DE L'INTERDICTION
DES ARMES NUCLÉAIRES
À LEUR ÉLIMINATION

Une infographie pour comprendre les enjeux actuels autour de l'abolition des armes nucléaires



9 ÉTATS POSSÈDENT
14 550
ARMES NUCLÉAIRES

210

Nombre de tirs nucléaires atmosphériques et souterrains que la France a réalisé entre 1960 et 1996 dans le Sahara et en Polynésie.

1000

Équivalent en bombes d’Hiroshima que dégagerait la puissance contenue dans les 16 « missiles balistiques à tête nucléaire » du sous-marin français en mission 24h/24.

2010

Année où le gouvernement français a adopté une loi qui reconnaît partiellement les conséquences sanitaires de ses essais nucléaires. Aujourd’hui encore, les victimes - parmi lesquelles des populations locales, des vétérans et leurs descendants - mènent une bataille pour obtenir justice. Cancers, malformations et stérilité ne sont qu’une partie de la liste des pathologies consécutives aux rayonnements.

QUAND LA COMMUNAUTÉ INTERNATIONALE
SE MOBILISE POUR LE DÉSARMEMENT

LES ARGUMENTS DES PARTISANS DE
LA BOMBE : LE VRAI DU FAUX

Ce sont les deux bombes atomiques larguées sur le Japon qui ont mis fin à la Seconde Guerre mondiale.

Il est souvent affirmé que ce sont les bombardements américains d’Hiroshima et Nagasaki qui ont permis de mettre fin à la Seconde Guerre mondiale. Après étude des archives déclassifiées, de nombreux historiens tel que Howard Zinn assurent que le Japon était déjà battu et prêt à se rendre. En revanche, en larguant ces deux bombes, les États-Unis voulaient tester leurs puissances grandeur nature et envoyer un « avertissement » à l’URSS.

La dissuasion nucléaire est un facteur de stabilité mondiale. Elle garantit la paix entre les nations.

La capacité de pouvoir anéantir son adversaire serait une garantie de non-agression. Pourtant, depuis les années 1945 et l’émergence des premières puissances nucléaires, les conflits armés n’ont pas diminué et les États dotés de la dissuasion ont été agressés. Israël a par exemple été attaqué par l’Égypte en 1973 (guerre du Kippour). En redessinant des rapports de forces inégaux entre nations dominantes et pays dominés, la dissuasion renforce les velléités de certains pays à s’en doter. Affirmer que la dissuasion assure la paix revient à jeter les États dans une course à l’armement qui accélère la prolifération et le risque d’utilisation.

Sans la dissuasion nucléaire, la France ne serait pas une grande puissance, ni un membre permanent du Conseil de sécurité.

On entend souvent que la bombe atomique fait de la France une « grande puissance ». Elle lui garantirait son siège permanent avec droit de veto à l’ONU. Or le Conseil de sécurité a été créé en 1945. À cette époque, seuls les États-Unis avaient la bombe. La première bombe française a explosé en 1960. En fait, les rapports de force dans le jeu des relations internationales s’appuient avant tout sur l’économie, la diplomatie ou encore le poids géopolitique. La fin de la guerre froide, la mondialisation et l’émergence d’un monde multipolaire ont rendu obsolète la possession d’armes nucléaires comme marqueur de puissance.

Depuis 1945, la France n’a pas connu de guerre : c’est grâce à la dissuasion nucléaire.

Au-delà du fait qu’il est impossible d’établir un lien direct entre l’absence d’agression étrangère et l’acquisition de la bombe atomique, les attentats meurtriers qu’a connu la France en 2015 et 2016 montrent les limites des armes nucléaires comme gage de tranquillité. Comme le superstitieux en avion ne se sépare jamais de son amulette, la France s’accroche à sa stratégie de dissuasion. L’avion ne s’est pas crashé et ce serait grâce à l’amulette ? La France n’a pas été attaquée et ce serait grâce à la dissuasion nucléaire ?


Des bonnes raisons d'être contre la dissuasion

La dissuasion nucléaire, c’est du gaspillage d’argent public !

☢ Depuis la création du Commissariat à l’énergie atomique (CEA) en 1945 et les premières recherches sur la bombe atomique, la dissuasion nucléaire a coûté plus de 420 milliards d’euros à la France.
☢ À l’horizon 2025, les contribuables français financeront l’entretien et la modernisation des armes nucléaires à hauteur de 6,5 milliards d’euros par an (ce budget ne comprenant pas les dépenses de personnel ni celles de gestion des déchets ou de démantèlement) et sur la période 2019-2023, la loi de programmation militaire prévoit une enveloppe de 25 milliards d’euros pour la dissuasion, soit plus de 22 % des dépenses d’équipement de l’armée.
☢ Au niveau mondial, 100 milliards d’euros sont consacrés chaque année à la dissuasion. Cette somme correspond au montant estimé par la COP 15 pour lutter efficacement contre le réchauffement climatique, deuxième menace pour l’Humanité après… la guerre nucléaire !

