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Depuis 1998, le Réseau "Sortir du nucléaire" a été à l’initiative des nombreuses campagnes.


Témoignages




Témoignage de Jocelyne et Marcelin

Sans doute sommes-nous un peu longs, mais une telle aventure ne peut pas se résumer en quelques lignes. Par ailleurs, notre mémoire étant ce qu’elle est, il n’est pas interdit d’y apporter les oublis ou corriger nos erreurs...

Dès le 19 avril, nous sommes à pied d’œuvre au point de ralliement, à Soultzbach-les-Bains en Alsace. Christophe, de la Mayenne nous a rejoint au départ de chez nous, dans le Perche puis c’est Jean-Claude, de Poitiers qui nous rejoint à Orléans. Histoire de nous mettre dans l’ambiance, nous passerons tout près des centrales nucléaires de St Laurent, Dampierre et Belleville.

A Soultzbach en Alsace et tout près de Colmar, qui est le point de ralliement, nous sommes accueillis par Jacques, le propriétaire de cet ancien hôtel thermale ou paraît-il, Verlaine serait passé. Il n’y a pas encore grand monde et seule Liliane nous a précédé. Pour la circonstance, nous avons attelé la caravane et nous sommes « la caravane dans la caravane ». Le cinquième véhicule lourd sur le tour.

Durant les trois jours qui précèdent le départ, tout le monde arrive progressivement et la vie en groupe s’organise. Trois véhicules logistiques arrivent de Hollande. Il y a la cuisine mobile, végétarienne et bio, « Rampenplan », dont les membres sont hollandais et Allemands. Le bus avec ses 4 panneaux solaires de 2 m2 chacun, soit environ 800 watts. Le camion scène, des années 70 et équipé d’une puissante sono. Le camion « Energies renouvelables » de l’ADER qui vient de Lausanne et qui exposera durant le tour. La Compagnie Brut de Béton qui interprètera 22 soirs « Tchernobyl now », pièce adaptée du livre la Supplication. Elise et Rob de hollande pour le théâtre de rue. Elise est à l’origine de l’initiative du tour de France. Jean-Yves Chetail et sa guitare, conteur et merveilleux chanteur. Achille, dont la simplicité n’a d’égale que sa grande gentillesse. Il vient de la région de Nancy avec ses accordéons, et ses chansonnettes anti-nucléaires si communicatives. Quand Achille monte sur le podium, l’ambiance est forcément anti-nucléaire. Sans oublier André avec sa guitare et dont le flegme est à la hauteur de l’action. Egalement, pendant une grande partie du tour Lorenzo à la percussion. Nous aurons donc un formidable groupe qui mettra une ambiance d’enfer. Durant une répétition, les 2 coqs et les 2 poules de Jacques se sont mêlés au concert, génial !

Nous aurons la visite du Maire, qui a reçu des coups de téléphone de gens bien intentionnés, puis la gendarmerie qui prend des notes ; Tout va pour le mieux.

David de Colmar, nous propose ses services et prépare la banderole « Pour 1 monde sans nucléaire », ainsi que les bandeaux du bus « Nucléaire non ! Renouvelable oui » et « Le nucléaire tue l’avenir ». Sur la voiture à André, le trafic de Roland et le nôtre, il dessine un magnifique soleil et un nuage. David travail remarquablement bien à la bombe. Il prendra des nouvelles du tour de temps en temps.

Malgré les difficultés de langue avec les hollandais et les allemands, l’ambiance est bonne. Il faut dire que nous sommes, Jocelyne et moi les rares participants au tour à ne parler que notre langue d’origine. Nous avons listé les diverses tâches de chacun et nous serons chargés de transporter le matériel militant ( banderoles, drapeaux, exposition, sacs et bagages ). Je serai aussi l’un des photographes du tour, avec quelques 1700 photos prises.

Après un dernier cercle annoncé au son du « Caron », notre cloche alpine…pas toujours bienvenue, nous voilà prêts pour le départ. Mais avant de partir, le premier d’une série d’incidents se produit : j’arrache la prise électrique de la caravane restée branchée au trafic, au moment de me rendre à Colmar pour une course. La réparation ne pose pas de problème. Nous avons déployé l’immense banderole jaune fluo « Le nucléaire tue l’avenir » de 15 x 10 m, soit 150 m2, sur l’une des façades du bâtiment. Il nous faudra, par la suite, trouver des supports à la hauteur de ses dimensions.

Samedi 24 avril, c’est le départ du tour, pour Fessenheim. Le soleil est au rendez-vous et à Fessenheim, il y a beaucoup de monde. Le cortège se rendra ensuite devant la centrale, située à 3 km. Belle mobilisation, avec plus de 2000 personnes devant la plus vieille centrale de France. En fin d’après-midi, je viens de réaliser que mon véhicule est resté seul dans la rue principale de Fessenheim. Impossible de trouver quelqu’un pour me ramener et je dois donc refaire le trajet à pied en sens inverse pour le récupérer. Là, 2 motards m’attendent près du trafic et prêts à me coller une « Prune ». Je leur propose d’en mettre un carnet, voir plus. Finalement, nous partons chacun de notre côté, l’incident est clos.

