Prix de l’électricité : une tentative de renflouement d’EDF plombée par ses investissements nucléaires insensés

Communiqué du 9 juillet 2009

 EDF est plombée par des investissements insensés dans le nucléaire en Grande-Bretagne et aux USA

- EDF demande l’argent des français pour construire des réacteurs nucléaires… en Grande-Bretagne

- Le parc nucléaire français et le chantier du réacteur EPR plombent aussi les finances d’EDF





Par la voix de son PDG Pierre Gadonneix, EDF demande une augmentation de 20% du prix de l’électricité, sous prétexte de la "nécessité" d’investir. Le Réseau "Sortir du nucléaire" conteste cette "justification" : il s’agit en réalité d’une tentative de renflouement. En effet, EDF est menacée d’un crash industriel et financier comparable ou même pire que celui d’Airbus en 2006 :



EDF a racheté British energy fin 2008 au prix fort, environ 15 milliards d’euros, alors que la valeur de l’entreprise britannique s’est depuis effondrée avec la crise financière mondiale. De plus, cet investissement insensé a été fait le but de construire des réacteurs nucléaires français EPR en Grande-Bretagne : pour mener à bien ce projet, EDF doit à nouveau dépenser de lourdes sommes(*)... qu’elle ne possède pas. Pire : le 1er juillet 2009, le quotidien The Times a révélé que l’autorité de sûreté britannique remet fermement en cause le système de controle de l’EPR et envisage d’interdire la construction en Grande-Bretagne de ce réacteur.



Par ailleurs, toujours fin 2008, EDF a racheté, pour 5 milliards d’euros, 50% des activités nucléaires de l’électricien américain Constellation, dans le but de construire des réacteurs EPR aux USA. Or, l’EPR n’est pas certifié aux USA et ne le sera certainement jamais car il n’est pas conçu pour résister au crash d’un avion de ligne (**). Il s’agit donc d’un investissement absurde qui va se révéler parfaitement inutile.



Qui plus est, EDF est aussi en grande difficulté concernant le nucléaire français :



- le taux de disponibilité du parc nucléaire est tombé en 2008 en dessous de 80% (cela signifie que chaque réacteur est arrêté en moyenne un jour sur cinq !) ce qui coûte de lourdes sommes à EDF dont les réacteurs sont en mauvais état et se dégradent rapidement.

- le chantier du réacteur EPR, dirigé par EDF à Flamanville (Manche), accumule les déconvenues, malfaçons, retards, surcoûts. La facture finale sera de toute évidence très lourde pour EDF



EDF est donc très sévèrement endettée et son avenir peut se révéler très sombre. En quelques mois, son action à la bourse de Paris est passée de 87 à 30 euros (-65% !). Lorsque la vérité sur l’état de ses finances apparaîtra, le destin d’EDF ressemblera peut-être à celui d’Airbus - qui a connu récemment de graves déconvenues - voir même à celui d’Eurotunnel. Le Réseau "Sortir du nucléaire" demande l’arrêt immédiat des investissements dans le nucléaire, et un audit général d’EDF pour faire la vérité sur les comptes de l’entreprise et sur le coût réel du nucléaire.



(*) Pourtant, différents sondages montrent que les citoyens se prononcent à 90% pour que les investissements se fassent prioritairement dans les énergies renouvelables.

(**) Le Réseau "Sortir du nucléaire" a rendu public en 2006 un document confidentiel défense qui reconnaît la vulnérabilité de l’EPR en cas de crash d’avion de ligne. Document confidentiel défense : https://www.sortirdunucleaire.org/dossiers/confidentiel-defense.html