La dissuasion nucléaire, c’est dangereux et polluant !

De 1969 à 1996, l’armée française a effectué 210 essais atmosphériques et souterrains en Algérie et en Polynésie. Des milliers de personnes ont été irradiées et de gigantesques zones resteront contaminées pour des milliers d’années. Parmi les populations locales, chez les vétérans et leurs descendants : cancers, malformations et retards mentaux se sont multipliés.
Même en l’absence d’essais, la fabrication, le transport et le stockage des matières radioactives destinées à la bombe représentent un danger. Consacré à l'entretien et à la modernisation de la bombe, le site de Valduc (Côte-d’Or) et ses alentours sont pollués par des éléments radioactifs comme le tritium. L’histoire l’a montré à plusieurs reprises : des accidents peuvent arriver. Collisions de sous-marins avec leurs têtes et leurs réacteurs nucléaires, bombes égarées… Qu’ils soient le résultat de négligences humaines ou de défaillances techniques, ces événements montrent que le risque zéro n’existe pas et que les atteintes à l'environnement sont inévitables.

La dissuasion nucléaire, ça accroit les tensions !

☢ En 1962, la crise des missiles de Cuba déclenche une escalade de menaces nucléaires. La « ligne rouge » est franchie lorsque l’URSS installe des missiles nucléaires à 150 km des côtes américaines. Ici, les armes nucléaires ont failli déclencher une troisième guerre mondiale.
De nombreux événements montrent que nous sommes passés une dizaine de fois près d'une guerre nucléaire. En 1983, des images satellites montraient 5 missiles américains en route vers l'URSS. Malgré ces évidences le colonel Petrov annonça au Kremlin une « fausse alerte ». En fait, les tâches lumineuses identifiées longtemps après sur les clichés étaient des reflets du soleil. L'Humanité a failli subir une guerre nucléaire… par erreur !
Depuis que la Corée du Nord possède la bombe, les tensions se sont exacerbées. Par tweets interposés, Donald Trump et Kim Jong-un rivalisent de menaces à la guerre nucléaire. Et la nouvelle doctrine des États-Unis - exprimée début 2018 - prévoit de nouvelles armes nucléaires et désigne la Russie et la Chine comme des ennemis.

La dissuasion nucléaire, c’est du bluff !

Conscientes du caractère « juridiquement contraignant » du texte, les grandes puissances dotées de la bombe atomique ont boycotté les négociations. Au moment où un large consensus autour d’une stratégie de désarmement concerté émerge dans la communauté internationale, refuser d’y participer, c’est aller à rebours de l’histoire et de la volonté démocratique des peuples. Avec les capacités actuelles des arsenaux mondiaux, une guerre nucléaire serait synonyme d’autodestruction de l’Humanité. Le bluff sur lequel repose la menace de l’emploi d’une arme nucléaire n’est pas crédible tant les conséquences seraient dramatiques. Dans ses mémoires, le président Valéry Giscard d’Estaing faisait une confidence qui révélait que la dissuasion nucléaire est un jeu de poker-menteur : « Je n'aurais jamais pris l’initiative d’un geste qui conduirait à l’anéantissement de la France. » Censée être notre « assurance-vie », la dissuasion ne constitue pas une protection efficace contre les menaces actuelles que sont par exemple le terrorisme, les guerres civiles, les drones ou les cyberattaques. La dissuasion est une menace psychologique : elle ne « protège » pas comme une porte blindée ou une muraille. En vérité, elle donne simplement « l’illusion » de sécurité.

La dissuasion nucléaire, c’est anti-démocratique !

Le Traité d’interdiction des armes nucléaires voté à l’ONU en juillet 2017 est un événement inédit. Une majorité d'États s'opposent frontalement aux cinq membres permanents du Conseil de sécurité de l'ONU. Conscientes du caractère « juridiquement contraignant » du texte, les grandes puissances dotées de la bombe atomique ont boycotté les négociations. Au moment où un large consensus autour d’une stratégie de désarmement concerté émerge dans la communauté internationale, refuser d’y participer, c’est aller à rebours de l’histoire et de la volonté démocratique des peuples.
Les armes nucléaires sont les dernières armes de destruction massive en passe d'être interdites, alors que leurs conséquences humanitaires sont catastrophiques et que leur fabrication n'a jamais été décidée démocratiquement.