Pour cette première manifestation, beaucoup de jeunesse très motivée. Puis nous nous rendrons à Kaysersberg pour la soirée. Nous assisterons pour la première fois à la représentation de la pièce Tchernobyl Now et je n’ai pu retenir une larme…Durant le tour, nous assisterons, Jocelyne et moi six fois encore à la pièce. Le lendemain, nous pourrons déployer pour la première fois « officiellement » la banderole géante sur la tour du château de Kaysersberg et avec le concours du maire de la ville et un élu voisin. Ils n’ont pas oublié d’arborer l’écharpe tricolore par-dessus le baudrier d’alpiniste ! La banderole est très bien exposée et visible de la route située à environ 500 mètres. Nous aurons droit au survole d’un hélico de la sécurité civile. Les groupes de musique locaux se sont produits sur le podium ainsi bien sûr que le groupe du tour.

Une exposition sur les énergies renouvelables connaît un franc succès ou l’ADER n’est pas en reste. David, notre peintre décorateur, est venu de Colmar pour exécuter une très belle fresque.

Le tour de France est bien parti, avec ces 2 premières journées riches en évènements.

En direction de Nancy, nous sommes victimes du second incident : Intrigué par des appels de phares de protestation des usagers, je constate à l’arrêt, les dégâts ; le câble électrique de la caravane frotte le bitume et 4 des 6 fils sont « déchiquetés ». De plus, nous nous sommes perdus et nous nous retrouvons en banlieue de Nancy, sur le parking d’une brasserie bien connue. Beaucoup de monde perdu sur Nancy, d’où l’intérêt du convoyage et, quand c’est possible, guidé par les locaux. Encore une fois les choses s’arrangent. A Nancy, devant la Préfecture, nous déposerons une gerbe à la mémoire de la catastrophe de Tchernobyl en observant une minute de silence. Puis, comme nous le ferons souvent au fil du tour, nous ferons hurler la sirène en nous allongeant au sol…

A Bar le Duc, devant le conseil général, complice du chantier de Bure paraît-il selon les locaux, sera érigé un monument représentant un poing fermé, symbole de la résistance. Puis c’est le départ pour Bure « Le trou du cul du monde ! » destiné à recevoir les déchets hautement radioactifs. Le chantier en est, selon les infos à moins 400 mètres. Devant le site, un élu local prend la parole et explique les magouilles liées au « Laboratoire » de Bure.

L’aventure continue vers Chaumont, le Moulin de Gourgeon, ferme pédagogique près de Vesoul, avec son éolienne de 10kw en cours d’installation, les panneaux solaires de 30 m2, le chauffage au bois déchiqueté (ou broyé ) et le panneau termo-solaire pour l’eau chaude. Nous aurons l’occasion de visiter d’autres lieux tout aussi intéressants sur le plan des énergies renouvelables.

Au départ pour Dijon, nous nous perdrons dans la campagne et perdrons une demi-heure. Nous aurons quelques difficultés à trouver les « Tanneries », lieu autogéré ou nous passerons la nuit. Là, Peter en profite pour réparer la banderole géante qui s’est un peu déchirée sur 2 mètres, sur la tour du château de Kaysersberg. Nous remédions à ce problème de fragilité en enfilant des cordes sur le haut et le bas de la banderole. Notre cible suivante est le site deValduc. C’est un centre de recherches nucléaires « militaire » ( CEA ).

Nous garderons longtemps en mémoire la phrase d’un haut responsable du site, venu tenter le dialogue et qui prétend qu’à travers l’armement nucléaire, on œuvre pour la paix !

Puis nous défilerons et exposerons à Dijon, en centre ville et bien situés. On ne peut pas dire que l’accueil soit des plus chaleureux ! Des commerçants nous annoncent tout de go qu’ils sont pro nucléaire et des passants nous traiteront de guignols. Avec Valduc…tout près ! La caravane passe, même si des chiens aboient. On se dit que ce ne sont pas quelques nucléocrates qui vont nous faire baisser la garde.

Le tour continue. Nous sommes le 1er mai à Lons le Saunier dans un environnement plus sympatique. Ce soir-là, Tchernobyl Now sera interprété à la lueur des bougies.

Puis Valence, avec le mauvais temps. Nous nous retrouvons sur une place assez isolée du centre ville car, paraît-il une plus grande place est en travaux. Quelques rumeurs contradictoires là-dessus. Durant le tour, nous aurons parfois la frustration d’être mal placés. Il n’empêche que les organisations locales n’ont pas tous les pouvoirs pour négocier de bons emplacements.

Au départ de Valence, le bus a l’une des roues jumelées à changer. Avec plus d’une heure de retard, direction la centrale de Pierrelatte et Pertuis. Le triangle des Bermudes du nucléaire ! Passage devant la centrale de Cruas, avec ses 4 réacteurs. Puis devant quelques éoliennes qui ne tournent pas, sans doute en cours d’installation. Arrêt et manifestation devant la centrale de Tricastin, avec également ses 4 réacteurs.

Nous pourrons déployer la banderole géante pour la seconde fois sur un terrain dénivelé et dominant un rond point très fréquenté. A Pertuis, nous serons à l’écart de la ville, sur le boulodrome. Nous passerons la nuit sur le confortable camping municipal.

Puis Forcalquier, avec une action à Cadarache, centre de recherche atomique, ou doit voir le jour le projet « ITR ». Action avec blocage très…filtrant. Place de la mairie à Forcalquier, nous ne serons pas les bienvenus avec notre caravane et, une fois n’est pas coutume, police municipale et gendarmerie font cause commune et nous tombent dessus comme la misère sur le peuple, sous prétexte de stationnement gênant. Après quelques échanges houleux, l’incident est clos.

