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Des accidents nucléaires partout

Belgique : Tihange : Explosion sur un transformateur de puissance suivie d’un incendie




30 novembre 2014


L’arrêt du réacteur se serait effectué correctement mais il n’y a pas de données précises disponibles pour conforter cette assertion le 30/11/2014.

Type : PWR - Puissance : 2 775 MWth - Première divergence : 06/1985


Le réacteur de Tihange 3 reste hors service : plusieurs éléments touchés

BELGIQUE | Mis à jour le dimanche 30 novembre 2014 à 20h30

Un incendie a touché le site de Tihange 3 dimanche matin vers 10h30.

L’explosion d’un transformateur suivi d’un incendie sur le site de la centrale nucléaire de Tihange dimanche matin vers 10H était sous contrôle vers 12h30 a indiqué Electrabel. Des câbles électriques avaient pris feu dans le transformateur de sortie de Tihange 3. Le réacteur n’est pas touché, mais l’arrêt du transformateur de sortie rend son utilisation impossible. Tihange 3 a une capacité de plus de 1000 megawatt (MW). Personne n’a été blessé. Selon Elia, le gestionnaire de réseau, il n’existe pas de problème d’approvisionnement pour l’instant et la perte de production électrique a été immédiatement compensée. Pour rappel, les réacteurs de Doel 3, Doel 4, Tihange 2 et Tihange 3 sont donc actuellement à l’arrêt. Les premières analyses font état d’une cause technique

Une incendie à touché le site de Tihange 3 dimanche matin vers 10h30. -

THOMAS LONGRIE - BELGA

Des câbles électriques en feu à côté de la centrale nucléaire de Tihange. A 12 heures, l’incendie était sous contrôle.

L’un des trois transformateurs électriques a, pour une raison indéterminée, pris feu dimanche matin sur le site de la centrale nucléaire de Tihange, nécessitant l’intervention des pompiers locaux. Tihange 3 s’est alors mis automatiquement à l’arrêt, a relaté le bourgmestre de Huy. "Tout est sous contrôle", a-t-il ajouté peu avant 12h. l’incendie n’avait toujours pas cessé vers 13h30, mais son ampleur est limitée. "Les pompiers sur place n’interviennent en effet pas tant que l’isolation de la haute tension est garantie." Electrabel confirme également que l’incendie est limité et qu’aucun risque d’extension au-delà de l’équipement n’est à signaler.

Outre le transformateur, plusieurs éléments ont été touchés par l’incendie, a fait savoir Electrabel ce dimanche soir. "Des éléments projetés ont effectivement touché d’autres parties de l’installation, telles que des isolants, des disjoncteurs et d’autres parties de nos équipements", indique l’énergéticien.

L’analyse détaillée de la situation se poursuit actuellement. Plusieurs équipements doivent encore être inspectés, ce qui fait qu’un inventaire définitif ne peut pas encore être dressé à l’heure actuelle. Il n’y a pas encore de certitude quant au moment auquel la centrale pourra redémarrer.

Mise à l’arrêt automatique, mais jusqu’à quand ?

Le réacteur nucléaire de Tihange 3 s’est mis automatiquement à l’arrêt. Les procédures de sécurité ont correctement été suivies, relève Electrabel. On ignore encore combien de temps le réacteur restera hors service. La société prévoit un redémarrage mardi matin, mais ce planning est très provisoire, insiste la porte-parole.

Les premières analyses font état d’une cause technique

Les premières constatations menées après l’incendie dans un poste haute tension sur le site de la centrale de Tihange 3 n’indiquent aucune interaction humaine mal intentionnée. "Les premiers éléments font état d’une cause technique", a expliqué dimanche la porte-parole d’Electrabel, Geetha Keyaert. Il ne serait dès lors pas question de sabotage, comme dans le cas du réacteur de Doel 4, mis à l’arrêt depuis le mois d’août.

