Rachat partiel de Constellation par EDF : les Américains ont trouvé un "pigeon" !

Communiqué du 17 décembre 2008

Après les Britanniques qui ont réussi à vendre (très cher) leurs vieux réacteurs à EDF, ce sont les Américains qui ont trouvé un "pigeon" : encore EDF !


Le Réseau "Sortir du nucléaire" appelle les citoyens français à prendre conscience du désastre financier qui les attend si personne n’est en capacité d’empêcher EDF d’investir de façon absurde et insensée. En effet, EDF appartient à l’Etat... et donc aux citoyens français qui vont devoir payer la note finale.

Les rachats par EDF de British Energy (BE) en Grande-Bretagne, et aujourd’hui de 50% des activités nucléaires de l’américain Constellation, sont l’expression d’une fuite en avant insensée. En effet, la supposée "renaissance du nucléaire", annoncée depuis plusieurs années par les innombrables publicités de l’industrie nucléaire et les discours des principaux dirigeants politiques, n’aura pas lieu.

L’Afrique du Sud a d’ores et déjà annulé les 12 réacteurs qu’elle prétendait construire. Les projets de nouveaux réacteurs annoncés aux USA sont d’autant plus virtuels que la prochaine administration Obama sera dirigée, dans le domaine de l’énergie, par Steven Chu, un fervent promoteur des énergies renouvelables.

Quant aux éventuels futurs réacteurs en Grande-Bretagne, ils devront être payés... par EDF. Or, celle-ci vient de surpayer BE (achetée avant la crise mondiale et l’effondrement des cours) et va aussi surpayer Constellation en offrant beaucoup plus que le milliardaire américain Warren Buffet. On comprend que les actionnaires de Constellation n’aient pas hésité : ils ont trouvé un "pigeon" parfait, EDF !

La thèse de la "renaissance du nucléaire" était déjà bien fumeuse avant la crise financière mondiale, elle est désormais condamnée. De fait, les achats ruineux de BE et des activités nucléaires de Constellations vont se révéler parfaitement inutiles... et de lourdes factures supplémentaires sont même à craindre car EDF va se retrouver propriétaire de vieux réacteurs nucléaires britanniques et américains.

Par ailleurs, il faut noter qu’Areva est engagée dans une fuite en avant aussi insensée : annonce de la construction à Jeumont (Nord) d’un nouveau centre d’essais, unique au monde parait-il, pour tester des pompes destinées à d’hypothétiques futurs réacteurs, ainsi de la construction d’un site dans l’Etat de Virginie (USA) afin de fabriquer des composants lourds pour les futurs réacteurs américains... qui ne verront probablement pas le jour.

Comme EDF, Areva appartient à l’Etat et donc aux citoyens français qui peuvent donc se préparer à assumer un double désastre financier. Sans oublier les factures qu’il faudra payer pour le nucléaire français : démantèlement des installations, déchets radioactifs... et éventuels accidents nucléaires.