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Nos communiqués de presse

En visite au Creusot, Emmanuel Macron compte-t-il enfoncer encore plus la France dans l’impasse nucléaire civile et militaire ?

Communiqué du 8 décembre 2020



Ce mardi 8 décembre, Emmanuel Macron est attendu à l’usine Framatome du Creusot pour y effectuer des annonces concernant la filière nucléaire. Un nouveau plaidoyer en perspective pour cette technologie dépassée aux impacts mortifères ?



Le Creusot, lieu emblématique des scandales et défaillances de l’industrie nucléaire

Ce déplacement à l’usine Framatome du Creusot est révélatrice du soutien inconditionnel de nos gouvernants à l’industrie nucléaire. Celle-ci a été le théâtre d’un scandale colossal dévoilé en 2016, avec la perpétuation pendant des années de mauvaises pratiques et la falsification de dossiers de fabrication de pièces pour couvrir des malfaçons [1]. Nous avions déposé plainte à ce sujet en 2016 et l’Autorité de sûreté nucléaire avait également saisi la justice. Une instruction est en cours.

Emmanuel Macron veut-il faire croire que les phénomènes de fraude et de perte de compétences au sein de l’industrie nucléaire française appartiennent au passé ? Une telle mise en scène ne doit tromper personne. Les problèmes qui affectent la filière n’ont pas disparu comme par magie avec quelques audits et belles déclarations. Comme en atteste un rapport de l’Institut de Radioprotection et de Sûreté Nucléaire, certaines mauvaises pratiques perdurent au Creusot [2]. En outre, des anomalies ont encore été découvertes récemment sur des pièces provenant d’usines de Framatome [3]

Quand la défense vient au service d’une industrie mal en point

Selon plusieurs sources, cette visite est destinée à annoncer la construction d’un nouveau porte-avion à propulsion nucléaire. La défense viendra donc, aux frais des contribuables, au secours d’une industrie en perte de vitesse et au carnet de commande dégarni. Alors qu’un million de personnes vient de basculer dans la pauvreté avec la crise sanitaire, n’y avait-il pas une meilleure utilisation des deniers publics à faire ?

S’il est construit, ce porte-avion représentera deux réacteurs nucléaires de plus en circulation, avec leur lot de déchets ingérables, de risque d’accident et de risques pour le personnel. Il pourra emporter à son bord des missiles nucléaires et servir de plate-forme pour les Rafales pour effectuer une "frappe d’avertissement", avec une arme nucléaire de 20 fois la puissance de la bombe larguée sur Hiroshima ! Alors que le Traité d’interdiction des armes nucléaires devrait entrer en vigueur d’ici trois mois, notre pays devrait avoir d’autres priorités que d’assurer le transport d’engins de mort.

Et une déclaration d’amour de plus pour le nucléaire ?

"Moi, j’ai besoin du nucléaire", a déclaré Emmanuel Macron dans son interview récemment accordée à Brut., parsemant son plaidoyer de mensonges éhontés sur le nucléaire "bon pour le climat" ou l’Allemagne qui aurait remplacé l’atome par le charbon [4]. Les déboires de l’EPR de Flamanville le montrent pourtant : trop lent, trop cher, trop dangereux et lui-même vulnérable aux agressions climatiques, le nucléaire est hors jeu pour faire face à l’urgence climatique.

Aveugle au fiasco du chantier de l’EPR (auquel il faut maintenant ajouter les failles de sécurité dévoilées par Greenpeace France), le gouvernement travaille avec EDF à différents scénarios pour la construction de six nouveaux réacteurs dans les années à venir. Faut-il encore s’attendre à de nouvelles déclarations lors de sa visite au Creusot ? Nous dénonçons fermement cette tentative de préparer l’opinion publique à la construction soit-disant "inéluctable" de nouvelles installations, et le soutien répété du gouvernement à la filière depuis plusieurs mois.

Contacts presse :

Martial Chateau - 06 45 30 74 66


Notes

[1Voir ce dossier . À la fin 2018, outre la cuve de l’EPR, pas moins de 3861 "écarts", dont 2982 constats d’anomalie, avaient été recensés sur des pièces équipant le parc nucléaire français et provenant de l’usine du Creusot.