Des techniciens ont été dépêchés sur place afin de déterminer l’origine de l’incendie et de préparer les travaux de réparation. Des inspecteurs de l’Agence fédérale de contrôle nucléaire (AFCN) sont également présents pour vérifier le respect des procédures, a indiqué celle-ci.

"Aucun problème pour la fourniture de l’électricité"

"Il n’y a aucun problème de fourniture d’électricité en Belgique pour le moment", a indiqué Barbara Verhaegen, porte-parole d’Elia, le gestionnaire du réseau électrique, à l’agence Belga. "Nous sommes devenus très vulnérables à la suite de l’arrêt de Tihange 3, concède-t-elle néanmoins. Cela ne peut pas se produire avec une autre centrale, car nous aurions alors des ennuis."

Elia voit plusieurs éléments rassurants pour l’état actuel de la fourniture d’énergie : les températures sont "plutôt normales" pour cette période de l’année, ce qui tempère la consommation. De plus, les centrales au gaz et au charbon ainsi que les installations d’énergie renouvelables tournent à plein régime. Les interconnections permettent de plus à la Belgique d’importer de l’énergie des pays voisins. Elia admet que l’importation d’électricité a fortement augmenté ces dernières semaines.

La grève tournante de lundi n’est pas une mauvaise nouvelle pour Elia dans le contexte actuel. La demande en énergie sera moindre en raison des arrêts de travail.

Avec quatre centrales à l’arrêt, les marges deviennent ténues pour la fourniture d’énergie. "Si une centrale doit encore arrêter sa production, nous rencontrerons des problèmes dans la fourniture d’énergie", admet Barbara Verhaegen.

Elia ajoute que la Belgique dispose encore d’une réserve stratégique, prévue dans le plan Wathelet mis sur pied dans la perspective de la sortie du nucléaire. "Il s’agit d’une réserve de 850 megawatts. 750 en provenance des centrales au gaz de Vilvorde et Seraing et 100 MW en gestion de la demande."

Ce nouvel incident met une nouvelle fois en lumière la vulnérabilité des centrales belges. Il faut sortir du nucléaire, et dans l’immédiat organiser une réunion de la sous-commission nucléaire de la Chambre, ont affirmé les groupes Ecolo et Groen de la Chambre.

"Ce nouvel incident met, à nouveau, le focus sur la vulnérabilité des centrales nucléaires belges et les problèmes qui y sont liés tant en matière de sécurité que de sécurité d’approvisionnement. Quand le Gouvernement fédéral comprendra-t-il que le nucléaire est un problème dont il faut sortir ? Il est urgent de soutenir les alternatives à cette technologie non fiable et de soutenir une véritable transition énergétique du pays", ont affirmé dimanche Jean-Marc Nollet et Kristof Calvo, chefs de groupe Ecolo-Groen à la Chambre.

A leurs yeux, les premières intentions du nouveau gouvernement démontrent qu’il n’y a pas encore de véritable prise de conscience de ces enjeux. Or, les incidents sur les sites nucléaires posent des problèmes de sécurité d’approvisionnement. Vouloir prolonger les vieilles centrales dans ce contexte n’est pas rassurant d’autant que cette prolongation coûtera cher, y compris à l’Etat, ont-ils ajouté.

Ecolo et Groen ont par ailleurs réclamé d’urgence une réunion de la sous-commission sécurité nucléaire. "La vulnérabilité des centrales doit faire l’objet d’un débat parlementaire. Il est temps pour le gouvernement fédéral de sortir la tête du sable", ont conclu Jean-Marc Nollet et Kristof Calvo.

Ecolo et Groen ont enfin également demandé à la ministre de l’énergie d’informer au plus vite les citoyens sur les risques de délestage dans les prochains jours.

RTBF avec Belga

https://www.rtbf.be/info/belgique/detail_des-cables-electriques-en-feu-a-cote-de-la-centrale-nucleaire-de-tihange?id=8483935


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