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Point sur la situation

Article publié le 29 mars 2011



Catastrophe nucléaire au Japon :
3 réacteurs nucléaires et 5 piscines de combustible usé sans systèmes de refroidissement depuis 18 jours.

Le séisme, puis le tsunami qui ont frappé le Japon le 11 mars 2011 ont entraîné la défaillance de plusieurs des réacteurs nucléaires de deux centrales situées dans la région de Fukushima, à environ 250 km au nord de Tokyo. La situation au 29 mars, 18h00 :

Fukushima

Mardi 29, l’évacuation de l’eau radioactive des bâtiments voisins du réacteur n°3 progresse peu, ce qui retarde la remise en route des systèmes de refroidissement. Les travaux sont considérablement freinés par des nappes d’eau fortement radioactives présentes dans les sous-sols des bâtiments abritant les turbines des réacteurs 1, 2 et 3. Les travaux sur le site du réacteur n°2 sont pour l’heure suspendus. Depuis samedi, sur le site du réacteur n°1, Tepco tente d’évacuer l’eau radioactive via le système de condensation du réacteur (turbine condenser) sans que le niveau de l’eau n’ait significativement baissé. La même opération a été mise en oeuvre, lundi, sur le site du réacteur n°3 et, mardi, sur le n°4. Après la salle de contrôle du réacteur n°1, la lumière a également été rétablie dans la salle de contrôle du réacteur n°4.

Tepco a par ailleurs indiqué avoir décelé du Plutonium 238, 239 et 240 dans les échantillons de sols de la centrale de Fukushima, prélevés la semaine dernière. L’activité des prélèvements, qui varie de 0,18 à 0,54 becquerels/kilo, préoccupe l’autorité de sûreté nucléaire japonaise. Tepco a affirmé que la contamination des sols au Plutonium ne présentait pas de danger pour la santé humaine. Toutefois, un membre de l’Autorité de Sûreté Nucléaire japonaise a reconnu que le mécanisme de confinement était rompu et que la situation était inquiétante.

Mardi 29, devant le parlement, le Premier Ministre japonais a évoqué l’hypothèse d’une évacuation prochaine de la population dans un rayon de 30 km autour de la centrale de Fukushima, ce qui entraînerait le départ de 130 000 habitants.

Une équipe de Greenpeace a mesuré dans un village, à 40 km au nord-ouest de la centrale de Fukushima, un niveau de rayonnement radioactif de 10 micro sieverts/heure. Une dose qui devrait inciter les autorités japonaises à élargir rapidement la zone d’évacuation de la population.

Nathalie Kosciusko-Morizet a annoncé le départ pour le Japon de deux experts d’Areva et du CEA afin de « partager [l’]expérience sur le pompage et le traitement de l’eau radioactive à Fukushima ».


La crise nucléaire dans le monde

Lundi 28, peu avant midi, l’état d’urgence a été déclenché dans la centrale de Seabrook, dans le New Hampshire (USA) après qu’un incendie s’y soit déclaré. Le sinistre a touché un bâtiment de soutien de la centrale et est resté incontrôlé pendant plus d’une demi heure. L’incident a été classifié « Unusual event », le premier échelon d’alerte.

Le directeur de l’AIEA a appelé de ses voeux la tenue d’une conférence internationale sur la sûreté nucléaire avant l’été. La réunion devrait porter sur : une première évaluation de l’accident de Fukushima et ses conséquences, un retour d’expérience de l’accident, le lancement d’un processus de renforcement de la sûreté nucléaire, le renforcement des capacités de réponse aux catastrophes de ce type. Une mission d’experts internationaux devrait également se rendre à Fukushima quand la crise sera stabilisée.

Nicolas Sarkozy devrait se rendre jeudi 31 mars au Japon où il rencontrera le Premier Ministre Naoto Kan, afin d’ « exprimer la solidarité de la France », selon l’Elysée.


L’économie du nucléaire

Pékin révise à la baisse la part qu’occupera en 2020 le nucléaire dans sa consommation énergétique (non plus 5% mais 3%) ; tandis que le directeur adjoint du Conseil Chinois de l’électricité a indiqué qu’un développement sûr et performant serait préféré au développement énergétique précipité qui prévaut actuellement. La Chine dispose de 13 réacteurs nucléaires, et 28 autres sont en construction.

Tepco devrait faire l’objet d’un plan de renflouement définit par le gouvernement japonais, alors que son action a chuté de 70% depuis le déclenchement de la catastrophe. D’après la presse japonaise, la nationalisation provisoire de la compagnie serait envisagée par certains membres du gouvernement.

Areva devrait déposer dans les prochains jours auprès de l’Autorité des Marchés Financiers une demande de conversion en véritables actions de ses certificats d’investissement (action sans droit de vote – 4% du capital d’Areva). L’autorisation, espérée avant fin juin, répond à l’obligation contractée par Areva auprès du fond souverain koweitien KIA selon laquelle le groupe doit être côté en bourse avant le 30 juin, sous peine que son investissement de 600 M€ (réalisé en décembre dernier) lui soit remboursé par l’Etat français. Les certificats d’investissement ont déjà plongé de 14% depuis le 10 mars.

Sources : NHK World, Reuters, Greenpeace, 20 minutes, NECN.com, GMA news, The Washington Post, Boursier.com.

