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Marion Rivet porte la parole du Réseau dans « Les Vraies Voix responsables » sur Sud Radio

16 janvier 2024 | 1107 vues






Les Vraies Voix responsables avec Valérie Faudon, déléguée générale de la Société française d’énergie nucléaire, Stéphane Sarrade, directeur de recherche au CEA de saclay (le commissariat à l’énergie atomique), auteur de Homo energeticus : pour une transition bas carbone chez HumenSciences, Loik Le Floch Prigent, ancien PDG d’ELF et Marion Rivet, porte-parole du réseau sortir du nucléaire.
Émission du mercredi 10 janvier 2024.

Marion est présente sur le plateau à partir de la 20ème minute de l’enregistrement.

L’interview dans les grandes lignes

La relance du nucléaire n’est pas une solution pour le climat

Aujourd’hui, le Réseau « Sortir du nucléaire » met en avant le fait que le nucléaire n’est pas une solution pour le climat. D’après le rapport du GIEC, il faut que 80 % des efforts de baisse des émissions de gaz à effet de serre aient lieu dans les 12 prochaines années. Or, de l’avis même de Monsieur Luc Rémont, PDG d’EDF, il serait très ambitieux de penser qu’un premier EPR2 puisse sortir de terre en 2035. La construction des premiers réacteurs arriverait donc beaucoup trop tard pour répondre aux enjeux climatiques.

Le nucléaire : victime et facteur aggravant du réchauffement climatique

Les centrales nucléaires, qui ont besoin d’eau pour fonctionner, consomment (au sens où elles prélèvent et rejettent une eau réchauffée et chargée en tritium et en produits chimiques) ainsi entre 400 et 800 millions de mètres cubes [d’eau douce] par an. Or, dans un contexte de réchauffement climatique, l’eau [douce] se fait de plus en plus rare. C’est ce que mettent en avant plusieurs rapports qui estiment qu’une baisse d’environ 30 % des débits des cours d’eau en France est à prévoir d’ici 2050. De quoi laisser penser que les centrales nucléaires vont de moins en moins fonctionner, puisque les seuils de température de rejet des centrales nucléaires qui rejettent de l’eau plus chaude ne vont pas pouvoir être respectés. Il faudra mettre à l’arrêt certains réacteurs nucléaires qui ne pourront pas être refroidis. Cela a déjà été le cas à plusieurs reprises lors de périodes caniculaires.

Par ailleurs, certains réacteurs se trouvent même en terrain inondable, comme à Gravelines, ce qui est extrêmement dangereux pour des questions de sûreté. Envisager de construire des réacteurs nucléaires en bord de mer reste donc extrêmement problématique.

ℹ️ Découvrez notre campagne "Le nucléaire est un danger pour l’eau"

Le nucléaire et le mythe de l’indépendance énergétique

En France, les dernières mines d’uranium ont fermé au début des années 2000. Pourquoi continuer à associer nucléaire et souveraineté énergétique alors que la France est 100 % dépendante d’autres pays pour l’importation de l’uranium utilisé dans ses centrales ?

L’extraction a lieu en Namibie, au Kazakhstan, au Canada, en Australie, et jusqu’à récemment au Niger : loin des regards, où les droits humains fondamentaux sont bafoués. Et à la différence des mines de cobalt, autre aberration aux impacts néfastes sur les populations locales, les mines d’uranium laissent derrière elles un héritage radioactif d’environ deux milliards de tonnes de stériles et de boues contaminées. De la radioactivité qui impacte durablement à la fois les ressources en eau de la population et la santé de la population, comme le souligne un rapport de 2010 produit par la CRIIRAD.

Comment sortir du nucléaire ?

Les premières mesures à mettre en place pour sortir du nucléaire, sont la sobriété – quand on consomme moins - et l’efficacité énergétique – comme le fait d’avoir des appareils plus performants et donc qui consomment moins d’électricité ou moins d’énergie. Dans l’exposé des motifs du projet de loi de souveraineté énergétique le gouvernement proclame mettre en avant la sobriété. Et si l’on retrouve en effet des objectifs chiffrés dans ce projet de loi qui va être déposé en conseil des ministres à la fin du mois de janvier 2024, aucune explication en figure sur la façon de les atteindre. Pire, les objectifs de rénovation énergétique des bâtiments, c’est-à-dire le fait de rénover les bâtiments pour qu’ils consomment moins d’énergie et donc moins d’électricité, sont supprimés dans ce projet de loi. Pourtant, aujourd’hui 70 % de notre consommation électrique réside dans le tertiaire, ce qui veut dire dans le bâtiment. C’est là qu’il y a un énorme vivier pour diminuer notre consommation en électricité.

Côté production d’électricité, on le voit aujourd’hui avec le projet de loi de souveraineté énergétique : ce qui est particulièrement mis en avant par le gouvernement c’est le nucléaire et pas les énergies renouvelables, puisque les objectifs de développement de ces dernières ne figurent même pas dans ce projet de loi. Et pourtant, les rapports de RTE, réseau et transport d’électricité de France, qui ont servi à justifier la relance du nucléaire proposent également des solutions 100 % énergie renouvelable pour atteindre la neutralité carbone en 2050.

