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Fukushima, suivi de la catastrophe - Archives 2011-2015

Point sur la situation

Article publié le 16 mars 2011



La menace d’accident nucléaire s’étend maintenant aux 6 réacteurs nucléaires de la centrale de Fukushima Daiichi : le Réseau "Sortir du nucléaire" constate avec effroi l’aggravation de la catastrophe nucléaire et l’impuissance des autorités japonaises.

Trois fusions partielles de cœurs, deux incendies de combustible usé et cinq explosions d’hydrogène sont survenues dans la centrale nucléaire de Fukushima Daiichii, qui depuis le séisme et le tsunami du 11 mars dernier, relâche des quantités colossales de radioactivité dans l’atmosphère. Dans 4 réacteurs, le combustible usé pourrait être en contact avec l’environnement.

"C’est un cauchemar au ralenti" a déclaré le Docteur Thomas Neff du MIT.[i]

Le coeur du réacteur nucléaire n°1 a fusionné à 70 %. Le réacteur a subi une explosion d’hydrogène le 12/03/2011, qui a provoqué une hausse ponctuelle de la radioactivité ambiante à 400 mSv/h, soit une dose mortelle pour l’homme en 12 heures d’exposition. Le coeur est refroidi uniquement par injection d’eau de mer dans le circuit primaire. Des rejets de vapeur radioactive ont toujours lieu.

Le coeur du réacteur nucléaire n°2 a fusionné à 33 %. Le réacteur a subi une explosion d’hydrogène le 15/03/2011. Le coeur est refroidi uniquement par injection d’eau de mer dans le circuit primaire. Le circuit primaire du réacteur n°2 ne serait "très probablement" plus étanche selon les autorités japonaises et de la vapeur radioactive s’en échappe.[ii] Des rejets de vapeur radioactive ont toujours lieu.

Le coeur du réacteur nucléaire n°3 a fusionné à un pourcentage inconnu. Le réacteur a subi une explosion d’hydrogène le 13/03/2011. Des rejets de vapeur radioactive ont toujours lieu. Le coeur est refroidi uniquement par injection d’eau de mer dans le circuit primaire. La cuve du réacteur n° 3 a subi des dommages dont on ignore la gravité, le gouvernement japonais ayant changé plusieurs fois son interprétation à ce sujet aujourd’hui[iii]. Les officiels assurent néanmoins que leur première priorité est de refroidir ce réacteur abritant un combustible au plutonium, encore plus instable et réactif que le combustible classique.[iv] Un hélicoptère devait venir larguer de l’eau directement sur le réacteur mais les niveaux de radioactivité autour du réacteur étaient tellement élevés que l’opération a été annulée.[v] De la vapeur radioactive s’échappait du réacteur accidenté à 10h00 (heure locale) ce 16/03/2011.[vi]

Le refroidissement de la piscine de combustible usé du réacteur n°3 devient problématique, selon l’AIEA.[vii] La perte de refroidissement des piscines de combustible usé est une cause d’accident majeur tout comme la fusion d’un coeur nucléaire, et peut entraîner des rejets très importants de radioactivité dans l’environnement.[viii] Dans la centrale accidentée les piscines de combustible usé sont situées au-dessus des réacteurs et ne sont pas protégées par une couche d’acier et de béton, contrairement aux coeurs nucléaires. Ce qui veut dire que, sans eau, le combustible usé hyper radioactif est exposé directement dans l’environnement.[ix]

Alors que les réacteurs n°4, 5 et 6 de la centrale de Fukushima Daiichi n’étaient pas en fonctionnement pendant le séisme, la perte de refroidissement de l’eau des piscines des combustibles usés de ces réacteurs devient, à son tour, très problématique depuis 24h.

Il y a eu deux explosions d’hydrogène le 15/03/2011 et le 16/03/2011, suivies à chaque fois d’un incendie dans la piscine de combustible usé du réacteur n°4. Selon le Président de l’agence de sûreté nucléaire américaine, la piscine du réacteur n°4 ne contiendrait plus d’eau et provoquerait des émissions intenses de radioactivité à 20h (heure française) le 16/03/2011.[x] L’exploitant de la centrale (Tepco) n’écarte pas un risque de redémarrage des réactions de fission du combustible et donc des dégagements colossaux de radioactivité.[xi] La radioactivité est telle dans la piscine qu’aucun travailleur n’a pu s’en approcher pour verser de l’eau.[xii] Des rejets de vapeur radioactive ont toujours lieu.

