Source : Auditions du 13 et du 20 février 2014 de Pierre-Franck Chevet, président de l’Autorité de Sûreté Nucléaire, par la "Commission parlementaire d’enquête relative aux coûts passés, présents et futurs de la filière nucléaire, à la durée d’exploitation des réacteurs et à divers aspects économiques et financiers de la production et de la commercialisation de l’électricité nucléaire".

Vidéo de l’audition du 13 février 2014
Transcription officielle de l’audition du 13 février 2014
Vidéo de l’audition du 20 février 2014
Transcription officielle de l’audition du 20 février 2014

Note sur les libertés de transcription et reformulation :

À force de vérification fastidieuse, en comparant les comptes-rendus écrits officiels et les vidéos de ces auditions, nous nous sommes aperçus que les transcriptions de l’Assemblée nationale pouvaient transformer substantiellement les propos réellement tenus devant la Commission, parfois dans une mesure qui en déforme ou amoindrit beaucoup le sens. Ainsi, la phrase "pour l’instant effectivement ils [EDF] semblent débordés, je dirais, par les travaux qu’ils [EDF] ont eux-mêmes décidés", pourtant prononcée textuellement par M. Chevet, est totalement absente du compte-rendu écrit officiel - pas seulement déformée ou minimisée, mais bien absente - alors que c’est justement la citation dont la presse s’est fait l’écho sur le moment.

Au vu de ces déformations préoccupantes, nous avons estimé pouvoir prendre une liberté moindre, qui a consisté à reconstruire à partir des propos réellement prononcés par M. Chevet, et en utilisant véritablement les mots clés qu’il a employés, une citation concise et pleinement intelligible de façon isolée, qui colle totalement au sens et à l’esprit de son propos, bien que n’étant pas mot à mot ce qu’il a dit (tout en y étant plus fidèle que la transcription officielle de l’Assemblée nationale).

Voici les transcriptions mot à mot que nous avons faites à partir des vidéos des auditions du 13 et du 20 février 2014, et dont nous avons repris les éléments clés pour formuler une citation claire et synthétique :

Audition du 20 février 2014 - à partir de 23mn15s :

Transcription mot à mot :

"actuellement déjà EDF, alors même que la charge est globalement devant, a des difficultés pour maîtriser ses arrêts de tranche et les opérations qui sont faites lors de ces arrêts de tranches."

Nous avons résumé et simplifié cette déclaration comme suit :

"EDF a déjà des difficultés pour maîtriser ses arrêts de tranches et les opérations de maintenance des réacteurs."

À comparer avec la transcription officielle (consultée le 19 juin 2014) :

"EDF rencontre des difficultés pour gérer les arrêts de tranche et les opérations de maintenance qu’ils exigent, alors que le rendez-vous du grand carénage et, éventuellement, la mise en œuvre des recommandations émises après Fukushima et la prolongation au-delà de quarante ans sont devant nous. Cette situation pose la question de la capacité à faire face à ces défis."

Audition du 13 février 2014 - à partir de 9mn55s :

Transcription mot à mot :

"Ce sujet-là qui a une acuité particulière maintenant, va avoir encore une acuité encore plus forte quand on commence à se projeter à 3-4 ans, dans les périodes où EDF envisage de faire ce qu’ils appellent le grand carénage, cette fois des opérations encore plus lourdes. Donc ce défaut de maîtrise des arrêts de tranche, pour nous, est un sujet qui est préoccupant."

Nous avons résumé et simplifié cette déclaration comme suit :

"Ce défaut de maîtrise sera encore plus préoccupant dans 3 ou 4 ans, quand EDF envisage de faire ce qu’elle appelle le "grand carénage", des opérations encore plus lourdes."

À comparer avec la transcription officielle (consultée le 19 juin 2014) :

"Le défaut de maîtrise des arrêts de tranche, d’une grande acuité aujourd’hui, sera encore plus préoccupant dans trois ou quatre ans, quand EDF effectuera le grand carénage, qui suppose des interventions encore plus lourdes."

Audition du 13 février 2014 - à partir de 27mn00s :

Transcription mot à mot :

"C’est bien à EDF de proposer une organisation qui fasse que les compétences soient transmises, en qualité et en quantité, de manière à ce qu’effectivement ils retrouvent une pleine maîtrise d’ouvrage de ces travaux qui sont en arrêt de tranche, parce que pour l’instant effectivement ils semblent débordés, je dirais, par les travaux qu’ils ont eux-mêmes décidés."

Nous avons résumé et simplifié cette déclaration comme suit :

"EDF semble débordée par les travaux qu’elle a elle-même décidés."

À comparer avec la transcription officielle (consultée le 19 juin 2014) :

"EDF doit organiser la transmission des compétences pour retrouver la pleine maîtrise des travaux en arrêt de tranche."

Note du Réseau : on voit que la transcription officielle (bien plus facile à consulter que les vidéos...) fait disparaître purement et simplement la déclaration de M. Chevet pointant le fait qu’EDF est "débordée".