Saint-Alban

Une modification des systèmes de mesure de la radioactivité a été appliquée en 2018 sur 16 réacteurs nucléaires. Depuis, les informations transmises en salle de commandes n’étaient plus fiables. EDF a mis trois années à s’en rendre compte.

D’abord 7, puis 11, plus 16 autres, puis 10 de plus : 37 réacteurs nucléaires (sur 56) qu’EDF a laissé se dégrader au point que certains équipements ne puissent plus remplir leur fonction. Et pas n’importe lesquels puisqu’il s’agit des moteurs diesels qui servent à éviter un sur-accident (...)

À la centrale nucléaire de Saint-Alban (Rhône-Alpes), une modification faite il y a plus d’un an a mis hors d’usage la turbine à combustion qui sert à fournir de l’électricité au réacteur en cas de problème. EDF ne s’est aperçue de rien et a minimisé le niveau de gravité de l’incident.

Le 8 juillet 2020, le réacteur 2 de la centrale nucléaire de Saint-Alban (Rhône-Alpes) s’est arrêté automatiquement. Redémarré le lendemain, les communiqués d’EDF ne donnent aucune indication sur le système concerné ni l’origine du dysfonctionnement qui a provoqué l’arrêt en urgence.

Dans 17 centrales nucléaires sur les 19 que compte la France, les tapis recouvrant le sol des vestiaires du personnel étaient radioactifs. On ne sait pas depuis combien de temps, ces tapis ne faisaient pas partie de la liste des équipements vérifiés par EDF.

En procédant au réglage des détecteurs de la puissance du réacteur 1 de Saint-Alban (Rhône-Alpes), un paramètre a été oublié. Conséquence : la puissance mesurée était fausse. EDF a conduit le réacteur nucléaire sur la base d’informations erronées.

Pendant plus d’une heure, le 19 mars 2020, un circuit de refroidissement du réacteur 1 de la centrale nucléaire de Saint-Alban (Rhône-Alpes) n’a pas fonctionné. Ce circuit refroidit entre autres la piscine de combustibles usés. C’est une intervention de maintenance faite 1 mois et demi plus (...)

Parce qu’EDF n’a pas tenu compte de ses erreurs passées et n’a pas transmis toutes les informations à son fournisseur, l’exploitant a équipé 17 réacteurs de pièces non-conformes. Des pièces sur 2 circuits essentiels, à Belleville, Cattenom, Flamanville, Golfech, Nogent, Penly, Paluel et Saint-Alban.

En novembre 2019, 7 réacteurs étaient concernés. EDF vient d’en annoncer 16 de plus. Pour la moitié d’entre eux, les 2 moteurs diesels censés alimenter en électricité les systèmes de sauvegarde des réacteurs sont tellement dégradés qu’ils n’auraient pas résisté à un séisme.

Le 29 novembre 2019, alors que le réacteur 2 de la centrale nucléaire de Saint-Alban venait de redémarrer, il s’est arrêté automatiquement à cause d’un "signal intempestif". Redémarré le 3 décembre, il s’est de nouveau arrêté automatiquement dès qu’il a atteint sa pleine puissance, le 4 décembre.