Le niveau de l’eau a baissé de 2 m dans la piscine des combustibles usés du réacteur n°5 le 15 mars, à cause de la défaillance du refroidissement du combustible usé et une augmentation de la température de l’eau.[xiii]

La température augmentait aussi dans la piscine des combustibles usés du réacteur n°6.[xiv]

Selon l’agence de sûreté japonaise, le niveau de radioactivité à l’entrée de la centrale a atteint 10 mSv/h (10 millisievert par heure) à 10h40 (heure locale) le 16/03/2011, il s’est stabilisé à 1,5 mSv/h à 16h00 (heure locale), soit 10 000 fois le niveau de radioactivité naturelle.[xv] 730 des 800 travailleurs auraient été évacués lundi de la centrale de Fukushima Daiichi, selon Tepco. Un nombre croissant de soldats seraient présents sur le site.[xvi] Au vu des niveaux de radioactivité, Les travailleurs qui restent à la centrale se sacrifient pour lutter contre les accidents en cours. Mercredi tous les travailleurs ont quitté brièvement le site à cause du niveau de la radioactivité.[xvii] Une hausse importante de la radioactivité pourrait entraîner un nouveau départ des travailleurs, ce qui laisserait la centrale hors contrôle, augmentant le risque d’accident nucléaire généralisé sur les 6 réacteurs.

La contamination à plus de 130 km de la centrale est avérée. La préfecture de Fukushima a annoncé avoir décelé de l’iode et du césium radioactifs dans l’eau du robinet de la ville de Fukushima à 8h (heure locale) le 16/03/2011. La radioactivité mesurée dans la ville de Namie, à 8km au nord de la centrale de Fukushima Daiichi, était 6600 supérieure à la normale le 15/03/2011. Le niveau de radioactivité mesuré à Ibaraki, à 130 km au sud de la centrale en détresse, était 300 fois supérieur à la normale mercredi matin.[xviii] Le Pentagone a déclaré avoir interdit à ses soldats de s’approcher à moins de 80 km de la centrale de Fukushima Daiichi.[xix]


[iv] Le MOX, combustible fabriqué par l’industriel nucléaire français, Areva.

[viii] Le combustible usé n’est pas un matériau anodin, il est brûlant de radioactivité. S’il n’est pas refroidi en permanence, il peut entrer en fusion et relâcher en masse de la radioactivité. A titre d’exemple, un réacteur de 1300 MW un mois après son arrêt produit encore 6 MW de puissance résiduelle.

[x] Dépêche AFP 16/03/2011 19h56 (heure française) Japon : radiations "extrêmement élevées"

La menace d’accident nucléaire s’étend maintenant aux 6 réacteurs nucléaires de la centrale de Fukushima Daiichi : le Réseau "Sortir du nucléaire" constate avec effroi l’aggravation de la catastrophe nucléaire et l’impuissance des autorités japonaises.

Trois fusions partielles de cœurs, deux incendies de combustible usé et cinq explosions d’hydrogène sont survenues dans la centrale nucléaire de Fukushima Daiichii, qui depuis le séisme et le tsunami du 11 mars dernier, relâche des quantités colossales de radioactivité dans l’atmosphère. Dans 4 réacteurs, le combustible usé pourrait être en contact avec l’environnement.

"C’est un cauchemar au ralenti" a déclaré le Docteur Thomas Neff du MIT.[i]

Le coeur du réacteur nucléaire n°1 a fusionné à 70 %. Le réacteur a subi une explosion d’hydrogène le 12/03/2011, qui a provoqué une hausse ponctuelle de la radioactivité ambiante à 400 mSv/h, soit une dose mortelle pour l’homme en 12 heures d’exposition. Le coeur est refroidi uniquement par injection d’eau de mer dans le circuit primaire. Des rejets de vapeur radioactive ont toujours lieu.

Le coeur du réacteur nucléaire n°2 a fusionné à 33 %. Le réacteur a subi une explosion d’hydrogène le 15/03/2011. Le coeur est refroidi uniquement par injection d’eau de mer dans le circuit primaire. Le circuit primaire du réacteur n°2 ne serait "très probablement" plus étanche selon les autorités japonaises et de la vapeur radioactive s’en échappe.[ii] Des rejets de vapeur radioactive ont toujours lieu.

