Incendie à la centrale nucléaire de Paluel : le "Grand Carénage" vire au carnage !
Communiqué du 3 juillet 2015
La centrale nucléaire de Paluel, qui devait ouvrir le bal des "Grands Carénages", travaux de grande ampleur destinés à prolonger la durée de fonctionnement des réacteurs, vient d’être touchée par un incendie aux conséquences lourdes.
Alors que des travaux de découpe avaient lieu en salle des machines dans le cadre de la 3ème visite décennale, un feu s’est déclaré à l’intérieur d’un condenseur, suite à des précautions insuffisantes pour empêcher les matériaux de s’enflammer. Il aura fallu 71 pompiers et plus de 6 heures pour "maîtriser" le feu, mais les pompiers restent confrontés à une quantité considérable de métal fondu à très haute température. Un incendie aussi long, avec fusion de métaux, est un événement rare qui en dit long sur la gravité du problème. Au vu des dégâts et des coûts de remplacement d’une telle pièce - sans compter qu’il serait peu probable que le feu n’ait pas aussi endommagé d’autres équipements -, il faudrait prendre acte dès maintenant du non-redémarrage du réacteur !
Cet incendie fait suite à deux évacuations en l’espace d’une semaine à la centrale nucléaire du Blayais, suite au dysfonctionnement répété d’un sas de confinement, qui a laissé s’échapper des poussières radioactives et contaminé 11 personnes. Là encore, il s’agissait de travaux de maintenance en prévision de la prolongation des réacteurs et les précautions nécessaires n’avaient pas été prises.
Ces exemples suffisent à démontrer que le "Grand Carénage" risque de virer au grand carnage. Alors qu’aux dires de l’Autorité de sûreté nucléaire, EDF est déjà débordée par les opérations de maintenance qu’elle a elle-même programmées, comment prétendra-t-elle gérer des travaux de grande ampleur et souvent inédits sur plusieurs centrales à la fois ? Et dans quelles conditions se feront ces travaux ? Alors que les travailleurs du nucléaire alertent sur les cadences infernales qu’ils subissent, EDF envisage-t-elle de les solliciter encore plus… ou de recourir à de nouvelles recrues non formées, aux risques dans tous les cas de nouvelles malfaçons ?
Avec de tels déboires, il est indubitable que les 55 milliards d’euros prévus à l’origine par EDF pour cette opération seront largement dépassés. Surtout, outre que certaines pièces sensibles au vieillissement ne pourront être remplacées, les centrales ainsi rafistolées ne connaîtront au final pas d’amélioration notoire de leur sûreté et ces travaux se réaliseront au prix de souffrances humaines considérables, de contaminations et d’un gaspillage éhonté de sommes qui seraient plus utilement investies dans les énergies renouvelables et les économies d’énergie. Plutôt que de mener ce rafistolage inutile, coûteux et dangereux, il faut mettre en œuvre en urgence la sortie du nucléaire, en commençant par l’arrêt des réacteurs de plus de 30 ans.
Contacts presse :
Réseau "Sortir du nucléaire" - 06 64 66 01 23
Collectif Stop EPR-Ni à Penly Ni ailleurs
Guillaume Blavette : 06 62 29 50 48
La centrale nucléaire de Paluel, qui devait ouvrir le bal des "Grands Carénages", travaux de grande ampleur destinés à prolonger la durée de fonctionnement des réacteurs, vient d’être touchée par un incendie aux conséquences lourdes.
Alors que des travaux de découpe avaient lieu en salle des machines dans le cadre de la 3ème visite décennale, un feu s’est déclaré à l’intérieur d’un condenseur, suite à des précautions insuffisantes pour empêcher les matériaux de s’enflammer. Il aura fallu 71 pompiers et plus de 6 heures pour "maîtriser" le feu, mais les pompiers restent confrontés à une quantité considérable de métal fondu à très haute température. Un incendie aussi long, avec fusion de métaux, est un événement rare qui en dit long sur la gravité du problème. Au vu des dégâts et des coûts de remplacement d’une telle pièce - sans compter qu’il serait peu probable que le feu n’ait pas aussi endommagé d’autres équipements -, il faudrait prendre acte dès maintenant du non-redémarrage du réacteur !
Cet incendie fait suite à deux évacuations en l’espace d’une semaine à la centrale nucléaire du Blayais, suite au dysfonctionnement répété d’un sas de confinement, qui a laissé s’échapper des poussières radioactives et contaminé 11 personnes. Là encore, il s’agissait de travaux de maintenance en prévision de la prolongation des réacteurs et les précautions nécessaires n’avaient pas été prises.
Ces exemples suffisent à démontrer que le "Grand Carénage" risque de virer au grand carnage. Alors qu’aux dires de l’Autorité de sûreté nucléaire, EDF est déjà débordée par les opérations de maintenance qu’elle a elle-même programmées, comment prétendra-t-elle gérer des travaux de grande ampleur et souvent inédits sur plusieurs centrales à la fois ? Et dans quelles conditions se feront ces travaux ? Alors que les travailleurs du nucléaire alertent sur les cadences infernales qu’ils subissent, EDF envisage-t-elle de les solliciter encore plus… ou de recourir à de nouvelles recrues non formées, aux risques dans tous les cas de nouvelles malfaçons ?
Avec de tels déboires, il est indubitable que les 55 milliards d’euros prévus à l’origine par EDF pour cette opération seront largement dépassés. Surtout, outre que certaines pièces sensibles au vieillissement ne pourront être remplacées, les centrales ainsi rafistolées ne connaîtront au final pas d’amélioration notoire de leur sûreté et ces travaux se réaliseront au prix de souffrances humaines considérables, de contaminations et d’un gaspillage éhonté de sommes qui seraient plus utilement investies dans les énergies renouvelables et les économies d’énergie. Plutôt que de mener ce rafistolage inutile, coûteux et dangereux, il faut mettre en œuvre en urgence la sortie du nucléaire, en commençant par l’arrêt des réacteurs de plus de 30 ans.
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