Faire un don
Informez vous > Nos dossiers et analyses > Fukushima, la catastrophe nucléaire continue > Archives > Fukushima, suivi de la catastrophe - Archives 2011-2015 >

Août 2013 - Situation d’urgence à Fukushima

Article publié le 7 août 2013



Le 7 août 2013, la situation d’urgence a été décrétée à Fukushima due à des fuites radioactives qui contaminent de manière irréversible les nappes phréatiques, l’océan Pacifique ainsi que tout l’environnement autour de la centrale. Tous les jours, ce sont 300 tonnes d’eau contaminée qui se déversent dans le milieu maritime laissant les autorités impuissantes face à l’ampleur de la catastrophe.



© Reuters

Après le mensonge d’État, des révélations au compte-gouttes

En juillet dernier, TEPCO, l’opérateur de la centrale de Fukushima, avait déjà avoué que de l’eau contaminée au strontium, césium et tritium s’écoulait bien dans l’océan Pacifique. Un aveu qui est intervenu au lendemain des élections sénatoriales où le parti de l’actuel premier ministre Shinzo Abe a gagné. Personne n’a cru à un hasard du calendrier, le premier ministre étant un fervent défenseur de l’énergie nucléaire. Si cette information avait été dévoilée avant les élections, la victoire du parti démocrate-libéral aurait sans doute été mise en péril…

TEPCO a été mis en cause dès le début de la catastrophe de Fukushima, notamment sur sa gestion dans les heures qui ont suivi le tsunami et depuis l’opérateur n’a fait que cacher la vérité à la population japonaise, tentant ainsi de masquer l’ampleur du désastre.

Une contamination de l’océan sans précédent

TEPCO a évalué la contamination de l’océan Pacifique entre 20 000 et 40 000 milliards de becquerels depuis mai 2011. Nous sommes donc face à la plus grande contamination en mer de l’Histoire, comme le confirme Jérôme Joly, directeur adjoint de l’IRSN.

Mais la catastrophe de Fukushima est toujours en cours et 300 tonnes d’eau contaminée se déversent chaque jour dans l’océan. Pour tenter de contenir ces fuites, TEPCO a construit une barrière pour empêcher les eaux très radioactives de se répandre dans le Pacifique, mais ces barrières ne sont pas suffisantes et l’eau provenant des nappes phréatiques a commencé à les submerger. De plus, TEPCO a entrepris l’injection de produits chimiques dans le sol, afin de le solidifier pour contenir la radioactivité… En réalité, du simple bricolage, qui ne parvient pas a résoudre la situation, sans compter que ce sont de nouveaux produits très dangereux qu’on libère dans la nature.

Une situation ingérable

Quelles que soient les solutions envisagées par les autorités, la situation est ingérable, car le propre d’une catastrophe nucléaire est de durer dans le temps, il est illusoire de penser que la radioactivité à Fukushima peut être contenue.

Mais le gouvernement japonais refuse toujours une coopération internationale pour gérer cette crise, sans aucun doute de peur que la lumière soit faite sur la situation. Car même si certaines informations sont dévoilées, il est difficile d’établir un réel bilan de l’ampleur des dégâts en terme humain et environnemental.


Chronologie des révélations des derniers jours

 A la fin du mois de juillet, TEPCO revient sur ses affirmations selon lesquelles l’eau chargée de tritium, de strontium, de césium et d’autres éléments radioactifs stagnait sous terre, et avait avoué qu’elle atteignait l’océan. Un revirement survenu au lendemain d’élections sénatoriales qui se sont soldées par la victoire du Parti libéral-démocrate du premier ministre Shinzo Abe, largement favorable au nucléaire. A la suite de cet aveu, l’autorité nucléaire japonaise a prévu d’enquêter sur ces fuites et de surveiller la contamination de l’océan.

 Le 3 août, le quotidien japonais Asahi révèle que les nappes phréatiques situées sous la centrale japonaise accidentée de Fukushima montent à un niveau plus élevé qu’une barrière actuellement construite pour les contenir, et que les eaux souterraines contaminées lors de l’accident nucléaire du 11 mars 2011 pourraient remonter à la surface d’ici trois semaines.

 Dimanche 4 août, Tepco a communiqué pour la première fois une estimation des fuites radioactives dans l’océan. Bilan : entre vingt et quarante mille milliards de becquerels se sont déversés de mai 2011, soit deux mois après l’accident, à juillet 2013.

 Une "situation d’urgence" a été déclarée, mardi 6 août, par l’Autorité de régulation nucléaire japonaise (NRA) à la centrale de Fukushima. Selon la NRA, cette eau contaminée est en train de monter vers la surface et dépasse les limites légales d’écoulement radioactif.

