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Prix de l’énergie : M. Fillon fait fausse route avec le réacteur nucléaire EPR

Communiqué du 13 juin 2008



C’est sous prétexte de réduire la facture énergétique du pays, tout en luttant contre le réchauffement climatique, que le premier ministre français François Fillon annonce vouloir la construction en France d’un second réacteur nucléaire de type EPR.

Notre propos n’est pas ici de mettre en avant les tares bien connues de l’atome : risques de catastrophes, question insoluble des déchets radioactifs, rejets radioactifs et chimiques dans l’environnement, graves contaminations (par exemple au Niger) par les mines d’uranium, prolifération à des fins militaires. Sans parler des graves déconvenues du fameux réacteur EPR sur les deux sites où il est en chantier, en Finlande et à Flamanville (Manche).

Ce que nous voulons, c’est que chacun prenne conscience de la faillite économique de l’option nucléaire : malgré 58 réacteurs qui produisent 80% de son électricité, la France est frappée comme ses voisins par l’explosion du prix de l’énergie. Les pêcheurs, les automobilistes et bien d’autres catégories sont là pour en témoigner.

Le nucléaire, qui devait "assurer notre indépendance énergétique", n’est finalement qu’une pauvre ligne Maginot : sous l’effet du prix de l’énergie, l’inflation atteint des records : 5,5 % en mai, 3,3 % sur un an, du jamais vu depuis 17 ans. Et la balance commerciale de la France est plombée par une facture énergétique annuelle de près de 50 milliards d’euros.

Les pronucléaires en sont réduits à suggérer que "sans le nucléaire, ce serait pire". Ce qui est à la fois dérisoire – est-ce donc ça le "miracle nucléaire" ? – et faux : c’est avec le nucléaire que c’est pire puisque nous avons à acquitter la facture pétrole-gaz et la facture nucléaire.

Car le nucléaire n’est pas "gratuit", bien au contraire : l’investissement de départ est pharaonique - la France est d’ailleurs très loin d’avoir fini de payer les réacteurs actuellement en service – et la facture "aval" (démantèlement des installations, déchets radioactifs) s’annonce elle aussi incommensurable. Nos enfants apprécieront.

En France, après 30 ans de publicités d’EDF et d’Areva, chacun croit que l’atome est incontournable. Or, les données officielles de l’Agence pour l’énergie atomique en attestent, le nucléaire ne couvre que 2% de la consommation mondiale d’énergie : une part si faible qu’elle a une influence quasi nulle sur le climat et sur le prix de l’énergie.

On nous objecte que "justement, il n’y a qu’à augmenter la part du nucléaire". Mais ce n’est pas ce qui va se passer : certes, de nouveaux réacteurs vont être construits ici ou là, mais ils seront toutefois bien moins nombreux que ceux qui vont fermer : plus de la moitié des 435 réacteurs en service sur Terre approchent de leur fin de vie. Déjà, la production nucléaire a perdu 2% en 2007 : voilà qui contredit les innombrables reportages sur la supposée "renaissance du nucléaire".

Il convient aussi de regarder ce qui se passe en Chine, présentée comme le nouvel "eldorado" de l’atome. Si les Chinois construisent les 40 nouveaux réacteurs annoncés, le nucléaire couvrira royalement... 4% de l’électricité, c’est-à-dire 0,7% de la consommation chinoise d’énergie. Les données sont quasiment les mêmes pour l’Inde.

Aux USA, l’atome représente 20% de l’électricité, soit moins de 4% de la consommation totale d’énergie. Et la majorité des 103 réacteurs américains vont fermer dans les 20 ans. L’atome restera dans tous cas une énergie marginale, même dans les pays les plus nucléarisés.

Le nucléaire ne peut donc en aucun cas représenter une alternative énergétique. Il est de fait inutile d’interpeller les antinucléaires sur le thème "Préférez-vous le charbon au nucléaire ?" car la question ne se pose même pas : la part du nucléaire dans l’énergie mondiale est - et va - rester infime, sa contribution à la lutte contre le réchauffement climatique restant quasi-nulle.

Mais il est une autre vérité à connaître, bien plus réjouissante : sur Terre, les énergies renouvelables produisent beaucoup plus que le nucléaire. D’ailleurs, la seule hydroélectricité produit plus que l’atome : 3000 Twh/an contre 2600. De quoi faire chanceler les idées fausses malheureusement si répandues en France, le seul pays au monde où l’on croit que le nucléaire est indispensable et que les énergies renouvelables sont négligeables.

Les perspectives de croissance de l’énergie éolienne sont exponentielles partout sur la planète, avec des productions d’ores et déjà si massives que sont balayées les objections rétrogrades sur l’intermittence de cette production. Le solaire lui aussi est en plein envol, en particulier dans les Etats comme la Californie qui ont compris que l’avenir était dans les renouvelables.

En combinant les économies d’énergie et les énergies renouvelables, il sera rapidement possible d’assurer protection de l’environnement et indépendance énergétique : il y aura toujours du soleil, du vent, du bois, etc. Lorsque se produiront, peut-être plus vite qu’on ne le pense, de graves ruptures d’approvisionnement en pétrole, gaz ou uranium, les grands perdants seront ceux qui auront gaspillé leur argent dans des voies de garage.

Ministre de la recherche au début des années 90, François Fillon avait soutenu aveuglément - c’est bien le mot - le surgénérateur nucléaire Superphénix, finalement fermé après des années de déconvenue. Quinze ans plus tard, le même François Fillon fait preuve de la même cécité en soutenant le nucléaire en général et le réacteur EPR en particulier. On en rirait presque si l’avenir énergétique de la France n’était pas condamné à s’échouer dans l’impasse nucléaire.

