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Sortir du nucléaire n°56



Hiver 2012-2013

Alternatives

Riverain de cinq éoliennes, ma vie n’est pas un enfer

Article paru dans la revue Sortir du nucléaire n°56 - Hiver 2012-2013

 Energies renouvelables


J’habite en Sud Vendée, et à l’est de ma maison se trouve un parc éolien formé par cinq éoliennes Nordex (site de Benet) d’une puissance totale de 11,5 mégawatts (MW).

Pour donner une idée, chacune fait 125 m de haut au total – le mât faisant 80 m et les pales, 90 m de diamètre –, et brasse une surface d’air d’environ deux terrains de foot pour une puissance nominale de 2,3 MW.

Aucune barrière, clôture ou gardien ne viennent empêcher quiconque de s’en approcher au pied. Elles sont raccordées par des câbles souterrains, via un transformateur, au réseau électrique.

"Maux de tête, insomnies..."

La plus proche se trouve à 830 m de chez moi, la plus éloignée à 1,9 km. On peut les classer dans la catégorie des grandes éoliennes. À 5 km de là, à l’Ouest, se situe un autre parc de cinq éoliennes (Vestas) d’une puissance totale de 10 MW.

On peut dire que je suis encerclé par les éoliennes, d’autant plus que deux autres projets sont en cours d’étude dans un rayon de 10 km dont un se situera à moins d’1 km au nord-ouest de ma maison et le dernier, un peu plus loin au nord – l’endroit étant situé au cœur d’une zone de développement éolien (ZDE).

Je vois déjà les lecteurs de ces lignes se dire que ce n’est vraiment pas de chance d’être encerclé de la sorte, que ma vie et celle des autres riverains est un enfer. Que pour la dizaine de familles à proximité, dont certaines sont à 500 m des engins, le bruit est totalement insupportable, que mes voisins ont des maux de tête, des insomnies…

STOP ! C’est totalement faux ! Cela va peut-être surprendre mais les éoliennes sont un sujet de conversation extrêmement rare dans le coin, que ce soit pour les riverains très proches (une dizaine de foyers) ou pour les habitants de Benet (6000 habitants) tout proche.

Il est vrai que nous tournons très souvent notre regard vers elles puisqu’elles sont devenues nos girouettes. Je dois dire aussi que je les trouve très élégantes et que je n’ai jamais encore entendu dire dans le coin qu’elles étaient moches. Mais je reconnais que c’est un argument subjectif.

Venons-en au principal, ce qui inquiète le plus, le bruit, argument mille fois clamé par les détracteurs des éoliennes.

Eh bien, je dois dire que je balaye cet argument d’un simple haussement d’épaules et d’un sourire. Quand, comme au moment où j’écris, le vent vient de la direction des éoliennes, il m’est totalement impossible d’entendre par ma fenêtre ouverte leur bruit. Et pourtant elles tournent !

Le vent dans les branches, plus fort que les pales

Le bruit de fond de la vie courante (entre autres, le moteur du ventilateur de mon ordinateur et la nationale qui est à plus de 2 km et contre le vent !) rend leur bruit inaudible. Par grand vent d’Est, le matin ou le soir, quand la campagne qui m’entoure est calme sans bruit de tracteur lointain, il arrive, en tendant l’oreille, d’entendre le faible bruit caractéristique des pales qui tournent, mais il faut que le vent ne soit pas trop fort, sinon il couvre le bruit des pales en passant dans les branches des arbres.

Il y a deux ou trois mois, aidant mon voisin à transporter son foin, j’étais au volant d’un tracteur à 10 m du pied d’une éolienne. J’ai dû éteindre la radio puis couper le moteur du tracteur pour entendre le doux chuintement de l’air dans les pales – le tracteur au ralenti, c’est moins de 50 décibels, c’est à peine plus de bruit que ma tondeuse au ralenti…

J’invite expressément ceux qui s’inquiètent du bruit généré par les grandes éoliennes à aller en voir de près, on peut, en effet, s’en approcher au pied, il n’y ni barrières ni clôture. Cette simple visite permet de balayer tous les doutes.