Nous passerons la nuit dans une communauté ( dont nous avons oublié le nom ) située entre la montagne de Lure et le Lubéron. Le bus, pendant la montée, éprouve bien des difficultés à franchir un petit ruisseau qui traverse la route étroite. Au départ, le lendemain matin, nous n’avons guère le loisir, Jocelyne et moi d’admirer la beauté du paysage. Pendant une manœuvre, je casse tout net le levier de vitesse ! Roland n’hésite pas une seconde et le démonte. La communauté est quasi autonome et, spontanément, le levier de vitesse sera rapidement soudé et remonté…Après quelques milliers de kilomètres, il tient bon. Nous rejoindrons la caravane avec finalement peu de retard.

Nous avons parcouru 2437 km ! Nous aurons droit à un petit rayon de soleil en Avignon.

Manifestation devant le site de Marcoule. Le dialogue avec un physicien du site ne nous a pas vraiment convaincus. Notre installation à Nîmes, pas très loin des arènes, est plutôt sommaire. La petite place est inaccessible au camion scène et aux autres véhicules. Entre temps, les amis de Rampenplan ont subi un contrôle routier avec constat de surcharge.

Les ennuis continuent pour nous. L’embrayage semble nous lâcher, on n’est pas trop sûrs. Roland diagnostique une fuite d’huile qui viendrait « graisser » le disque et en profite pour modifier « l’avance ». Léger mieux, mais ça patine dur. Le découragement n’est pas loin de nous gagner car réparer l’embrayage équivaudrait à abandonner le tour. C’est quelques étapes plus loin que nous serons fixés. Le câble de l’accélérateur casse ! L’embrayage n’est pas en cause, ouf ! Après réparation et quelques ratés pour cause réglage du câble neuf, l’aventure continue avec une sensible remontée du moral.

Dans l’Aude, région des Corbières, beaucoup d’éoliennes. Ca change des centrales nucléaires. Nous visitons le champ d’éoliennes à Avignonet, près de Castelnaudary. Il y a là 10 éoliennes de 800 kW chacune. 2 autres viendront bientôt grossir la capacité. Nous qui approchons ces éoliennes de très près, nous pouvons démentir la désinformation concernant le bruit. A moins de 150 mètres, c’est un léger bruit de machine à laver très discret. Sauf erreur, les directives prévoient de placer les éoliennes au-delà de 400 mètres !

Mais que fait donc la gendarmerie sur un site éolien ? Y aurait-il des terroristes ? Elle note l‘immatriculation de nos véhicules.

Catastrophe à Avignonet, ou nous passerons la nuit. Le camion de l’ADER, garé face au foyer rural, dévale en arrière la rue en pente, sans doute à cause d’une rupture de freins. Il se met en « Portefeuille » en venant se bloquer contre une voiture dont la propriétaire assiste à Tchernobyl Now. Le camion est dangereusement incliné mais il pourra repartir le lendemain avec la portière côté passager bloquée. Plus de peur que de mal. La réparation pourra se faire de retour en Suisse.

La caravane continue sa route en direction de Bordeaux. Accueil à Agen devant un verre, par un adjoint au maire, socialiste vert. Il semble qu’à Agen, il y ai une volonté d’économie d’énergie et chasse au gaspi. Le soir, dans un lieu alternatif autogéré que nous connaissons, nous assisterons, en marge du tour, à un spectacle en rapport à la semaine sans télé. L’une des scénettes fera allusion au nucléaire, histoire de marquer le passage de la caravane.

Manifestation devant la centrale nucléaire de Golfech, avec environ 300 personnes. Puis devant le centre d’études nucléaire, le laser mégajoule du Barp.

A Bordeaux, très belle manifestation, avec 200 personnes dans la Gare St Jean et que nous certifions copieusement « Pro nucléaire ». 2 nuits à Bordeaux. Le groupe musical « Lombric » de St Amand Montrond, dans le Cher, nous rejoint pour quelques jours. A l’auberge de jeunesse, les campeurs se font arroser par l’arrosage automatique et, de surcroît, enguirlander par le directeur de l’auberge : « Pas de Campement ! ». Accueil plutôt froid. Suivra la centrale du Blayais, qui consomme, paraît-il, 1 milliard d’eau par jour !

En arrivant à Saintes, manifestation avec le groupe local au rond point ou est disposé un avion militaire. Nous sommes sous la surveillance de la gendarmerie de l’aviation. Nous serons, le lendemain, de nouveau dans un quartier isolé de Saintes.

Nous voilà à Civaux, et à Poitiers, place de la cathédrale. Le temps s’améliore enfin. Il y a une ombre au tableau. Nos amis Achille, Peter et Lorenzo nous quittent pour regagner la Lorraine, ainsi que Chantal de Dijon. Une petite fête en leur honneur atténue un peu notre tristesse. Les « Lombrics » nous ont également quittés.

Le 14 mai, les départs sont en partie compensés par l’arrivée de 4 jeunes. Direction le Carnet et les éoliennes. A Redon, la mobilisation est énorme, avec plus de 2000 personnes. Une grande partie de la foule formera un texte géant « Sortons-en » Avec une chaîne humaine autour du trèfle de la radioactivité et photographiés par un ULM.

Le soleil nous accompagne vers Vannes ou l’opération planche à voile prévue est abandonnée car paraît-il, irréalisable. Là encore, nous sommes isolés. De même qu’à Quimper.

A l’Ile longue, nous n’approcherons pas le site, barré par la gendarmerie. Ceux là seront copieusement assourdis par la sirène.