Le coeur du réacteur nucléaire n°3 a fusionné à un pourcentage inconnu. Le réacteur a subi une explosion d’hydrogène le 13/03/2011. Des rejets de vapeur radioactive ont toujours lieu. Le coeur est refroidi uniquement par injection d’eau de mer dans le circuit primaire. La cuve du réacteur n° 3 a subi des dommages dont on ignore la gravité, le gouvernement japonais ayant changé plusieurs fois son interprétation à ce sujet aujourd’hui[iii]. Les officiels assurent néanmoins que leur première priorité est de refroidir ce réacteur abritant un combustible au plutonium, encore plus instable et réactif que le combustible classique.[iv] Un hélicoptère devait venir larguer de l’eau directement sur le réacteur mais les niveaux de radioactivité autour du réacteur étaient tellement élevés que l’opération a été annulée.[v] De la vapeur radioactive s’échappait du réacteur accidenté à 10h00 (heure locale) ce 16/03/2011.[vi]

Le refroidissement de la piscine de combustible usé du réacteur n°3 devient problématique, selon l’AIEA.[vii] La perte de refroidissement des piscines de combustible usé est une cause d’accident majeur tout comme la fusion d’un coeur nucléaire, et peut entraîner des rejets très importants de radioactivité dans l’environnement.[viii] Dans la centrale accidentée les piscines de combustible usé sont situées au-dessus des réacteurs et ne sont pas protégées par une couche d’acier et de béton, contrairement aux coeurs nucléaires. Ce qui veut dire que, sans eau, le combustible usé hyper radioactif est exposé directement dans l’environnement.[ix]

Alors que les réacteurs n°4, 5 et 6 de la centrale de Fukushima Daiichi n’étaient pas en fonctionnement pendant le séisme, la perte de refroidissement de l’eau des piscines des combustibles usés de ces réacteurs devient, à son tour, très problématique depuis 24h.

Il y a eu deux explosions d’hydrogène le 15/03/2011 et le 16/03/2011, suivies à chaque fois d’un incendie dans la piscine de combustible usé du réacteur n°4. Selon le Président de l’agence de sûreté nucléaire américaine, la piscine du réacteur n°4 ne contiendrait plus d’eau et provoquerait des émissions intenses de radioactivité à 20h (heure française) le 16/03/2011.[x] L’exploitant de la centrale (Tepco) n’écarte pas un risque de redémarrage des réactions de fission du combustible et donc des dégagements colossaux de radioactivité.[xi] La radioactivité est telle dans la piscine qu’aucun travailleur n’a pu s’en approcher pour verser de l’eau.[xii] Des rejets de vapeur radioactive ont toujours lieu.

Le niveau de l’eau a baissé de 2 m dans la piscine des combustibles usés du réacteur n°5 le 15 mars, à cause de la défaillance du refroidissement du combustible usé et une augmentation de la température de l’eau.[xiii]

La température augmentait aussi dans la piscine des combustibles usés du réacteur n°6.[xiv]

Selon l’agence de sûreté japonaise, le niveau de radioactivité à l’entrée de la centrale a atteint 10 mSv/h (10 millisievert par heure) à 10h40 (heure locale) le 16/03/2011, il s’est stabilisé à 1,5 mSv/h à 16h00 (heure locale), soit 10 000 fois le niveau de radioactivité naturelle.[xv] 730 des 800 travailleurs auraient été évacués lundi de la centrale de Fukushima Daiichi, selon Tepco. Un nombre croissant de soldats seraient présents sur le site.[xvi] Au vu des niveaux de radioactivité, Les travailleurs qui restent à la centrale se sacrifient pour lutter contre les accidents en cours. Mercredi tous les travailleurs ont quitté brièvement le site à cause du niveau de la radioactivité.[xvii] Une hausse importante de la radioactivité pourrait entraîner un nouveau départ des travailleurs, ce qui laisserait la centrale hors contrôle, augmentant le risque d’accident nucléaire généralisé sur les 6 réacteurs.

La contamination à plus de 130 km de la centrale est avérée. La préfecture de Fukushima a annoncé avoir décelé de l’iode et du césium radioactifs dans l’eau du robinet de la ville de Fukushima à 8h (heure locale) le 16/03/2011. La radioactivité mesurée dans la ville de Namie, à 8km au nord de la centrale de Fukushima Daiichi, était 6600 supérieure à la normale le 15/03/2011. Le niveau de radioactivité mesuré à Ibaraki, à 130 km au sud de la centrale en détresse, était 300 fois supérieur à la normale mercredi matin.[xviii] Le Pentagone a déclaré avoir interdit à ses soldats de s’approcher à moins de 80 km de la centrale de Fukushima Daiichi.[xix]


[iv] Le MOX, combustible fabriqué par l’industriel nucléaire français, Areva.

[viii] Le combustible usé n’est pas un matériau anodin, il est brûlant de radioactivité. S’il n’est pas refroidi en permanence, il peut entrer en fusion et relâcher en masse de la radioactivité. A titre d’exemple, un réacteur de 1300 MW un mois après son arrêt produit encore 6 MW de puissance résiduelle.

[x] Dépêche AFP 16/03/2011 19h56 (heure française) Japon : radiations "extrêmement élevées"



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