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Sortir du nucléaire n°30



Mars 2006

Fusion nucléaire

ITER : un pari dangereux, ruineux et perdu d’avance

Article paru dans la revue Sortir du nucléaire n°30 - Mars 2006

 ITER
Article publié le : 1er mars 2006


Un réacteur qui ne produira pas d’électricité mais... en consommera beaucoup !

Nous dénonçons la décision absurde et antidémocratique de l’Etat français et de la Commission européenne qui, sans l’aval de la population, ont décidé de la construction du réacteur à fusion nucléaire ITER à Cadarache dans les Bouches-du-Rhône. Des scientifiques de renom sont très nombreux contre Iter : Pierre-Gilles de Gennes et Matatoshi Koshiba, tous deux Prix Nobel de physique (1991 et 2002). Mais aussi Claude Allègre (ancien ministre de l’Education nationale), S. Balibar, Yves Pomeau, J.Treiner, R. Dautray (ex patron du CEA).

Voici les raisons principales du refus d’ITER.



Le réacteur ITER ne produira jamais d’électricité

Tout à fait officiellement, l’objectif d’ITER est d’essayer de maintenir une réaction de fusion nucléaire pendant… 400 secondes (voir le site officiel : www.itercad.org/intro_fr.html). Les lignes électriques THT (Très haute tension) qui vont relier ITER au réseau EDF vont être construites uniquement pour alimenter ITER.

ITER va consommer beaucoup d’électricité

"Pour démarrer ITER, il faut disposer de 500 MW, fournis par l’ensemble du réseau pendant une dizaine de secondes. Pour chauffer le nuage chaud de deutérium et de tritium (plasma) qu’il contient, il faut quelques dizaines de MW pendant 400 secondes. Enfin, de façon permanente, l’installation a besoin de 120 MW." (Le Monde, 5 décembre 2003)

ITER sera dangereux

Le Prix Nobel de physique 2002, le japonais Masatoshi Koshiba, a expliqué dès le 10 mars 2003 dans une lettre envoyée au Premier ministre Koizumi que "Le réacteur nucléaire ITER, qui brûle du tritium, est extrêmement dangereux du point de vue de la sûreté et de la contamination de l’environnement. Les 2 kg de tritium circulant dans ITER pourraient tuer 2 millions de personnes. Le flux radioactif de 2 kg de tritium est à peu près du même niveau que celui produit par l’accident de Tchernobyl.”

ITER produira des déchets nucléaires

Masatoshi Koshiba, toujours dans sa lettre du 10 mars 2003, a expliqué que "La radioactivité des murs du dispositif et des matériaux de construction produiront 40.000 tonnes de déchets nucléaires." Ces déchets auront une durée de vie de l’ordre du millier d’années : c’est certes moins que les déchets produits par les réacteurs actuels (fission nucléaire), mais cela fera quand même un cadeau empoisonné pour les générations futures.

Il est fort possible que la fusion nucléaire ne permette jamais de produire de l’électricité

"Depuis quarante ans, on tourne en rond. Des projets comme ITER, on en a installé à Princeton aux Etats-Unis, puis en Grande-Bretagne, mais on n’a jamais vraiment progressé" (Claude Allègre, ancien ministre de l’Education, l’Express, 30 mai 2005).

On peut même se demander si produire de l’électricité est une finalité pour les promoteurs d’Iter ?…. N’est-ce pas plutôt un alibi pour mieux faire financer le projet ? Iter intéresse avant tout les militaires (fabrication de tritium, résistance de l’enceinte du réacteur à un bombardement intense…).

Si la fusion nucléaire produit un jour de l’électricité, ce sera trop tard

Si des dizaines de milliards d’euros sont à nouveau gaspillés dans la fusion nucléaire, un lointain successeur d’Iter produira peut-être un jour de l’électricité, au mieux dans 100, 150 ou 200 ans. Or, tout le monde sait bien que le pétrole et l’uranium seront épuisés dans 50 ans maximum. ITER est donc une erreur majeure d’investissement.

Nous finançons les compensations colossales obtenues par le Japon

Le Japon a obtenu le poste de secrétaire général du projet, 20% des effectifs (pour seulement 10% des investissements), l’hébergement de laboratoires de recherche, des travaux du site japonais de fusion nucléaire de Naka, l’implantation au Japon de l’éventuel "ITER 2"… qui sera financé à 50% par l’Union européenne ! L’argent public européen est sacrifié pour des décennies.

