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Sortir du nucléaire n°26



Février 2005

Action

Première mondiale : 40 jours en mer ou l’incroyable Défi "Sortir du Nucléaire"

Article paru dans la revue Sortir du nucléaire n°26 - Février 2005

 Luttes et actions
Article publié le : 1er février 2005


Huit navigateurs résolument militants sur une planche à voile géante de 14 m de long, c’est une première mondiale pour un projet incroyable : le Défi “Sortir du nucléaire”, dont l’objectif est d’établir un premier record de traversée de l’Atlantique au départ de l’Europe. Si une fenêtre météo favorable est trouvée, le départ aura lieu avant la mi-mars... Sinon, il sera reporté pour le début 2006.



Printemps 2002 : AREVA, leader mondial du nucléaire, plus connu par ses filiales COGEMA et FRAMATOME, injecte 15 millions d’euros dans le “Défi français pour la Coupe de l’América” (prestigieuse course nautique internationale) qui change de nom et devient alors “Défi AREVA”.

Si la débauche d’argent autour de cette manifestation nautique est déjà discutable, la prise d’otage du monde de la mer, synonyme de liberté et de respect de l’environnement, par l’industrie nucléaire était non seulement inacceptable (rejet de radionucléides à la mer (La Hague), transport maritime de plutonium, prolifération des armes nucléaires par des transferts de technologie du civil au militaire...) mais aussi provocatrice : c’est à Auckland en Nouvelle Zélande (où a eu lieu la Coupe de l’America), que le Rainbow Warrior, bateau de Greenpeace, fut coulé par les services français !

Face à de tels moyens de communication et à l’aube d’un second programme nucléaire, des marins solidaires et déterminés lancent un défi à l’industrie nucléaire : battre le record de traversée de l’Atlantique en planche à voile.

Les objectifs

Une action symbolique, sportive et collective, la traversée de l’Atlantique en planche à voile de la Bretagne à la Martinique, pour créer un mouvement de sympathie de l’opinion publique française à l’égard du concept de “Sortir du nucléaire”.

Par cette action, le Réseau “Sortir du nucléaire” cherche à toucher un public différent de celui intéressé habituellement par les manifestations classiques, notamment les jeunes. Il s’agit d’alerter sur les dangers du nucléaire et d’engager de nouveaux citoyens à agir pour la sortie du nucléaire et pour le développement des économies d’énergie et des énergies renouvelables.

Le trajet

La traversée de l’Atlantique en planche à voile au départ de la France n’a jamais été réalisée car elle suppose une planche rapide et une rotation d’équipiers permettant la traversée du Golfe de Gascogne d’une part, le passage des côtes du Portugal d’autre part, dans un délai suffisamment court pour bénéficier d’une fenêtre météo correcte (entre octobre et mars).

Le parcours est donc imposé :

- Départ d’Erdeven en Bretagne

- 1ère étape : Bretagne - Vigo (port d’Espagne en Galice)

- 2e étape : Vigo - Les Canaries (îles espagnoles situées au large du Maroc)

- 3e étape : Les Canaries - La Martinique

Il n’existe pas à ce jour de “record” de traversée de l’Atlantique en planche à voile. Stéphane Peyron et Fred Beauchêne l’ont initié. Là où Raphaëla Le Gouvello avait mis 58 jours entre le Sénégal et la Martinique, la planche du Défi pourrait mettre 30 à 40 jours. Ce sera la première traversée de l’Atlantique au départ des côtes européennes.

Défi “Sortir du nucléaire”, un label et un symbole.

- Erdeven (1975) : EDF cherchant à construire une première centrale nucléaire à eau pressurisée en Bretagne, des CLIN (Comité Local d’Information sur le Nucléaire) se créent partout en Bretagne, les élus résistent... et en 1975, c’est le premier échec d’EDF ! Il y en aura d’autres : Plogoff, le Carnet... A Erdeven demeure un monument à la résistance antinucléaire : une main de fer, posée sur une pyramide de galets, qui dit “Stop”.

- Vigo (1982) : des zodiacs de Greenpeace s’opposent au déchargement de fûts radioactifs dans l’Atlantique. Images saisissantes qui font soudain prendre conscience que les grands fonds vont devenir une poubelle radioactive... Les Anglais en font une spécialité et les Français ne sont pas en reste. Ils s’y étaient déjà essayés dans la fosse des Casquets (entre Cherbourg et les Iles Anglo-Normandes), mais au large de Vigo et jusqu’en 1982, ce sont des centaines de milliers de fûts, représentant des milliards de becquerels, qui seront déversés...