Plus sympathique, le parc éolien de diénault. Entre temps, le bus est en panne de carburant et grâce à une réserve dans un autre véhicule, pourra repartir, non sans quelques difficultés de réamorçage. Panique en arrivant près des éoliennes. Un autre véhicule est en panne en pleine côte. Tout ira bien, sauf peut-être pour la camionnette qui aurait un problème de joint de culasse ?

Au pied de ces éoliennes, le spectacle du décor, sur la vallée de l’Aulne ( ?), est magnifique.

Le Mont St Michel qui vaut bien le détour. La banderole géante y fera sa troisième exhibition, devant la presse et la télé. Nuitée à la ferme pédagogique « Les chèvres dans le vent ». A Coutances, nous serons sur une petite place mais au cœur de la ville, très fréquenté. La jeunesse locale n’est pas indifférente. Le groupe Mange-moi de Nancy est de retour, pour le plus grand plaisir de tous. Nous n’irons pas visiter l’installation des renouvelables à Courcy, à cause des difficultés d’accès pour les gros véhicules.

Granville et son port de plaisance. La pièce sera interprétée au théâtre marin. Un petit cafouillage de programmation de la pièce en même temps que le concert. Mais il semble que tout va bien, malgré tout. Visite du plus gros site éolien de la région, à Sortosville en Beaumont, avec pique nique. C’est là que le câble d’accélérateur casse ! Nous apprenons que le camion cuisine des « Rampenplans » est dans un fossé, après une manœuvre difficile. Le camion « ADER » se précipite à leur secours et encore une fois tout va bien, pas de casse, semble-t-il.

Avant Cherbourg, une action symbolique sur la plage du Bladé, avec le groupe locale de Greenpeace. Le trèfle radioactif « géant » est dessiné à l’aide de cailloux. La banderole du réseau sera également déployée et, du haut de la falaise, le tout est mitraillé par les appareils photo. Nuit à Cherbourg chez l’habitant et…sur les bateaux.

Belle journée sur Caen. Encore une fois retirés de la ville, sur le parking de la piscine. Quand le défilé d’environ 200 personnes passe devant le château ducal, les manifestants peuvent admirer la banderole géante déployée sur les remparts. La presse locale est la grande absente. Le groupe « Mange-moi », si dynamique, nous quitte à son tour.

La Hague est un site incontournable. Didier Anger déploie la banderole « Plutonium Connexion » et expose les conditions de stockage et de traitement des déchets qui viennent des Etats-Unis, du Japon de Hollande et plus anciennement de l’Espagne. Un dialogue de sourd s’instaure avec le directeur de communication du site. Puis une halte à Valognes, devant le terminal ferroviaire, ou arrivent les déchets radioactifs.

A Quarentan, il y aura très peu de monde plutôt pro nucléaire. A Yvetôt, un peu de monde, entre convaincus, semble-t-il.

A Dieppe, nous exposons face à la mer, le vent est froid, pour nous en tout cas. Une nouvelle opération banderole géante sur le château réussie, après une escalade quand-même. Elle fait face à la plus grande esplanade d’Europe, paraît-t-il. La banderole n’est pas du goût d’un couple très remonté qui prétend que nous faisons injure au mémorial Canadien, situé juste devant la banderole. Ceux-là ont-ils été rassurés d’apprendre que l’honneur était sauf puisqu’un Canadien participe à l’opération.

La centrale de Penly, proche de Dieppe est la visite suivante. Nous tentons un déploiement de la grande banderole uniquement avec le vent et c’est pratiquement réussi, en présence de la presse audiovisuelle. Penly est le site prévu pour recevoir le nouveau réacteur « EPR ».

A Rouen, c’est la finale. Nous nous installons sur les quais de la seine et la banderole fait sa dernière sortie, sous le pont avoisinant. Beaucoup de monde à la manifestation, avec environ 1000 personnes Après les prises de parole, le cortège partira de la cathédrale avec un excellent théâtre de rue, symbolisant le vent, la terre, le soleil, la mer, en direction des quais.

Epilogue. Le lendemain, nous nous retrouvons dans un lieu retiré pour un déjeuner citoyen.

C’est la fin du tour. Notre compteur kilométrique accuse 5800 km. 5960 lorsque nous serons rentrés ! Quelle aventure ! Presque cinq semaines sur les routes de l’hexagone. A 60 ans, c’est quand-même un peu plus dur. Surtout quand la santé n’est pas au top. Nous rentrons de ce tour de France, exténués mais heureux pour la cause anti-nucléaire.

Un petit pincement au cœur, malgré tout. Notre caravane n’a pas toujours été bien perçue, localement Dommage, car ce n’était pas forcément une question d’encombrement. Pour Jocelyne et moi, faire parti du tour, faire bloc, était quelque chose de fondamental…

Nous pouvons peut-être regretter l’absence d’avant-garde qui, 24 heures auparavant, aurait facilité, avec les organisations locales, l’accueil de la caravane ( de la nôtre aussi ) et les contacts médias.

Merci à toutes et à tous. Les hollandais pour leur patience et leur gentillesse. Merci à Elise et Rob qui sont à l’origine de ce tour de France. Merci aussi à Roland pour ses compétences en mécanique, sans oublier la compagnie « Brute de Béton ». Merci à Achille, à Yves, et toutes celles et ceux qui se sont produits sur le podium. Merci à toi, André.

Cette grande action est sûrement un tournant dans la lutte anti-nucléaire et doit être le tremplin de nouvelles formes d’action et de sensibilisation. Si tout va bien, le jeûne nous attend, dans 3 semaines.

