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Projet Cigéo à Bure : non à l’enfouissement des déchets radioactifs !

Bure : c’est dans ce petit village de la Meuse que l’industrie nucléaire veut enfouir ses déchets les plus dangereux, qui resteront radioactifs pendant des centaines de milliers d’années.


Communiqué du CEDRA

Derrière un avis positif de façade, l’Autorité de sûreté nucléaire confirme les tares du projet Cigéo

17 janvier 2018 |




Dans son avis définitif sur l’évaluation des options de sûreté (DOS) du projet Cigéo, l’Autorité de sûreté nucléaire (ASN) a annoncé qu’il avait atteint « une maturité technologique satisfaisante au stade du dossier d’options de sûreté ». Pourtant, la pâle copie de l’avis provisoire est bien moins enjouée que ce hâtif résumé voudrait le laisser penser. L’ASN nous livre un avis mi-figue mi-raisin, affichant une certaine complaisance à l’égard des promoteurs du projet tout en listant ses problèmes irrémédiables.



Rien de plus rien de moins que la réitération des risques identifiés de longue date !

Comme le titre le journal « Le Monde » ce jour, le stockage radioactif de Bure est « une copie à revoir ». Dans cet entretien, le Président de l’ASN Pierre-Franck Chevet focalise à dessein et sans surprise, sur les colis bitumineux. Non pas que ceux-ci ne nécessitent pas un intérêt particulièrement important ; il s’agit de 40 000 colis radioactifs enrobés de bitume qui, sujets à des réactions chimiques et ainsi à un emballement thermique, sont extrêmement inflammables et ne peuvent être enfouis en l’état sans craindre un incendie qui pourrait se propager à l’ensemble des galeries souterraines. L’ASN émet tout naturellement « une réserve », comme l’IRSN avant elle, comme des experts indépendants il y a des années ! Elle préconise soit de les rendre inertes, grâce à un procédé de neutralisation chimique dont la faisabilité technique et financière à l’échelle industrielle n’est à ce jour pas démontrée ni démontrable, soit de revoir la conception du projet, soit, et c’est probablement la solution qui sera retenue, de ne pas enterrer ces déchets à Bure. 20 ans de recherche pour qu’à un an du (sans cesse différé) dépôt de la demande d’autorisation de création du projet, aucune solution satisfaisante ne soit apportée… à 20% des déchets initialement destinés à Cigéo !

En annonçant prendre ce sérieux problème à bras le corps, le Président de l’ASN cherche probablement à attester du sérieux de l’ASN.. mais aussi à minimiser les autres nombreux risques associés à Cigéo et à sa conception qu’elle liste dans son avis. Il ne suffirait pas de soustraire les déchets bitumés à Cigéo :

 pour pallier la vulnérabilité de l’installation aux agressions (que ce soient des aléas naturels comme les séismes ou des aléas découlant de choix structurels comme les incendies dû à la production constante d’hydrogène par la présence de déchets radioactifs dans un milieux argileux)

 pour remédier à la sous-évaluation de la capacité de confinement globale de l’installation,

 pour répondre aux manques du dossier présenté par l’Andra concernant la surveillance pendant l’exploitation et après le stockage…

 …ou à l’insuffisance de l’Andra quant à sa capacité à gérer les situations post-accidentelles (notamment parce que la structure de Cigéo ne permet pas que l’installation soit réversible) : les conséquences d’un accident en profondeur seraient dramatiques : impossible d’intervenir, de récupérer les colis, de reprendre l’exploitation du site ou de fermer le stockage…

Absolument rien n’est démontré !

A quel jeu joue l’autorité de sûreté ?!

L’ASN n’apprend pas de ses erreurs et affiche un mépris envers les observations du public qu’elle a elle-même quémandées en dehors de toute obligation législative ou réglementaire ? L’essentiel des avis recueillis concernant la validation de la cuve défectueuse passoire de EPR de Flamanville étaient évidemment largement défavorables, mais l’ASN a cédé à la pression des industriels et a finalement autorisé la cuve, premier pas indispensable à la mise en service future d’un réacteur ruineux et ne répondant pas aux normes réglementaires. Nous avions procédé à une analyse minutieuse de l’ensemble des commentaires répondant à la consultation du public organisée sur l’avis provisoire de l’ASN sur le DOS. Les résultats étaient sans appel (les retrouver ICI) et pourtant là encore l’ASN nous oppose une totale déconsidération et un véritable dédain, enterrant profondément la crédibilité que l’on aurait souhaité lui accorder.