Stéphane Lhomme, porte-parole du Réseau "Sortir du nucléaire"

C’est sous prétexte de réduire la facture énergétique du pays, tout en luttant contre le réchauffement climatique, que le premier ministre français François Fillon annonce vouloir la construction en France d’un second réacteur nucléaire de type EPR.

Notre propos n’est pas ici de mettre en avant les tares bien connues de l’atome : risques de catastrophes, question insoluble des déchets radioactifs, rejets radioactifs et chimiques dans l’environnement, graves contaminations (par exemple au Niger) par les mines d’uranium, prolifération à des fins militaires. Sans parler des graves déconvenues du fameux réacteur EPR sur les deux sites où il est en chantier, en Finlande et à Flamanville (Manche).

Ce que nous voulons, c’est que chacun prenne conscience de la faillite économique de l’option nucléaire : malgré 58 réacteurs qui produisent 80% de son électricité, la France est frappée comme ses voisins par l’explosion du prix de l’énergie. Les pêcheurs, les automobilistes et bien d’autres catégories sont là pour en témoigner.

Le nucléaire, qui devait "assurer notre indépendance énergétique", n’est finalement qu’une pauvre ligne Maginot : sous l’effet du prix de l’énergie, l’inflation atteint des records : 5,5 % en mai, 3,3 % sur un an, du jamais vu depuis 17 ans. Et la balance commerciale de la France est plombée par une facture énergétique annuelle de près de 50 milliards d’euros.

Les pronucléaires en sont réduits à suggérer que "sans le nucléaire, ce serait pire". Ce qui est à la fois dérisoire – est-ce donc ça le "miracle nucléaire" ? – et faux : c’est avec le nucléaire que c’est pire puisque nous avons à acquitter la facture pétrole-gaz et la facture nucléaire.

Car le nucléaire n’est pas "gratuit", bien au contraire : l’investissement de départ est pharaonique - la France est d’ailleurs très loin d’avoir fini de payer les réacteurs actuellement en service – et la facture "aval" (démantèlement des installations, déchets radioactifs) s’annonce elle aussi incommensurable. Nos enfants apprécieront.

En France, après 30 ans de publicités d’EDF et d’Areva, chacun croit que l’atome est incontournable. Or, les données officielles de l’Agence pour l’énergie atomique en attestent, le nucléaire ne couvre que 2% de la consommation mondiale d’énergie : une part si faible qu’elle a une influence quasi nulle sur le climat et sur le prix de l’énergie.

On nous objecte que "justement, il n’y a qu’à augmenter la part du nucléaire". Mais ce n’est pas ce qui va se passer : certes, de nouveaux réacteurs vont être construits ici ou là, mais ils seront toutefois bien moins nombreux que ceux qui vont fermer : plus de la moitié des 435 réacteurs en service sur Terre approchent de leur fin de vie. Déjà, la production nucléaire a perdu 2% en 2007 : voilà qui contredit les innombrables reportages sur la supposée "renaissance du nucléaire".

Il convient aussi de regarder ce qui se passe en Chine, présentée comme le nouvel "eldorado" de l’atome. Si les Chinois construisent les 40 nouveaux réacteurs annoncés, le nucléaire couvrira royalement... 4% de l’électricité, c’est-à-dire 0,7% de la consommation chinoise d’énergie. Les données sont quasiment les mêmes pour l’Inde.

Aux USA, l’atome représente 20% de l’électricité, soit moins de 4% de la consommation totale d’énergie. Et la majorité des 103 réacteurs américains vont fermer dans les 20 ans. L’atome restera dans tous cas une énergie marginale, même dans les pays les plus nucléarisés.

Le nucléaire ne peut donc en aucun cas représenter une alternative énergétique. Il est de fait inutile d’interpeller les antinucléaires sur le thème "Préférez-vous le charbon au nucléaire ?" car la question ne se pose même pas : la part du nucléaire dans l’énergie mondiale est - et va - rester infime, sa contribution à la lutte contre le réchauffement climatique restant quasi-nulle.

Mais il est une autre vérité à connaître, bien plus réjouissante : sur Terre, les énergies renouvelables produisent beaucoup plus que le nucléaire. D’ailleurs, la seule hydroélectricité produit plus que l’atome : 3000 Twh/an contre 2600. De quoi faire chanceler les idées fausses malheureusement si répandues en France, le seul pays au monde où l’on croit que le nucléaire est indispensable et que les énergies renouvelables sont négligeables.

Les perspectives de croissance de l’énergie éolienne sont exponentielles partout sur la planète, avec des productions d’ores et déjà si massives que sont balayées les objections rétrogrades sur l’intermittence de cette production. Le solaire lui aussi est en plein envol, en particulier dans les Etats comme la Californie qui ont compris que l’avenir était dans les renouvelables.

En combinant les économies d’énergie et les énergies renouvelables, il sera rapidement possible d’assurer protection de l’environnement et indépendance énergétique : il y aura toujours du soleil, du vent, du bois, etc. Lorsque se produiront, peut-être plus vite qu’on ne le pense, de graves ruptures d’approvisionnement en pétrole, gaz ou uranium, les grands perdants seront ceux qui auront gaspillé leur argent dans des voies de garage.

Ministre de la recherche au début des années 90, François Fillon avait soutenu aveuglément - c’est bien le mot - le surgénérateur nucléaire Superphénix, finalement fermé après des années de déconvenue. Quinze ans plus tard, le même François Fillon fait preuve de la même cécité en soutenant le nucléaire en général et le réacteur EPR en particulier. On en rirait presque si l’avenir énergétique de la France n’était pas condamné à s’échouer dans l’impasse nucléaire.

Stéphane Lhomme, porte-parole du Réseau "Sortir du nucléaire"


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