- Les Canaries : le nucléaire tue deux fois :

en Afrique, dans et autour des mines d’uranium ; en Europe, dans, autour et même très loin des centrales nucléaires... Autant l’accès à des sources d’énergies bon marché et renouvelables représente une chance pour les pays du Sud, autant le nucléaire représente la souffrance, le pouvoir des castes et son lot de guerres...

- La Martinique : longtemps dépendante des énergies fossiles, la Martinique s’est engagée dans un programme important de développement des sources d’énergie renouvelables - solaire thermique et photovoltaïque, éolien, géothermique... et bien sûr efficacité énergétique. De bonnes raisons de saluer cet engagement à l’arrivée d’une grande traversée !

Quatre étapes porteuses de symboles,

Quatre étapes sportives également.

Pour réussir ce défi, il faut traverser avec des alizés établis, c’est-à-dire d’octobre à mars. A cette époque, traverser le Golfe de Gascogne représente déjà un défi : l’étape de Vigo sera la bienvenue. Du Portugal aux Canaries, au moins onze jours de traversée ! Des conditions météorologiques difficiles et une nouvelle expérience humaine avant la “grande traversée”, où les conditions de navigation seront certes plus faciles, mais avec un engagement physique à 100% durant au moins 30 jours !

La planche à voile est un véritable navire de haute mer !

La plus rapide possible, la plus manœuvrable et stable possible, la planche à voile accueille à son bord un équipage de huit personnes avec toute la sécurité requise pour la traversée de l’Atlantique. Devant être habitable, la planche de quatorze mètres accueille huit couchettes ainsi qu’une cuisine et un coin navigation. Devant être très stable, elle est équilibrée par un balancier qui porte sa largeur à six mètres. Pour des raisons financières et dans un net esprit de recyclage, une coque issue d’un navire déclassé a été récupéré.

Le pont de la planche a une largeur de deux mètres, sauf aux extrémités. Il est de plus entouré par un filet de sécurité d’un mètre et demi de part et d’autre du pont pour empêcher voiles et personnes de tomber à l’eau.

Grâce à son potentiel de vitesse et à la possibilité de relais offert par l’équipage embarqué, nous espérons une traversée rapide. L’objectif est de toujours faire route avec un minimum de trois planchistes sur le pont, avec la possibilité de porter sept voiles.

L’équipage : des marins professionnels et bénévoles s’engagent.

Les huit personnes suivantes constituent le noyau dur du projet et feront la traversée sur la planche à voile géante :

- Aurora Defitte,

- Dominique Berland,

- Dimitri Le Glaunec,

- Jean Luc Lainé,

- Philippe Scherrer,

- Jean-Noël Schubart,

- Anne Caseneuve, navigatrice professionnelle,

- Alain Guillard.

Les motivations de l’équipage sont avant tout d’ordre éthique. Beaucoup plus que les performances athlétiques, la solidarité entre les membres de l’équipage sera déterminante pour la réussite du projet. Différentes actions au cours desquelles la planche a été présentée à la presse (arrivée du plutonium américain en Normandie...), ainsi que plusieurs sorties sur l’eau, ont permis de souder l’équipage.

Ce Défi a été une longue entreprise difficile à mettre en œuvre. Il bénéficie de moyens très modestes, comparé aux courses nautiques habituelles. Ce projet n’a pu se concrétiser que grâce aux soutiens financiers du Réseau “Sortir du nucléaire” (4 500 €), du Crédit Coopératif (600 €), de divers sympathisants (350 e) et enfin le soutien du réseau des magasins Biocoop. Bref un budget ridicule de moins de 10 000 euros, comparé par exemple aux 15 millions d’euros des sponsors de l’industrie nucléaire pour la coupe de l’América ! Un grand merci aux personnes ayant aidé, par leur travail et leur implication, à la réalisation du Défi.

Tout seul, un véliplanchiste ne pourrait pas traverser l’Atlantique à partir de l’Europe, mais à plusieurs cet exploit pourrait être réalisable. C’est pourquoi huit navigateurs ont décidé de relever un Défi incroyable pour une formidable aventure humaine qui permettra de faire entendre un message fort autour du nucléaire. Seule la volonté manifestée ouvertement par de nombreux citoyens unis et solidaires à travers des actions multiples pourra empêcher la construction de l’EPR. Le Défi “Sortir du nucléaire” souhaite y contribuer par sa démarche originale. Merci pour le soutien que vous pourrez lui apporter.