Témoignage de Jocelyne et Marcelin

Sans doute sommes-nous un peu longs, mais une telle aventure ne peut pas se résumer en quelques lignes. Par ailleurs, notre mémoire étant ce qu’elle est, il n’est pas interdit d’y apporter les oublis ou corriger nos erreurs...

Dès le 19 avril, nous sommes à pied d’œuvre au point de ralliement, à Soultzbach-les-Bains en Alsace. Christophe, de la Mayenne nous a rejoint au départ de chez nous, dans le Perche puis c’est Jean-Claude, de Poitiers qui nous rejoint à Orléans. Histoire de nous mettre dans l’ambiance, nous passerons tout près des centrales nucléaires de St Laurent, Dampierre et Belleville.

A Soultzbach en Alsace et tout près de Colmar, qui est le point de ralliement, nous sommes accueillis par Jacques, le propriétaire de cet ancien hôtel thermale ou paraît-il, Verlaine serait passé. Il n’y a pas encore grand monde et seule Liliane nous a précédé. Pour la circonstance, nous avons attelé la caravane et nous sommes « la caravane dans la caravane ». Le cinquième véhicule lourd sur le tour.

Durant les trois jours qui précèdent le départ, tout le monde arrive progressivement et la vie en groupe s’organise. Trois véhicules logistiques arrivent de Hollande. Il y a la cuisine mobile, végétarienne et bio, « Rampenplan », dont les membres sont hollandais et Allemands. Le bus avec ses 4 panneaux solaires de 2 m2 chacun, soit environ 800 watts. Le camion scène, des années 70 et équipé d’une puissante sono. Le camion « Energies renouvelables » de l’ADER qui vient de Lausanne et qui exposera durant le tour. La Compagnie Brut de Béton qui interprètera 22 soirs « Tchernobyl now », pièce adaptée du livre la Supplication. Elise et Rob de hollande pour le théâtre de rue. Elise est à l’origine de l’initiative du tour de France. Jean-Yves Chetail et sa guitare, conteur et merveilleux chanteur. Achille, dont la simplicité n’a d’égale que sa grande gentillesse. Il vient de la région de Nancy avec ses accordéons, et ses chansonnettes anti-nucléaires si communicatives. Quand Achille monte sur le podium, l’ambiance est forcément anti-nucléaire. Sans oublier André avec sa guitare et dont le flegme est à la hauteur de l’action. Egalement, pendant une grande partie du tour Lorenzo à la percussion. Nous aurons donc un formidable groupe qui mettra une ambiance d’enfer. Durant une répétition, les 2 coqs et les 2 poules de Jacques se sont mêlés au concert, génial !

Nous aurons la visite du Maire, qui a reçu des coups de téléphone de gens bien intentionnés, puis la gendarmerie qui prend des notes ; Tout va pour le mieux.

David de Colmar, nous propose ses services et prépare la banderole « Pour 1 monde sans nucléaire », ainsi que les bandeaux du bus « Nucléaire non ! Renouvelable oui » et « Le nucléaire tue l’avenir ». Sur la voiture à André, le trafic de Roland et le nôtre, il dessine un magnifique soleil et un nuage. David travail remarquablement bien à la bombe. Il prendra des nouvelles du tour de temps en temps.

Malgré les difficultés de langue avec les hollandais et les allemands, l’ambiance est bonne. Il faut dire que nous sommes, Jocelyne et moi les rares participants au tour à ne parler que notre langue d’origine. Nous avons listé les diverses tâches de chacun et nous serons chargés de transporter le matériel militant ( banderoles, drapeaux, exposition, sacs et bagages ). Je serai aussi l’un des photographes du tour, avec quelques 1700 photos prises.

Après un dernier cercle annoncé au son du « Caron », notre cloche alpine…pas toujours bienvenue, nous voilà prêts pour le départ. Mais avant de partir, le premier d’une série d’incidents se produit : j’arrache la prise électrique de la caravane restée branchée au trafic, au moment de me rendre à Colmar pour une course. La réparation ne pose pas de problème. Nous avons déployé l’immense banderole jaune fluo « Le nucléaire tue l’avenir » de 15 x 10 m, soit 150 m2, sur l’une des façades du bâtiment. Il nous faudra, par la suite, trouver des supports à la hauteur de ses dimensions.

Samedi 24 avril, c’est le départ du tour, pour Fessenheim. Le soleil est au rendez-vous et à Fessenheim, il y a beaucoup de monde. Le cortège se rendra ensuite devant la centrale, située à 3 km. Belle mobilisation, avec plus de 2000 personnes devant la plus vieille centrale de France. En fin d’après-midi, je viens de réaliser que mon véhicule est resté seul dans la rue principale de Fessenheim. Impossible de trouver quelqu’un pour me ramener et je dois donc refaire le trajet à pied en sens inverse pour le récupérer. Là, 2 motards m’attendent près du trafic et prêts à me coller une « Prune ». Je leur propose d’en mettre un carnet, voir plus. Finalement, nous partons chacun de notre côté, l’incident est clos.

