Communiqué du 16 mai 2004
Des équipes d’intervention défaillantes.
Le Réseau « Sortir du nucléaire » publie ce jour
un document qui met en lumière les défaillances du nucléaire
face au risque incendie. Suite à l’incendie survenu à la centrale
nucléaire de Cattenom, même s’il n’a heureusement pas eu de conséquences
graves, le Réseau « Sortir du nucléaire » publie ce
jour un document qui rappelle :
- que les centrales nucléaires françaises ne répondront
pas aux normes de sécurité incendie avant 2006,
- que des équipes d’intervention sur incendie dans les centrales nucléaires
sont défaillantes en particulier concernant la rapidité d’intervention
(critère fondamental),
- et que des incendies se produisent régulièrement dans les centrales
nucléaires.
Comme par rapport au risque sismique, le risque incendie fait du nucléaire
un danger terrible qui menace la population française et même européenne.
Contact Réseau « Sortir du nucléaire » : Stéphane
Lhomme 06.64.10.03.33
Incendie et centrales nucléaires : un risque très mal
maîtrisé par EDF
Document proposé par le Réseau « Sortir
du nucléaire »
Le risque d’incendie dans les centrales et autres installations nucléaires
françaises, peut avoir des conséquences dramatiques : dissémination
de matières radioactives dans l’environnement, atteinte à la sûreté
de l’installation, voire même fusion du réacteur avec au pire une
catastrophe comparable à celle de Tchernobyl. Les systèmes de
protection des centrales nucléaires françaises sont inadaptés
et un programme de remise à niveau est en cours, mais ne sera pas achevé
avant 2006.
Des exercices ont montré (voir exemple de Nogent ci-dessous) que les
équipe d’interventions d’EDF peuvent mettre jusqu’à 53 minutes
pour intervenir sur un incendie dans une centrale nucléaire, alors que
a tolérance est de 15 minutes maximum.
5 septembre 2003, matin, incendie à la centrale nucléaire
de Gravelines
Un incendie s’est déclaré vendredi matin au centre de production
nucléaire de Gravelines (Nord) dans le bâtiment de stock combustible
de la tranche 1 de la centrale. "Le feu d’origine électrique, d’ampleur
limitée, a provoqué une épaisse fumée mais a été
maîtrisé sans soucis," a expliqué le CODIS (Centre
de secours et d’incendie) du Nord. Les responsables de la centrale de Gravelines
joints par téléphone vendredi matin "ne souhaitent faire
aucun commentaire" sur l’incident.
30 août 2003, 14h45, incendie à la centrale nucléaire
de Chinon
Chinon : début d’incendie maîtrisé sur un matériel
d’évacuation d’électricité
https://nucleaire.edf.fr/informer/communiques/communique.php3?idnum=813
Le 30 août à 14 heures 45, la défaillance et l’inflammation
d’un appareil de mesure de courant a provoqué l’arrêt de l’unité
de production n°2. Ce matériel permet de surveiller l’évacuation
de l’électricité produite sur le réseau électrique.
L’événement s’est produit sur du matériel situé
à l’extérieur des bâtiments industriels. Les équipes
internes et les pompiers locaux ont rapidement maîtrisé ce début
d’incendie. Il n’y a pas eu de victime ni d’impact sur l’environnement. Des
expertises sont en cours pour déterminer l’origine de cette défaillance.
25 août 2003 : incendie à la centrale nucléaire
de Tihange (Belgique)
https://www.rtl.be/article.cfm?ID=1000018600&navigation_id=10&SiteID=14
La centrale nucléaire de Tihange 1 a été le cadre, le
25 août peu après 15 heures, d’un début d’incendie localisé
dans une galerie fermée situé au rez-de-chaussée de la
salle des machines et abritant plusieurs réseaux électriques.
Le début d’incendie, s’il a causé un dégagement de fumée,
n’a toutefois occasionné aucun dégât.
12 Mai 2003 : incendie à la centrale nucléaire du Tricastin
https://nucleaire.edf.fr/informer/communiques/communique.php3?idnum=759
Un dégagement de fumée a été détecté
dans les locaux nucléaires de l’unité de production n°2 de
la centrale nucléaire du Tricastin, dimanche 11 mai à 23h56. Les
équipes de première intervention de la centrale ont été
immédiatement mobilisées ainsi que les sapeurs pompiers. L’échauffement
d’un moteur de ventilateur est à l’origine du dégagement de fumée,
maîtrisé rapidement par les techniciens EDF. Les sapeurs pompiers
n’ont pas eu à intervenir. Seuls de légers dégâts
matériels sont à déplorer. Cet incident n’a pas eu de conséquences
sur la sûreté, ni sur l’environnement.
Le centre nucléaire de Cadarache épinglé le 6
mars 2003 pour le risque incendie !
https://www.asn.gouv.fr/actualite/lds/maj/2003-12/INS_2003_41015.pdf
Extraits :
- « Les inspecteurs ont constaté un potentiel calorifique important
et non justifié dans de nombreux locaux, aggravant notoirement le risque
d’incendie »
- « Le bâtiment 769 abritant notamment les piscines d’entreposage
des éléments de combustibles irradiés ne possède
pas de détection automatique d’incendie » La centrale nucléaire
de Nogent mise en demeure pour le « Délai d’intervention des équipes
de lutte contre l’incendie » (50 minutes au lieu de 15 au maximum !)
https://www.asn.gouv.fr/data/information/14_2002_med_nogent.PDF
Extraits :
- « lors de l’exercice incendie réalisé au cours de l’inspection
du 2 Octobre 2001 dans le bâtiment "laverie - atelier chaud",
le délai d’intervention avait été de l’ordre de cinquante
minutes. » au lieu des 15 minutes maximales autorisées ! - «
l’exercice incendie réalisé dans le même local au cours
de l’inspection du 13 Février 2002 n’a révélé aucune
amélioration significative, puisqu’un délai de plus de quarante
cinq minutes a de nouveau été constaté. »
Conclusions :
Il existe de nombreux autres exemples de défaillance du nucléaire
face au risque incendie. Comme par rapport au risque sismique, le risque incendie
fait du nucléaire un danger terrible qui menace la population française
et même européenne. Certes, ces risques menacent aussi d’autres
industries comme l’industrie chimique. Mais, seule une catastrophe nucléaire
peut contaminer un continent entier, et entraîner l’évacuation
d’un pays pendant des centaines d’années. La seule protection possible
face au nucléaire est d’arrêter au plus vite cette industrie, et
de compenser son arrêt par d’importantes économies d’énergie
et la mise en ouvre massive des énergies renouvelables. Il est à
noter aussi que les incidents inquiétants ont tendance à s’accumuler
sur les centrales nucléaires françaises :
- Centrale nucléaire du Blayais dans la nuit du 25 au 26 avril
- Centrale nucléaire de Saint-Laurent le jeudi 13 mai
- Centrale nucléaire de Cattenom le dimanche 16 mai
Le Tour de France pour sortir du nucléaire, qui s’achèvera par
une grande manifestation le samedi 22 mai à Rouen, est l’occasion de
dénoncer le danger nucléaire en général et les projets
de construction de nouveaux réacteurs nucléaires (EPR)
Contact : Stéphane Lhomme 06 64 100 333