Baisse du coût des renouvelables

Entre le 3e trimestre 2009 et le 1e trimestre 2014, le coût des panneaux photovoltaïques en silicium cristallin (la technologie dominante sur le marché) a baissé de 53 % ; celui des panneaux photovoltaïques à couches minces de 34 % ; le coût des centrales à biomasse a baissé de 28 % ; celui de l’éolien terrestre a baissé de 15 % ; etc.

L’éolien offshore fait figure d’exception notable, avec une hausse de 41 %, qui s’explique par la plus grande profondeur à laquelle les projets sont planifiés et par une demande accrue de machines d’installation, des câbles et autres matériels.

Source : FS-UNEP, Global trends in renewable energy investments 2014, avril 2014, p 38 du rapport complet.

Mise à l’arrêt et annulation de centrales nucléaires et à charbon faute de rentabilité

Quelques exemples en 2013 et 2014

République Tchèque : annulation de l’appel d’offres pour deux réacteurs

L’électricien tchèque CEZ a retiré début avril 2014 l’appel d’offres lancé en 2009 – et dont Areva avait été exclu en 2012 – pour construire deux nouveaux réacteurs sur le site de la centrale de Temelin. CEZ a pris sa décision au vu des prix de l’électricité trop bas pour assurer une rentabilité au projet, en l’absence de garanties financières sur le prix d’achat de l’électricité que le gouvernement tchèque de Bohuslav Sobotka s’est refusé à accorder (contrairement à la décision aberrante du gouvernement britannique pour le projet de 2 EPR à Hinkley Point, qui bénéficie d’un prix d’achat garanti sur 35 ans, indexé sur l’inflation, et deux fois plus cher que le prix de marché en gros de l’électricité).

Signe révélateur de l’attitude générale des investisseurs vis-à-vis du nucléaire : à l’annonce de cette annulation, la valeur de l’action de CEZ a gagné pas moins de 3,7 % !

Source : Bloomberg

Une centrale allemande fermée prématurément faute de rentabilité

E.ON, le numéro un allemand de l’énergie, compte arrêter sa centrale nucléaire de Grafenrheinfeld, en Bavière, fin mai 2015 au lieu de décembre 2015. L’entreprise estime qu’elle ne pourra pas l’exploiter rentablement, dans un contexte de forte concurrence des renouvelables. E.ON a estimé que "l’arrêt anticipé était incontournable dans l’intérêt des actionnaires" !

Pour continuer à faire tourner la centrale, E.ON devrait charger de nouveaux combustibles l’année prochaine. Or, ces combustibles sont soumis à un impôt spécifique, qui lui coûterait d’emblée 80 millions d’euros. Compte tenu des cours de l’électricité, qui ont été divisés par deux depuis 2008, le groupe estime que le chiffre d’affaires prévisible ne permettrait pas de couvrir cette taxe ainsi que les autres coûts.

La situation au printemps 2014 est que l’Agence fédérale allemande des réseaux doit encore donner son feu vert à cette décision au regard de la stabilité du système électrique. Elle a en effet déjà reçu plus de 40 demandes de fermetures de centrales électriques, essentiellement au gaz ou au charbon, qui souffrent de la concurrence des renouvelables.

Source : Les Échos