L’impact de son avis technique a des conséquences politiques et sociétales. On connaît la chanson : désormais, l’ensemble des acteurs institutionnels et en particulier le Gouvernement pourront se retrancher derrière cet avis rendu par des experts de la sûreté nucléaire. Peu importe les nombreuses questions restant non-résolues, les innombrables risques, le fait que Cigéo ne soit quasiment pas provisionné, l’ASN leur délivre un passeport pour un voyage vers les abyssales impasses d’un projet qu’ils veulent porter coûte que coûte.

Des évaluateurs lâches qui ne vont jamais au bout de leur raisonnement !

Notre communiqué du 4 décembre 2017 « Les petits pas des évaluateurs de Cigéo vers son échec » est plus actuel que jamais, ceux-ci subissant de pressions telles qu’ils se retrouvent à s’embourber toujours plus dans un échec prévisible et annoncé, ne remettant jamais en cause le projet tout en démontrant malgré eux son infaisabilité technique et financière !

Ce comportement irresponsable a des conséquences directes sur le traitement des militant-es qui ne peuvent s’appuyer sur ces sources officielles pour démontrer les failles techniques alors même qu’elles sont avérées. Alors que l’ensemble des acteurs pro-Cigéo tente de leur imposer par la force un projet dangereux, ils subissent une répression croissante de jour en jour ! Une fois encore, c’est à la société civile de pallier les manques répétés de l’industrie nucléaire pour informer la population sur les conséquences environnementales et sociétales de l’enfouissement ainsi que sur l’absence totale de recherche d’alternatives.

Une petite touche positive ceci étant. Nous étions au séminaire de l’Institut de radioprotection sur la sûreté nucléaire (IRSN) en décembre, et nous avons bien senti que nos inquiétudes étaient partagées dans les coulisses. Reportage en trois parties à venir très prochainement !!!

A quand des évaluateurs courageux et pragmatiques préconisant de stopper le processus ? A quand une volonté clairement formulée d’un abandon du projet ?

« Nucléaire : l’ASN juge le projet de Bure dangereux »

Quand la Une du Monde du 15.01.18 lit entre les lignes ce que le président de l’ASN cherche à dissimuler !

Rien de plus rien de moins que la réitération des risques identifiés de longue date !

Comme le titre le journal « Le Monde » ce jour, le stockage radioactif de Bure est « une copie à revoir ». Dans cet entretien, le Président de l’ASN Pierre-Franck Chevet focalise à dessein et sans surprise, sur les colis bitumineux. Non pas que ceux-ci ne nécessitent pas un intérêt particulièrement important ; il s’agit de 40 000 colis radioactifs enrobés de bitume qui, sujets à des réactions chimiques et ainsi à un emballement thermique, sont extrêmement inflammables et ne peuvent être enfouis en l’état sans craindre un incendie qui pourrait se propager à l’ensemble des galeries souterraines. L’ASN émet tout naturellement « une réserve », comme l’IRSN avant elle, comme des experts indépendants il y a des années ! Elle préconise soit de les rendre inertes, grâce à un procédé de neutralisation chimique dont la faisabilité technique et financière à l’échelle industrielle n’est à ce jour pas démontrée ni démontrable, soit de revoir la conception du projet, soit, et c’est probablement la solution qui sera retenue, de ne pas enterrer ces déchets à Bure. 20 ans de recherche pour qu’à un an du (sans cesse différé) dépôt de la demande d’autorisation de création du projet, aucune solution satisfaisante ne soit apportée… à 20% des déchets initialement destinés à Cigéo !