Pour cette première manifestation, beaucoup de jeunesse très motivée. Puis nous nous rendrons à Kaysersberg pour la soirée. Nous assisterons pour la première fois à la représentation de la pièce Tchernobyl Now et je n’ai pu retenir une larme…Durant le tour, nous assisterons, Jocelyne et moi six fois encore à la pièce. Le lendemain, nous pourrons déployer pour la première fois « officiellement » la banderole géante sur la tour du château de Kaysersberg et avec le concours du maire de la ville et un élu voisin. Ils n’ont pas oublié d’arborer l’écharpe tricolore par-dessus le baudrier d’alpiniste ! La banderole est très bien exposée et visible de la route située à environ 500 mètres. Nous aurons droit au survole d’un hélico de la sécurité civile. Les groupes de musique locaux se sont produits sur le podium ainsi bien sûr que le groupe du tour.

Une exposition sur les énergies renouvelables connaît un franc succès ou l’ADER n’est pas en reste. David, notre peintre décorateur, est venu de Colmar pour exécuter une très belle fresque.

Le tour de France est bien parti, avec ces 2 premières journées riches en évènements.

En direction de Nancy, nous sommes victimes du second incident : Intrigué par des appels de phares de protestation des usagers, je constate à l’arrêt, les dégâts ; le câble électrique de la caravane frotte le bitume et 4 des 6 fils sont « déchiquetés ». De plus, nous nous sommes perdus et nous nous retrouvons en banlieue de Nancy, sur le parking d’une brasserie bien connue. Beaucoup de monde perdu sur Nancy, d’où l’intérêt du convoyage et, quand c’est possible, guidé par les locaux. Encore une fois les choses s’arrangent. A Nancy, devant la Préfecture, nous déposerons une gerbe à la mémoire de la catastrophe de Tchernobyl en observant une minute de silence. Puis, comme nous le ferons souvent au fil du tour, nous ferons hurler la sirène en nous allongeant au sol…

A Bar le Duc, devant le conseil général, complice du chantier de Bure paraît-il selon les locaux, sera érigé un monument représentant un poing fermé, symbole de la résistance. Puis c’est le départ pour Bure « Le trou du cul du monde ! » destiné à recevoir les déchets hautement radioactifs. Le chantier en est, selon les infos à moins 400 mètres. Devant le site, un élu local prend la parole et explique les magouilles liées au « Laboratoire » de Bure.

L’aventure continue vers Chaumont, le Moulin de Gourgeon, ferme pédagogique près de Vesoul, avec son éolienne de 10kw en cours d’installation, les panneaux solaires de 30 m2, le chauffage au bois déchiqueté (ou broyé ) et le panneau termo-solaire pour l’eau chaude. Nous aurons l’occasion de visiter d’autres lieux tout aussi intéressants sur le plan des énergies renouvelables.

Au départ pour Dijon, nous nous perdrons dans la campagne et perdrons une demi-heure. Nous aurons quelques difficultés à trouver les « Tanneries », lieu autogéré ou nous passerons la nuit. Là, Peter en profite pour réparer la banderole géante qui s’est un peu déchirée sur 2 mètres, sur la tour du château de Kaysersberg. Nous remédions à ce problème de fragilité en enfilant des cordes sur le haut et le bas de la banderole. Notre cible suivante est le site deValduc. C’est un centre de recherches nucléaires « militaire » ( CEA ).

Nous garderons longtemps en mémoire la phrase d’un haut responsable du site, venu tenter le dialogue et qui prétend qu’à travers l’armement nucléaire, on œuvre pour la paix !

Puis nous défilerons et exposerons à Dijon, en centre ville et bien situés. On ne peut pas dire que l’accueil soit des plus chaleureux ! Des commerçants nous annoncent tout de go qu’ils sont pro nucléaire et des passants nous traiteront de guignols. Avec Valduc…tout près ! La caravane passe, même si des chiens aboient. On se dit que ce ne sont pas quelques nucléocrates qui vont nous faire baisser la garde.

Le tour continue. Nous sommes le 1er mai à Lons le Saunier dans un environnement plus sympatique. Ce soir-là, Tchernobyl Now sera interprété à la lueur des bougies.

Puis Valence, avec le mauvais temps. Nous nous retrouvons sur une place assez isolée du centre ville car, paraît-il une plus grande place est en travaux. Quelques rumeurs contradictoires là-dessus. Durant le tour, nous aurons parfois la frustration d’être mal placés. Il n’empêche que les organisations locales n’ont pas tous les pouvoirs pour négocier de bons emplacements.

Au départ de Valence, le bus a l’une des roues jumelées à changer. Avec plus d’une heure de retard, direction la centrale de Pierrelatte et Pertuis. Le triangle des Bermudes du nucléaire ! Passage devant la centrale de Cruas, avec ses 4 réacteurs. Puis devant quelques éoliennes qui ne tournent pas, sans doute en cours d’installation. Arrêt et manifestation devant la centrale de Tricastin, avec également ses 4 réacteurs.

Nous pourrons déployer la banderole géante pour la seconde fois sur un terrain dénivelé et dominant un rond point très fréquenté. A Pertuis, nous serons à l’écart de la ville, sur le boulodrome. Nous passerons la nuit sur le confortable camping municipal.

Puis Forcalquier, avec une action à Cadarache, centre de recherche atomique, ou doit voir le jour le projet « ITR ». Action avec blocage très…filtrant. Place de la mairie à Forcalquier, nous ne serons pas les bienvenus avec notre caravane et, une fois n’est pas coutume, police municipale et gendarmerie font cause commune et nous tombent dessus comme la misère sur le peuple, sous prétexte de stationnement gênant. Après quelques échanges houleux, l’incident est clos.

