La politique énergétique française ne doit pas être décidée sous la pression d’EDF !
De telles déclarations reviennent à s’asseoir sur la loi de transition énergétique. Sans fermeture de centrales d’ici 2025, comment la part du nucléaire est-elle censée baisser jusqu’à 50 % ? De plus, M. Lévy prétend-il donc donner le résultat de la Programmation Pluriannuelle de l’Énergie avant même que son contenu n’ait été défini et discuté ?
Prolonger des centrales à grand frais… pour produire à perte ?
Dans le déni le plus total, EDF prévoit de rafistoler à grand frais des réacteurs obsolètes en invoquant une augmentation peu probable de la consommation d’électricité. Pourtant, la Direction Générale de l’Énergie et du Climat elle-même met en évidence le "non-besoin" d’une vingtaine de réacteurs d’ici 2025 du fait d’une faible hausse des consommations. M. Lévy souhaite donc engager des investissements colossaux dans le seul but de continuer à exporter de l’électricité alors que, du fait d’une surproduction d’électricité en Europe, les prix sont bas et souvent inférieurs aux coûts de production. Cette politique aggravera encore la situation financière d’EDF.
M. Lévy ignore le risque nucléaire
N’en déplaise à M. Lévy, qui prétend avoir l’autorisation de l’État pour prolonger des réacteurs conçus pour 30 ans jusqu’à 50 à 60 ans, ce rafistolage coûteux ne permettra pas de remédier au vieillissement des centrales. Certains équipements cruciaux pour la sûreté (cuve, enceinte de confinement) ne peuvent pas être remplacés. L’Autorité de sûreté nucléaire elle-même rappelle qu’une prolongation au-delà de 40 ans ne peut pas être tenue pour acquise. Ignorer cette réalité revient à imposer aux français un risque croissant d’accident nucléaire.
Plutôt que de poursuivre cette fuite en avant, EDF devrait engager dès maintenant sa reconversion vers les énergies renouvelables et fermer rapidement ses réacteurs, en commençant par les plus anciens, Fessenheim en tête de liste.