Les Japonais ont renoncé à accueillir ITER… pour de bonnes raisons

Contrairement à la France, le Japon n’a pas tout fait pour obtenir ITER. Il vise en réalité une autre installation, beaucoup plus intéressante : l’accélérateur de particules linéaire international (ILC). En renonçant à ITER, le Japon a augmenté ses chances d’obtenir l’ILC et a laissé à l’Union européenne l’illusion ITER. Il est tout à fait possible que le Japon n’ait jamais eu l’intention d’avoir ITER… tout en ayant bien compris qu’il pouvait s’en servir pour obtenir de très importantes compensations...

Si un pays se retire d’ITER, nous paierons la différence

"Si un pays quittait ITER, le pays hôte devrait alors financer, peut-être, 20% additionnels du projet", a déclaré M. Sakata, directeur général du bureau de la recherche et du développement du ministère des Sciences du Japon. "C’est quelque chose que nous ne pouvons pas provisionner, pour des raisons d’économies", a-t-il souligné. "Au contraire, l’Europe a toujours fait savoir qu’elle était prête à payer des coûts supplémentaires, même si l’accord à six capote". (AFP, 28/06/2005)

… or, il est probable que les USA se retirent bientôt du projet ITER

Une commission du Congrès des USA a produit en mai 2005 un rapport qui explique que soutenir ITER était "déraisonnable, inacceptable, et peu clairvoyant". La Commission se dit "prête à refuser tout financement américain au projet ITER à l’avenir". David Goldston, chef de la Commission scientifique du Congrès, a même déclaré à la revue New Scientist : "la participation des Etats-Unis dans le projet ITER est peu vraisemblable." (26 mai 2005)

ITER est destructeur d’emplois

Avec les sommes pharaoniques prévues pour ITER, il serait possible de créer et pérenniser environ 100 fois plus d’emplois. Ces derniers auraient une véritable utilité sociale (éducation, culture, santé, énergies renouvelables, etc.) et seraient harmonieusement répartis sur le territoire et non pas concentrés. Par ailleurs, les emplois prévus en région Provence Alpes Côte d’Azur sont principalement des "déplacements d’emplois" : de nombreux scientifiques vont venir s’installer près d’Iter. Où est le progrès ?

Offrir le "jackpot" à une régionau détriment des autres, c’est la négation de l’intérêt général

Les déclarations émerveillées de nombreux élus de Provence sont indécentes : ils ont perdu tout sens de l’intérêt général, la seule chose qui les intéresse est le "jackpot" pour leur ville, leur circonscription, leur département, leur région, au détriment des autres régions et pays contributeurs.

Pour la recherche sur la fusion, l’argent public français finance déjà le Laser Mégajoule

Au Barp (Gironde), la France a commencé à construire le Laser Mégajoule, installation aussi pharaonique qu’ITER et visant également à tenter de maîtriser la fusion nucléaire (respectivement par la voie du "confinement inertiel" et celle du "confinement magnétique"). Certes, officiellement, le Mégajoule sert à la mise au point des bombes atomiques, mais le CEA met en place des équipes mixtes "Iter/Mégajoule" ce qui confirme le double emploi de ces installations dont, par ailleurs, aucune évaluation n’est faite des (faibles) chances de succès. Et il n’est pas demandé aux citoyens s’ils veulent réellement financer les deux installations, ou une seule, ou… aucune !

ITER condamne la recherche

"Iter est encore un de ces projets de prestige qui ont, dans le passé, épuisé les finances de notre recherche. Ce fut d’abord la télévision haute définition, ensuite la construction du grand accélérateur national d’ions lourds (Ganil) à Caen, puis les vols habités dans l’espace et, enfin, la Station spatiale internationale. Résultats pour la science ? Rien, ou presque. C’est aujourd’hui le laser Mégajoule, à Bordeaux, et Iter, à Cadarache." (Claude Allègre, l’Express, 30 mai 2005).