ℹ️ Découvrez notre dossier "La sortie du nucléaire marque des points"

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Les Vraies Voix responsables avec Valérie Faudon, déléguée générale de la Société française d’énergie nucléaire, Stéphane Sarrade, directeur de recherche au CEA de saclay (le commissariat à l’énergie atomique), auteur de Homo energeticus : pour une transition bas carbone chez HumenSciences, Loik Le Floch Prigent, ancien PDG d’ELF et Marion Rivet, porte-parole du réseau sortir du nucléaire.
Émission du mercredi 10 janvier 2024.

Marion est présente sur le plateau à partir de la 20ème minute de l’enregistrement.

L’interview dans les grandes lignes

La relance du nucléaire n’est pas une solution pour le climat

Aujourd’hui, le Réseau « Sortir du nucléaire » met en avant le fait que le nucléaire n’est pas une solution pour le climat. D’après le rapport du GIEC, il faut que 80 % des efforts de baisse des émissions de gaz à effet de serre aient lieu dans les 12 prochaines années. Or, de l’avis même de Monsieur Luc Rémont, PDG d’EDF, il serait très ambitieux de penser qu’un premier EPR2 puisse sortir de terre en 2035. La construction des premiers réacteurs arriverait donc beaucoup trop tard pour répondre aux enjeux climatiques.

Le nucléaire : victime et facteur aggravant du réchauffement climatique

Les centrales nucléaires, qui ont besoin d’eau pour fonctionner, consomment (au sens où elles prélèvent et rejettent une eau réchauffée et chargée en tritium et en produits chimiques) ainsi entre 400 et 800 millions de mètres cubes [d’eau douce] par an. Or, dans un contexte de réchauffement climatique, l’eau [douce] se fait de plus en plus rare. C’est ce que mettent en avant plusieurs rapports qui estiment qu’une baisse d’environ 30 % des débits des cours d’eau en France est à prévoir d’ici 2050. De quoi laisser penser que les centrales nucléaires vont de moins en moins fonctionner, puisque les seuils de température de rejet des centrales nucléaires qui rejettent de l’eau plus chaude ne vont pas pouvoir être respectés. Il faudra mettre à l’arrêt certains réacteurs nucléaires qui ne pourront pas être refroidis. Cela a déjà été le cas à plusieurs reprises lors de périodes caniculaires.

Par ailleurs, certains réacteurs se trouvent même en terrain inondable, comme à Gravelines, ce qui est extrêmement dangereux pour des questions de sûreté. Envisager de construire des réacteurs nucléaires en bord de mer reste donc extrêmement problématique.

ℹ️ Découvrez notre campagne "Le nucléaire est un danger pour l’eau"

Le nucléaire et le mythe de l’indépendance énergétique

En France, les dernières mines d’uranium ont fermé au début des années 2000. Pourquoi continuer à associer nucléaire et souveraineté énergétique alors que la France est 100 % dépendante d’autres pays pour l’importation de l’uranium utilisé dans ses centrales ?

L’extraction a lieu en Namibie, au Kazakhstan, au Canada, en Australie, et jusqu’à récemment au Niger : loin des regards, où les droits humains fondamentaux sont bafoués. Et à la différence des mines de cobalt, autre aberration aux impacts néfastes sur les populations locales, les mines d’uranium laissent derrière elles un héritage radioactif d’environ deux milliards de tonnes de stériles et de boues contaminées. De la radioactivité qui impacte durablement à la fois les ressources en eau de la population et la santé de la population, comme le souligne un rapport de 2010 produit par la CRIIRAD.

Comment sortir du nucléaire ?

Les premières mesures à mettre en place pour sortir du nucléaire, sont la sobriété – quand on consomme moins - et l’efficacité énergétique – comme le fait d’avoir des appareils plus performants et donc qui consomment moins d’électricité ou moins d’énergie. Dans l’exposé des motifs du projet de loi de souveraineté énergétique le gouvernement proclame mettre en avant la sobriété. Et si l’on retrouve en effet des objectifs chiffrés dans ce projet de loi qui va être déposé en conseil des ministres à la fin du mois de janvier 2024, aucune explication en figure sur la façon de les atteindre. Pire, les objectifs de rénovation énergétique des bâtiments, c’est-à-dire le fait de rénover les bâtiments pour qu’ils consomment moins d’énergie et donc moins d’électricité, sont supprimés dans ce projet de loi. Pourtant, aujourd’hui 70 % de notre consommation électrique réside dans le tertiaire, ce qui veut dire dans le bâtiment. C’est là qu’il y a un énorme vivier pour diminuer notre consommation en électricité.

Côté production d’électricité, on le voit aujourd’hui avec le projet de loi de souveraineté énergétique : ce qui est particulièrement mis en avant par le gouvernement c’est le nucléaire et pas les énergies renouvelables, puisque les objectifs de développement de ces dernières ne figurent même pas dans ce projet de loi. Et pourtant, les rapports de RTE, réseau et transport d’électricité de France, qui ont servi à justifier la relance du nucléaire proposent également des solutions 100 % énergie renouvelable pour atteindre la neutralité carbone en 2050.

ℹ️ Découvrez notre dossier "La sortie du nucléaire marque des points"

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 Sortie du nucléaire