2005, une année capitale. Mobilisons-nous pour refuser denfouir le problème !
Sil ny a pas de solution au problème des déchets, lindustrie nucléaire mourra docclusion intestinale. [...]
Sans réponse à cette question, je crois quil faudra arrêter le développement de lénergie nucléaire dans ce pays ; on ne pourra pas faire une deuxième génération de centrales si on ne répond pas au problème des déchets....
Ce nest pas un antinucléaire convaincu qui le dit, cest le député Christian Bataille, instigateur de la loi sur la gestion des déchets radioactifs du 30 décembre 1991 qui laffirme. En gros, si le débat parlementaire prévu en 2006 par cette loi ne permet pas de dégager, et vite, un semblant de solution pour les déchets, on aura du mal à crédibiliser la construction de lEPR.
Rassurez-vous, en France on sait faire.
On impose en 2004 une nouvelle génération de centrales avant de statuer sur le sort des déchets qui en résultent ! De ce fait, lobjectivité du débat de 2006 concernant ce sujet ultra-sensible est faussée par avance. Belle astuce de calendrier !
Cette année, face à limplacable débauche de communication qui banalisera le problème déchet, et face au flot dargumentation officielle qui nous présentera encore et toujours le nucléaire comme inévitable, nous avons de quoi répondre ! En posant des questions.
Qui sera assez irresponsable aujourdhui pour oser cautionner la solution la plus hâtive, la plus catastrophique de lenfouissement (en loccurence à Bure), sous prétexte quil faut sauver le nucléaire ?
Personne, lobbies industriels ou politiques soumis à la libéralisation économique, nest fichu de dire ce que coûtera la gestion des déchets nucléaires.
Qui paiera laddition, à lhorizon des siècles que mettront les déchets pour perdre leur radioactivité ?
Aujourdhui comme il y a 40 ans, le problème est récurrent partout dans le monde, il nexiste aucune solution sensée pour gérer les déchets.
Nous avons les moyens de résister. Par le passé, des dizaines de sites pressentis ont refusé les déchets à leur porte, continuons ! On ne discutera sereinement de la gestion de ces produits que le jour où lon aura décidé de sortir du nucléaire.
Et si on essayait de faire passer le mot ?
Fermer le robinet en arrétant de produire des déchets nucléaire (donc en stoppant les centrales), pour ne pas aggraver une situation qui ne pourra que nous déborder. Et prendre le temps de tirer le vrai bilan de quelques décennies de confort électrique nucléaire qui risquent de nous coûter fort cher. Pour laisser enfin une chance à une politique de sobriété et de bon sens côté énergie.
La question de la viabilité du nucléaire doit être discutée une bonne fois pour toute.
Aussi, en attendant une prise de conscience générale à tous les étages de notre société, nous devons résister à toute nouvelle tentative de stockage de ces dangereux déchets TFA, A, B, C, PU... de toutes catégories, des plus radioactifs au moins radioactifs, que ce soit en surface, en sub-surface, aux fins fonds de la terre, au-dessus des nappes phréatiques, dans les départements dépeuplés.
Lannée 2005 est une année capitale pour faire dune pierre deux coups : coller au déchet nucléaire la dimension catastrophique quil mérite et apporter un coup décisif à la viabilité de lEPR. Chiche !
A noter : deux rassemblements à ne pas rater :
- Automne 2005 : rassemblement international à Bar le Duc, Meuse (près de Bure) contre les déchets nucléaires.
- 15 et 16 avril 2006 : rassemblement international en Basse-Normandie contre lEPR et la relance du nucléaire.
Corinne FRANCOIS,
Coordination des collectifs contre lenfouissement des déchets nucléaires
Administratrice du Réseau Sortir du nucléaire
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