Nous passerons la nuit dans une communauté ( dont nous avons oublié le nom ) située entre la montagne de Lure et le Lubéron. Le bus, pendant la montée, éprouve bien des difficultés à franchir un petit ruisseau qui traverse la route étroite. Au départ, le lendemain matin, nous n’avons guère le loisir, Jocelyne et moi d’admirer la beauté du paysage. Pendant une manœuvre, je casse tout net le levier de vitesse ! Roland n’hésite pas une seconde et le démonte. La communauté est quasi autonome et, spontanément, le levier de vitesse sera rapidement soudé et remonté…Après quelques milliers de kilomètres, il tient bon. Nous rejoindrons la caravane avec finalement peu de retard.

Nous avons parcouru 2437 km ! Nous aurons droit à un petit rayon de soleil en Avignon.

Manifestation devant le site de Marcoule. Le dialogue avec un physicien du site ne nous a pas vraiment convaincus. Notre installation à Nîmes, pas très loin des arènes, est plutôt sommaire. La petite place est inaccessible au camion scène et aux autres véhicules. Entre temps, les amis de Rampenplan ont subi un contrôle routier avec constat de surcharge.

Les ennuis continuent pour nous. L’embrayage semble nous lâcher, on n’est pas trop sûrs. Roland diagnostique une fuite d’huile qui viendrait « graisser » le disque et en profite pour modifier « l’avance ». Léger mieux, mais ça patine dur. Le découragement n’est pas loin de nous gagner car réparer l’embrayage équivaudrait à abandonner le tour. C’est quelques étapes plus loin que nous serons fixés. Le câble de l’accélérateur casse ! L’embrayage n’est pas en cause, ouf ! Après réparation et quelques ratés pour cause réglage du câble neuf, l’aventure continue avec une sensible remontée du moral.

Dans l’Aude, région des Corbières, beaucoup d’éoliennes. Ca change des centrales nucléaires. Nous visitons le champ d’éoliennes à Avignonet, près de Castelnaudary. Il y a là 10 éoliennes de 800 kW chacune. 2 autres viendront bientôt grossir la capacité. Nous qui approchons ces éoliennes de très près, nous pouvons démentir la désinformation concernant le bruit. A moins de 150 mètres, c’est un léger bruit de machine à laver très discret. Sauf erreur, les directives prévoient de placer les éoliennes au-delà de 400 mètres !

Mais que fait donc la gendarmerie sur un site éolien ? Y aurait-il des terroristes ? Elle note l‘immatriculation de nos véhicules.

Catastrophe à Avignonet, ou nous passerons la nuit. Le camion de l’ADER, garé face au foyer rural, dévale en arrière la rue en pente, sans doute à cause d’une rupture de freins. Il se met en « Portefeuille » en venant se bloquer contre une voiture dont la propriétaire assiste à Tchernobyl Now. Le camion est dangereusement incliné mais il pourra repartir le lendemain avec la portière côté passager bloquée. Plus de peur que de mal. La réparation pourra se faire de retour en Suisse.

La caravane continue sa route en direction de Bordeaux. Accueil à Agen devant un verre, par un adjoint au maire, socialiste vert. Il semble qu’à Agen, il y ai une volonté d’économie d’énergie et chasse au gaspi. Le soir, dans un lieu alternatif autogéré que nous connaissons, nous assisterons, en marge du tour, à un spectacle en rapport à la semaine sans télé. L’une des scénettes fera allusion au nucléaire, histoire de marquer le passage de la caravane.

Manifestation devant la centrale nucléaire de Golfech, avec environ 300 personnes. Puis devant le centre d’études nucléaire, le laser mégajoule du Barp.

A Bordeaux, très belle manifestation, avec 200 personnes dans la Gare St Jean et que nous certifions copieusement « Pro nucléaire ». 2 nuits à Bordeaux. Le groupe musical « Lombric » de St Amand Montrond, dans le Cher, nous rejoint pour quelques jours. A l’auberge de jeunesse, les campeurs se font arroser par l’arrosage automatique et, de surcroît, enguirlander par le directeur de l’auberge : « Pas de Campement ! ». Accueil plutôt froid. Suivra la centrale du Blayais, qui consomme, paraît-il, 1 milliard d’eau par jour !

En arrivant à Saintes, manifestation avec le groupe local au rond point ou est disposé un avion militaire. Nous sommes sous la surveillance de la gendarmerie de l’aviation. Nous serons, le lendemain, de nouveau dans un quartier isolé de Saintes.

Nous voilà à Civaux, et à Poitiers, place de la cathédrale. Le temps s’améliore enfin. Il y a une ombre au tableau. Nos amis Achille, Peter et Lorenzo nous quittent pour regagner la Lorraine, ainsi que Chantal de Dijon. Une petite fête en leur honneur atténue un peu notre tristesse. Les « Lombrics » nous ont également quittés.

Le 14 mai, les départs sont en partie compensés par l’arrivée de 4 jeunes. Direction le Carnet et les éoliennes. A Redon, la mobilisation est énorme, avec plus de 2000 personnes. Une grande partie de la foule formera un texte géant « Sortons-en » Avec une chaîne humaine autour du trèfle de la radioactivité et photographiés par un ULM.

Le soleil nous accompagne vers Vannes ou l’opération planche à voile prévue est abandonnée car paraît-il, irréalisable. Là encore, nous sommes isolés. De même qu’à Quimper.

A l’Ile longue, nous n’approcherons pas le site, barré par la gendarmerie. Ceux là seront copieusement assourdis par la sirène.