En 1945, le Commissariat à l’énergie atomique (CEA) est créé pour mener les premières recherches sur les armes nucléaires. Les premiers réacteurs nucléaires sont d’abord conçus pour produire du plutonium, indispensable à la fabrication de la bombe. C’est ensuite pour fabriquer la bombe atomique que la France se dote d’usines d’enrichissement d’uranium et de retraitement.

L’industrie du nucléaire civil est née grâce au développement des programmes militaires. Le recours à l’énergie nucléaire pour produire de l’électricité apparaît alors comme un argument de vente appréciable à l’attention des pays qui veulent développer le nucléaire militaire. En 2007, le président Nicolas Sarkozy a, par exemple, proposé un réacteur nucléaire à Mouammar Kadhafi et récemment, la Chine a vendu plusieurs réacteurs aux Émirats arabes unis alors qu’ils peuvent se passer d’énergie nucléaire grâce au soleil et au vent. Le dossier du nucléaire iranien illustre bien la porosité qui existe entre l’usage civil et militaire de l’énergie nucléaire.

Cette confusion est encore renforcée par la culture du secret. Protégés par le « secret-défense », les choix en matière de nucléaire militaire sont régis par l’opacité. On retrouve le même manque de transparence dans l’industrie du nucléaire civil.


UN PRIX NOBEL DE LA PAIX
POUR LES ONG DU DÉSARMEMENT

ICAN (International campaign to abolish nuclear weapons / Campagne internationale pour abolir les armes nucléaires) est un regroupement d’ONG et d’individus rassemblés autour d’un objectif : interdire les armes nucléaires. Lancée en 2007, l’initiative regroupe près de 500 organisations non gouvernementales dans 101 pays dont une cinquantaine en France. Pour son rôle en faveur de la fabrication et l’adoption d’un traité d’interdiction, pour son travail de sensibilisation et de facilitateur de processus multilatéraux, ICAN a reçu le prix Nobel de la paix en décembre 2017. La France, le Royaume-Uni et les États-Unis n’ont pas envoyé leurs ambassadeurs lors de la remise du prix pour montrer leur opposition à ce traité.
https://icanfrance.org/

MOBILISATIONS
QUELLES ACTIONS SONT POSSIBLES ?

COMMANDEZ LES CARTES POSTALES DE CAMPAGNE :

Retrouvez la version papier de cette infographie imprimée en couleur sur 8 pages.
Envoyer et diffusez les cartes postales aux couleurs des 5 arguments : au Président de la République, afin que la France signe et ratifie le TIAN, aux élus, aux politiques et à vos proches, pour les sensibiliser sur le TIAN
À commander gratuitement sur notre boutique militante

COMMANDEZ LA BROCHURE :
DE L'INTERDICTION DES ARMES NUCLÉAIRES
À LEUR ÉLIMINATION

Retrouvez la version papier de cette infographie imprimée en couleur sur 8 pages.
Un contenu à distribuer dans votre entourage pour faire connaitre nos arguments contre le nucléaire militaire.
À commander gratuitement sur notre boutique militante

PARTAGEZ CETTE INFOGRAPHIE
SUR LES RÉSEAUX SOCIAUX

Partagez sur Facebook
Partagez sur Twitter

ÉPINGLONS LES BANQUES COMPLICES !

Par leurs investissements et leurs montages financiers, plusieurs banques participent au financement des armes nucléaires. En France, la BNP-Paribas, AXA, le Crédit Agricole, Natixis et la Société Générale sont les championnes. Pour obliger ces banques à remettre en cause ces financements - qui deviendront illégaux si le Traité d'interdiction est ratifié - rien de tel que de les décrédibiliser, en affichant aux yeux de tous leur participation au financement des armes nucléaires.
Plus de détails sur l’action :
https://www.sortirdunucleaire.org/Organiser-une-action-ciblee-contre-les-financeurs

INSCRIVEZ-VOUS AU JEUNE-ACTION
INTERNATIONAL 6-9 AOUT 2018

Pour commémorer les bombardements d'Hiroshima et Nagasaki et soutenir les victimes des essais nucléaires, des événements de 4 jours sont organisés chaque année dans une dizaine de villes françaises ainsi que dans divers pays comme l’Angleterre, l’Allemagne et les États-Unis. Parmi les participants, nombreux sont ceux qui font le choix de jeûner pendant 4 jours pour interpeller les passants et les médias.
Pour en savoir plus et s’inscrire :
https://abolitiondesarmesnucleaires.org/ ou abolitiondesarmesnucleaires@orange.fr