En annonçant prendre ce sérieux problème à bras le corps, le Président de l’ASN cherche probablement à attester du sérieux de l’ASN.. mais aussi à minimiser les autres nombreux risques associés à Cigéo et à sa conception qu’elle liste dans son avis. Il ne suffirait pas de soustraire les déchets bitumés à Cigéo :

 pour pallier la vulnérabilité de l’installation aux agressions (que ce soient des aléas naturels comme les séismes ou des aléas découlant de choix structurels comme les incendies dû à la production constante d’hydrogène par la présence de déchets radioactifs dans un milieux argileux)

 pour remédier à la sous-évaluation de la capacité de confinement globale de l’installation,

 pour répondre aux manques du dossier présenté par l’Andra concernant la surveillance pendant l’exploitation et après le stockage…

 …ou à l’insuffisance de l’Andra quant à sa capacité à gérer les situations post-accidentelles (notamment parce que la structure de Cigéo ne permet pas que l’installation soit réversible) : les conséquences d’un accident en profondeur seraient dramatiques : impossible d’intervenir, de récupérer les colis, de reprendre l’exploitation du site ou de fermer le stockage…

Absolument rien n’est démontré !

A quel jeu joue l’autorité de sûreté ?!

L’ASN n’apprend pas de ses erreurs et affiche un mépris envers les observations du public qu’elle a elle-même quémandées en dehors de toute obligation législative ou réglementaire ? L’essentiel des avis recueillis concernant la validation de la cuve défectueuse passoire de EPR de Flamanville étaient évidemment largement défavorables, mais l’ASN a cédé à la pression des industriels et a finalement autorisé la cuve, premier pas indispensable à la mise en service future d’un réacteur ruineux et ne répondant pas aux normes réglementaires. Nous avions procédé à une analyse minutieuse de l’ensemble des commentaires répondant à la consultation du public organisée sur l’avis provisoire de l’ASN sur le DOS. Les résultats étaient sans appel (les retrouver ICI) et pourtant là encore l’ASN nous oppose une totale déconsidération et un véritable dédain, enterrant profondément la crédibilité que l’on aurait souhaité lui accorder.

L’impact de son avis technique a des conséquences politiques et sociétales. On connaît la chanson : désormais, l’ensemble des acteurs institutionnels et en particulier le Gouvernement pourront se retrancher derrière cet avis rendu par des experts de la sûreté nucléaire. Peu importe les nombreuses questions restant non-résolues, les innombrables risques, le fait que Cigéo ne soit quasiment pas provisionné, l’ASN leur délivre un passeport pour un voyage vers les abyssales impasses d’un projet qu’ils veulent porter coûte que coûte.

Des évaluateurs lâches qui ne vont jamais au bout de leur raisonnement !

Notre communiqué du 4 décembre 2017 « Les petits pas des évaluateurs de Cigéo vers son échec » est plus actuel que jamais, ceux-ci subissant de pressions telles qu’ils se retrouvent à s’embourber toujours plus dans un échec prévisible et annoncé, ne remettant jamais en cause le projet tout en démontrant malgré eux son infaisabilité technique et financière !

Ce comportement irresponsable a des conséquences directes sur le traitement des militant-es qui ne peuvent s’appuyer sur ces sources officielles pour démontrer les failles techniques alors même qu’elles sont avérées. Alors que l’ensemble des acteurs pro-Cigéo tente de leur imposer par la force un projet dangereux, ils subissent une répression croissante de jour en jour ! Une fois encore, c’est à la société civile de pallier les manques répétés de l’industrie nucléaire pour informer la population sur les conséquences environnementales et sociétales de l’enfouissement ainsi que sur l’absence totale de recherche d’alternatives.

Une petite touche positive ceci étant. Nous étions au séminaire de l’Institut de radioprotection sur la sûreté nucléaire (IRSN) en décembre, et nous avons bien senti que nos inquiétudes étaient partagées dans les coulisses. Reportage en trois parties à venir très prochainement !!!

A quand des évaluateurs courageux et pragmatiques préconisant de stopper le processus ? A quand une volonté clairement formulée d’un abandon du projet ?

« Nucléaire : l’ASN juge le projet de Bure dangereux »

Quand la Une du Monde du 15.01.18 lit entre les lignes ce que le président de l’ASN cherche à dissimuler !



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