Plus sympathique, le parc éolien de diénault. Entre temps, le bus est en panne de carburant et grâce à une réserve dans un autre véhicule, pourra repartir, non sans quelques difficultés de réamorçage. Panique en arrivant près des éoliennes. Un autre véhicule est en panne en pleine côte. Tout ira bien, sauf peut-être pour la camionnette qui aurait un problème de joint de culasse ?

Au pied de ces éoliennes, le spectacle du décor, sur la vallée de l’Aulne ( ?), est magnifique.

Le Mont St Michel qui vaut bien le détour. La banderole géante y fera sa troisième exhibition, devant la presse et la télé. Nuitée à la ferme pédagogique « Les chèvres dans le vent ». A Coutances, nous serons sur une petite place mais au cœur de la ville, très fréquenté. La jeunesse locale n’est pas indifférente. Le groupe Mange-moi de Nancy est de retour, pour le plus grand plaisir de tous. Nous n’irons pas visiter l’installation des renouvelables à Courcy, à cause des difficultés d’accès pour les gros véhicules.

Granville et son port de plaisance. La pièce sera interprétée au théâtre marin. Un petit cafouillage de programmation de la pièce en même temps que le concert. Mais il semble que tout va bien, malgré tout. Visite du plus gros site éolien de la région, à Sortosville en Beaumont, avec pique nique. C’est là que le câble d’accélérateur casse ! Nous apprenons que le camion cuisine des « Rampenplans » est dans un fossé, après une manœuvre difficile. Le camion « ADER » se précipite à leur secours et encore une fois tout va bien, pas de casse, semble-t-il.

Avant Cherbourg, une action symbolique sur la plage du Bladé, avec le groupe locale de Greenpeace. Le trèfle radioactif « géant » est dessiné à l’aide de cailloux. La banderole du réseau sera également déployée et, du haut de la falaise, le tout est mitraillé par les appareils photo. Nuit à Cherbourg chez l’habitant et…sur les bateaux.

Belle journée sur Caen. Encore une fois retirés de la ville, sur le parking de la piscine. Quand le défilé d’environ 200 personnes passe devant le château ducal, les manifestants peuvent admirer la banderole géante déployée sur les remparts. La presse locale est la grande absente. Le groupe « Mange-moi », si dynamique, nous quitte à son tour.

La Hague est un site incontournable. Didier Anger déploie la banderole « Plutonium Connexion » et expose les conditions de stockage et de traitement des déchets qui viennent des Etats-Unis, du Japon de Hollande et plus anciennement de l’Espagne. Un dialogue de sourd s’instaure avec le directeur de communication du site. Puis une halte à Valognes, devant le terminal ferroviaire, ou arrivent les déchets radioactifs.

A Quarentan, il y aura très peu de monde plutôt pro nucléaire. A Yvetôt, un peu de monde, entre convaincus, semble-t-il.

A Dieppe, nous exposons face à la mer, le vent est froid, pour nous en tout cas. Une nouvelle opération banderole géante sur le château réussie, après une escalade quand-même. Elle fait face à la plus grande esplanade d’Europe, paraît-t-il. La banderole n’est pas du goût d’un couple très remonté qui prétend que nous faisons injure au mémorial Canadien, situé juste devant la banderole. Ceux-là ont-ils été rassurés d’apprendre que l’honneur était sauf puisqu’un Canadien participe à l’opération.

La centrale de Penly, proche de Dieppe est la visite suivante. Nous tentons un déploiement de la grande banderole uniquement avec le vent et c’est pratiquement réussi, en présence de la presse audiovisuelle. Penly est le site prévu pour recevoir le nouveau réacteur « EPR ».

A Rouen, c’est la finale. Nous nous installons sur les quais de la seine et la banderole fait sa dernière sortie, sous le pont avoisinant. Beaucoup de monde à la manifestation, avec environ 1000 personnes Après les prises de parole, le cortège partira de la cathédrale avec un excellent théâtre de rue, symbolisant le vent, la terre, le soleil, la mer, en direction des quais.

Epilogue. Le lendemain, nous nous retrouvons dans un lieu retiré pour un déjeuner citoyen.

C’est la fin du tour. Notre compteur kilométrique accuse 5800 km. 5960 lorsque nous serons rentrés ! Quelle aventure ! Presque cinq semaines sur les routes de l’hexagone. A 60 ans, c’est quand-même un peu plus dur. Surtout quand la santé n’est pas au top. Nous rentrons de ce tour de France, exténués mais heureux pour la cause anti-nucléaire.

Un petit pincement au cœur, malgré tout. Notre caravane n’a pas toujours été bien perçue, localement Dommage, car ce n’était pas forcément une question d’encombrement. Pour Jocelyne et moi, faire parti du tour, faire bloc, était quelque chose de fondamental…

Nous pouvons peut-être regretter l’absence d’avant-garde qui, 24 heures auparavant, aurait facilité, avec les organisations locales, l’accueil de la caravane ( de la nôtre aussi ) et les contacts médias.

Merci à toutes et à tous. Les hollandais pour leur patience et leur gentillesse. Merci à Elise et Rob qui sont à l’origine de ce tour de France. Merci aussi à Roland pour ses compétences en mécanique, sans oublier la compagnie « Brute de Béton ». Merci à Achille, à Yves, et toutes celles et ceux qui se sont produits sur le podium. Merci à toi, André.

Cette grande action est sûrement un tournant dans la lutte anti-nucléaire et doit être le tremplin de nouvelles formes d’action et de sensibilisation. Si tout va bien, le jeûne nous attend, dans 3 semaines.



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