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Scandale des anomalies dissimulées : l’ASN fait arrêter 5 réacteurs supplémentaires. La sortie du nucléaire en urgence est l’unique solution

Communiqué du 19 octobre 2016



Alors que l’Autorité de sûreté nucléaire (ASN) a demandé la mise à l’arrêt de 5 nouveaux réacteurs suite au scandale du Creusot qui a fait apparaitre des falsifications de documents et des malfaçons dans l’acier de pièces fondamentales pour la sûreté, une sortie du nucléaire doit être engagée en urgence.

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Le 18 octobre, l’Autorité de sûreté nucléaire a demandé à EDF la mise à l’arrêt sous trois mois de cinq réacteurs nucléaires (Civaux 1, Fessenheim 1, Gravelines 4, Tricastin 2 et 4) équipés de générateurs de vapeur suspects, dont l’acier présente un taux de carbone trop élevé. Cette anomalie constitue un risque permanent de rupture brutale qui conduirait à une perte de réfrigérant du réacteur puis à un accident grave. Ce problème est d’autant plus grave que la rupture de ces pièces est normalement censée être exclue.

Cette décision survient alors que 21 réacteurs sont déjà arrêtés, dont une grande partie dans le cadre de contrôles liés à des pièces présentant potentiellement des malfaçons. Entre autres, la centrale de Fessenheim se retrouvera à l’arrêt intégral.

Une sortie du nucléaire doit être enfin planifiée !

Alors que les équipements concernés sont essentiels pour la sureté et que la liste des réacteurs impactés est encore susceptible de s’allonger, il serait inacceptable que la politique énergétique ne change pas de cap. Il est hors de question que soient avalisés les projets d’EDF de prolonger à grands frais la durée de fonctionnement de ses réacteurs, alors même que des pièces plus fragiles que prévu y sont découvertes.

La Programmation Pluriannuelle de l’Énergie, actuellement vide de contenu sur le volet nucléaire, doit être revue en urgence pour intégrer ce nouveau contexte et prévoir enfin des arrêts effectifs et définitifs de réacteurs autres que Fessenheim, ainsi qu’une accélération des économies d’énergie et du développement des énergies renouvelables. Même si cette situation ne devrait pas déboucher sur un black-out, elle démontre qu’EDF, faute d’avoir accepté d’envisager une réduction de la part du nucléaire pourtant réalisable sans efforts [1], devra se préparer à subir une sortie en urgence.

La « sûreté nucléaire » s’avère un mythe

Ces arrêts sont le prolongement de scandales à répétition dans des usines où des erreurs ont été sciemment dissimulées lors de la fabrication de pièces destinées à l’industrie nucléaire.

Ces scandales illustrent de manière éclatante les limites du système de contrôle de la sûreté nucléaire, où l’on postule que les industriels sont de bonne foi et déclareront d’eux-mêmes les problèmes. Et au vu du manque de moyen de l’ASN et des pressions qu’elle peut subir de la part d’EDF [2], on peut craindre que de nombreuses pièces défectueuses ne passent quand même les contrôles.

N’attendons pas que ce système défaillant nous mène à un accident. Les réacteurs concernés doivent être arrêtés définitivement et une sortie du nucléaire engagée dès maintenant !


Notes

[1En 2013, interrogée dans le cadre d’une enquête parlementaire, la Direction Générale de l’Énergie et du Climat avait reconnu que les tendances actuelles d’économies d’énergie et de développement des renouvelables devaient conduire à un « non-besoin » d’une vingtaine de réacteurs à l’échéance 2025.

Le 18 octobre, l’Autorité de sûreté nucléaire a demandé à EDF la mise à l’arrêt sous trois mois de cinq réacteurs nucléaires (Civaux 1, Fessenheim 1, Gravelines 4, Tricastin 2 et 4) équipés de générateurs de vapeur suspects, dont l’acier présente un taux de carbone trop élevé. Cette anomalie constitue un risque permanent de rupture brutale qui conduirait à une perte de réfrigérant du réacteur puis à un accident grave. Ce problème est d’autant plus grave que la rupture de ces pièces est normalement censée être exclue.

Cette décision survient alors que 21 réacteurs sont déjà arrêtés, dont une grande partie dans le cadre de contrôles liés à des pièces présentant potentiellement des malfaçons. Entre autres, la centrale de Fessenheim se retrouvera à l’arrêt intégral.

Une sortie du nucléaire doit être enfin planifiée !

Alors que les équipements concernés sont essentiels pour la sureté et que la liste des réacteurs impactés est encore susceptible de s’allonger, il serait inacceptable que la politique énergétique ne change pas de cap. Il est hors de question que soient avalisés les projets d’EDF de prolonger à grands frais la durée de fonctionnement de ses réacteurs, alors même que des pièces plus fragiles que prévu y sont découvertes.

La Programmation Pluriannuelle de l’Énergie, actuellement vide de contenu sur le volet nucléaire, doit être revue en urgence pour intégrer ce nouveau contexte et prévoir enfin des arrêts effectifs et définitifs de réacteurs autres que Fessenheim, ainsi qu’une accélération des économies d’énergie et du développement des énergies renouvelables. Même si cette situation ne devrait pas déboucher sur un black-out, elle démontre qu’EDF, faute d’avoir accepté d’envisager une réduction de la part du nucléaire pourtant réalisable sans efforts [1], devra se préparer à subir une sortie en urgence.

La « sûreté nucléaire » s’avère un mythe

Ces arrêts sont le prolongement de scandales à répétition dans des usines où des erreurs ont été sciemment dissimulées lors de la fabrication de pièces destinées à l’industrie nucléaire.

Ces scandales illustrent de manière éclatante les limites du système de contrôle de la sûreté nucléaire, où l’on postule que les industriels sont de bonne foi et déclareront d’eux-mêmes les problèmes. Et au vu du manque de moyen de l’ASN et des pressions qu’elle peut subir de la part d’EDF [2], on peut craindre que de nombreuses pièces défectueuses ne passent quand même les contrôles.

N’attendons pas que ce système défaillant nous mène à un accident. Les réacteurs concernés doivent être arrêtés définitivement et une sortie du nucléaire engagée dès maintenant !

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