24 juin 2020
Dans les usines Framatome de fabrication de combustible nucléaire (Romans-sur-Isère), la maîtrise du risque de criticité est essentielle. En effet, une réaction nucléaire peut démarrer toute seule lorsqu’une certaine masse de matière fissile est réunie. Les quantités d’uranium enrichi qui sont conditionnées et entreposées dans les usines de Framatome sont donc strictement réglementées. Mais pour autant pas toujours respectées*. À cause d’une vanne mal repositionnée après avoir été réparée (ce que l’exploitant se garde bien de préciser dans son communiqué), un bouteillon de poudre d’uranium a été rempli au delà de la limite maximale autorisée. Quand une maintenance de mauvaise qualité génère des risques supplémentaires et fait tomber des principes de sûreté.
Framatome Romans : anomalie lors d’une opération de nettoyage
Le 24/06/2020
Sur le site Framatome de Romans-sur-Isère, l’installation des combustibles de puissance est dédiée à la fabrication de combustibles uranium pour alimenter les réacteurs de production d’électricité. Dans cette installation, l’atelier pastillage permet de transformer la poudre d’uranium en pastilles.
Le 19 juin, dans l’atelier pastillage, lors d’une opération courante de nettoyage d’un équipement ayant contenu de la poudre d’uranium, un bouteillon a été rempli au-delà de la limite de masse figurant dans les règles générales d’exploitation.
L’opération a été immédiatement stoppée et l’équipement remis en conformité.
Framatome Romans a proposé à l’Autorité de Sûreté Nucléaire de classer cet écart, sans conséquence sur le personnel et l’environnement, au niveau 1 de l’échelle internationale des évènements nucléaires (INES [1]) graduée jusqu’à 7.
Non-respect d’une règle de maîtrise de la criticité
Publié le 30/06/2020
Usines Framatome de fabrication de combustibles nucléaires - Fabrication de substances radioactives - Framatome
La société Framatome a déclaré le 24 juin 2020 à l’Autorité de sûreté nucléaire (ASN) un événement significatif relatif à la maîtrise du risque de de criticité [1] .
L’événement est survenu dans l’usine de fabrication de combustible située sur la commune de Romans-sur-Isère (Drôme), dans l’installation nucléaire de base (INB) n° 98, dédiée à la fabrication d’éléments combustibles standards utilisés dans les réacteurs à eau sous pression. La matière nucléaire utilisée dans cette installation est de l’uranium à un taux d’enrichissement maximal de 5 %.
L’atelier de pastillage a pour objectif de transformer la poudre d’oxyde d’uranium en pastilles de combustible nucléaire, qui sont ensuite insérées dans les crayons des combustibles nucléaires des réacteurs. Afin de prévenir le risque de criticité [1] dans cet atelier, les règles générales d’exploitation de l’installation prévoient, notamment, la limitation de la masse de matière présente à chaque étape de fabrication et le contrôle de la géométrie de la matière fissile.
Le 19 juin 2020, lors d’une opération de nettoyage d’un équipement au sein de l’atelier pastillage, le conditionnement prévu à cet effet, un « bouteillon » a été rempli au-delà de la limite de masse figurant dans les règles générales d’exploitation de cet atelier. Cette situation résulte du mauvais repositionnement d’une vanne après sa réparation. L’opérateur a immédiatement arrêté les opérations de nettoyage et a alerté l’ingénieur de sûreté d’exploitation.
La matière a ensuite été reconditionnée de manière à respecter les limites de criticité de l’installation.
Compte-tenu des marges de sûreté retenues vis-à-vis du risque de criticité, cet événement n’a eu aucune incidence sur la sûreté, la sécurité des personnes ou l’environnement de l’installation.
En raison du non-respect des règles générales d’exploitation de l’installation relatives à la prévention du risque de criticité, l’incident a été classé au niveau 1 de l’échelle INES (échelle internationale des événements nucléaires, graduée de 0 à 7 par ordre croissant de gravité).
* De nombreux évènements significatifs pour la sûreté liés à une perte de maîtrise du risque de criticité ont été déclaré par Framatome Romans, notamment en 2018 et 2019. Consultez ici tous les incidents de niveau 1 et plus recensés sur cette installation.
[1] L’échelle INES (International Nuclear Event Scale) comprend 8 niveaux de gravité croissante. Elle est graduée de 0 à 7. En France, plusieurs centaines d’incidents sont classés chaque année au niveau 0 ou 1.