Jean Desmaison

Source : Rue89, 8 novembre 2011

J’habite en Sud Vendée, et à l’est de ma maison se trouve un parc éolien formé par cinq éoliennes Nordex (site de Benet) d’une puissance totale de 11,5 mégawatts (MW).

Pour donner une idée, chacune fait 125 m de haut au total – le mât faisant 80 m et les pales, 90 m de diamètre –, et brasse une surface d’air d’environ deux terrains de foot pour une puissance nominale de 2,3 MW.

Aucune barrière, clôture ou gardien ne viennent empêcher quiconque de s’en approcher au pied. Elles sont raccordées par des câbles souterrains, via un transformateur, au réseau électrique.

"Maux de tête, insomnies..."

La plus proche se trouve à 830 m de chez moi, la plus éloignée à 1,9 km. On peut les classer dans la catégorie des grandes éoliennes. À 5 km de là, à l’Ouest, se situe un autre parc de cinq éoliennes (Vestas) d’une puissance totale de 10 MW.

On peut dire que je suis encerclé par les éoliennes, d’autant plus que deux autres projets sont en cours d’étude dans un rayon de 10 km dont un se situera à moins d’1 km au nord-ouest de ma maison et le dernier, un peu plus loin au nord – l’endroit étant situé au cœur d’une zone de développement éolien (ZDE).

Je vois déjà les lecteurs de ces lignes se dire que ce n’est vraiment pas de chance d’être encerclé de la sorte, que ma vie et celle des autres riverains est un enfer. Que pour la dizaine de familles à proximité, dont certaines sont à 500 m des engins, le bruit est totalement insupportable, que mes voisins ont des maux de tête, des insomnies…

STOP ! C’est totalement faux ! Cela va peut-être surprendre mais les éoliennes sont un sujet de conversation extrêmement rare dans le coin, que ce soit pour les riverains très proches (une dizaine de foyers) ou pour les habitants de Benet (6000 habitants) tout proche.

Il est vrai que nous tournons très souvent notre regard vers elles puisqu’elles sont devenues nos girouettes. Je dois dire aussi que je les trouve très élégantes et que je n’ai jamais encore entendu dire dans le coin qu’elles étaient moches. Mais je reconnais que c’est un argument subjectif.

Venons-en au principal, ce qui inquiète le plus, le bruit, argument mille fois clamé par les détracteurs des éoliennes.

Eh bien, je dois dire que je balaye cet argument d’un simple haussement d’épaules et d’un sourire. Quand, comme au moment où j’écris, le vent vient de la direction des éoliennes, il m’est totalement impossible d’entendre par ma fenêtre ouverte leur bruit. Et pourtant elles tournent !

Le vent dans les branches, plus fort que les pales

Le bruit de fond de la vie courante (entre autres, le moteur du ventilateur de mon ordinateur et la nationale qui est à plus de 2 km et contre le vent !) rend leur bruit inaudible. Par grand vent d’Est, le matin ou le soir, quand la campagne qui m’entoure est calme sans bruit de tracteur lointain, il arrive, en tendant l’oreille, d’entendre le faible bruit caractéristique des pales qui tournent, mais il faut que le vent ne soit pas trop fort, sinon il couvre le bruit des pales en passant dans les branches des arbres.

Il y a deux ou trois mois, aidant mon voisin à transporter son foin, j’étais au volant d’un tracteur à 10 m du pied d’une éolienne. J’ai dû éteindre la radio puis couper le moteur du tracteur pour entendre le doux chuintement de l’air dans les pales – le tracteur au ralenti, c’est moins de 50 décibels, c’est à peine plus de bruit que ma tondeuse au ralenti…

J’invite expressément ceux qui s’inquiètent du bruit généré par les grandes éoliennes à aller en voir de près, on peut, en effet, s’en approcher au pied, il n’y ni barrières ni clôture. Cette simple visite permet de balayer tous les doutes.

Jean Desmaison

Source : Rue89, 8 novembre 2011



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