Catastrophe nucléaire au Japon :
3 réacteurs nucléaires et 5 piscines de combustible usé sans systèmes de refroidissement depuis 18 jours.

Le séisme, puis le tsunami qui ont frappé le Japon le 11 mars 2011 ont entraîné la défaillance de plusieurs des réacteurs nucléaires de deux centrales situées dans la région de Fukushima, à environ 250 km au nord de Tokyo. La situation au 29 mars, 18h00 :

Fukushima

Mardi 29, l’évacuation de l’eau radioactive des bâtiments voisins du réacteur n°3 progresse peu, ce qui retarde la remise en route des systèmes de refroidissement. Les travaux sont considérablement freinés par des nappes d’eau fortement radioactives présentes dans les sous-sols des bâtiments abritant les turbines des réacteurs 1, 2 et 3. Les travaux sur le site du réacteur n°2 sont pour l’heure suspendus. Depuis samedi, sur le site du réacteur n°1, Tepco tente d’évacuer l’eau radioactive via le système de condensation du réacteur (turbine condenser) sans que le niveau de l’eau n’ait significativement baissé. La même opération a été mise en oeuvre, lundi, sur le site du réacteur n°3 et, mardi, sur le n°4. Après la salle de contrôle du réacteur n°1, la lumière a également été rétablie dans la salle de contrôle du réacteur n°4.

Tepco a par ailleurs indiqué avoir décelé du Plutonium 238, 239 et 240 dans les échantillons de sols de la centrale de Fukushima, prélevés la semaine dernière. L’activité des prélèvements, qui varie de 0,18 à 0,54 becquerels/kilo, préoccupe l’autorité de sûreté nucléaire japonaise. Tepco a affirmé que la contamination des sols au Plutonium ne présentait pas de danger pour la santé humaine. Toutefois, un membre de l’Autorité de Sûreté Nucléaire japonaise a reconnu que le mécanisme de confinement était rompu et que la situation était inquiétante.

Mardi 29, devant le parlement, le Premier Ministre japonais a évoqué l’hypothèse d’une évacuation prochaine de la population dans un rayon de 30 km autour de la centrale de Fukushima, ce qui entraînerait le départ de 130 000 habitants.

Une équipe de Greenpeace a mesuré dans un village, à 40 km au nord-ouest de la centrale de Fukushima, un niveau de rayonnement radioactif de 10 micro sieverts/heure. Une dose qui devrait inciter les autorités japonaises à élargir rapidement la zone d’évacuation de la population.

Nathalie Kosciusko-Morizet a annoncé le départ pour le Japon de deux experts d’Areva et du CEA afin de « partager [l’]expérience sur le pompage et le traitement de l’eau radioactive à Fukushima ».


La crise nucléaire dans le monde

Lundi 28, peu avant midi, l’état d’urgence a été déclenché dans la centrale de Seabrook, dans le New Hampshire (USA) après qu’un incendie s’y soit déclaré. Le sinistre a touché un bâtiment de soutien de la centrale et est resté incontrôlé pendant plus d’une demi heure. L’incident a été classifié « Unusual event », le premier échelon d’alerte.

Le directeur de l’AIEA a appelé de ses voeux la tenue d’une conférence internationale sur la sûreté nucléaire avant l’été. La réunion devrait porter sur : une première évaluation de l’accident de Fukushima et ses conséquences, un retour d’expérience de l’accident, le lancement d’un processus de renforcement de la sûreté nucléaire, le renforcement des capacités de réponse aux catastrophes de ce type. Une mission d’experts internationaux devrait également se rendre à Fukushima quand la crise sera stabilisée.

Nicolas Sarkozy devrait se rendre jeudi 31 mars au Japon où il rencontrera le Premier Ministre Naoto Kan, afin d’ « exprimer la solidarité de la France », selon l’Elysée.


L’économie du nucléaire

Pékin révise à la baisse la part qu’occupera en 2020 le nucléaire dans sa consommation énergétique (non plus 5% mais 3%) ; tandis que le directeur adjoint du Conseil Chinois de l’électricité a indiqué qu’un développement sûr et performant serait préféré au développement énergétique précipité qui prévaut actuellement. La Chine dispose de 13 réacteurs nucléaires, et 28 autres sont en construction.

Tepco devrait faire l’objet d’un plan de renflouement définit par le gouvernement japonais, alors que son action a chuté de 70% depuis le déclenchement de la catastrophe. D’après la presse japonaise, la nationalisation provisoire de la compagnie serait envisagée par certains membres du gouvernement.

Areva devrait déposer dans les prochains jours auprès de l’Autorité des Marchés Financiers une demande de conversion en véritables actions de ses certificats d’investissement (action sans droit de vote – 4% du capital d’Areva). L’autorisation, espérée avant fin juin, répond à l’obligation contractée par Areva auprès du fond souverain koweitien KIA selon laquelle le groupe doit être côté en bourse avant le 30 juin, sous peine que son investissement de 600 M€ (réalisé en décembre dernier) lui soit remboursé par l’Etat français. Les certificats d’investissement ont déjà plongé de 14% depuis le 10 mars.

Sources : NHK World, Reuters, Greenpeace, 20 minutes, NECN.com, GMA news, The Washington Post, Boursier.com.