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Orano Malvési : non au projet d’incinérateur des effluents radioactifs

Revue de presse

Article publié le 7 novembre 2016



L’Indépendant : MARDI 18 OCTOBRE 2016

L’association Rubrésus dit « non » au projet d’Areva

Le 18 octobre à 17h29 par Laurent Rouquette

La construction d’une usine de traitement des nitrates du site nucléaire de Malvési comporterait « incertitudes, lacunes et aberrations ».

Une installation d’un coût de 80 M€, destinée à résorber des déchets stockés sur place depuis des années, et qui créerait 25 à 30 emplois : a priori, le projet de construction par Areva, sur le site de Malvési à Narbonne, d’une unité de traitement des effluents nitratés (L’Indépendant du 31 août 2016), a tout pour séduire. « C’est un projet énorme, en effet, qui engage l’avenir sur plusieurs dizaines d’années. C’est justement pour cela qu’il doit faire débat », souligne André Bories, président de l’association de défense de l’environnement Rubrésus. Basée à Narbonne, Rubrésus s’est fait connaître jusqu’à présent par ses actions sur la lutte contre le bruit près de l’aérodrome, ainsi que ses interventions sur les risques inondations. Cette fois, ces écologistes se sont saisis des centaines de pages du dossier de construction d’une unité de traitement des nitrates d’Areva, soumis à enquête publique du 5 septembre au 5 octobre. Et leur jugement est sans appel : « L’association émet un avis très défavorable », est-il écrit sur le registre de l’enquête publique. Rubrésus dénonce « des incertitudes, des lacunes, et des aberrations écologiques » dans ce projet qui prévoit de traiter, tous les ans, 18 000 m3 d’effluents faiblement radioactifs, issus de 50 ans de purification du minerai d’uranium par de l’acide nitrique.

Comme 20 000 diesel

Premier problème : « Les rejets atmosphériques de cette installation. On crée une pollution qui n’existait pas et qui va consister à envoyer dans l’atmosphère 38 880 kg d’oxyde d’azote par an. C’est l’équivalent de 20 000 véhicules diesel parcourant 5 000 km », a calculé Rubrésus. S’y ajoutent (toujours selon les chiffres fournis par l’industriel lui-même dans son dossier), du protoxyde d’azote, du dioxyde de soufre, et des composés volatils comme le benzène, produits par la combustion de charbon, qui va être ajouté aux effluents. « En fait, ce procédé s’apparente à un incinérateur : impossible qu’il ne produise pas des dioxines », argumente André Bories, qui s’étonne de n’en avoir pas trouvé trace dans l’étude d’Areva. Enfin, l’association pense avoir trouvé une faille majeure dans le dossier. A la page 24 du chapitre II de l’étude d’impact, « Areva reconnaît que les performances attendues de sa future unité proviennent de données expérimentales effectuées lors de tests pilotes ». Autrement dit, pas dans les conditions qui seront celles de l’exploitation à Narbonne. « Comment les autorités pourraient-elles autoriser cette unité sur des données aussi approximatives ? », s’interroge Rubrésus.

Un procédé « glouton en énergies »

Rubrésus pointe aussi du doigt ce qu’il appelle une « aberration » : Pour traiter 20 000 m3 par an d’effluents liquides nitratés, Areva va avoir besoin de 80 000 m3 d’eau. « Cherchez l’erreur ! Surtout en période de restrictions d’eau », sourit André Bories, qui ajoute que le procédé va nécessiter « 5 500 tonnes de charbon, 2 000 tonnes de gaz et 10 000 MWh d’électricité ». Il va aussi, toujours selon l’association, « générer près de 30 000 tonnes par an de gaz à effet de serre contribuant au réchauffement climatique ». Et l’association d’indiquer ne pas « mener une bataille d’idées, mais une critique basée sur les éléments chiffrés du dossier ».


Article Midi Libre du 31/10/2016

L’Indépendant : MARDI 18 OCTOBRE 2016

L’association Rubrésus dit « non » au projet d’Areva

Le 18 octobre à 17h29 par Laurent Rouquette

La construction d’une usine de traitement des nitrates du site nucléaire de Malvési comporterait « incertitudes, lacunes et aberrations ».

Une installation d’un coût de 80 M€, destinée à résorber des déchets stockés sur place depuis des années, et qui créerait 25 à 30 emplois : a priori, le projet de construction par Areva, sur le site de Malvési à Narbonne, d’une unité de traitement des effluents nitratés (L’Indépendant du 31 août 2016), a tout pour séduire. « C’est un projet énorme, en effet, qui engage l’avenir sur plusieurs dizaines d’années. C’est justement pour cela qu’il doit faire débat », souligne André Bories, président de l’association de défense de l’environnement Rubrésus. Basée à Narbonne, Rubrésus s’est fait connaître jusqu’à présent par ses actions sur la lutte contre le bruit près de l’aérodrome, ainsi que ses interventions sur les risques inondations. Cette fois, ces écologistes se sont saisis des centaines de pages du dossier de construction d’une unité de traitement des nitrates d’Areva, soumis à enquête publique du 5 septembre au 5 octobre. Et leur jugement est sans appel : « L’association émet un avis très défavorable », est-il écrit sur le registre de l’enquête publique. Rubrésus dénonce « des incertitudes, des lacunes, et des aberrations écologiques » dans ce projet qui prévoit de traiter, tous les ans, 18 000 m3 d’effluents faiblement radioactifs, issus de 50 ans de purification du minerai d’uranium par de l’acide nitrique.

Comme 20 000 diesel

Premier problème : « Les rejets atmosphériques de cette installation. On crée une pollution qui n’existait pas et qui va consister à envoyer dans l’atmosphère 38 880 kg d’oxyde d’azote par an. C’est l’équivalent de 20 000 véhicules diesel parcourant 5 000 km », a calculé Rubrésus. S’y ajoutent (toujours selon les chiffres fournis par l’industriel lui-même dans son dossier), du protoxyde d’azote, du dioxyde de soufre, et des composés volatils comme le benzène, produits par la combustion de charbon, qui va être ajouté aux effluents. « En fait, ce procédé s’apparente à un incinérateur : impossible qu’il ne produise pas des dioxines », argumente André Bories, qui s’étonne de n’en avoir pas trouvé trace dans l’étude d’Areva. Enfin, l’association pense avoir trouvé une faille majeure dans le dossier. A la page 24 du chapitre II de l’étude d’impact, « Areva reconnaît que les performances attendues de sa future unité proviennent de données expérimentales effectuées lors de tests pilotes ». Autrement dit, pas dans les conditions qui seront celles de l’exploitation à Narbonne. « Comment les autorités pourraient-elles autoriser cette unité sur des données aussi approximatives ? », s’interroge Rubrésus.

Un procédé « glouton en énergies »

Rubrésus pointe aussi du doigt ce qu’il appelle une « aberration » : Pour traiter 20 000 m3 par an d’effluents liquides nitratés, Areva va avoir besoin de 80 000 m3 d’eau. « Cherchez l’erreur ! Surtout en période de restrictions d’eau », sourit André Bories, qui ajoute que le procédé va nécessiter « 5 500 tonnes de charbon, 2 000 tonnes de gaz et 10 000 MWh d’électricité ». Il va aussi, toujours selon l’association, « générer près de 30 000 tonnes par an de gaz à effet de serre contribuant au réchauffement climatique ». Et l’association d’indiquer ne pas « mener une bataille d’idées, mais une critique basée sur les éléments chiffrés du dossier ».


Article Midi Libre du 31/10/2016


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