 Mercredi 7 août, on apprend que les fuites sont estimées à 300 t par jour

 Jeudi 8 août, l’Acro fait le point sur la situation. TEPCo a estimé à 520 m3 d’eau très radioactive le rejet d’avril. Selon l’association ce seul rejet devrait être classé au niveau 5 ou 6 de l’échelle internationale INES. Retrouvez l’excellente analyse de l’association que nous reprenons intégralement.

© Reuters

Après le mensonge d’État, des révélations au compte-gouttes

En juillet dernier, TEPCO, l’opérateur de la centrale de Fukushima, avait déjà avoué que de l’eau contaminée au strontium, césium et tritium s’écoulait bien dans l’océan Pacifique. Un aveu qui est intervenu au lendemain des élections sénatoriales où le parti de l’actuel premier ministre Shinzo Abe a gagné. Personne n’a cru à un hasard du calendrier, le premier ministre étant un fervent défenseur de l’énergie nucléaire. Si cette information avait été dévoilée avant les élections, la victoire du parti démocrate-libéral aurait sans doute été mise en péril…

TEPCO a été mis en cause dès le début de la catastrophe de Fukushima, notamment sur sa gestion dans les heures qui ont suivi le tsunami et depuis l’opérateur n’a fait que cacher la vérité à la population japonaise, tentant ainsi de masquer l’ampleur du désastre.

Une contamination de l’océan sans précédent

TEPCO a évalué la contamination de l’océan Pacifique entre 20 000 et 40 000 milliards de becquerels depuis mai 2011. Nous sommes donc face à la plus grande contamination en mer de l’Histoire, comme le confirme Jérôme Joly, directeur adjoint de l’IRSN.

Mais la catastrophe de Fukushima est toujours en cours et 300 tonnes d’eau contaminée se déversent chaque jour dans l’océan. Pour tenter de contenir ces fuites, TEPCO a construit une barrière pour empêcher les eaux très radioactives de se répandre dans le Pacifique, mais ces barrières ne sont pas suffisantes et l’eau provenant des nappes phréatiques a commencé à les submerger. De plus, TEPCO a entrepris l’injection de produits chimiques dans le sol, afin de le solidifier pour contenir la radioactivité… En réalité, du simple bricolage, qui ne parvient pas a résoudre la situation, sans compter que ce sont de nouveaux produits très dangereux qu’on libère dans la nature.

Une situation ingérable

Quelles que soient les solutions envisagées par les autorités, la situation est ingérable, car le propre d’une catastrophe nucléaire est de durer dans le temps, il est illusoire de penser que la radioactivité à Fukushima peut être contenue.

Mais le gouvernement japonais refuse toujours une coopération internationale pour gérer cette crise, sans aucun doute de peur que la lumière soit faite sur la situation. Car même si certaines informations sont dévoilées, il est difficile d’établir un réel bilan de l’ampleur des dégâts en terme humain et environnemental.


Chronologie des révélations des derniers jours

 A la fin du mois de juillet, TEPCO revient sur ses affirmations selon lesquelles l’eau chargée de tritium, de strontium, de césium et d’autres éléments radioactifs stagnait sous terre, et avait avoué qu’elle atteignait l’océan. Un revirement survenu au lendemain d’élections sénatoriales qui se sont soldées par la victoire du Parti libéral-démocrate du premier ministre Shinzo Abe, largement favorable au nucléaire. A la suite de cet aveu, l’autorité nucléaire japonaise a prévu d’enquêter sur ces fuites et de surveiller la contamination de l’océan.

 Le 3 août, le quotidien japonais Asahi révèle que les nappes phréatiques situées sous la centrale japonaise accidentée de Fukushima montent à un niveau plus élevé qu’une barrière actuellement construite pour les contenir, et que les eaux souterraines contaminées lors de l’accident nucléaire du 11 mars 2011 pourraient remonter à la surface d’ici trois semaines.

 Dimanche 4 août, Tepco a communiqué pour la première fois une estimation des fuites radioactives dans l’océan. Bilan : entre vingt et quarante mille milliards de becquerels se sont déversés de mai 2011, soit deux mois après l’accident, à juillet 2013.

 Une "situation d’urgence" a été déclarée, mardi 6 août, par l’Autorité de régulation nucléaire japonaise (NRA) à la centrale de Fukushima. Selon la NRA, cette eau contaminée est en train de monter vers la surface et dépasse les limites légales d’écoulement radioactif.

 Mercredi 7 août, on apprend que les fuites sont estimées à 300 t par jour

 Jeudi 8 août, l’Acro fait le point sur la situation. TEPCo a estimé à 520 m3 d’eau très radioactive le rejet d’avril. Selon l’association ce seul rejet devrait être classé au niveau 5 ou 6 de l’échelle internationale INES. Retrouvez l’excellente analyse de l’association que nous reprenons intégralement.