Alain GUILLARD

ash.guillard@club-internet.fr
Agir !

Suivez l’actualité du Défi “Sortir du nucléaire” sur notre site internet :

www.sortirdunucleaire.org

Cette action originale a besoin de votre soutien financier !

Envoyez votre don à l’ordre du Réseau “Sortir du nucléaire”

(mention “Défi Sortir du nucléaire”) au

9, rue Dumenge

69317 Lyon Cedex 04.

Votre don est déductible à 60 % de vos impôts.

Printemps 2002 : AREVA, leader mondial du nucléaire, plus connu par ses filiales COGEMA et FRAMATOME, injecte 15 millions d’euros dans le “Défi français pour la Coupe de l’América” (prestigieuse course nautique internationale) qui change de nom et devient alors “Défi AREVA”.

Si la débauche d’argent autour de cette manifestation nautique est déjà discutable, la prise d’otage du monde de la mer, synonyme de liberté et de respect de l’environnement, par l’industrie nucléaire était non seulement inacceptable (rejet de radionucléides à la mer (La Hague), transport maritime de plutonium, prolifération des armes nucléaires par des transferts de technologie du civil au militaire...) mais aussi provocatrice : c’est à Auckland en Nouvelle Zélande (où a eu lieu la Coupe de l’America), que le Rainbow Warrior, bateau de Greenpeace, fut coulé par les services français !

Face à de tels moyens de communication et à l’aube d’un second programme nucléaire, des marins solidaires et déterminés lancent un défi à l’industrie nucléaire : battre le record de traversée de l’Atlantique en planche à voile.

Les objectifs

Une action symbolique, sportive et collective, la traversée de l’Atlantique en planche à voile de la Bretagne à la Martinique, pour créer un mouvement de sympathie de l’opinion publique française à l’égard du concept de “Sortir du nucléaire”.

Par cette action, le Réseau “Sortir du nucléaire” cherche à toucher un public différent de celui intéressé habituellement par les manifestations classiques, notamment les jeunes. Il s’agit d’alerter sur les dangers du nucléaire et d’engager de nouveaux citoyens à agir pour la sortie du nucléaire et pour le développement des économies d’énergie et des énergies renouvelables.

Le trajet

La traversée de l’Atlantique en planche à voile au départ de la France n’a jamais été réalisée car elle suppose une planche rapide et une rotation d’équipiers permettant la traversée du Golfe de Gascogne d’une part, le passage des côtes du Portugal d’autre part, dans un délai suffisamment court pour bénéficier d’une fenêtre météo correcte (entre octobre et mars).

Le parcours est donc imposé :

- Départ d’Erdeven en Bretagne

- 1ère étape : Bretagne - Vigo (port d’Espagne en Galice)

- 2e étape : Vigo - Les Canaries (îles espagnoles situées au large du Maroc)

- 3e étape : Les Canaries - La Martinique

Il n’existe pas à ce jour de “record” de traversée de l’Atlantique en planche à voile. Stéphane Peyron et Fred Beauchêne l’ont initié. Là où Raphaëla Le Gouvello avait mis 58 jours entre le Sénégal et la Martinique, la planche du Défi pourrait mettre 30 à 40 jours. Ce sera la première traversée de l’Atlantique au départ des côtes européennes.

Défi “Sortir du nucléaire”, un label et un symbole.

- Erdeven (1975) : EDF cherchant à construire une première centrale nucléaire à eau pressurisée en Bretagne, des CLIN (Comité Local d’Information sur le Nucléaire) se créent partout en Bretagne, les élus résistent... et en 1975, c’est le premier échec d’EDF ! Il y en aura d’autres : Plogoff, le Carnet... A Erdeven demeure un monument à la résistance antinucléaire : une main de fer, posée sur une pyramide de galets, qui dit “Stop”.

- Vigo (1982) : des zodiacs de Greenpeace s’opposent au déchargement de fûts radioactifs dans l’Atlantique. Images saisissantes qui font soudain prendre conscience que les grands fonds vont devenir une poubelle radioactive... Les Anglais en font une spécialité et les Français ne sont pas en reste. Ils s’y étaient déjà essayés dans la fosse des Casquets (entre Cherbourg et les Iles Anglo-Normandes), mais au large de Vigo et jusqu’en 1982, ce sont des centaines de milliers de fûts, représentant des milliards de becquerels, qui seront déversés...