La construction d’ITER a été décidée sans aucun processus démocratique

A aucun moment les citoyens français, et de façon générale européens, n’ont été consultés pour savoir s’ils voulaient financer massivement une expérience aussi controversée qu’Iter, mais aussi les dédommagements substantiels offerts pour leur désistement au Japon et à l’Espagne (qui a retiré la candidature de Vendellos).

Le gouvernement français doit abandonner le projet ITER et investir massivement dans les économies d’énergie et les énergies renouvelables. C’est la seule voie pour sauver l’environnement, assurer la sécurité énergétique, et développer des emplois nombreux et non délocalisables.


Signez l’Appel "Non à ITER" sur le site internet :

www.sortirdunucleaire.fr

Le réacteur ITER ne produira jamais d’électricité

Tout à fait officiellement, l’objectif d’ITER est d’essayer de maintenir une réaction de fusion nucléaire pendant… 400 secondes (voir le site officiel : www.itercad.org/intro_fr.html). Les lignes électriques THT (Très haute tension) qui vont relier ITER au réseau EDF vont être construites uniquement pour alimenter ITER.

ITER va consommer beaucoup d’électricité

"Pour démarrer ITER, il faut disposer de 500 MW, fournis par l’ensemble du réseau pendant une dizaine de secondes. Pour chauffer le nuage chaud de deutérium et de tritium (plasma) qu’il contient, il faut quelques dizaines de MW pendant 400 secondes. Enfin, de façon permanente, l’installation a besoin de 120 MW." (Le Monde, 5 décembre 2003)

ITER sera dangereux

Le Prix Nobel de physique 2002, le japonais Masatoshi Koshiba, a expliqué dès le 10 mars 2003 dans une lettre envoyée au Premier ministre Koizumi que "Le réacteur nucléaire ITER, qui brûle du tritium, est extrêmement dangereux du point de vue de la sûreté et de la contamination de l’environnement. Les 2 kg de tritium circulant dans ITER pourraient tuer 2 millions de personnes. Le flux radioactif de 2 kg de tritium est à peu près du même niveau que celui produit par l’accident de Tchernobyl.”

ITER produira des déchets nucléaires

Masatoshi Koshiba, toujours dans sa lettre du 10 mars 2003, a expliqué que "La radioactivité des murs du dispositif et des matériaux de construction produiront 40.000 tonnes de déchets nucléaires." Ces déchets auront une durée de vie de l’ordre du millier d’années : c’est certes moins que les déchets produits par les réacteurs actuels (fission nucléaire), mais cela fera quand même un cadeau empoisonné pour les générations futures.

Il est fort possible que la fusion nucléaire ne permette jamais de produire de l’électricité

"Depuis quarante ans, on tourne en rond. Des projets comme ITER, on en a installé à Princeton aux Etats-Unis, puis en Grande-Bretagne, mais on n’a jamais vraiment progressé" (Claude Allègre, ancien ministre de l’Education, l’Express, 30 mai 2005).

On peut même se demander si produire de l’électricité est une finalité pour les promoteurs d’Iter ?…. N’est-ce pas plutôt un alibi pour mieux faire financer le projet ? Iter intéresse avant tout les militaires (fabrication de tritium, résistance de l’enceinte du réacteur à un bombardement intense…).

Si la fusion nucléaire produit un jour de l’électricité, ce sera trop tard

Si des dizaines de milliards d’euros sont à nouveau gaspillés dans la fusion nucléaire, un lointain successeur d’Iter produira peut-être un jour de l’électricité, au mieux dans 100, 150 ou 200 ans. Or, tout le monde sait bien que le pétrole et l’uranium seront épuisés dans 50 ans maximum. ITER est donc une erreur majeure d’investissement.

Nous finançons les compensations colossales obtenues par le Japon

Le Japon a obtenu le poste de secrétaire général du projet, 20% des effectifs (pour seulement 10% des investissements), l’hébergement de laboratoires de recherche, des travaux du site japonais de fusion nucléaire de Naka, l’implantation au Japon de l’éventuel "ITER 2"… qui sera financé à 50% par l’Union européenne ! L’argent public européen est sacrifié pour des décennies.

