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Sortir du nucléaire n°39



Eté 2008

Economie

Nouveaux compteurs électriques : qui payera la facture ?

Article paru dans la revue Sortir du nucléaire n°39 - Eté 2008

 Maîtrise de l’énergie  Lobby nucléaire
Article publié le : 1er août 2008


L’appel d’offre pour la fabrication de 35 millions de compteurs d’électricité dits “intelligents” vient d’être lancé. Déployés à partir de 2010, ils faciliteront le suivi de la consommation, pour le fournisseur comme pour le particulier. Reste à savoir qui paiera une addition évaluée à 4 ou 5 milliards d’euros.

Fini, les boîtes bleues. D’ici 2015 au plus tard, nos 35 millions de compteurs individuels d’électricité auront été remplacés par une nouvelle génération d’appareils numériques nettement plus sophistiqués.

Prévu par la réglementation européenne, le changement est de taille. Un compteur intelligent est un boîtier numérique consultable et pilotable à distance, l’information circulant par les fils électriques (ce qu’on appelle le courant porteur en ligne).

Dans sa version la plus simple, il permet au distributeur de facturer la consommation réelle sans avoir à dépêcher des techniciens pour faire des relevés tous les six mois. Dans une version plus sophistiquée, il autorise une facturation à l’heure, modulée en fonction des périodes de pointe, éventuellement avec plusieurs fournisseurs différents. Le particulier pourrait aussi couper ou rétablir l’électricité à distance à son domicile.

Installation gratuite ?
L’économie pour EDF et les fournisseurs est tout simplement énorme. Ils économisent des centaines de milliers de visites de techniciens chaque année et voient la fraude disparaître, les compteurs intelligents étant quasiment infalsifiables. Et ce n’est pas le meilleur. La gestion fine de la consommation permet d’alimenter le même nombre de foyers avec moins de centrales et moins d’infrastructures de transport. Du point de vue environnemental, l’affaire est excellente.

En bonne logique, l’installation des compteurs intelligents devrait toutefois être gratuite pour les consommateurs. Aux Pays-Bas, curieusement, les tarifs de location des compteurs ont au contraire augmenté à l’occasion du basculement, au point de provoquer une mise au point de l’autorité de régulation !
Les nouveaux compteurs ont un coût, mais à terme, ils doivent permettre de diminuer les tarifs de distribution. Il faudrait que les consommateurs en profitent. Dans l’immédiat, qui va payer l’installation ? A plus long terme, comment le gain de productivité sera-t-il répercuté sur les tarifs de l’électricité ?

Et combien coûteront les compteurs ? ERDF annonce un budget de 4 à 5 milliards d’euros, soit 114 à 142 euros par compteur.
Le chiffre : 50 milliards d’euros
C’est le montant que devrait atteindre la facture énergique dans les prochains mois. En effet, après s’être maintenue autour de 23 milliards d’euros au début des années 2000, la facture énergétique de la France s’est envolée ces dernières années pour atteindre 48 milliards d’euros sur les douze derniers mois.
Cette hausse devrait se maintenir, étant donnée la hausse continue des cours des matières premières. La faiblesse du cours du dollar et les exportations françaises d’électricité ne suffisent pas à limiter cette hausse. La production électrique française est relativement constante mais la consommation nationale augmentant, les exportations diminuent.
Le solde de nos échanges électriques ne représente plus que 2 milliards d’euros. Il est important de préciser que si la France est largement exportatrice d’électricité, elle en importe également. Mais l’électricité exportée est une électricité de base, alors que celle importée est une électricité de pointe. La conséquence est un prix d’import moyen de l’électricité trois fois plus élevé que le prix d’export moyen (respectivement 58 €/MWh et 179 €/MWh en 2006). À titre indicatif, le déficit commercial de la France s’élevait à 28 milliards d’euros en 2006.

Source : CLER & Net - N°51 - 7 mai 2008
Erwan Seznec

UFC-Que choisir - 23/01/08

L’appel d’offre pour la fabrication de 35 millions de compteurs d’électricité dits “intelligents” vient d’être lancé. Déployés à partir de 2010, ils faciliteront le suivi de la consommation, pour le fournisseur comme pour le particulier. Reste à savoir qui paiera une addition évaluée à 4 ou 5 milliards d’euros.

Fini, les boîtes bleues. D’ici 2015 au plus tard, nos 35 millions de compteurs individuels d’électricité auront été remplacés par une nouvelle génération d’appareils numériques nettement plus sophistiqués.

Prévu par la réglementation européenne, le changement est de taille. Un compteur intelligent est un boîtier numérique consultable et pilotable à distance, l’information circulant par les fils électriques (ce qu’on appelle le courant porteur en ligne).

Dans sa version la plus simple, il permet au distributeur de facturer la consommation réelle sans avoir à dépêcher des techniciens pour faire des relevés tous les six mois. Dans une version plus sophistiquée, il autorise une facturation à l’heure, modulée en fonction des périodes de pointe, éventuellement avec plusieurs fournisseurs différents. Le particulier pourrait aussi couper ou rétablir l’électricité à distance à son domicile.

Installation gratuite ?
L’économie pour EDF et les fournisseurs est tout simplement énorme. Ils économisent des centaines de milliers de visites de techniciens chaque année et voient la fraude disparaître, les compteurs intelligents étant quasiment infalsifiables. Et ce n’est pas le meilleur. La gestion fine de la consommation permet d’alimenter le même nombre de foyers avec moins de centrales et moins d’infrastructures de transport. Du point de vue environnemental, l’affaire est excellente.

En bonne logique, l’installation des compteurs intelligents devrait toutefois être gratuite pour les consommateurs. Aux Pays-Bas, curieusement, les tarifs de location des compteurs ont au contraire augmenté à l’occasion du basculement, au point de provoquer une mise au point de l’autorité de régulation !
Les nouveaux compteurs ont un coût, mais à terme, ils doivent permettre de diminuer les tarifs de distribution. Il faudrait que les consommateurs en profitent. Dans l’immédiat, qui va payer l’installation ? A plus long terme, comment le gain de productivité sera-t-il répercuté sur les tarifs de l’électricité ?

Et combien coûteront les compteurs ? ERDF annonce un budget de 4 à 5 milliards d’euros, soit 114 à 142 euros par compteur.
Le chiffre : 50 milliards d’euros
C’est le montant que devrait atteindre la facture énergique dans les prochains mois. En effet, après s’être maintenue autour de 23 milliards d’euros au début des années 2000, la facture énergétique de la France s’est envolée ces dernières années pour atteindre 48 milliards d’euros sur les douze derniers mois.
Cette hausse devrait se maintenir, étant donnée la hausse continue des cours des matières premières. La faiblesse du cours du dollar et les exportations françaises d’électricité ne suffisent pas à limiter cette hausse. La production électrique française est relativement constante mais la consommation nationale augmentant, les exportations diminuent.
Le solde de nos échanges électriques ne représente plus que 2 milliards d’euros. Il est important de préciser que si la France est largement exportatrice d’électricité, elle en importe également. Mais l’électricité exportée est une électricité de base, alors que celle importée est une électricité de pointe. La conséquence est un prix d’import moyen de l’électricité trois fois plus élevé que le prix d’export moyen (respectivement 58 €/MWh et 179 €/MWh en 2006). À titre indicatif, le déficit commercial de la France s’élevait à 28 milliards d’euros en 2006.

Source : CLER & Net - N°51 - 7 mai 2008
Erwan Seznec

UFC-Que choisir - 23/01/08



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