[2Dans un rapport récent, l’Institut de Radioprotection et de Sûreté Nucléaire étudie les changements organisationnels mis en place par Framatome suite au scandale dévoilé en 2016. Malgré des tournures très euphémisantes et une appréciation positive de la plupart des évolutions mises en place, il en ressort qu’il serait bien présomptueux de prétendre que la page est définitivement tournée.

Le rapport mentionne la "récurrence d’écarts" ainsi que la persistance de certaines mauvaises pratiques. En cas de découverte d’"écarts", l’usine peut ainsi [["décider de prendre le risque industriel de poursuivre la fabrication d’une pièce. Dans ce cas, le client est préalablement prévenu et [Framatome] prend la responsabilité d’assumer les coûts si le traitement de l’écart proposé n’est pas adéquat". Malgré la faillite d’un système de contrôle basé sur le postulat de la bonne foi de l’exploitant, on continue de supposer qu’il déclarera de lui-même les problèmes et en informera ses clients !

[4Les données officielles démontrent pourtant que ce sont les énergies renouvelables qui ont pris le relai du nucléaire, comme le prouvent ces graphiques éloquents du Fraunhofer Institut ou du World Nuclear Report 2019

Le Creusot, lieu emblématique des scandales et défaillances de l’industrie nucléaire

Ce déplacement à l’usine Framatome du Creusot est révélatrice du soutien inconditionnel de nos gouvernants à l’industrie nucléaire. Celle-ci a été le théâtre d’un scandale colossal dévoilé en 2016, avec la perpétuation pendant des années de mauvaises pratiques et la falsification de dossiers de fabrication de pièces pour couvrir des malfaçons [1]. Nous avions déposé plainte à ce sujet en 2016 et l’Autorité de sûreté nucléaire avait également saisi la justice. Une instruction est en cours.

Emmanuel Macron veut-il faire croire que les phénomènes de fraude et de perte de compétences au sein de l’industrie nucléaire française appartiennent au passé ? Une telle mise en scène ne doit tromper personne. Les problèmes qui affectent la filière n’ont pas disparu comme par magie avec quelques audits et belles déclarations. Comme en atteste un rapport de l’Institut de Radioprotection et de Sûreté Nucléaire, certaines mauvaises pratiques perdurent au Creusot [2]. En outre, des anomalies ont encore été découvertes récemment sur des pièces provenant d’usines de Framatome [3]

Quand la défense vient au service d’une industrie mal en point

Selon plusieurs sources, cette visite est destinée à annoncer la construction d’un nouveau porte-avion à propulsion nucléaire. La défense viendra donc, aux frais des contribuables, au secours d’une industrie en perte de vitesse et au carnet de commande dégarni. Alors qu’un million de personnes vient de basculer dans la pauvreté avec la crise sanitaire, n’y avait-il pas une meilleure utilisation des deniers publics à faire ?

S’il est construit, ce porte-avion représentera deux réacteurs nucléaires de plus en circulation, avec leur lot de déchets ingérables, de risque d’accident et de risques pour le personnel. Il pourra emporter à son bord des missiles nucléaires et servir de plate-forme pour les Rafales pour effectuer une "frappe d’avertissement", avec une arme nucléaire de 20 fois la puissance de la bombe larguée sur Hiroshima ! Alors que le Traité d’interdiction des armes nucléaires devrait entrer en vigueur d’ici trois mois, notre pays devrait avoir d’autres priorités que d’assurer le transport d’engins de mort.

Et une déclaration d’amour de plus pour le nucléaire ?

"Moi, j’ai besoin du nucléaire", a déclaré Emmanuel Macron dans son interview récemment accordée à Brut., parsemant son plaidoyer de mensonges éhontés sur le nucléaire "bon pour le climat" ou l’Allemagne qui aurait remplacé l’atome par le charbon [4]. Les déboires de l’EPR de Flamanville le montrent pourtant : trop lent, trop cher, trop dangereux et lui-même vulnérable aux agressions climatiques, le nucléaire est hors jeu pour faire face à l’urgence climatique.

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