Les Japonais ont renoncé à accueillir ITER… pour de bonnes raisons

Contrairement à la France, le Japon n’a pas tout fait pour obtenir ITER. Il vise en réalité une autre installation, beaucoup plus intéressante : l’accélérateur de particules linéaire international (ILC). En renonçant à ITER, le Japon a augmenté ses chances d’obtenir l’ILC et a laissé à l’Union européenne l’illusion ITER. Il est tout à fait possible que le Japon n’ait jamais eu l’intention d’avoir ITER… tout en ayant bien compris qu’il pouvait s’en servir pour obtenir de très importantes compensations...

Si un pays se retire d’ITER, nous paierons la différence

"Si un pays quittait ITER, le pays hôte devrait alors financer, peut-être, 20% additionnels du projet", a déclaré M. Sakata, directeur général du bureau de la recherche et du développement du ministère des Sciences du Japon. "C’est quelque chose que nous ne pouvons pas provisionner, pour des raisons d’économies", a-t-il souligné. "Au contraire, l’Europe a toujours fait savoir qu’elle était prête à payer des coûts supplémentaires, même si l’accord à six capote". (AFP, 28/06/2005)

… or, il est probable que les USA se retirent bientôt du projet ITER

Une commission du Congrès des USA a produit en mai 2005 un rapport qui explique que soutenir ITER était "déraisonnable, inacceptable, et peu clairvoyant". La Commission se dit "prête à refuser tout financement américain au projet ITER à l’avenir". David Goldston, chef de la Commission scientifique du Congrès, a même déclaré à la revue New Scientist : "la participation des Etats-Unis dans le projet ITER est peu vraisemblable." (26 mai 2005)

ITER est destructeur d’emplois

Avec les sommes pharaoniques prévues pour ITER, il serait possible de créer et pérenniser environ 100 fois plus d’emplois. Ces derniers auraient une véritable utilité sociale (éducation, culture, santé, énergies renouvelables, etc.) et seraient harmonieusement répartis sur le territoire et non pas concentrés. Par ailleurs, les emplois prévus en région Provence Alpes Côte d’Azur sont principalement des "déplacements d’emplois" : de nombreux scientifiques vont venir s’installer près d’Iter. Où est le progrès ?

Offrir le "jackpot" à une régionau détriment des autres, c’est la négation de l’intérêt général

Les déclarations émerveillées de nombreux élus de Provence sont indécentes : ils ont perdu tout sens de l’intérêt général, la seule chose qui les intéresse est le "jackpot" pour leur ville, leur circonscription, leur département, leur région, au détriment des autres régions et pays contributeurs.

Pour la recherche sur la fusion, l’argent public français finance déjà le Laser Mégajoule

Au Barp (Gironde), la France a commencé à construire le Laser Mégajoule, installation aussi pharaonique qu’ITER et visant également à tenter de maîtriser la fusion nucléaire (respectivement par la voie du "confinement inertiel" et celle du "confinement magnétique"). Certes, officiellement, le Mégajoule sert à la mise au point des bombes atomiques, mais le CEA met en place des équipes mixtes "Iter/Mégajoule" ce qui confirme le double emploi de ces installations dont, par ailleurs, aucune évaluation n’est faite des (faibles) chances de succès. Et il n’est pas demandé aux citoyens s’ils veulent réellement financer les deux installations, ou une seule, ou… aucune !

ITER condamne la recherche

"Iter est encore un de ces projets de prestige qui ont, dans le passé, épuisé les finances de notre recherche. Ce fut d’abord la télévision haute définition, ensuite la construction du grand accélérateur national d’ions lourds (Ganil) à Caen, puis les vols habités dans l’espace et, enfin, la Station spatiale internationale. Résultats pour la science ? Rien, ou presque. C’est aujourd’hui le laser Mégajoule, à Bordeaux, et Iter, à Cadarache." (Claude Allègre, l’Express, 30 mai 2005).

La construction d’ITER a été décidée sans aucun processus démocratique

A aucun moment les citoyens français, et de façon générale européens, n’ont été consultés pour savoir s’ils voulaient financer massivement une expérience aussi controversée qu’Iter, mais aussi les dédommagements substantiels offerts pour leur désistement au Japon et à l’Espagne (qui a retiré la candidature de Vendellos).

Le gouvernement français doit abandonner le projet ITER et investir massivement dans les économies d’énergie et les énergies renouvelables. C’est la seule voie pour sauver l’environnement, assurer la sécurité énergétique, et développer des emplois nombreux et non délocalisables.


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