assuré, tout comme le caractère irréversible de la sortie du nucléaire. Les conservateurs ont en effet consenti, un mois après leur prise de majorité, à poursuivre le retrait du nucléaire.


Fabienne Gautier (Contratom)

En 2000, le gouvernement allemand, constitué des socio-démocrates et des Verts, avait officiellement annoncé son intention d’en finir avec l’énergie nucléaire. Jürgen Trittin (Vert), ministre de l’Environnement, de la protection de la nature et de la sécurité nucléaire avait alors conclu un accord avec les compagnies productrices d’énergie en vue de l’arrêt progressif des 19 centrales nucléaires allemandes avant 2020. En optant ainsi pour un abandon progressif du nucléaire et en adoptant des mesures complémentaires à cette sortie, notamment une réforme fiscale écologique, l’Allemagne était rapidement devenue l’un des fers de lance du développement des énergies nouvelles en Europe.

Conséquences de cette politique volontariste :

- La doyenne des centrales nucléaires allemandes a été définitivement fermée après 37 années de fonctionnement. Il s’agit de la seconde centrale à être mise à l’arrêt dans le pays. Un troisième réacteur doit être arrêté en 2007.

- Durant la dernière décennie, la part des énergies propres dans la consommation d’électricité est passée de 3% à 10%. Ce pourcentage augmentant chaque année de 1,5%, les plus optimistes calculent qu’en gardant ce rythme, l’Allemagne aura, en 2050, 100% d’énergie électrique en provenance de sources renouvelables.

- Depuis plusieurs années, l’Allemagne est le seul pays du monde avec le Danemark à enregistrer une diminution de ses émissions de CO2.

Mais, avec l’arrivée au pouvoir d’Angela Merkel en octobre 2005, la politique énergétique allemande risquait pourtant d’amorcer un virage en épingle à cheveux. L’union chrétienne-démocrate (CDU) ne promettait-elle pas dans son programme un prolongement de l’activité des centrales nucléaires et la fin des subventions “exorbitantes” dont bénéficient les éoliennes et les centrales solaires photovoltaïques ? Lors du duel télévisé préélectoral où elle affrontait Gerhard Schröder, Angela Merkel allait jusqu’à déclarer que “sans un prolongement de l’utilisation de l’énergie nucléaire, l’Allemagne ne pourra pas atteindre ses objectifs en matière de protection du climat”. Un mensonge digne des lobbyistes pro-nucléaires qui ne laissait rien augurer de bon de la part de la droite allemande.

Pourtant, avec les difficultés que l’on sait, une nouvelle coalition est née en Allemagne et, avec elle, l’héritage de la politique mise en place par le gouvernement “rouge-vert” en matière d’énergie sera assuré, tout comme le caractère irréversible de la sortie du nucléaire. Les conservateurs ont en effet consenti, un mois après leur prise de majorité, à poursuivre le retrait du nucléaire.


Fabienne Gautier (Contratom)



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