- Les Canaries : le nucléaire tue deux fois :

en Afrique, dans et autour des mines d’uranium ; en Europe, dans, autour et même très loin des centrales nucléaires... Autant l’accès à des sources d’énergies bon marché et renouvelables représente une chance pour les pays du Sud, autant le nucléaire représente la souffrance, le pouvoir des castes et son lot de guerres...

- La Martinique : longtemps dépendante des énergies fossiles, la Martinique s’est engagée dans un programme important de développement des sources d’énergie renouvelables - solaire thermique et photovoltaïque, éolien, géothermique... et bien sûr efficacité énergétique. De bonnes raisons de saluer cet engagement à l’arrivée d’une grande traversée !

Quatre étapes porteuses de symboles,

Quatre étapes sportives également.

Pour réussir ce défi, il faut traverser avec des alizés établis, c’est-à-dire d’octobre à mars. A cette époque, traverser le Golfe de Gascogne représente déjà un défi : l’étape de Vigo sera la bienvenue. Du Portugal aux Canaries, au moins onze jours de traversée ! Des conditions météorologiques difficiles et une nouvelle expérience humaine avant la “grande traversée”, où les conditions de navigation seront certes plus faciles, mais avec un engagement physique à 100% durant au moins 30 jours !

La planche à voile est un véritable navire de haute mer !

La plus rapide possible, la plus manœuvrable et stable possible, la planche à voile accueille à son bord un équipage de huit personnes avec toute la sécurité requise pour la traversée de l’Atlantique. Devant être habitable, la planche de quatorze mètres accueille huit couchettes ainsi qu’une cuisine et un coin navigation. Devant être très stable, elle est équilibrée par un balancier qui porte sa largeur à six mètres. Pour des raisons financières et dans un net esprit de recyclage, une coque issue d’un navire déclassé a été récupéré.

Le pont de la planche a une largeur de deux mètres, sauf aux extrémités. Il est de plus entouré par un filet de sécurité d’un mètre et demi de part et d’autre du pont pour empêcher voiles et personnes de tomber à l’eau.

Grâce à son potentiel de vitesse et à la possibilité de relais offert par l’équipage embarqué, nous espérons une traversée rapide. L’objectif est de toujours faire route avec un minimum de trois planchistes sur le pont, avec la possibilité de porter sept voiles.

L’équipage : des marins professionnels et bénévoles s’engagent.

Les huit personnes suivantes constituent le noyau dur du projet et feront la traversée sur la planche à voile géante :

- Aurora Defitte,

- Dominique Berland,

- Dimitri Le Glaunec,

- Jean Luc Lainé,

- Philippe Scherrer,

- Jean-Noël Schubart,

- Anne Caseneuve, navigatrice professionnelle,

- Alain Guillard.

Les motivations de l’équipage sont avant tout d’ordre éthique. Beaucoup plus que les performances athlétiques, la solidarité entre les membres de l’équipage sera déterminante pour la réussite du projet. Différentes actions au cours desquelles la planche a été présentée à la presse (arrivée du plutonium américain en Normandie...), ainsi que plusieurs sorties sur l’eau, ont permis de souder l’équipage.

Ce Défi a été une longue entreprise difficile à mettre en œuvre. Il bénéficie de moyens très modestes, comparé aux courses nautiques habituelles. Ce projet n’a pu se concrétiser que grâce aux soutiens financiers du Réseau “Sortir du nucléaire” (4 500 €), du Crédit Coopératif (600 €), de divers sympathisants (350 e) et enfin le soutien du réseau des magasins Biocoop. Bref un budget ridicule de moins de 10 000 euros, comparé par exemple aux 15 millions d’euros des sponsors de l’industrie nucléaire pour la coupe de l’América ! Un grand merci aux personnes ayant aidé, par leur travail et leur implication, à la réalisation du Défi.

Tout seul, un véliplanchiste ne pourrait pas traverser l’Atlantique à partir de l’Europe, mais à plusieurs cet exploit pourrait être réalisable. C’est pourquoi huit navigateurs ont décidé de relever un Défi incroyable pour une formidable aventure humaine qui permettra de faire entendre un message fort autour du nucléaire. Seule la volonté manifestée ouvertement par de nombreux citoyens unis et solidaires à travers des actions multiples pourra empêcher la construction de l’EPR. Le Défi “Sortir du nucléaire” souhaite y contribuer par sa démarche originale. Merci pour le soutien que vous pourrez lui apporter.

Alain GUILLARD

ash.guillard@club-internet.fr
Agir !

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www.sortirdunucleaire.org

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9, rue Dumenge

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